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le Cantal : ses fermes, ses vaches, ses petits bals, et puis Joseph.
Joseph : sa mère, son frère, ses patrons, le fils d'un de ses patrons, Sylvie, son travail d'ouvrier agricole, et puis ses souvenirs.
Car il est près de la soixantaine, Joseph, et il se souvient. Ou du moins, NOUS plongeons en apnée dans ses souvenirs.
Et il en faut, du souffle ! Pas pour supporter l'histoire, qui est une petite histoire bien banale mais pourtant unique : le frère jumeau qui s'en va à la ville, se marie et ne revient plus, la mère qui s'en va rejoindre le frère jumeau pour aider, la copine qui s'en va avec un autre, et Joseph qui s'en va en cure pour son alcoolisme puis qui revient, puis qui s'en va de ferme en ferme, au gré des patrons et du travail...
Le souffle, il en faut vraiment pour lire le style en continu, ce flot de souvenirs quasi sans chapitres, ces pages sans paragraphes, ces paragraphes sans ponctuation commune.
Ce jet continu de morceaux d'une vie qui s'imbriquent l'un dans l'autre, qui appellent d'autres morceaux d'autres vies, m'a forcée à une attention sans faille.
Si vous acceptez de perdre le contrôle, Joseph vous prendra par la main et vous emmènera boire un verre au café du coin, passer devant chez la Simone en lui faisant un petit coucou, lire le journal laissé par la patronne, nettoyer l'étable et puis vous laissera, simplement, pour se reposer enfin et essayer d'être heureux.

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Des Joseph, j'en ai connu plusieurs, comparables en bien des points à celui magistralement mis en scène par Marie-Hélène Lafon, vus d'abord avec les yeux de l'enfance, sans soupçonner leur détresse, mieux compris plus tard quand la mémoire assemble tous ces vécus au contact de ces personnalités simples, le plus souvent attachantes, en regrettant de n'avoir pas assez communiqué avec eux quand ils étaient encore là.

Le Joseph de Marie-Hélène Lafon fait la synthèse, à travers une seule personne, de toutes les difficultés de la vie agricole, avec pourtant ses bonheurs virgiliens méconnus souvent des intéressés. Joseph, ouvrier agricole, aime son travail, aime les bêtes dont il s'occupe avec soin, aime sa famille même si elle l'oublie peu à peu, aimerait les filles si l'un d'elles, Sylvie, ne l'avait blessé à vie, le temps cicatrisant tant bien que mal toutes ses peines.

Pour moi, Joseph, c'est un héros, un héros que Marie-Hélène Lafon dépeint avec son style efficace, percutant, qu'elle fait plaindre, aimer, jamais détester. En cela, elle excelle car elle connaît ce milieu agricole auvergnat qui, à l'orée du 21ème siècle n'a guère évolué dans ses relations humaines. Il y a aussi de très nombreux Joseph au féminin, des filles, des femmes ayant porté haut la notion de service, l'amour des enfants -- qui la plupart du temps n'étaient pas les leurs --, sanctifiant elles aussi des vies simples dans un monde souvent trop dur.

Au fil de ce livre, Joseph égrène de nombreux souvenirs, des petits bonheurs, des malheurs qui s'installent progressivement, que l'alcool vient faire oublier temporairement. Joseph n'est pas résigné, d'autres ont fait des choix pour lui à sa place, il les accepte, même si les regrets sont sous-jacents.

Tout cela, Marie-Hélène l'exprime pudiquement, mais sans concession, sans mièvrerie aucune, avec finesse car elle connaît et a observé tous ces paysans qu'elle a cotoyés et qui lui ont fourni la matière première de ce beau roman de vie.
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Dos à la télé, les mains sur les cuisses, les pieds dans des pantoufles à carreaux, Joseph aime bien rester comme ça, à ne rien faire. Des images qui apparaissent, disparaissent sans que quiconque dans la cuisine y jette un oeil. le patron à piquer du nez après le repas, calé sur une chaise devant la cuisinière. La patronne, au bout du banc, le journal ouvert en grand sur la page des mots croisés. La petite trousse et le dictionnaire pas loin. Un petit bonsoir avant que chacun ne regagne sa chambre. Un sacré personnage que ce Joseph. Un ouvrier agricole qui va de ferme en ferme. À presque 59 ans, il en a vu. Car il aime observer les gens, Joseph. Les souvenirs sont là, qui se rappellent à lui, parfois, le soir, lorsqu'il est dans son lit. Sa mère, ses patrons et leur fils, Michel, son jumeau, Sylvie qui l'a quitté, ses cures, ses vaches, ses champs et son Cantal.

Quel condensé de souvenirs dans ce petit roman... L'on tend presque l'oreille pour écouter ce que Joseph nous raconte tant l'homme, taiseux, voit, entend tout autour de lui mais semble rester en retrait. Tel un spectateur de ce qui se joue devant lui. L'on entend ses déceptions et ses misères. Dans ce roman rural qui fleure bon la terre et les vaches, l'auteur donne à voir un monde rude, laborieux mais terriblement humain. Elle dresse le portrait d'un homme vrai, nature, modeste et juste. Elle nous fait pénétrer magnifiquement dans le monde de Joseph, elle restitue sans fioritures des fragments de vie, elle esquisse des personnages. Elle nous fait sentir, voir et ressentir. Un roman de terroir saisissant, tendre et d'une justesse émotionnelle. Une écriture à la fois rude, puissante et poétique. Un personnage d'une beauté humble et modeste.
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Jospeh, c'est l'histoire d'un paysan (n'y voyez rien de péjoratif chez moi, je connais ce milieu, l'homme que je suis aujourd'hui s'est forgé, adolescent, au contact de ces gens-là).
C'est l'histoire, donc, d'commis de ferme. Dans l'Auvergne d'aujourd'hui mais avec des relents d'autrefois.
C'est Joseph qui parle, il se raconte.
Il raconte sa vie, dans le désordre. Son métier avec les vaches er le chien, le patron, la patronne. Il raconte le père, la mère, comme il les appelle. Il raconte ce frère dont il est si loin dans tous les sens du terme et Sylvie, la seule femme qu'il ait aimé jusqu'à l'échec et la déchéance et ses excès d'alcool.
Marie Hélène Lafon trouve le ton juste, elle sait raconter ce méli mélo de souvenirs, avec humour et tendresse, dans de grands paragraphes où l'absence de ponctuation, parfois, donne la personnalité du narrateur.
Un petit format de roman, pour un grand bonheur de lecture.
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Un chapelet de phrases interrompues...sensation étrange où la respiration n'existe plus...comme si le temps s'arrête au fin fond de la France profonde, dans le Cantal...se déroule la vie d'un ouvrier agricole où la campagne des années 60 ..là où chacun est à sa place, et chaque chose est utile , là où les gens taiseux ne parlent pas pour ne rien dire...là où l'entraide et le bon sens étaient de mise pour travailler, là où le sens des valeurs avait encore une haute importance, les saisons bien marqués et le travail difficile et si harassant.

Passée la surprise de ce soliloque, de cette lecture en un seul souffle un petit parfum d'enfance m'a ramené dans quelques souvenirs ...
un roman qui ne tergiverse pas, droit et franc comme son personnage principal qui traverse sa vie au travers des familles chez qu' il loue ses services et qui devient témoin de celles des autres ..

Humer l'air des champs et croiser des vaches, faire des veillées sans télé cela fait du bien ...par les temps qui courent...!
ce roman m'a rapporté un doux parfum de nostalgie sans doute, la lecture comme une spirale m'a fait danser dans la ferme de mes grands-parents...et chanter dans le vent frais matin.
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C'est une vie ordinaire, simple, qu'on pourrait qualifier de bien banale, celle de Joseph. Ne comptez pas sur moi pour vous décrire ici un héros au sens romanesque, mais Joseph a quelque chose qui nous est attachant, il ressemble tout simplement à quelqu'un qu'on a l'impression de connaître, un membre de notre famille, un père, un grand-père, un oncle, un voisin peut-être, une silhouette qui est familière pour ceux d'entre nous qui habitons à la campagne.
Joseph est ouvrier paysan, un journalier, nous sommes dans un village reculé du Cantal. Nous apprenons à le connaître par ce récit généreux, touchant, simple et lumineux.
Ne comptez pas sur Joseph pour vous ouvrir son coeur, ce taiseux. Alors, il nous faut compter sur Marie-Hélène Lafon pour nous amener à mieux connaître cet homme qui ne fait pas de bruit dans sa vie.
Son écriture se déploie dans un seul élan, d'une seule traite, nous entraîne dans cette ferme où c'est peut-être là que Joseph va finir son métier d'ouvrier paysan, puisqu'il approche de la retraite...
On le sait bon ouvrier, il l'a toujours été, on sait que sa vie n'a pas toujours été rose, on le découvre comme cela avec les mots touchants, pudiques, attentionnés de Marie-Hélène Lafon.
Son écriture, toujours juste, est d'ailleurs voisine de l'âme de cet homme... Qu'importe les trébuchements de celui-ci, il aime les bêtes, sait leur parler, être patient avec elles, qu'importe s'il mourra seul... Quelqu'un a dit : « le bruit ne fait pas de bien, et le bien ne fait pas de bruit. » Cette formule pourrait s'appliquer à Joseph.
Dans les gestes quotidiens de Joseph, viennent des souvenirs, viennent des personnes aussi simples et discrètes que Joseph, vivantes tout d'un coup, des histoires de familles et c'est la grâce de l'écriture de Marie-Hélène Lafon de nous les rendre vivants, chaleureux, si proches de nous, comme si nous appartenions à cette terre rurale, cette terre qui se vide désormais de ses populations...
Derrière la silhouette d'un seul homme, entre ici un monde grouillant, une véritable fourmilière avec des histoires qui emplissent les yeux, cognent au ventre, la mémoire de Joseph est si époustouflante qu'elle nous offre ici, comme dans le tableau d'un peintre, une magnifique chronique rurale, pas si ordinaire que cela...
Joseph se souvient, ou plutôt Marie-Hélène Lafon nous transmet la mémoire de Joseph encore intacte, comme si elle était là, tout près de lui, à capter son souffle, ses respirations, ses souvenirs, ses mots, ses regrets, ses blessures peut-être, mais comme Joseph est taiseux, il dira peu de choses à ce sujet... Peu de choses, juste ce qu'il faut pour dire qu'il n'a pas toujours été heureux et qu'il aurait peut-être pu ne pas finir sa vie seul...
Alors Joseph pense souvent à sa mère comme nous, lorsqu'on se sent démuni, ou au bord de la nuit, ou au bord du vide... Il pense alors aux fleurs et on le comprend...
Derrière Joseph il y a un vaste paysage rural de montagne qui se vide depuis des lustres. Je ne vais pas vous chanter la chanson de Ferrat, - quoique si vous me tendez une guitare et que vous insistez je la connais presque par coeur, mais oui ici c'est à peu près cela... Marie-Hélène Lafon qui connaît bien ce pays du Cantal puisqu'elle vient de là-bas, nous dit cela aussi, à travers le paysage de Joseph, celui de son âme, de ses gestes d'ouvrier agricole qu'il connaît par coeur et qui cependant tremblent un peu le soir au bord du vertige de la nuit...
C'est un texte d'une tonalité juste, âpre, écrit à l'os. Sensible aussi. On sent les odeurs de la ferme, l'odeur de l'étable, du crottin des vaches, là où j'avais tendance à plonger les pieds dedans quand je courais enfant dans les champs, l'odeur du café le matin, l'odeur des géraniums, des foins coupés, l'odeur de la campagne...
On voudrait prendre l'homme dans nos bras, mais on se dit que cela ne passerait pas, que le bougre nous écarterait d'un revers de la main et qu'il aurait raison ou se retournerait, gêné, esquivant notre geste inapproprié. Alors, on reste là un peu pataud comme lui et l'on se retire sur la pointe des pieds, dans la lumière des mots de Marie-Hélène Lafon.
C'est alors que je me suis souvenu que justement, lorsque j'étais enfant, les vacances c'était à la ferme. Nous n'avions pas encore de voiture, alors comme nous étions deux familles voisines dans le même besoin, deux couples et dix enfants, nous avions loué pour la circonstance les services d'un déménageur et son camion, qui nous avait emmené en bord de mer chez une famille paysanne pendant quatre semaines... J'ai une image comme cela qui me vient, celle d'être à l'arrière de ce camion, toutes bâches ouvertes, adossé aux bagages et de regarder le paysage se déployer, deviner l'océan au loin et tout ce qui allait avec... Plus tard, je me souviens que l'odeur de la mer et du goémon venait parfois selon les vents jusqu'à la ferme. C'était une odeur particulière qui se mêlait aux odeurs de la ferme, pour ne faire brusquement qu'une seule odeur, celle de la terre et de la mer, mélangée, unique. Parfois on aurait dit que ces odeurs avaient toujours existé ensemble. Je me souviens que les seules toilettes étaient dehors, derrière la grange, qu'il s'agissait d'une planche avec un trou bien rond au milieu, et en-dessous, il y avait ce vide que je trouvais, du haut de mes six ans, immense comme le gouffre de Padirac. Je me souviens qu'il fallait crier " Y' a du monde ! " quand on entendait des pas contourner l'angle de la grange... Mais le vieux Joseph, le père des patrons de la ferme, qui était sourd comme un pot, n'entendait jamais... Je me souviens que le patron de la ferme s'appelait justement aussi Joseph comme son père, ce dernier avait l'habitude de faire la sieste après le repas de midi dans la fameuse grange où nous avions justement pris la manie de jouer à cache-cache au même endroit et au même moment... le jaja du coin l'aidait sans doute à rejoindre les bras de Morphée... Quand on le réveillait, il nous faisait peur avec sa grande moustache. Comme il ne parlait que le breton et qu'il chiquait sans cesse, on ne le comprenait pas et on avait encore plus peur de lui avec ses dents noircies par la chique qu'il avait un malin plaisir à recracher devant nous... Alors, on s'envolait comme une volée de moineaux... Plus tard, à l'âge de seize ans, le premier festival rock en plein air auquel j'ai assisté se tenait sur cette commune. Avec un ami, nous sommes allés au culot tenter de chercher un hébergement dans cette ferme. La patronne, - elle s'appelait Angélique, ne m'a pas reconnu tout de suite, mais elle se souvenait bien de ma famille. Elle a eu un immense sourire. Son mari, Joseph, qui était dans les parages, nous a serré la main chaleureusement et waouh! je me souviens encore de sa poigne, tiens... Elle nous a offert le café dans des bols grands comme ça et nous a désigné la fameuse grange en nous invitant à déposer nos affaires. Plus tard dans la nuit, nous avons dormi sur un tas de foin, presque le même, celui où le vieux Joseph qui s'en était allé depuis quelques temps de l'autre côté du paysage, faisait autrefois sa sieste... Je me souviens que nous avons eu un fou rire idiot quand les portes de la grange se sont ouvertes dès six heures du matin et que nous avons vu Joseph entrer fier et droit comme un if sur son tracteur comme si de rien n'était, venir déposer des balles de foin à nos pieds puis repartir... Je me souviens presque davantage de cette scène que d'avoir vu quelques heures plus tôt Murray Head devant mes yeux ébahis chanter "Say it ain't so Joe". Presque...
Voilà à quoi me fait penser ce soir le prénom de Joseph...
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Ne sachant que dire de ce livre j'ai relu la critique de Latina, une très belle critique, et le mot apnée qu'elle a utilisé résume bien mon sentiment. Durant la lecture du premier chapitre, j'ai pensé "ce n'est pas possible, je n'y arriverai pas, c'est trop dense, trop serré". Alors, j'ai imaginé Marie-Hélène Lafon, son débit verbal, j'ai lu quelques pages à voix haute et trouvé le rythme qui convenait et j'ai pu apprécier Joseph, tous les mots, toutes les longues phrases qu'a utilisées Marie-Hélène Lafon pour le raconter, lui un ouvrier agricole resté célibataire qui a connu les moqueries à l'école et adulte, l'enfer de l'alcool. Lors de sa troisième cure, une nouvelle psychologue a réussi à ce qu'il parle et au fil des séances, il vide son sac, c'est la délivrance. L'auteure raconte la vie rurale de façon magistrale.
Mon sentiment final : ces 140 pages furent un délice de lecture en apnée.
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Marie-Hélène Lafon décrit d'abord les mains de Joseph, rondes, courtes, aux ongles carrés et propres, presque sans âge, puisqu'elles lui sont utiles, on sent qu'il les entretient avec soin.
Puis le regard se pose sur ses poignets larges, son dos, descend vers les pieds chaussés de pantoufles solides.
Il est là, ce Joseph, bien vivant, " l' ouvrier agricole", corvéable à merci, toujours au service de ses " patrons", des patrons plutôt généreux et attentifs.
Il existe par son corps, son regard, ses gestes...il en a fait des fermes depuis son plus jeune âge,il connaît la région par coeur, et sa science des chiffres est impressionnante....il se souvient de toutes les dates, du nombre d'enfants dans chaque famille...
Il est le témoin scrupuleux , silencieux d'une époque qui se fane et disparaît...il pense des choses mais il s'abstient, il reste sur le bord, il est là, tranquille, personne ne le perturbera..
Il a 58 ans, il est célibataire,"il se finira" dans cette ferme puis il ira dans une maison de retraite à Riom.
Il a eu une histoire d'amour qui s'est terminée dans la boisson et qu'il a expié en "trois cures".

Il observe, il regarde,il est le vigile de ces lieux ou" l'amour n'est pas toujours dans le pré", il n'est pas triste surtout....
Il sera difficile au lecteur d'oublier Joseph, homme des vaches et des champs dont Marie- Hélène Lafon conte l'histoire
touchante, banale, attachante avec une infinie tendresse.
Son histoire narre l'aventure d'une société que la télévision semble considèrer comme un monde à part...,
Chaque détail est un trésor , chaque description ressemble à un tableau d'exception.
Joseph, malgré son immense solitude est apaisé même devant le cercueil de sa mére....
Le récit est drôle, joyeux, cocasse, sobre, émouvant, d'une grande intensité...
Il est des phrases magnifiques où l'auteur n'accompagne pas seulement le destin d'un homme, elle dit la fin d'un monde quand les jeunes partent et que les vieux passent l'essentiel de leurs soirées à se souvenir des bons moments.
Un portrait tout en pudeur et finesse, celui du temps qui passe et d'un monde en train de finir, un monde oublié, quasi disparu,au coeur du Cantal natal de l'auteur, ses rivières et ses vallées...

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La curiosité a des bons côtés, il est vrai, mais malheureusement pas toujours sinon, ça se saurait. Cela a d'ailleurs été le cas ici puisque j'ai été piqué de cette sorte de curiosité impulsive qui nous pousse parfois, nous, lecteurs, à acheter un roman sans que l'on sache trop pourquoi, ou encore à l'emprunter, pour voir...Heureusement, dans mon cas, j'ai emprunté cet ouvrage à la médiathèque dans laquelle je m'approvisionne (le budget ne suivant pas toujours) pour découvrir cette auteure, que, (j'ai honte à le dire mais tans pis), je connaissais jusqu'à présent que de nom. Grosse déception donc mais roman néanmoins très bien écrit, en dépit de phrases parfois trop longues à mon goût.

L'histoire est celle d'un homme, Joseph, qui, la soixantaine passée, continue à travailler dans une ferme. Ses patrons sont des hommes bons et compréhensifs car, après tout, ils lui ont donné sa chance, à lui, Joseph, de pouvoir se racheter en travaillant honnêtement et surtout, en acceptant d'arrêter définitivement de boire. Dans cet ouvrage, dont Joseph est à la fois le narrateur et une sorte de anti-héros, ce dernier nous fait une sorte de bilan sur ce qu'a été sa vie, et peut-être, sur ce qu'elle aurait pu être si...Mais il y a tellement de Si...

Un roman bien écrit, certes, comme je le disais, mais avec lequel je n'ai pas réellement accroché. Trop de mélancolie, trop de routine, je ne sais...mais si il y a une chose que je sais avec certitude, c'est que ce roman mérite d'être découvert par vous, lecteurs, car je suis probablement passée à côté de quelques chose et peut-être pourrez-vous me dire quoi !
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Après la découverte et la lecture de Nos vies, j'ai eu envie de poursuivre avec Joseph.
Marie-Hélène Lafon sait remarquablement et avec beaucoup de pudeur parler de vies simples, presque inaperçues.
Ce récit nous parle de Joseph, un ouvrier agricole, frère d'un jumeau: Michel. Joseph ne sait pas comment on vit avec les hommes, il préfère les bêtes, les vaches qu'il traie chaque jour, de ferme en ferme où il se loue depuis des années.
Joseph porte en lui un secret qui le ronge dont il arrivera difficilement à en parler à une psychologue. A la différence de son frère, l'amour ne lui pas réussit, Sylvie n'était pas la femme qu'il lui fallait. Elle l'a berné, l'a trompé.
Joseph s'enfonce dans l'alcool, hérédité douloureuse du père, du grand père.
Joseph est un homme attachant mais qui n'a pas eu de chance, n'a pas tiré son épingle du jeu comme on dit.

Un petit récit poignant qui nous parle aussi de la vie à la campagne, de la dure réalité agricole, de la vie d'un homme :Joseph.

Merci à ceux qui m'ont conseillé ce titre, il est certain que ma découverte du monde et de l'écriture de Marie-Hélène Lafon va se poursuivre
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