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Critique de Apikrus


Li Jian est chinois. En 1917, comme des milliers de ses compatriotes, il est envoyé en France pour travailler. Malgré leur contribution à l'effort de guerre, ces hommes ne sont pas bien accueillis par les autochtones. Quelques relations d'amitiés se nouent cependant entre des Français et des Chinois, malgré le climat de racisme et d'incompréhension culturelle.

L'histoire des rapports entre Li Jian et les autres personnages du roman est riche et intéressante. Les horreurs du conflit ne sont pas épargnées au lecteur, ni exagérées. J'ai en revanche trouvé que les incursions dans les souvenirs et les pensées du jeune Chinois étaient parfois pénibles à lire - longues et pas toujours claires.

Grâce à ce petit roman jeunesse, j'ai appris que la France et l'Empire britannique ont fait venir respectivement 40 000 et 100 000 Chinois en Europe lors de la Première Guerre mondiale, en renfort dans la lutte contre les Empires centraux. Alors que leurs contrats de travail stipulaient qu'ils devaient rester à plus de 16 km des champs de bataille, certains se retrouvèrent sur le front. Leurs protestations pouvaient être assimilés à des désertions.
Le nombre de travailleurs chinois tués fait débat : selon les sources, entre 1 000 et 2 000 morts côté français, et entre 2 000 et 27 000 morts côté britannique.
Ce n'est pas en dénombrant les chinois enterrés dans les cimetières militaires ou dédiés que l'ont trouve réponse à ces questions : un millier de "coolies" sont enterrés dans 17 cimetières entretenus par la Grande-Bretagne, mais la France n'entretient aucune tombe chinoise.

Les programmes scolaires font l'impasse sur cet aspect du conflit. C'est dommage, car le sort réservé à ces travailleurs et à leur pays d'origine est révélateur de l'attitude des "grandes puissances" à l'égard de leurs colonies. Ainsi, dans le traité de Versailles, la Chine qui avait déclaré la guerre à l'Allemagne en août 1917, s'est vue "récompensée" par l'amputation de la province du Chantong au profit du Japon (qui occupait cette région depuis 1914). Cette disposition provoquera le soulèvement populaire nommé « Mouvement du 4 mai 1919 ». Encore un épisode sinistre de l'Histoire de France occulté...
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