Péplum : L'Antiquité spectacle

Aimes-tu les films de gladiateur? Si, comme moi, le spectacle de l'Antiquité au cinéma te ravit et que tu ne peux résister à l'appel de Yul Brynner coiffé d'un némes qui enlace virilement Anne Baxter, alors Peplum, le catalogue de l'exposition du même nom saura te séduire.
Ahhhh, l'Antiquité imaginaire, le Romain avec sa frange, le Hittite frisottant, le barbare chevelu, le demi-dieu culturiste... Sa représentation a toujours fasciné les foules, depuis les tableaux de Léon-Jean Gérôme et les spectacles scéniques avec force chevaux et trompettes jusqu'aux nanars d'anthologie qui sévissent encore aujourd'hui.
Celui qui a eu le bonheur de visionner récemment Gods of Egypt, avec ses acteurs anglo-saxons (maquillés à la louche, plus oranges que Donald Trump pour faire Egyptien), qui s'étripent sur les bords du Nil dans un décor digne d'une publicité pour Ferrero Rocher, confirmera que le peplum du XXIème siècle exploite toujours les bons vieux codes de jadis.
Peplum est un ouvrage très agréable à parcourir qui décloisonne les disciplines et décrypte un genre qui séduit autant qu'il agace. Le catalogue s'attarde sur la musique épique indissociable de l'action, sur les sources archéologiques des oeuvres, s'intéresse à l'Antiquité dans la bande-dessinée et la publicité ainsi qu'à l'idéologie implicite - fascisme, guerre froide...- et autres répliques à double sens cachées dans les films. Cela voudrait donc dire que cette histoire d' huîtres et d'escargots racontée par Laurence Olivier à Tony Curtis n'aurait rien à voir avec le menu du jour??
Explorons donc grâce à Peplum le meilleur - Agora, Murena, Rome...- comme le pire - Zorro contre Maciste, le choc des titans...-, et partons à la redécouverte des petites pépites de l'Age d'or historico-mythologique.
Et si tu veux savoir quel amateur de peplum tu es, lis ces quelques lignes écrites en 1965 par le critique Domenico Paoelella, sur les amateurs du genre, "la foule la plus humble, les victimes, les moins mûrs, ceux qui ont été blessés par la vie et sa réalité. Le spectateur est alors dans un état qu"'il qualifie de "veille onirique", une sorte de "sommeil collectif, pendant lequel l'écran lance , vives et brillantes, les images". C'est ce qu'il nomme "la psychanalyse du pauvre"...
Sur ce, je vous laisse. Quo vadis, me direz-vous? Comme il est deux heures moins le quart avant Jesus-Christ, je m'en vais prendre un bain au lait d'ânesse dans ma salle de bain en or, avec ma petite barque porte-savon Cléopâtra pour être aussi belle que la Reine d'Egypte, celle qui en 1985 passait des nuits très chaudes, d'après le titre d'un film de Cesar Todd (Rino di Silvestro, pour les intimes).