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Critique de Denis_76


C'est une pièce de théâtre trop triste pour moi, et pourtant, je vis pleinement ça avec une de mes filles : la non-communication familiale !
Louis, 34, après une longue absence, revient voir sa mère, son frère Antoine et sa soeur Suzanne, pour leur annoncer qu'il a une longue maladie fatale.
Seulement, assailli par les reproches d'abandon familial, il n'arrive pas à délivrer son message, et repart ainsi.
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Le style est pour moi, trop proche d'un langage verbal quotidien que je déteste et que nous évitons chez nous. Les interventions sont stressantes, avec un manque de sûreté des personnages, beaucoup de répétitions, une difficulté de délivrer un message ; on a envie de leur dire à tous : "Allez, accouche !"... Cependant Louis parait très calme au milieu de cette violence verbale. Il y a les reproches sur l'abandon familial de ce fils aîné, des doutes et beaucoup trop de questions carabinées auxquelles Louis, à qui on ne laisse pas le temps de répondre, préfère prendre l'attitude du taiseux.
Ils ne le connaissent pas, ne le connaissent plus, et la plus belle intervention, à mon avis, est celle d'Antoine à la fin, qui résume bien la situation et l'état d'esprit dans lequel ils sont tous.
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Je relève en vrac des thèmes familiaux que l'auteur, Jean-Luc Lagarce pointe : l'évaporation familiale, l'absence de communication, la peur des reproches, l'abandon, la violence des pensées mais aussi du verbal, l'impossibilité de parler de l'amour fraternel et familial, le manque de confiance, le manque de connaissance de l'autre, l'image donnée en décalage avec la réalité des membres de la famille, tout un pataquès pour un problème futile, ils sont tous à fleur de peau, ils se font du mal tout seuls, limite masochistes.
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Ce livre m'a mis mal à l'aise.
On ne peut pas oublier la dimension testamentaire ( autobiographique ? ) de Jean-Luc Lagarce, qui a attrapé le sida en 1988, écrit cette pièce en 1990, et est mort du sida en 1995. Les thèmes du "retour" et celui de la mort sont présents dans plusieurs de ses pièces.

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