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Citations sur Pays sans chapeau (25)

Tante Renée est aussi Blanche qu'une Noire peut l'être sans être une vraie Blanche. Elle n'est pourtant pas une mulâtresse. Toutes ses soeurs sont noires. Sauf tante Raymonde. Tante Renée a des idées très arrêtées sur l'hygiène. Elle croit que c'est le manque d 'hygiène qui rend certaines personnes si noires.
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Tout va trop vite pour moi dans ce pays. Je suis un scientifique, je suis habitué à travailler sur des objets très anciens [...] et voilà que maintenant, on me demande mon avis sur des histoires qui se déroulent sous nos yeux. Il me faut du temps. Dans mon analyse d'Haïti, je suis encore en Afrique, vous comprenez. Il faut aller à la racine des choses. Les peuples ont une histoire, il faut commencer par le début, mais ces gens veulent que je réagisse comme un journaliste, à chaud sur l'événement. C'est impossible ! Ils refusent de comprendre.
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Les nuits passées à chercher ma musique en frottant vivement les phrases les unes contre les autres - cette vieille technique qui permet de faire du feu en forêt....puis l'exil et le long tunnel de l'écriture. Ces aubes angoissantes. Mon cas n'est pas unique, car pour tout écrivain il y a une mer d'encre à traverser et cette musique à trouver.
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J’aurais pu continuer longtemps à avaler cette poussière blanche, si je n’avais pris la décision de changer de direction, ou tout simplement de prendre un autre chemin moins poussiéreux. Qui m’obligeait à aller sur cette route poussiéreuse ? Personne. Qui m’empêchait de prendre le sentier parfumé ? Personne. Pourtant j’acceptais comme un fait accompli cette situation intenable. Cette route déjà tracée, quoique poussiéreuse, semblait mener quelque part. C’était ça ma certitude jusqu’à ce que je comprenne que quel que soit le chemin pris, il nous mènera toujours quelque part.
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L'odeur.
Ce qui frappe d'abord, c'est cette odeur. La ville pue. Plus d'un million de gens vivent dans une sorte de vase (ce mélange de boue noire, de détritus et de cadavres d'animaux). Tout cela sous un ciel torride. La sueur. On pisse partout, hommes et bêtes. Les égouts à ciel ouvert. Les gens crachent par terre, presque sur le pied du voisin. Toujours la foule. L'odeur de Port-au-Prince est devenue si puissante qu'elle élimine tous les autres parfums individuels. Toute tentative personnelle devient impossible dans ces conditions. La lutte est par trop inégale.
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L'horreur totale pour moi, ce serait d'être obligé de vivre toute ma vie dans le même pays. Naître et mourir au même endroit, je n'aurais pas pu supporter un tel enfermement. Regarde, je viens de remarquer que dans enfermement, il y a enfer, c'est fou , hein !
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Ma mère partie, je me remets à la machine à écrire. Une lourde mangue vient de me frôler en tombant. L’écriture est un sport dangereux.
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À dix-neuf ans, je devenais journaliste en pleine dictature des Duvalier. Mon père, lui aussi journaliste, s'était fait expulser du pays par François Duvalier. Son fils Jean-Claude me poussera à l'exil. Père et fils, présidents. Père et fils, exilés. Même destin. Ma mère, elle, ne quittera jamais son pays. Et si jamais elle le quitte, j'aurai l'impression qu'il n'y a plus de pays. J'identifie totalement ma mère avec le pays. Et elle est assise à côté de moi dans ce taxi qui file maintenant vers Martissant. Le torse bombé sous la douleur : ma mère, mon pays.
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Le but secret des chroniqueurs de sport, c'est de vous donner l'impression que vous êtes un flanc mou parce que vous n'êtes pas en train de courir le cent mètres, de lancer des javelots, de nager dans une piscine olympique. Ah ! ce que je déteste les chroniqueurs de sport, tôt le matin.
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D'ailleurs, je n'ai pas peur de mourir, madame, dit-elle, s'adressant à ma mère. Les morts sont plus heureux que nous.
-Mais vous n'en savez rien, dit ma mère.
-Si ! Ce qui me le fait penser, c'est qu'aucun n'est revenu.
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