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Critique de editionspassiflore



Le chien et son humain de compagnie

Martine Lafon-Baillou dénonce l'exclusivité des relations homme-animal
chez certaines personnes.

Après « de Jérôme à Lidoire », l'auteure tauriacaise Martine Lafon-
Baillou sort une nouvelle « Tu veux un drink ? » aux éditions
Passiflore. le titre pourrait laisser croire qu'il s'agit d'un livre ou léger.
Tout en donne l'apparence : petit format, illustration naïve et un label
Humour. Mais ce serait une erreur. « Tu veux un drink ? » est un
conte philosophique à plusieurs niveaux, assez acide. Il décrit au fil
des pages les relations homme-animal qui dérapent jusqu'à ce que
l'animal prenne la place des amis, de la famille et pour finir celle de
l'homme lui-même.
Jean est architecte, il a une amie, Sabrina, et une perruche, Kiki, en
plus de son pote, Pat le labrador. le chien n'a qu'une idée : faire
place nette pour rester en tête à tête avec son maître ! le maître,
quant à lui, finit par ne plus se plaire qu'en compagnie du chien, une
présence sympa et arrangeante. Sabrina s'en va, Kiki disparaît, Jean
tourne mal… Issue d'une observation aiguë du comportement de
l'homme avec son animal de compagnie et de ses dérives, le livre
est à relire plusieurs fois afin d'en découvrir toutes les subtilités et les
enseignements.

Parler à son chat
Pour Martine Lafon-Baillou, ce livre dénonce l'isolement de cer taines
personnes parfois avec l'adoption d'un animal de compagnie. « J'ai
souvent constaté que les personnes qui ont un animal de compagnie
finissent par s'éloigner de l'humain, explique l'auteure. Il est tellement
plus facile de parler à son chien ou à son chat, qu'à son voisin ou sa
famille. le rapport avec l'animal est une fuite loin des problèmes
relationnels et de l'oralité. Si c'était un dessin, je verrais bien un
bichon sellé et harnaché emportant sur son dos une vieille dame et
son tricot ! Les personnes âgées ne sont pas seules à être
concernées par cette humanisation des animaux. »

Elle va même plus loin en insistant sur l'existence d'une confusion
des genres et des espèces dans la société actuelle. Jusqu'où nous
conduira notre attachement pour notre petit chien ou notre petit
chat ? Peut-être comme le souligne Martine Lafon-Baillou à devenir
esclave de nos animaux de compagnie et céder à tous leurs
caprices
.
Kévin Lavoix
© www.sudouest.fr 2011
© SudOuest - 03/12/2011
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