En juillet 2021, Lola Lafon passe une nuit dans l'Annexe du Musée Anne Frank, là même où la jeune fille vécut dans la clandestinité de juillet 1942 à août 1944, enfermée avec sept autres personnes et où elle écrira son Journal. Confrontée aux fantômes de sa propre famille victime de la Shoah, Lola Lafon livre dans Quand tu écouteras cette chanson le récit subtil et profond de cette expérience d'heures solitaires passées dans le silence et le vide de l'Annexe. Elle y questionne non seulement sa propre histoire et son rapport à la judéité, mais elle y retrace surtout le destin du Journal et la façon dont l'oeuvre de la jeune Anne Frank a été détournée, spoliée, censurée – réduite à tort à un simple témoignage.
Dans la continuité d'autres textes de l'autrice, La petite communiste qui ne souriait jamais en 2014, ou Chavirer en 2020, elle décortique avec justesse les mécanismes d'usurpation de voix d'adolescentes qui ont été confisquées, niées dans leur singularité et leur talent.
Lola Lafon est écrivaine et musicienne, issue d'une famille aux origines franco-russo-polonaises. Elle est l'autrice de plusieurs romans, dont Une fièvre impossible à négocier et de ça je me console (Flammarion, 2003 et 2007), La petite communiste qui ne souriait jamais et Mercy, Mary, Patty (Actes Sud, 2014 et 2017) ou encore Chavirer (Actes Sud, prix France Culture/Télérama 2020). Elle a reçu le prix Décembre et le prix des Inrockuptibles 2022 pour Quand tu écouteras cette chanson (Stock, 2022).
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Lola Lafon/5
38 notes
Résumé :
Les contributions de la romancière à l'hebdomadaire "Le 1" sont ici réunies, offrant l'opportunité d'apprécier son esprit aiguisé sur des sujets aussi variés que la vie confinée, Facebook, la gauche ou encore le sexisme. Avec un portrait d'Emilie Lamotte, figure oubliée du combat pour la liberté des femmes.
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Critiques, Analyses et Avis (14)
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Un livre court (à peine 120 pages), pertinent et agréable où l'on retrouve avec plaisir la plume précise et acérée de Lola Lafon.
Cet ouvrage rassemble des textes parus pour la plupart dans l'hebdomadaire le 1 entre 2015 et 2021. de longueurs diverses (de 3 à 15 pages), ces nouvelles traitent de sujets aussi différents que la fragilité, le confinement, le sexisme, le viol, l'audace, les réseaux sociaux... L'autrice règle gentiment ses comptes avec la gauche, décevante, qui s'étiole à force de compromis, elle évoque avec sympathie et admiration la danseuse étoile Sylvie Guillem résolue à dire non pour mener à bien sa carrière internationale, elle rend aussi hommage à Emilie Lamothe, féministe radicale oubliée, la première à s'engager en faveur de la contraception.
D'autres textes, plus poignants, plus intimistes, se mêlent à ce recueil. L'autrice égrène quelques souvenirs de son enfance en Roumanie communiste et s'attarde sur le courage de sa grand-mère, Ida, exilée polonaise juive venue à Paris dans les années 30, et passionnée par Apostrophes, la légendaire émission littéraire de Bernard Pivot...
Beaucoup d'humanité, d'engagement et de détermination féministe dans cet ouvrage. L'autrice y parle beaucoup des femmes, des discriminations et agressions qu'elles subissent encore au quotidien, et de la force de caractère qu'il leur est nécessaire. Son ton est vif, combatif toujours juste mais parfois empreint d'une certaine tendresse. Des textes pertinents et de beaux hommages à la femme.
#Challenge Riquiqui 2024
Cet ouvrage rassemble des textes parus pour la plupart dans l'hebdomadaire le 1 entre 2015 et 2021. de longueurs diverses (de 3 à 15 pages), ces nouvelles traitent de sujets aussi différents que la fragilité, le confinement, le sexisme, le viol, l'audace, les réseaux sociaux... L'autrice règle gentiment ses comptes avec la gauche, décevante, qui s'étiole à force de compromis, elle évoque avec sympathie et admiration la danseuse étoile Sylvie Guillem résolue à dire non pour mener à bien sa carrière internationale, elle rend aussi hommage à Emilie Lamothe, féministe radicale oubliée, la première à s'engager en faveur de la contraception.
D'autres textes, plus poignants, plus intimistes, se mêlent à ce recueil. L'autrice égrène quelques souvenirs de son enfance en Roumanie communiste et s'attarde sur le courage de sa grand-mère, Ida, exilée polonaise juive venue à Paris dans les années 30, et passionnée par Apostrophes, la légendaire émission littéraire de Bernard Pivot...
Beaucoup d'humanité, d'engagement et de détermination féministe dans cet ouvrage. L'autrice y parle beaucoup des femmes, des discriminations et agressions qu'elles subissent encore au quotidien, et de la force de caractère qu'il leur est nécessaire. Son ton est vif, combatif toujours juste mais parfois empreint d'une certaine tendresse. Des textes pertinents et de beaux hommages à la femme.
#Challenge Riquiqui 2024
« Tous les soirs, telle Alice, je « rentre en moi-même comme une longue vue » : j'écris. L'écriture est un chemin sans destination, l'écriture a la beauté inquiétante de ce qui ne mène nulle part, à l'image du voyage d'Alice. »
Recueil de courts textes, façon billets d'humeur ( mais aussi d'aigreur ou de douleur), « le Loup, l'épée et les étoiles », titre de l'un d'entre eux, (dont je vous laisserai découvrir l'origine ), me fait renouer avec l'écriture de Lola Lafon, découverte avec la lecture de son précédent livre, « Chavirer », roman lauréat du Prix Landerneau des Lecteurs l'an dernier, et qui avait également remporté mon vote de jurée.
Autre registre et autre format pour ce nouveau livre regroupant les textes que l'auteur a écrit pour la plupart d'entre eux pour l'hebdomadaire « le 1 » mis ainsi en lumière, ne le connaissant pas pour ma part ; textes qui abordent des thèmes multiples, des plus légers au plus graves, témoignages de vie intimes de l'auteure pour certains d'entre eux.
Cette lecture, bien différente de la précédente, par son format m'a permis d'avoir une approche plus personnelle de l'auteure qui partage ainsi ses expériences de vie, ses coups de gueule, disons-le mais aussi ses blessures d'enfant et de jeune femme.
Elle y apparait fragile et forte à la fois, à l'image de sa plume : discrète, réservée mais tout aussi acérée et corrosive qu'elle l'était dans « Chavirer ». A découvrir pour cette plume délicatement aiguisée !
Recueil de courts textes, façon billets d'humeur ( mais aussi d'aigreur ou de douleur), « le Loup, l'épée et les étoiles », titre de l'un d'entre eux, (dont je vous laisserai découvrir l'origine ), me fait renouer avec l'écriture de Lola Lafon, découverte avec la lecture de son précédent livre, « Chavirer », roman lauréat du Prix Landerneau des Lecteurs l'an dernier, et qui avait également remporté mon vote de jurée.
Autre registre et autre format pour ce nouveau livre regroupant les textes que l'auteur a écrit pour la plupart d'entre eux pour l'hebdomadaire « le 1 » mis ainsi en lumière, ne le connaissant pas pour ma part ; textes qui abordent des thèmes multiples, des plus légers au plus graves, témoignages de vie intimes de l'auteure pour certains d'entre eux.
Cette lecture, bien différente de la précédente, par son format m'a permis d'avoir une approche plus personnelle de l'auteure qui partage ainsi ses expériences de vie, ses coups de gueule, disons-le mais aussi ses blessures d'enfant et de jeune femme.
Elle y apparait fragile et forte à la fois, à l'image de sa plume : discrète, réservée mais tout aussi acérée et corrosive qu'elle l'était dans « Chavirer ». A découvrir pour cette plume délicatement aiguisée !
Ce court livre est un recueil de différents textes qu'a publié Lola Lafon dans "le 1", "Zadig" ou ailleurs.
Elle y parle de sujets diverses comme les réseaux sociaux, les différences de salaires entre les hommes et les femmes dans les entreprises, etc. le dernier texte est une courte nouvelle que j'ai beaucoup apprécié. On retrouve là les grands auteurs : en finissant cette nouvelle, on a l'impression d'avoir lu un roman complet de 300 pages, tout y est, tout est bien pensé.
Dans tous ces textes, on reconnait l'écriture incisive, implacable mais poétique que j'aime tant chez Lola Lafon. Je conseille !!
Elle y parle de sujets diverses comme les réseaux sociaux, les différences de salaires entre les hommes et les femmes dans les entreprises, etc. le dernier texte est une courte nouvelle que j'ai beaucoup apprécié. On retrouve là les grands auteurs : en finissant cette nouvelle, on a l'impression d'avoir lu un roman complet de 300 pages, tout y est, tout est bien pensé.
Dans tous ces textes, on reconnait l'écriture incisive, implacable mais poétique que j'aime tant chez Lola Lafon. Je conseille !!
Un livre intéressant, qui compile des chroniques de Lola Lafon dans derniers quotidiens ou émissions radios. Il nous montre à voir une nouvelle face de cette auteure, que pour ma part je ne connaissais pas, une femme engagée qui met des mots sur les contradictions de notre société actuelle, dans laquelle chacun cherche sa place, en faisant des compromis avec ses valeurs. J'ai bien aimé cette plume incisive, j'ai été émue par La traversée et heureuse de découvrir la figure et l'engagement d'Emilie Lamotte et la liberté de Sylvie Guillem.
Un petit livre au sujet duquel je n'avais pas d'attentes particulière et qui m'a vraiment beaucoup plu. Attention, ce n'est pas un roman mais un recueil de textes engagés très intéressants, instructifs et qui donnent envie d'en apprendre d'avantage sur les thèmes abordés. Ce sont ici des thèmes très d'actualité qu'on retrouve étant donné qu'il s'agit des meilleurs textes de Lola Lafon pour le magazine "Le 1". Elle y aborde de façon virulente mais assez jouissive des thèmes importants comme la place de la gauche, le sexisme ou la technologie. C'est un petit livre qui se lit très rapidement et peut nous faire voir les choses sous un nouvel angle... J'ai beaucoup aimé la plume de l'autrice qui peut, probablement, être controversée car elle est à certains moments assez cache ou virulente mais qui, personnellement m'a vraiment plu. J'ai été d'accord avec beaucoup de choses lues et moins d'accord avec d'autres mais le livre en lui même vaut le détour, ne fut-ce que pour se confronter à cette écriture.
C'est donc un livre à propos duquel je n'attendais rien et qui m'a apporté beaucoup alors je vous le recommande !!
C'est donc un livre à propos duquel je n'attendais rien et qui m'a apporté beaucoup alors je vous le recommande !!
Citations et extraits (9)
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Facebook promet la satiété, quand on ne sait pas de quoi on a faim, quand on a perdu jusqu’au souvenir de ce qu’on désire.
Comme une grand partie de ma génération, j’ai été sous-payée par des sympathiques patrons « de gauche » qui m’imploraient de tenir compte de leurs difficultés financières ; j’ai écouté des garçons « de gauche » m’expliquer doctement le féminisme ; mes poumons ont été saturés de lacrymos lancés par des flic républicains, certains affirmant aux manifestants qu’il comprenaient leur cause, étant eux-mêmes « plutôt de gauche » ; j’ai adoré des chanteurs « de gauche », lesquels ont cogné, parfois à mort, leur compagne ; j’ai vu des films « de gauche » raconter de très haut le parcours d’ouvriers analphabètes, racistes et fatalistes.
On m’affirme que Facebook présente les avantages et les inconvénients de la démocratie puisque tout le monde peut s’y inscrire et que chacun est en mesure de lire et de commenter les écrits de qui il veut. Cette « démocratie » ne résiste pas à mon chien : il y règne, comme n’importe quel chaton. Mon chien vaut, sur le terrain du « like », environ mille fois une manif et deux mille fois une photo de migrant. À moins que ledit migrant ne soit un enfant, plutôt blond, au regard implorant.
Tous les soirs, telle Alice, je « rentre en moi-même comme une longue vue » : j’écris. L’écriture est un chemin sans destination, l’écriture a la beauté inquiétante de ce qui ne mène nulle part, à l’image du voyage d’Alice.
On se targue de ne jamais se faire avoir, fier de connaître le juste prix de son existence, autoentrepreneur de soi, de son temps, de sa chambre, de ses talents de bricoleur, de son sexe et de sa voiture. Pourvu de toutes les fonctions en même temps, on participe à ce qu’on dénonce, obéissant en ça à une « gauche » qui promeut notre souplesse, notre adaptabilité.
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Quand tu écouteras cette chanson (Lola Lafon)
Quand Lola Lafon passe-t-elle une nuit dans l’Annexe du Musée Anne Frank à Amsterdam ?
Le 18 août 2021
Le 28 août 2021
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