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Critique de OhanaFirefly


Entre le lapin et le renard : Un conte dépourvu de fées est présenté comme un roman graphique abordant les thèmes des violences psychologiques, physiques et sexuelles, ainsi que celui de la manipulation dans un couple. Il a été publié par les Éditions de l'Isatis le 22 mars 2022, écrit et illustré par Nathalie Lagacé, et s'adresse aux enfants de 12 ans, ainsi qu'aux plus grands.


En effet, je pense que la manière d'aborder le sujet et les décisions prises dans la construction de ce roman graphique permet au livre de s'adresser autant aux jeunes qu'aux adultes. La maison d'édition le présente comme une mise en évidence des mécanismes de la manipulation et des différents types de violence, ce qui peut parler à beaucoup de lecteurs et lectrices.


L'histoire racontée par l'autrice est son histoire. Comme elle l'indique, elle a fait le choix volontaire d'illustrer le cheminement typique d'un couple stéréotypé, entre un homme et une femme, où l'homme est le renard manipulateur qui se cache derrière un masque de lapin. Son intention est d'affûter le radar de quiconque aura à leur faire face mais aussi de parler à ceux et celle qui aiment mal, pour leur ouvrir les yeux face aux comportements problématiques qu'ils peuvent adopter.


J'ai très apprécié Entre le lapin et le renard pour plusieurs raisons :

Nathalie Lagacé ne parle pas que de violences physiques, mais aussi de celle, souvent plus insidieuse, qui est psychologique. Elle nous parle aussi de la honte que la personne subissant ces violences ou la manipulation de son partenaire peut ressentir ainsi que de l'importance de se pardonner soi-même.

Elle illustre une situation avec un manipulateur qui est une histoire banale aux proportions d'un tremblement de terre. Ne pas dévaluer la gravité de ce qu'une personne peut subir est très important !

Le texte n'est pas enjolivé. Certes, il y a des rimes et de jolies illustrations, mais l'autrice met les mots justes : coups et visage tuméfié, tout est terrorisant. Et oui, il est aussi question de viol. Elle dit textuellement qu'une personne manipulatrice ne se présente jamais sous son vrai jour.

Ce qui amène à ce dernier point : l'ensemble de son texte met l'accent sur le fait que la faute revient uniquement à la personne manipulatrice. Dans le cas de l'histoire racontée, c'est LUI qui a repéré la jeune femme, LUI qui a initié le contact, LUI qui a façonné la relation comme il le voulait, LUI qui l'a poussé à douter d'elle-même.


Nathalie Lagacé met aussi à la disposition des lecteurs et des lectrices, à la fin de son roman graphique, des exemples concrets - moins dans le cadre un peu plus poétique de la narration d'un roman - des red flags (comportements/paroles) à reconnaître dans une relation abusive. Je ne peux donc que conseiller l'ouvrage !


Merci à Babelio pour l'envoi, dans le cadre de Masse Critique Québec !
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