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Citations sur La petite communiste qui ne souriait jamais (210)

La petite fille d'Onesti, elle, fait flamboyer la Roumanie du bout de ses chaussons, elle fait chatoyer le communisme devenu l'image en format carte poste d'un justaucorps blanc à l'étoile rouge, la purée de son ardeur au travail vénérée par un Occident en manque d'ange laïque.
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On ne devrait pas appeler ça de la gym féminine, c'est sûr, les spectateurs ne viennent pas pour voir des femmes... Vous savez, si les lycras de compétition ont toujours des manches longues, c'est pour cacher les bras des filles. Nos biceps, les veines. Parce qu'il ne faut surtout pas avoir l'air masculines non plus !
(p. 127)
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Nadia ne sculpte pas l’espace, elle est l’espace… La grâce, la précision, l’amplitude des gestes, le risque et la puissance sans qu’on n’en voie rien !
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Elle est l'Enfant nouvelle du progrès, plus moderne encore que l'industrie pétrolière roumaine en pleine expansion
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Ils ont promis des résultats à un sous-fifre en mal de whiskyqui, d'une seule note zélée, peut fermer l'école. Pas de temps à perdre. Vingt et un jours durant, Bela et Marta testent les gamines.
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Ça va vous choquer, je connais les certitudes de vos supposées démocraties libérales à ce sujet... mais il y a aussi une sorte de... joie, dans les années 1970, ce qui ne change rien au reste, évidemment. Je déteste ces films et les romans qui parlent de l'Europe de l'Est, tous ces clichés. Les rues grises. Les gens gris. Le froid. Quand je dis à des Occidentaux qu'à Bucarest, l'été, on suffoque, on me regarde comme si je débloquais, même aujourd'hui ! Essayons de ne pas faire de ma vie ou de ces années-là un mauvais film simpliste.
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Une fille faisait la moue quand je récitais ma documentation, cette suite de décrets atroces : "Tout ça est vrai. Mais... On était tellement sûrs que ça ne changerait jamais qu'on s'organisait pour durer, on avait cette vigilance intérieure, pas un instant on n'oubliait que ce qu'on nous faisait réciter était faux. Du coup, on se sauvegardait une vie en dehors de l'Etat. Le communisme ? Mais personne n'y croyait, enfin, pas même les sécuristes ! Alors que maintenant... Ils y croient ! Ils en veulent ! Ils sont prêts à tout pour entrer dans votre Union européenne, à genoux devant saint Libéral, ils sortent du boulot à 23 heures, tout ça pour quoi ? Je ne suis pas partie en vacances depuis six ans ! Mes parents eux, sous Ceaușescu, allaient à la mer et à la montagne, au restaurant, au concert, au cirque, au cinéma, au théâtre ! Tout le monde gagnait plus ou moins la même chose, les prix n'augmentaient presque pas ! Ils avaient constamment peur, c'est vrai, peur qu'on ne les entende dire des choses interdites, aujourd'hui, on peut tout dire, seulement personne ne nous entend... Avant, on n'avait pas l'autorisation de sortir de Roumanie, mais aujourd'hui, personne n'a les moyens de quitter le pays... Ah, la censure politique est terminée, mais pas de souci, elle a été remplacée par la censure économique ! Avec ce régime pseudo-libéral qui fait mine de cajoler tandis qu'il empoisonne, on l'ingère parce qu'il n'a pas tout à fait le goût d'un ennemi, on finit par y croire, et à la fin, dans quel état ça vous laisse ? Vidée ! Le communisme a détruit le pays ? Mais aujourd'hui, des sociétés canadiennes chassent les habitants de leur village et s'apprêtent à faire exploser nos montagnes pour explorer les gisements de gaz de schiste, avec la bénédiction du gouvernement roumain, un sacré contrat ! Ceaușescu a démoli la ville, disent nos parents ? Mais cette nuit, à 4 heures du matin parce qu'ils craignent les opposants, les promoteurs ont fait tomber une ancienne halle, un lieu historique de Bucarest... Pour le remplacer par quoi ? Un supermarché ou des bureaux. C'est quoi votre modèle ? Crever de faim dans la rue ou mourir de solitude dans son appartement ? L'ennui à crédit ? Parvenir-réussir-arriver ? Où ça ?? J'en ai marre d'être obligée de vous désirer, le rêve occidental, ah, ces pauvres crasseux de l'Est à qui vous ne cessez de faire la leçon avec votre merveilleuse démocratie idéale, ça va, on a compris !"
"Ecrivez-le s'il vous plaît, avant, personne n'avait envie de regarder ces émissions idiotes et patriotiques à la télé, du coup, on sortait, on vivait dehors, pas recroquevillés chacun chez soi, on partait à la campagne tous ensemble, écrivez-le, oui, on avait peu de produits, mais quinze sortes de café, vraiment, pourquoi ? On faisait de la musique et de la danse gratuitement, vous avez noté ça ?" s'inquiétaient-ils, garder la trace de ce versant-là et pas que les témoignages amers de leurs parents, leur terrible version, les tickets de rationnement, la surveillance, le froid, la peur. Je notais pour prendre acte, je notais la ville, les gens, le pays, les mots, comme s'il y avait eu quelque chose là-dedans, des indices, je notais, chaque commerçant m'accueillait d'un "spuneti ?" (dites-moi ?), que je traduisais par avouez, dites ce que vous avez à dire, je pensais sans cesse à ça, est-ce qu'elle avait dit ce qu'elle avait à dire, est-ce que je l'avais entendue. Je prenais note de ce pays qui vous a fabriquée, arborée et que vous avez quitté le 28 novembre 1989.
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On faisait de la musique et de la danse gratuitement, vous l'avez noté ça? s'inquiétaient-ils, garder la trace de ce versant-là et pas que les témoignages amers de leurs parents, leur terrible version, les tickets de rationnement, la surveillance, le froid, la peur.
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Chez nous, on n'avait rien à désirer. Et chez vous, on est constamment sommés de désirer.
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Mais un des juges attire son attention. Parce que le Suédois se lève. Parce qu’il a les larmes aux yeux et la fixe. Et tous raconteront cet instant tant et tant de fois qu’elle n’est plus sûre aujourd’hui de l’avoir vécu, peut-être l’a-t-elle vu à la télé, peut-être cet épisode a-t-il été écrit pour un film. Le public s’est levé et de leurs dix-huit mille corps provient l’orage, leurs pieds grondent rythmiquement au sol et le Suédois dans le vacarme ouvre et ferme la bouche, il prononce des mots inaudibles, des milliers de flashs forment une pluie d’éclats inégaux, elle entrevoit le Suédois, que fait-il, il ouvre ses deux mains et le monde entier filme les mains du juge vers elle. Alors, la petite tend ses deux mains vers lui, elle demande confirmation, c’est un… dix ? Et lui, doucement, hoche la tête en gardant ses doigts ouverts devant son visage, des centaines de caméras lui cachent l’enfant, les gamines de l’équipe roumaine dansent autour d’elle, oui, amour, oui, ce un virgule zéro zéro est un dix.
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