Un joli livre tout en poésie et en émotion, dont on referme la dernière page avec les larmes aux yeux.
Louise, sa vie, elle l'a rêvée, plus que vécue.
Elle a été mariée à cet homme qui ne correspondait en rien à ses rêves de jeune fille, mais c'était le choix de ses parents, parce qu'il faut bien les comprendre c'est un bon parti qu'ils lui ont choisi, il a des biens.
Quelques mois de mariage et la guerre est arrivée, le jeune mari y est parti et il n'en est pas revenu « Mort pour la France ».
Se remarier ? Certainement pas, elle a un statut à préserver dans la société, puisque la voilà veuve de guerre et qui plus est, propriétaire de la maison de son défunt mari.
Et c'est dans le jardin de sa maison entre la sarriette et le romarin, que sa vie passera jour après jour, mois après mois, année après année, toujours vêtue de son tablier bleu qui lui rappelle tant son enfance et son grand-père adoré.
Jusqu'à ce jour fatidique au crépuscule de sa vie, quand son neveu décide qu'il est temps qu'elle quitte sa maison et qu'elle aille dans une maison de retraite.
Maison de retraite dans laquelle on lui a mis un autre tablier bleu avec un numéro 14313.
14313 voilà ce qu'elle est maintenant un numéro et c'est tout.
Un texte qui avec ses illustrations ne peut que nous interpeller sur la place que nous réservons à nos aînés dans une société qu'ils ne reconnaissent plus, et qu'on oublie dans des maisons de retraite jusqu'à ce que mort s'ensuive.
Commenter  J’apprécie         90
Un court récit poétique d'une immense délicatesse qui évoque la fin de vie Louise, une vieille dame qui se retrouve du jour au lendemain privée de sa maison, son jardin, son tablier bleu symbole de sa vie pour se retrouver dans une maison de retraite ou on l'a habillée d'un autre tablier bleu qui porte le numéro 14313 et dorénavant c'est avec ce numéro qu'on l'identifie. Un jour elle s'enfuit et elle rencontre une belle inconnue qui la ramène dans sa maison ou elle s'empresse de s'habiller de son tablier bleu qui fleure bon la sarriette et le romarin... un texte émouvant qui aborde les thèmes de la vieillesse, de la folie, de la mort, de la perte d'autonomie et de ses conséquences tout ceci illustré par des petits mots calligraphiés et de tendres aquarelles marines.
Commenter  J’apprécie         120
Un petit bijou de nouvelle, Louise, se sauve de la maison de retraite et retrouve pour quelques jours son tablier bleu qui sent si bon avec ses poches pleines de trésors. Des illustrations d'aquarelles et de calligraphies donnent de la douceur et de la tendresse et font oublier le grand âge de Louise.
Commenter  J’apprécie         60
Quand elle est arrivée ici, Louise, on lui a donné un tablier bleu comme aux autres, elle n'a rien dit, ni merci, ni rien. Depuis, toute la journée elle fixe un point n'importe où, sur le mur, au plafond, par terre, la tache sale au pied du lit, et elle croit voir sa maison aux volets verts, le potager au fond du jardin, les bordures de thym et de sariette, et les touffes de romarin...
Louise se balance sans rien dire, son regard perdu suit le tour et les détours de sa vie. Une petite vie de rien avec un rien de bonheur pas plus grand qu'une graine de capucine.
[...]cela fait longtemps qu'elle a décidé de ne plus parler. A quoi ça sert ? Il n'y a personne pour partager son temps, personne pour l'écouter jusqu'au bout de son rêve. Alors, c'est si facile de rentrer en soi, tout au fond de soi-même. Ça ne fait de mal à personne, et on peut tout inventer : le ciel, la mer, les mouettes, et la fenêtre ouverte.
Dans la poche du tablier la pince à linge, le bout de raphia, la lavande séchée et la coquille d'escargot chatouillaient doucement le bout de ses doigts. Louise, calmement, se dirigea vers les roses thé, ses préférées. Elle se baissa au passage pour redresser les marguerites éparpillées par quelques pluies d'orage.
Louise s'était mariée, mais si vite et si peu... L'amour, elle l'avait juste imaginé avec de grands bras tendres pour se cacher, se blottir, quand la pluie d'automne rend triste à pleurer... Celui qu'on choisissait pour elle, et qui n'était ni beau ,i laid, il avait du bien, ça suffisait. Ce n'était pas l'amour, l'amour elle le reconnaîtrait.
Martine Laffon : La vie de Gandhi au fil de l'
amourSur un banc du
jardin du
musée Rodin,
Olivier BARROT propose une découverte de GANDHI à travers une
fiction "La vie de GANDHI - Au fil de l'
amour" publié chez Albin Michel. BT
illustrations du livre.