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EAN : 9782290011928
382 pages
J'ai lu (09/02/2009)
3.65/5   112 notes
Résumé :

Emylina, depuis son enfance, n'oublie plus rien, pour être sûre de ne pas oublier quelque chose d'important. Ni son grand-oncle muet, survivant déporté, ni son oncle révolutionnaire assassiné par la police dans les années 1980, ni son enfance dans la Roumanie de Ceausescu, ni les mots qu'elle classe dans son cahier " A Ne Pas Oublier ". Son coup de foudre pour une jeune Italienne fait aussi partie des choses inoubliables... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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C'est difficile de faire un billet pour ce livre parce qu'il est de ceux qui parlent à chacun en particulier, en sondant les convictions et même l'intime. Alors forcément, en parler, c'est parler de soi, de ce que l'on croit, de ce à quoi on aspire et au final, risquer en prenant parti de ne pas donner envie de le lire alors qu'en le refermant, c'est vraiment ce que je voudrais transmettre : donner l'envie de parcourir ces lignes, histoire de se questionner...
Parce que ce livre a été pour moi un questionnement au fil des pages - ou peut-être davantage une action de légitimer certains points de vue ou attitudes qui dérangent tant autour de moi...


Emylina arrive en France à l'âge de douze ans, en fuyant la Roumanie de Ceausescu, ses parents l'ont fait quitter le pays, par prudence, ils la rejoindront ensuite. La seule rencontre véritable est une jeune italienne, dont le regard pointe dans la même direction et cette amitié vraie qui épaule et stimule Emelyna est brisée par la disparition de cette jeune fille qui est recherchée par la police pour meurtre...

C'est le regard d'une apatride sur ce qui l'entoure, un regard vif et acéré du fait de son éducation : un père qui a su lui donner comme cadeau la liberté : celle de vivre, celle de penser par elle-même, celle d'avoir le droit (et le devoir) de se démarquer...
A son entrée dans la vie adulte, celle de l'indépendance consentie et permise par l'entrée dans un mode de société, Emelyna décide qu'elle n'en sera pas .. de ces "presque morts", de ceux qui rentrent dans un moule, dont la vie est toute tracée, dont les pensées s'arrêtent au bord des territoires de leur propre moi. Elle ne sera pas non plus de ces "jeunes jeunes" qui n'avancent que par le désir de posséder encore et encore, dirigés par les modes, les codes que l'on échange ou l'image que l'on donne de soi, la même que ceux qui font partie de cette communauté.

Vivre hors d'une société où on évolue est ardu, les rencontres font avancer, font réfléchir, se forger un esprit pour allier ce que l'on juge juste et ce que l'on fera pour le mettre en pratique au quotidien.


C'est un très beau récit sur la personne de ce père, sur le rapport entre ces deux êtres - un père spécialiste de Diderot et sa fille, qui construit véritablement cet être libre qu'est Emélyna, c'est le don de sincérité de celle qui s'émeut sur la misère du monde et décide de faire bouger les choses, sur le partage de la notion d'exil, sur les combats passés de ces libertaires qu'elle rencontre, qu'elle fréquente et sur ce qu'ils ont ouvert comme portes, lors de leurs batailles passées, sur ce qu'il reste de leurs espoirs...
C'est surtout un récit qui nous crie de refuser de suivre le groupe, de vivre en pensant librement au risque d'être exclu, mais qu'importe, puisqu'en retour il nous donne la certitude d'agir pour les autres, ceux qui sont oubliés, ceux dont la vie se résume à trois lignes dans les journaux, pour ceux dont il est de règle d'éviter le regard quand on les croise...

Un texte très original, tantôt récit, tantôt introspection, tantôt révolté, tantôt reflet d'un quant à soi, mais jamais résigné, et qui bouscule et scrute.



De cette indifférence généralisée et de cette vie frivole et en apparence facile qui nous éloignent des vraies questions que l'on doit se poser : il ne faut pas se consoler.
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Ce roman sort de l'ordinaire. Son titre, son héroïne, son esprit et l'écriture de son auteure sont particuliers. Le sujet me semble très intéressant. La narratrice Emylina, originaire de Roumanie, mène une existence de marginale à Paris; elle ne s'intègre pas dans la société, dont elle rejette globalement les mentalités et les moeurs. Elle évite de fréquenter les très nombreuses personnes qu'elle qualifie de « presque morts ». Elle déteste notamment les « jeunes jeunes jeunes » français, au lieu de s'identifier à eux. Elle consigne dans un carnet personnel tout ce qu'elle ne doit pas oublier. Elle garde un fort attachement à certains membres de sa famille, notamment à son jeune oncle décédé, un personnage inspiré directement par la figure (réelle) de P. Goldmann. Un jour, elle fait la rencontre d'une jeune Italienne, elle aussi marginale, qui n'est jamais nommée. le lien qui s'établit entre les deux femmes ressemble à l'amour, mais sans sexualité. Elles deviennent vite inséparables, jusqu'à ce que l'Italienne disparaisse à la suite d'un meurtre dans le restaurant où elle travaillait. A partir de là, quelque chose se brise pour Emylina. Elle est souvent interrogée par la police et, en même temps, elle parcourt Paris à la recherche d'indices pour retrouver son amie. Elle dialogue avec des "vieux" (comme le pittoresque Grichka) plutôt qu'avec des jeunes…

Le personnage de révoltée (contre la société dans son ensemble) décrit par Lola Lafon me semble très fort, et j'ai eu l'impression d'une vraie authenticité. J'ai énormément apprécié la complicité entre les deux femmes. L'auteure trouve des formules frappantes, comme: « J'avais des accès de mort pendant la journée, comme des évanouissements à mon état de vie » (p. 153), par exemple. Quant à la forme très libre donnée au livre, elle me parait aussi intéressante. Toutefois, je ne qualifierais pas ce roman de "poésie en prose", contrairement à d'autres lecteurs.

Ceci dit, à titre personnel je n'ai pas une profonde empathie avec Emylina. En soi, un caractère de rebelle n'est pas spécialement une qualité. Selon moi, il peut suggérer une immaturité qui cherche à se dissimuler: voir, par exemple, sa réaction de petite fille de 6 ans (p. 67). L'héroïne cultive une forme d'anarchisme, que je trouve un peu court. Pire: j'observe chez elle une forme de mépris à l'égard de tous ceux qui ne lui ressemblent pas, et ça ne me plait pas ! Mais ma principale réserve à l'égard de ce livre est celle-ci: si la première partie m'a semblé attractive et bien menée, la seconde moitié s'étire en longueur - sans vraiment apporter d'éléments nouveaux. Ayant déjà bien compris le personnage principal et étant devenu (trop) familier avec le style de Lola Lafon, je me suis presque ennuyé dans les dernières pages...
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Long poème en prose plutôt que véritable roman, de ça je me console est une vraie pépite de Lola Lafon. Daté de 2007, deuxième texte publiée de l'auteure, il prend pour point de départ la rencontre de la narratrice avec une jeune vagabonde italienne, leur coup de foudre réciproque, puis la disparition soudaine de cette dernière.

S'enchaîne une sorte de quête existentielle, organisée en chapitres très courts, dans laquelle l'héroïne prend à parti les autres personnages – et le lecteur – sur le sens de son époque, de sa génération (les « jeunes jeunes jeunes ») et sur cette guerre qui ne de dis pas son nom à l'oeuvre dans les rues occidentales.

Comme le dit si bien Virginie Despentes sur la 4e de couv, c'est « un roman poétique, léger et drole, mais les mots bien trempés dans le moteur à merde, ce qui fait qu'à part être poétique, ça reste une bonne claque dans la gueule ».

Une tentative de cartographie les horreurs quotidiennes, tout à fait acceptées, de notre monde, mais aussi ses résistances, ses poésies, ses refuges.

Car Lola Lafon est féministe et libertaire, on rapproche souvent ses idées de la mouvance dite autonome (une branche de l'anarchisme). Et ce roman est donc très politique, comme chacun de ses textes. Un appel vibrant à l'insoumission, à la mémoire aussi (« La mémoire est un sport de combat »).

Le genre de fille dont on dit qu'elle est « rebelle intelligente mais un peu extremiste ». Un vrai bijou.

Un livre génial. Qui fait du bien. Mettre des mots sur ces « accès de mort » quotidiens, du à ce monde. Et savoir qu'on n'est pas tout seul à vouloir y résister. Vivre vraiment.
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De ça, je me console est un roman écrit à la première personne du singulier. La narratrice, Emylina, est juive, roumaine et vit à Paris. En décalage social et émotionnel avec sa génération, elle essaye de trouver sa propre voie. Mais à Paris la jeune femme peine à s'adapter
Emylina écrit. Des phrases, des pensées fugaces, des souvenirs. Elle ne veut rien oublier. Ni son enfance, ni son grand-père muet après avoir vécu la guerre, ni son oncle accusé de meurtre et assassiné, non, rien. Alors elle note tout dans son carnet, objet qui semble la retenir à la vie, à la réalité. Et parfois, la vie l'aide à dépasser ses névroses alors de ça, elle se console.
Un jour Emylina est vagabonde. Un jour, mendiante. Et puis, un jour, il y a l'Italienne, celle pour qui ce roman s'écrit. C'est l'amitié, c'est l'amour. On l'appelle l'Italienne parce que son prénom n'est jamais divulgué, comme si au fond, elle n'était qu'un mirage, qu'une illusion du bonheur. Avec elle, Emylina décide de partir et commence alors un voyage fait d'errances et de rencontres. Leurs pas les mènent jusqu'en Toscane où elles passent plusieurs semaines dans un squat avec une bande de jeunes gens idéalistes, anarchistes et en inadéquation avec le monde qui les entoure.
Mais de retour à Paris, tout s'effondre
L'Italienne disparait sans laisser de trace. La jeune roumaine consacre alors des semaines à sa recherche, retourne à chaque endroit où elles sont allées, marche dans les mêmes rues, parlent aux mêmes personnes. En vain. Jusqu'au jour où Emylina apprend le meurtre de l'ancien patron tant haï de l'Italienne. La jeune femme reprend alors ses recherches, imagine l'inimaginable et goûte l'espoir de retrouver l'être aimé.
De ça, je me console, est, je pense, un roman d'une intensité rare dont on ne ressort pas indemne. le style de l'auteure me percute, me touche. En quelques mots, elle bouleverse les préjugés et questionne sur le sens de la vie. Autour de la narratrice, tout un tas de fantômes : son grand-père, son oncle, sa mère. Grâce à ces personnages effacés, l'auteure peint avec virtuosité le visage de la nostalgie. Tous les sentiments, la joie, le manque, l'amour, sont décrits avec une finesse rare. Les mots sont justes, sans fioriture. Tourner la dernière page, de ça, je ne me console pas.
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« Pour lui, apparemment, tuer n'était qu'un geste presque inévitable, rien qu'une réponse à la violence diffuse qu'on nous imposait tous les jours, la vraie responsable, elle. La serveuse fantôme, les milliers de fantômes qui balayaient les déchets français, ceux qu'on soustrayait des statistiques qui comptaient, ces corps assis sur les quais de métro, pas pressés parce qu'ils y resteraient la semaine, tous étaient des symptômes, des preuves de guerre sourde. »

Comme Lola Lafon, j'exècre le marchandisage des femmes, le tout-apparence et superficialité, l'exclusion des pauvres, la mise à l'écart des étrangers…Seulement, moi, je me console : je fais partie de ces Presque Morts qui s'attristent de tout cela en faisant passer le plat de lasagne à leur voisin avec un grand sourire, puis enchaînent sur autre chose...

Emilyatine, l'héroïne-miroir de Lola Lafon, elle, ne se console pas.

« On dit sois un peu ouverte.
En général, on m' enjoint d'être ouvert au moment même où passent dans les conversations des choses acérées qui forcent leur chemin vers mon cerveau pour y trouver une place que je ne veux pas leur donner.
(…)
Ont dit avoir les idées larges, je commence à mieux entendre, j'entends idées larges comme des idées obèses de compromis ».

Elle comprend qu'« On ne naît pas vivant on le devient. »
Quelle solution au-delà de la chaleur de l'amitié et de la solidarité ? La violence, les mots adressés à soi-même ou vers les autres, ou le refus ?

« Depuis des années, le monde tel qu'on me le présente ressemble à une histoire inspirée de faits réels à laquelle je n'arrive pas à croire, ni à participer. Et on est quelques-uns à ne pas croire à cette histoire vraie. »

De la mort de son père, non plus, elle ne se console pas…et c'est extrêmement touchant et fort beau.

Malgré de petits moments de sur-place dans la deuxième partie, cela donne un livre qui pourrait être prêchi-prêcha, où on ne peut pas adhérer à tout , mais qui est joyeux et déchirant à la fois, ébouriffant d' inventivité et d 'émotion, d'une vivacité chaleureuse. Une claque salutaire.
C'est un livre qui remue dans ces temps de violence terrifiante.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le miroir reflétait des mains, les miennes, elles étaient comme des pinceaux qui flotteraient dans la résistance de l'eau. De mes jambes certains jours, je poignardais l'air, le paraphais : ici, j'ai dansé, et de cette arabesque, je signe.
Mon père soupçonnait que mon adoration de la danse classique venait d'un regret de discipline perdue, il s'effarait de mon besoin d'ordre.
Dans tout les pays du monde, je lui disais, on utilisait les mêmes mots français pour parler des mêmes pas de danse.
'...)
J'ai dansé j'ai lu j'ai marché j'ai rencontré des gens. Ca m'a pris beaucoup de temps.
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Aux heures de pointe, Il m'arrivait de sourire à une petite fille dans mes jambes. Je voulais appuyer sur sa truffe minuscule mais je ne le faisais pas, je m'égayais de lui sourire. D'un geste du bras, les parents tiraient l'enfant vers leurs jambes, surtout pas qu'elle sorte du territoire. Il y avait une méchanceté dans les regards des pères, une petite colère de possession autorisée, avec les papiers officiels de la naissance tamponnés à la mairie, tout est en ordre, elle est à nous. Une colère toute pleine de son bon droit serrait la main d'un paquet de vie. J'arrêtai de regarder les enfants dans le métro.
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Ce roman était-il un roman ? Ces endroits libres dont je parlais, ces gens, est-ce qu’ils existaient ? […] Ce roman est vrai parce qu’il contient des personnes vivantes. Mais je ne suis pas l’auteur des acte que je décris. Pas plus qu’on est tout à fait l’auteur de ce qu’on pense.

Les livres se vantent de ne plus raconter d’histoires, on m’affirme que ce qui est écrit est vrai et inspiré de faits réels semble être devenu une caution de qualité plus importante qu’une histoire. […]

Depuis des années, le monde tel qu’on me le présente ressemble à une histoire inspirée de faits réels à laquelle je n’arrive pas à croire, ni à participer.
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J'aime ce sentiment qu'on arrive à obtenir pour soi-même quand à force de vouloir ne pas être remarquable on se trouve enfin dans un velours tiède de ses propres pensées, un peu comme nager dans le ciel quand on rêve.
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J'étais entourée de Presque Morts affolés d'être encore vivants et ils s'employaient à amenuiser cette sensation qui les tenaillaient. Tous avaient les yeux bandés fonction OFF, la farandole me donnait la nausée, j'essayais de me dégager je reculais pour m'éloigner, aller plus loin, mais jusqu'où il faudrait aller, pour enfin aller trop loin. Je n'allais quand même pas vieillir avec eux. J'étais en train de vieillir avec eux.
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Vidéo de Lola Lafon
En juillet 2021, Lola Lafon passe une nuit dans l'Annexe du Musée Anne Frank, là même où la jeune fille vécut dans la clandestinité de juillet 1942 à août 1944, enfermée avec sept autres personnes et où elle écrira son Journal. Confrontée aux fantômes de sa propre famille victime de la Shoah, Lola Lafon livre dans Quand tu écouteras cette chanson le récit subtil et profond de cette expérience d'heures solitaires passées dans le silence et le vide de l'Annexe. Elle y questionne non seulement sa propre histoire et son rapport à la judéité, mais elle y retrace surtout le destin du Journal et la façon dont l'oeuvre de la jeune Anne Frank a été détournée, spoliée, censurée – réduite à tort à un simple témoignage. Dans la continuité d'autres textes de l'autrice, La petite communiste qui ne souriait jamais en 2014, ou Chavirer en 2020, elle décortique avec justesse les mécanismes d'usurpation de voix d'adolescentes qui ont été confisquées, niées dans leur singularité et leur talent.
Lola Lafon est écrivaine et musicienne, issue d'une famille aux origines franco-russo-polonaises. Elle est l'autrice de plusieurs romans, dont Une fièvre impossible à négocier et de ça je me console (Flammarion, 2003 et 2007), La petite communiste qui ne souriait jamais et Mercy, Mary, Patty (Actes Sud, 2014 et 2017) ou encore Chavirer (Actes Sud, prix France Culture/Télérama 2020). Elle a reçu le prix Décembre et le prix des Inrockuptibles 2022 pour Quand tu écouteras cette chanson (Stock, 2022).
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Le 18 août 2021
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