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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un chapelet de phrases interrompues...sensation étrange où la respiration n'existe plus...comme si le temps s'arrête au fin fond de la France profonde, dans le Cantal...se déroule la vie d'un ouvrier agricole où la campagne des années 60 ..là où chacun est à sa place, et chaque chose est utile , là où les gens taiseux ne parlent pas pour ne rien dire...là où l'entraide et le bon sens étaient de mise pour travailler, là où le sens des valeurs avait encore une haute importance, les saisons bien marqués et le travail difficile et si harassant.

Passée la surprise de ce soliloque, de cette lecture en un seul souffle un petit parfum d'enfance m'a ramené dans quelques souvenirs ...
un roman qui ne tergiverse pas, droit et franc comme son personnage principal qui traverse sa vie au travers des familles chez qu' il loue ses services et qui devient témoin de celles des autres ..

Humer l'air des champs et croiser des vaches, faire des veillées sans télé cela fait du bien ...par les temps qui courent...!
ce roman m'a rapporté un doux parfum de nostalgie sans doute, la lecture comme une spirale m'a fait danser dans la ferme de mes grands-parents...et chanter dans le vent frais matin.
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Marie-Hélène Lafon décrit d'abord les mains de Joseph, rondes, courtes, aux ongles carrés et propres, presque sans âge, puisqu'elles lui sont utiles, on sent qu'il les entretient avec soin.
Puis le regard se pose sur ses poignets larges, son dos, descend vers les pieds chaussés de pantoufles solides.
Il est là, ce Joseph, bien vivant, " l' ouvrier agricole", corvéable à merci, toujours au service de ses " patrons", des patrons plutôt généreux et attentifs.
Il existe par son corps, son regard, ses gestes...il en a fait des fermes depuis son plus jeune âge,il connaît la région par coeur, et sa science des chiffres est impressionnante....il se souvient de toutes les dates, du nombre d'enfants dans chaque famille...
Il est le témoin scrupuleux , silencieux d'une époque qui se fane et disparaît...il pense des choses mais il s'abstient, il reste sur le bord, il est là, tranquille, personne ne le perturbera..
Il a 58 ans, il est célibataire,"il se finira" dans cette ferme puis il ira dans une maison de retraite à Riom.
Il a eu une histoire d'amour qui s'est terminée dans la boisson et qu'il a expié en "trois cures".

Il observe, il regarde,il est le vigile de ces lieux ou" l'amour n'est pas toujours dans le pré", il n'est pas triste surtout....
Il sera difficile au lecteur d'oublier Joseph, homme des vaches et des champs dont Marie- Hélène Lafon conte l'histoire
touchante, banale, attachante avec une infinie tendresse.
Son histoire narre l'aventure d'une société que la télévision semble considèrer comme un monde à part...,
Chaque détail est un trésor , chaque description ressemble à un tableau d'exception.
Joseph, malgré son immense solitude est apaisé même devant le cercueil de sa mére....
Le récit est drôle, joyeux, cocasse, sobre, émouvant, d'une grande intensité...
Il est des phrases magnifiques où l'auteur n'accompagne pas seulement le destin d'un homme, elle dit la fin d'un monde quand les jeunes partent et que les vieux passent l'essentiel de leurs soirées à se souvenir des bons moments.
Un portrait tout en pudeur et finesse, celui du temps qui passe et d'un monde en train de finir, un monde oublié, quasi disparu,au coeur du Cantal natal de l'auteur, ses rivières et ses vallées...

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C'est un beau portrait que celui de Joseph.
Un ouvrier agricole solitaire, discret, spectateur de la vie des autres, taiseux.
Il est bien chez ses derniers employeurs, juste avant d'aller en maison de retraite.
Il n'a pas encore soixante ans, mais on lui en donnerait vingt de plus.
Ça se passe de nos jours, mais on se croirait il y a un siècle.
Une existence linéaire sans surprises, sauf cet intermède malheureux avec Sylvie. Une existence triste, qui n'est pas vraiment une existence.
Mais il n'est pas malheureux Joseph.
C'est bien écrit, bien analysé, mais j'ai regretté cette écriture en continu, sans paragraphes. du mal à garder le souffle et à enchaîner les événements.
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"Une vie", racontée par Marie-Hélène Lafon, celle de Joseph, un ouvrier agricole, qui à l'aube de la soixantaine voit se profiler la fin de son existence de dur labeur, en même temps que les difficultés croissantes de tout un monde paysan.

Joseph est un observateur, un taiseux, tout en économie de mots. Par opposition, pour nous livrer ses souvenirs, Marie-Hélène Lafon ne l'est pas. Certes le livre est court, à peine 140 pages, mais l'écriture est dense et se compose de chapitres longs, de phrases interminables sans ponctuation classique, ni paragraphes. Alors que j'avais adoré "Histoire du fils", j'ai trouvé cette lecture très exigeante et de ce fait, presque pénible. Au milieu de cette logorrhée, malgré tout, l'émotion a réussi à passer car un parfum de nostalgie s'y est glissé. La prose de l'auteure m'a rappelé des discussions animées entre personnes de la génération de mes grands-parents, où il était impossible d'évoquer quelqu'un sans en reconstituer tout l'arbre généalogique (mais si, rappelle-toi, c'est le fils d'un tel, ou la nièce d'une telle qui était de ma classe, etc), et où un mot en entraînant un autre, on passait rapidement du coq à l'âne.

Une lecture en demie teinte à laquelle j'accorde un 12/20. Après un début difficile à cause du style, j'ai malgré tout, été conquise par la fin.
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Marie-Hélène LAFFONT travaille les mots, le style. Dans Joseph, ça n'est pas une histoire qu'elle nous raconte, cela va bien au-delà : elle tente de nous faire partager la manière de penser, de voir les choses, de vivre, de Joseph. Les phrases qu'elle élabore traduisent par leur simplicité , leur sécheresse quelquefois, la mentalité de cet homme. J'ai beaucoup apprécié ce livre : Marie-Hélène LAFFONT fait partie de ces rares écrivains qui travaillent la langue en artisans, comme une glaise, et vont leur chemin sans s'inquiéter des modes ni du commerce.
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Avec le portait de "Joseph" ouvrier agricole sexagénaire, Marie-Hélène Lafon propose une photographie du monde rural empreinte d'un certain réalisme et d'une simplicité propre à ce cadre. A la ferme, dans le Cantal, on parle encore de la veillée et la sortie des pots de géraniums ne se fait qu'après les saintes glaces.
Il ne s'agit pas d'un roman qui repose sur de multiples rebondissements ou sur des personnages singuliers. Ici, c'est le quotidien qui est retranscrit. D'ailleurs, les scènes de vie à la campagne sont plus intéressantes que les évocations du passé chaotique de Joseph et de la période de dépression alcoolisée qu'il a connu.
Les phrases de l'auteure sont parfois mal ficelées et j'ai eu l'impression qu'il me manquait quelque chose. J'aurais aimé un documentaire plutôt qu'une photographie en quelque sorte. On est assez loin de Steinbeck et de la condition des ouvriers agricoles. Il est vrai que Marie-Hélène Lafon se réfère plutôt à Flaubert en général.
« Joseph » est donc un roman sans rebondissements qui sent bon la campagne, mais qui souffre un peu de sa propre retenue.


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Joseph est ouvrier agricole.
On dit de lui que son jumeau a tout pris, la débrouillardise, l'ambition, l'envie d'ailleurs.

Son parcours très sage a connu des écueils.
Une unique histoire d'amour qui a sombré en moins d'un an, le trou noir de l'alcool, le départ de sa mère.

Alors pour garder sa dignité d'homme, il s'applique.
Assidûment.
Ses journées sont bien réglées, nettes, rangées, chaque chose à sa place.

Une tranche de vie qui serre un peu le coeur.
Les mots simples des gens de la terre.
Authentiques, pragmatiques, intenses dans leur dénuement et leur retenue.
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Joseph est un employé agricole solitaire qui aime son travail et à qui on a donné une seconde chance après des années noyées dans l'alcool.
Une belle description d'un homme simple, trop gentil , trop confiant.
Une écriture condensée, j'ai manqué d'air à lire ce livre.
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Présentation très sincère d'une personnalité appartenant à un monde disparu ou en voie de disparition: l'agriculture traditionnelle. Dans ce type d'agriculture, on avait besoin d'un ouvrier agricole dans chaque ferme. Joseph est un survivant de ce monde là. Il aime son travail et est dévoué à ses patrons sans pour autant être servile. Je reconnais à Marie Hélène Lafon un réel talent pour décrire les gens simples. Elle ne les caricature pas et ne les idéalise pas. Ils apparaissent dans leur vérité avec leurs peines, leurs souffrances et leurs joies.

Joseph n'en a pas connu beaucoup de joies. Il a failli se laisser aller et se noyer dans l'alcool lorsque la seule femme qui s'est intéressée à lui, s'est avéré être une alcoolique et l'a finalement abandonné. Une troisième et dernière cure de désintoxication et une psychologue plus fine que d'habitude l'aideront à s'en sortir.Il s'est senti abandonné comme il l'avait déjà été par sa mère qui a préféré vivre proche de son frère qui lui, a mieux réussi sa vie.

Voilà c'est tout, si vous lisez ce roman, vous partagerez la vie de cet homme et vous serez, sans doute admiratif de l'honnêteté de cette auteure. J ai plus de réserves que pour « L'annonce » car il n'y a pas d'histoire, et en même temps ce n'est pas un témoignage, il s'agit bien d'un roman. J'ai pensé que ce livre se rapproche des romans d'Annie Ernaux mais sans l'aspect autobiographique. C'est important de redonner vie à ceux qui ne savent pas s'exprimer, et cela sans aucune volonté de démontrer quelque chose. Mais du coup j'ai trouvé ce roman un peu vide, à l'image de la vie de Joseph.
Lien : http://luocine.fr/?p=2066
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Roman du terroir, genre auquel je suis peu habituée, qui dépeint la vie de Joseph, ouvrier agricole du Cantal. Dans un style concis et assez proche du parler, l'auteure nous décrit la vie dans ces campagnes françaises, le travail des hommes sur les exploitations et des femmes à la maison, les gens, les rumeurs, le village. Et le modernité de la société de ce début de millénaire qui gagne peu à peu ces coins reculés, même si tout cela reste bien étranger à Joseph et ses derniers patrons, ceux qu'il a choisi pour "se finir" comme il dit. Car Joseph est calme, besogneux. Il n'a jamais "fait maison" et avoir "fréquenté" ne lui a pas apporté que de belles choses dans sa vie.
Un fresque sociétale douce amère de cette société d'antan, campagnarde, aux valeurs terrestres solidement ancrées dans les habitudes quotidiennes avec ses bons côtés : la solidarité, le mérite, la chaleur humaine, comme ses déboires : l'alcoolisme, la solitude, le "nomadisme" qu'impose cette condition d'ouvrier agricole.
Pour ma part, j'ai beaucoup aimé les phrases courtes et le style de l'auteure mais l'histoire et le contexte ne m'a pas touchée, ni tellement intéressée. Une impression d'ensemble mitigée pour moi même si je conseille ce livre aux amateurs de romans de terroir.
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