AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Irène Jacob (Autre)
EAN : 9791035412579
Audiolib (15/03/2023)
  Existe en édition audio
4.34/5   1144 notes
Résumé :
Le 18 août 2021, j'ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l'Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu'il n'en sait pas grand-chose. Comment l'appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment? Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre?
Celle d'une jeune fille, qui n'aura pour tout voyage qu'un escalier à monter et à descendre, moins d'une quarantaine de mètres carrés à arpenter, se... >Voir plus
Que lire après Quand tu écouteras cette chansonVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (299) Voir plus Ajouter une critique
4,34

sur 1144 notes
5
203 avis
4
72 avis
3
15 avis
2
0 avis
1
1 avis
°°° Rentrée littéraire 2022 # 37 °°°

Dans le cadre de la collection Une nuit au musée, Lola Lafon a choisi de passer la sienne dans la Maison d'Anne Franck à Amsterdam, celle du 18 août 2021, de 21 heures à 7 heures du matin, expérience qu'elle relate dans ce livre. Mais pas que. La nuit dans l'Annexe - où la famille Franck a vécu clandestinement de l'été 1942 à l'été 1944 avant d'être déportée – se transforme en récit très intimiste d'une ampleur insoupçonnée et d'une délicatesse rare.

Anne Franck. Un sujet sur lequel on croit tout connaître et dont découvre des aspects insoupçonnés et saisissants. Les romans de Lola Lafon ont tous pour coeur une jeune fille dont la parole n'a pas été entendue, de Nadia Comaneci ( La Petite communiste qui ne souriait jamais ) à Cléo ( Chavirer ). Anne Franck est leur soeur, elle aussi est une adolescente qu'on n'entend pas alors que le monde entier l'a lu.

Son journal a été manipulé, censuré, mal lu. Trop de personnes ont tenté de se l'approprier, à commencer par les producteurs hollywoodiens lorsqu'ils ont monté à la fin des années 50 un film ( oscarisé ) et une pièce de théâtre ... en éludant toute allusion à la judéité, au nazisme pour en faire un récit jugée universel et positif. La personnalité d'Anne Franck a été complètement lissée, très loin de la jeune fille irrévérencieuse et acide qu'elle était.

Lola Lafon rappelle également qu'Anne Franck n'a pas été entendue car on considère à tort comme un journal ou un témoignage ses écrits, très réducteur. C'est ce que lui rappelle Laureen Nussbaum, dernière personne en vie à avoir connu les soeurs Franck, qui a été la première à étudier le « journal » comme une oeuvre littéraire à part entière. Anne Franck voulait devenir écrivaine. Aussi lorsqu'elle entend à une radio clandestine qu'un ministre demandait aux populations des Pays-Bas de conserver leurs écrits comme preuves. Avec la folie que peuvent avoir les adolescents, elle s'est dit qu'elle pouvait être publiée. Elle a alors totalement réécrit son journal afin de leur tourner vers l'avenir et un lectorat. Sa célébrité a évincé son talent.

Lola Lafon a sur tout de suite que c'est dans ce musée qu'elle choisirait de passer une nuit. Pas uniquement parce qu'elle s'intéresse aux adolescentes. Aussi pour se confronter à sa judéité. Je ne savais pas qu'elle avait des origines juives, elle a toujours été très discrète sur ce point. Sa mère est une enfant qui a été cachée pendant la guerre, son grand-père est un rescapé d'Auschwitz ( seul d'une nombreuse fratrie à avoir survécu ). L'autrice force ainsi les silences et se confronte à son histoire familiale avec une sensibilité touchante.

Et puis, il y a ce titre qui fait référence à la chanson des Bee Gees «  I started a joke ». C'est cette chanson qui lui fait ouvrir la porte de la chambre d'Anne Franck. Elle ne parvient à y pénétrer qu'au dernier moment, au terme d'une nuit blanche. Et dans ce lieu du vide qui crie l'absence, elle peut se confronter aux fantômes de son histoire. Lorsqu'elle révèle tout cela via le pouvoir évocateur de la chanson, on est totalement bouleversés par la confidence qu'elle nous offre.

Lola Lafon est une formidable passeuse qui redonne à Anne Franck sa vérité dans une superbe clarté. Elle sublime l'exercice de style de l'écrivain racontant sa nuit au musée en un vagabondage littéraire d'une grande richesse, couplé à un récit introspectif et intimiste qui s'ouvre à l'universel avec une subtilité vibrante et sobre. Magnifique.
Commenter  J’apprécie          16123
Après avoir apprécié « La petite communiste qui ne souriait jamais », qui retraçait le parcours de la gymnaste roumaine prodige Nadia Comaneci, j'étais curieux de voir ce que Lola Lafon pouvait encore nous apprendre sur Anne Frank et son célèbre « Journal ».

Dans le cadre de cette collection « Ma nuit au musée » des Editions Stock, Lola Lafon choisit donc de passer une nuit dans le musée de la maison d'Anne Frank à Amsterdam, dans cette fameuse annexe où Anne Frank vécu recluse avec sept autres personnes de juillet 1942 au 4 août 1944. Vingt-cinq mois de clandestinité et d'enfermement racontés dans son journal intime, avant d'être déportée et tuée à Bergen-Belsen…

« Quand tu écouteras cette chanson » retrace certes le parcours d'Anne Frank et de sa famille, mais s'intéresse également au destin de ce célèbre « Journal », adapté au théâtre, puis édulcoré par Hollywood, tout en soulignant l'ambition de cette jeune adolescente mondialement connue de devenir écrivaine. Anne Frank a en effet elle-même retravaillé son journal en espérant un jour être lue… mais qu'avons-nous fait de ses écrits ?

En passant une nuit en compagnie du fantôme d'Anne Frank, Lola Lafon réveille également ses propres fantômes, transformant cet ouvrage au cahier des charges pourtant assez claire en récit beaucoup plus intimiste que prévu. L'histoire d'Anne Frank fait en effet écho à l'histoire familiale de l'autrice, de sa propre judéité à l'exil familial en France au début des années 1930, en passant par les membres de sa famille décédés à Auschwitz… et par cette grand-mère maternelle, Ida Goldman, survivante de la Shoah, qui lui a un jour offert une médaille dorée frappée du portrait d'Anne Frank, accompagnée d'une consigne : « N'oublie jamais ! »

Cette nuit passée dans l'Annexe, confronte également l'autrice au silence et à l'absence d'Anne Frank, qui en réveille forcément d'autres, dont ce vide laissé par Charles Chea, un jeune adolescent d'origine cambodgienne qu'elle a connu à Bucarest, également privé d'avenir… mais par les Khmers rouges.

« Quand tu écouteras cette chanson » est finalement l'histoire de deux écrivaines, qui se font écho le temps d'une nuit passée dans un musée.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          1314
« C'est elle. Une silhouette, à la fenêtre, surgie de l'ombre, une gamine. Elle se penche, la main posée sur la rambarde, attirée sans doute par un bruissement de rires […] Elle est vivante, elle trépigne, celle qu'on ne connaît que figée, sur des photos en noir et blanc. Elle a 12 ans. Il lui en reste quatre à vivre. […] Ce sont les uniques images animées d'Anne-Frank […] Sept secondes de vie, à peine une éclipse »
C'est sur une image fugitive de la jeune adolescente que débute cette magnifique introspection de Lola-Lafon une nuit d'août 2021 dans l'Annexe secrète où les membres de la famille Frank vécurent entassés deux ans durant, avant leur déportation au camp de Bergen-Belsen. A la lumière de ma liseuse, ses mots poignants empreints de pudeur et de sensibilité m'ont emportée d'emblée. Sa nuit dans l'annexe où Anne-Frank écrivit son célèbre journal, elle la doit aux éditions Stock et à leur sublime collection « ma nuit au musée ».
Le choix de ce lieu culte, lui, elle le doit à sa grand mère juive, qui lui a offert à ses dix ans une médaille dorée frappée du portrait d'Anne Franck en prononçant ces mots qui résonnent encore « N'oublie pas ».
Elle ne sait pas ce qui ressortira de cette immersion car « L'écriture est un chemin sans destination, L'écriture à la beauté inquiétante de ce qui ne mène nulle part ». Elle se défend pourtant d'écrire un roman sombre alors même que Anne « a été drôle, futile, adolescente en dépit du reste. Ce reste qu'elle n'a pas pu nous écrire ».
Son journal s'arrête brusquement un matin d'août 1944 lorsque des agents de la Gestapo envahissent l'annexe et mettent tout à sac, ses cahiers sont éparpillés sur le sol car ces sentinelles de la mort, ces pilleurs, n'y voient rien d'interessant. Ils seront rendus à Otto Frank, le père, seul survivant, des mois plus tard. Par un jeu de miroir l'autrice raconte l'héritage traumatique des descendants des déportés, la lourdeur de survivre à la place des disparus, son attachement pour les déracinés.
Figée devant la porte de la chambre d'Anne, incapable d'y pénétrer car trop de voix y font écho, c'est finalement le souvenir traumatisant d'un fantôme de son enfance qui l'aidera à pousser la porte…
L'aube commence à poindre. Il est temps de partir. Elle dépose le talkie-walkie qui la relie au gardien du musée, tourne le dos à la maison aux portraits en noirs et blanc et s'échappe dans le petit matin abandonnant l'annexe où résonne encore la voix des enfants disparus dans et de par L Histoire laissant le lecteur profondément ému.

Merci infiniment à #netgalley #NetGalleyFrance @netgalleyfrance pour cette lecture #quandtuecouterascettechanson
Commenter  J’apprécie          1227
Lola Lafon décide de vivre l'aventure pas banale de se laisser enfermer une nuit dans un musée.
Son choix va se révéler encore moins banal, car elle jette son dévolu sur un musée qui n'en est pas vraiment un, ici pas d'oeuvres à découvrir ni devant lesquelles s'émerveiller, rêver, adorer, détester (vivre finalement). Non, ce musée est celui dans lequel le visiteur est ému par l'absence, le vide, les pas qui résonnent, le sentiment d'oppression, d'étouffement, de pesanteur.
Ce musée, je l'ai visité il y a plusieurs années à Amsterdam, c'est l'Annexe dans laquelle Otto Frank a décidé de se cacher avec cinq autres personnes et ses deux filles, Margot et Anne. Un lieu très singulier, chargé d'une histoire mondialement connue, et dans lequel on ressent un grand malaise.
Bien sûr, l'histoire d'Anne Frank tout le monde la connait me direz-vous, alors quel intérêt a ce livre ?
Lola Lafon remet les pendules à l'heure sur bon nombre de sujets, en particulier la croyance selon laquelle Otto Frank a voulu censurer dans Le Journal les passages relatifs à la sexualité de sa fille. L'auteure a interviewé plusieurs personnes qui ont côtoyé Anne Frank de leur vivant et elle nous livre leurs témoignages émouvants, en particulier celui de Laureen Nussbaum.
J'ouvre ici une petite parenthèse, la professeure d'histoire-géographie de 3ème de ma fille a eu une démarche très intéressante, elle a demandé à ses élèves d'établir leur arbre généalogique en remontant à leurs arrière-grands-parents, en précisant leurs dates et lieux de naissance. Elle voulait par là leur faire toucher du doigt que l'histoire qu'ils vont étudier cette année, les deux guerres mondiales, ont directement impacté leur famille, des membres pas si éloignés, leurs arrière-grands-parents ou leurs grands-parents, qui les ont vécues dans leur chair, ont connu la guerre, ses bombardements, ses privations, les hommes tués, faits prisonniers, les camps de travail, de concentration... Et je me suis fait la réflexion que je ne m'étais jamais posé la question de comment l'Histoire avait pu irrémédiablement impacter la vie de mes amis juifs, et que c'était un sujet que je n'avais jamais abordé avec eux. Et pourtant, cette Histoire, elle est là, tellement proche, même si peu à peu tous ses témoins directs sont en train de s'éteindre.
Ce récit m'en a rappelé un autre, celui d'Anne Berest avec sa magnifique Carte Postale. Ces deux autrices, sensiblement du même âge, s'interrogent sur leur judéité. Qu'est-ce que cela signifie pour elles d'être juives à notre époque, comment l'histoire de leur propre famille résonne en elles ? Quels stigmates en portent-elles ? Cela a-t-il influencé les femmes qu'elles sont devenues, la façon dont elles se sont construites ?
Dans leurs deux récits très pudiques, j'ai retrouvé, pour ces deux femmes, la difficulté de parler de la Shoah en famille, la douleur est encore trop pesante, les fantômes trop proches pour s'exprimer librement. Lola Lafon s'interroge très justement sur une question essentielle, comment parler de ce passé aux adolescents actuels, aux générations futures, que dire et comment ?
J'ai été très touchée par la sensibilité et la délicatesse de Lola Lafon, qui, tout en arpentant les pièces de l'Annexe, mêle avec beaucoup de naturel et de précision ses pensées concernant Anne Frank, les informations passionnantes sur leur vie quotidienne de reclus qu'elle a collectées et des pans de sa propre vie. Tout cela est d'une étonnante fluidité, et on passe d'un sujet à l'autre avec facilité, des temps d'intense émotion succèdent à des temps plus calmes, dans un rythme subtilement dosé. En refermant ce livre, j'ai eu l'impression d'une conversation avec une amie qui se serait livrée avec une profonde sincérité, m'aurait fait part de ses réflexions les plus intimes sur ce qui la définit, l'anime, la révolte, l'obsède.
Un superbe hommage très émouvant à Anne Frank rendu tout en finesse par Lola Lafon, ainsi qu'à ses propres aïeux.
Commenter  J’apprécie          9510
Une nuit au musée avec Lola Lafon, un musée qui fut le dernier lieu de vie de la famille Frank à Amsterdam et où Anne écrivit son journal. le titre de ce témoignage émouvant peut paraître étrange, le mystère qu'il porte sera dévoilé à la fin du livre puisque Lola Lafon évoquera un autre génocide tragique, survenu près de quarante années après la Shoah.

Lola Lafon avance à petits pas dans l'Annexe où les Frank furent cachés, puis malheureusement arrêtés, déportés, le père Otto étant le seul survivant. Elle transmet à ses lecteurs son émotion dans ces lieux silencieux, elle s'interroge sur les sentiments éprouvés par Anne, sur son attente de l'inéluctable, malgré l'espoir qui l'animait, elle partage sa jeune vie brisée, elle-même atteinte par la Shoah dans sa famille maternelle.

Sa nuit au musée n'est pas celle de la désespérance, ni de la pitié facile, mais plutôt celle d'une entrée sur la pointe des pieds dans un univers où une étoile portait le signe d'une ignoble ségrégation débouchant sur les wagons plombés en direction des camps de la mort.

Lola Lafon partage les informations qu'elle a recueillies sur le journal, sa transformation quelque peu dénaturée en pièce de théâtre, puis la réalisation d'un film gommant trop de vécus d'Anne pour refléter une réalité indicible.

Anne était pourtant parvenue à exprimer cette réalité en travaillant d'arrache-pied sur un journal qu'elle a réécrit plusieurs fois pour obtenir un résultat dont elle espérait une publication que la pauvre ne verra pas.

Il y avait aussi certainement le journal de sa soeur aînée, Margot, disparu avec elle et Lola Lafon ne peut qu'établir la relation avec tous les souvenirs détruits et perdus de sa propre famille.

Pour ma part, je garde le souvenir immuable d'une présence bien plus brève dans la maison d'Anne Frank, j'entends le silence de la foule autour de moi, je vois les feuilles du marronnier mais c'est trop peu de temps pour entrer comme Lola dans le mystère pathétique des journées d'Anne dans l'Annexe.

Elle évoque aussi Simon Wiesenthal, "chasseur de nazis", à la recherche de l'officier qui arrêta la famille Frank, nommé Silberbauer pour lequel la justice autrichienne jugea qu'il n'avait fait son travail en arrêtant les Frank et en les envoyant vers les camps. La France, elle-même, en laquelle de nombreux juifs avaient espéré une sécurité, participa on le sait à la déportation, la plus grande honte de la mémoire de notre pays.

Cette nuit au musée a certainement été une épreuve pour Lola Lafon, elle lui a remémoré le souvenir d'un jeune homme connu bien plus tard, victime d'un autre génocide sur lequel elle conclut son propos en évoquant cette chanson qu'elle ne peut parvenir à écouter.
Commenter  J’apprécie          913


critiques presse (12)
LeJournaldeQuebec
09 janvier 2023
On a à peu près tous lu ou entendu parler du Journal d’Anne Frank, qui s’est écoulé à plus de 30 millions d’exemplaires à travers le monde. En revanche, on en sait très peu sur la jeune fille qui l’a écrit. Lola Lafon va donc la raconter, nous en dire plus sur elle. Et la façon dont elle le fait est tout simplement magnifique.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LaPresse
28 novembre 2022
Une ode poignante aux absents.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Elle
30 septembre 2022
Lola Lafon offre un splendide récit intime où l’on comprend l’importance des silences et la difficulté de trouver sa place
Lire la critique sur le site : Elle
Bibliobs
13 septembre 2022
Dans « Quand tu écouteras cette chanson », l’auteure de « Chavirer » raconte sa nuit dans la maison, devenue musée, d’Anne Frank, à Amsterdam.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
13 septembre 2022
L'autrice a passé une nuit dans le musée de la maison d'Anne Frank à Amsterdam où l'adolescente allemande a vécu recluse pour échapper aux nazis. Elle raconte cette expérience très forte mais aussi les résonances avec l'histoire de sa propre famille.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LePoint
09 septembre 2022
Après s’être enfermée une nuit dans l’Annexe d’Amsterdam où l’autrice du Journal vécut cachée deux ans, Lola Lafon lui rend un émouvant hommage.
Lire la critique sur le site : LePoint
Elle
06 septembre 2022
Au cours d’une nuit passée au musée Anne-Frank, Lola Lafon fait résonner la voix de l’adolescente fauchée par l’histoire avec les fantômes de son propre passé. Bouleversant.
Lire la critique sur le site : Elle
LesInrocks
31 août 2022
L’autrice de “Chavirer” a passé une nuit dans le musée Anne Frank à Amsterdam. Elle s’y est confrontée à l’histoire de sa famille juive, tout en restituant à l’adolescente sa vraie place d’écrivaine.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LesEchos
30 août 2022
Transcendée par sa nuit passée au musée Anne Frank à Amsterdam, Lola Lafon signe un récit introspectif d'une beauté sidérante, hommage à la jeune martyre juive et à tous les « absents », victimes de la barbarie des hommes. Un des événements de cette rentrée littéraire.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeMonde
26 août 2022
L’écrivaine passe une nuit dans le plus vide de tous les musées, pour se confronter à son histoire familiale et quelques autres fantômes.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeSoir
22 août 2022
« Quand tu écouteras cette chanson » est un dialogue entre deux écrivaines, même si l’une d’elles est morte en 1945.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Telerama
19 août 2022
Ce livre est une commande, extérieure et intérieure. Une expérience personnelle, extrême, ambivalente, relatée avec honnêteté. Un acte nécessaire, sous contrainte consentie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (378) Voir plus Ajouter une citation
Le 18 août 2021, j’ai passé la nuit au Musée Anne Frank, dans l’Annexe. Anne Frank, que tout le monde connaît tellement qu’il n’en sait pas grand-chose. Comment l’appeler, son célèbre journal, que tous les écoliers ont lu et dont aucun adulte ne se souvient vraiment.
Est-ce un témoignage, un testament, une œuvre ?
Celle d’une jeune fille, qui n’aura pour tout voyage qu’un escalier à monter et à descendre, moins d’une quarantaine de mètres carrés à arpenter, sept cent soixante jours durant. La nuit, je l’imaginais semblable à un recueillement, à un silence. J’imaginais la nuit propice à accueillir l’absence d’Anne Frank. Mais je me suis trompée. La nuit s’est habitée, éclairée de reflets ; au cœur de l’Annexe, une urgence se tenait tapie encore, à retrouver.
Commenter  J’apprécie          20
Dans une heure, je sortirai. Je ne vais quand même pas m'en aller comme ça? Sans avoir pris le temps de saluer la gamine, sa petite sœur?
Commenter  J’apprécie          20
Plutôt que savoir, il faudrait dire que je connais cette histoire qui est aussi celle de ma famille. Savoir impliquerait qu’on me l’ait racontée, transmise. Mais une histoire à laquelle il manque des paragraphes entiers ne peut être racontée. Et l’histoire que je connais est un récit troué de silences, dont la troisième génération après la Shoah, la mienne, a hérité.
Commenter  J’apprécie          00
On ne pourra pas dire qu'on ne savait pas ; on pourra dire qu'on ne savait pas que faire de ce qu'on savait. On pourra dire l'impuissance qui nous saisit, qui nous écrase, plus on sait et moins on peut. Ce dont on est témoin est semblable à une question qui nous serait adressée. Nous pouvons choisir de l'ignorer.
Commenter  J’apprécie          00
Nous sommes les enfants des romans que nous avons aimés, ils se déposent au creux de nos peines, de nos manques, ils contiennent tout ce qui se dérobe à nous, qui passe sans qu'on ait pu le comprendre, nous sommes faits d'histoires qui ne nous appartiennent pas, elles nous irriguent et nous hantent...
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Lola Lafon (75) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Lola Lafon
En juillet 2021, Lola Lafon passe une nuit dans l'Annexe du Musée Anne Frank, là même où la jeune fille vécut dans la clandestinité de juillet 1942 à août 1944, enfermée avec sept autres personnes et où elle écrira son Journal. Confrontée aux fantômes de sa propre famille victime de la Shoah, Lola Lafon livre dans Quand tu écouteras cette chanson le récit subtil et profond de cette expérience d'heures solitaires passées dans le silence et le vide de l'Annexe. Elle y questionne non seulement sa propre histoire et son rapport à la judéité, mais elle y retrace surtout le destin du Journal et la façon dont l'oeuvre de la jeune Anne Frank a été détournée, spoliée, censurée – réduite à tort à un simple témoignage. Dans la continuité d'autres textes de l'autrice, La petite communiste qui ne souriait jamais en 2014, ou Chavirer en 2020, elle décortique avec justesse les mécanismes d'usurpation de voix d'adolescentes qui ont été confisquées, niées dans leur singularité et leur talent.
Lola Lafon est écrivaine et musicienne, issue d'une famille aux origines franco-russo-polonaises. Elle est l'autrice de plusieurs romans, dont Une fièvre impossible à négocier et de ça je me console (Flammarion, 2003 et 2007), La petite communiste qui ne souriait jamais et Mercy, Mary, Patty (Actes Sud, 2014 et 2017) ou encore Chavirer (Actes Sud, prix France Culture/Télérama 2020). Elle a reçu le prix Décembre et le prix des Inrockuptibles 2022 pour Quand tu écouteras cette chanson (Stock, 2022).
Retrouvez notre dossier "Effractions 2023" sur notre webmagazine Balises : https://balises.bpi.fr/dossier/effractions-2023/ Retrouvez toute la programmation du festival sur le site d'Effractions : https://effractions.bpi.fr/
Suivre la bibliothèque : SITE http://www.bpi.fr/bpi BALISES http://balises.bpi.fr FACEBOOK https://www.facebook.com/bpi.pompidou TWITTER https://twitter.com/bpi_pompidou
+ Lire la suite
autres livres classés : shoahVoir plus
Notre sélection Non-fiction Voir plus


Lecteurs (2094) Voir plus



Quiz Voir plus

Quand tu écouteras cette chanson (Lola Lafon)

Quand Lola Lafon passe-t-elle une nuit dans l’Annexe du Musée Anne Frank à Amsterdam ?

Le 18 août 2021
Le 28 août 2021

20 questions
13 lecteurs ont répondu
Thème : Quand tu écouteras cette chanson de Lola LafonCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..