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3,44

sur 145 notes
Depuis la sortie du film « Imitation Game » du réalisateur Morten Tyldun en 2014 tout le monde connait Alan Turing. Véritable héros de la Seconde Guerre Mondiale, Turing et son équipe ont réussi à décrypter les communications secrètes de l'état-major allemand, grâce à une machine mise au point par Alan. Obligé de tenir secret son rôle et ses travaux durant cette période, il aura fallu attendre 2009 pour qu'un Premier ministre Anglais présente ses excuses pour la manière dont Turing fut traité.
Roman ? Polar historique ? Biographie ? « Indécence Manifeste » de David Lagercrantz est un peu tout cela.
Le 7 juin 1954, Alan Turing est retrouvé mort sur son lit, à coté de lui une pomme croquée empoisonnée au cyanure. L'explication d'un suicide semble satisfaire tout le monde. Leonard Corell, jeune inspecteur chargé de l'enquête, ressent la nécessité d'investiguer plus à fond sur sa mort. Il reconstitue sa vie et découvre que Turing était homosexuel, ce qui était interdit à l'époque, et a été condamné à la castration chimique. En interrogeant son entourage, ses amis, ses collègues, il fait le portrait d'un homme seul, renfermé qui a du mal à se faire comprendre. Il découvre que Alan Turing était un génie en mathématiques et qu'il a joué un rôle essentiel - et très secret - pour les services secrets durant la guerre en fabriquant une machine qui permettait de casser les codes allemands. En reconstituant le mystère qui entoure Alan, c'est sur sa propre vie que Corell s'interroge.
Ce roman sans action ou suspense où se côtoient des personnages réels (Alan Turng, Robin Gandy, Ludwig Wittgenstein) et fictifs (Leonard Corell) arrive à nous captiver. Très bien documenté, il nous plonge dans les années 50, ces années d'après-guerre et aussi de guerre froide. La peur du communisme. L'intolérance. L'homophobie. David Lagercrantz met en lumière l'injustice qu'a subie Turing. Un bel hommage a cet homme considéré comme l'un des pères de l'informatique et de l'ordinateur. Un très bon roman historique.
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« Le mystère vaut toujours plus que la solution du mystère ».
Malgré ce que peut laisser penser le résumé, ce roman, classé dans la collection Babel noir, n'est pas vraiment un polar. Alors certes, il y a un policier qui est chargé de savoir si le décès d'Alan Turing relève d'un suicide ou d'un meurtre mais le livre est plus une enquête sur la personnalité de Turing et l'enquête du policier est le prétexte à une sorte de biographie romancée qui permet de réhabiliter la mémoire du mathématicien (le livre a été publié originellement en 2009, année où une pétition a été lancée pour revenir sur la condamnation de Turing, l'annulation de cette condamnation a été accordée par la reine d'Angleterre en 2013) et de se demander ce qu'il aurait pu apporter de plus à la science s'il n'avait pas disparu si jeune.
Si la fin est un peu précipitée à mon goût, ce roman m'a agréablement surprise, il est assez contemplatif et laisse une belle part à la réflexion (mathématique, philosophique, ..). Je vous le conseille si vous souhaitez en savoir plus sur Alan Turing et son rôle majeur pendant la deuxième guerre mondiale. Pour un peu plus d'actions, je vous conseille également le film Imitation Game, que ce livre m'a donné envie de revoir.
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J'ai trouvé ce roman un peu déroutant au début , sachant que je m'attendais à une enquête policière .
Au final , sur les pas de l'inspecteur Leonard Corell , on enquête sur la personnalité d'Alan Turing , célèbre mathématicien sans lequel l'issue de la seconde guerre mondiale aurait pu être toute autre et que l'on retrouve mort en 1954 à son domicile , suite à ce qui semble être un suicide .
Au fur et à mesure du récit , s'affine également le portrait de Léonard Corell , à travers ses certitudes , ses doutes et ses interrogations au sujet de cette mort . Avec lui , le lecteur se plonge dans l'histoire de ce mathématicien , du cryptage /décryptage , de la machine Enigma , de l'espionnage et du sort fait aux homosexuels dans l'Angleterre des années cinquante.
Ce livre m'a donné envie de relire "Enigma" de Robert Harris , lu il y a déjà longtemps .
J'ai vraiment aimé la manière dont cette histoire , "prenante", est menée.
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7 juin 1954. le mathématicien anglais Alan Turing est retrouvé mort. À côté de lui, une pomme inbibé de cyanure. On conclut rapidement à un suicide. L'inspecteur responsable de l'enquête, Leonard Corell reste cependant intrigué : qui était vraiment cet homme ? Quelles étaient vraiment ses recherches ?

Partant de ce fait, l'auteur suédois David Lagercrantz, nous dresse une biographie d'Alan Turing. Il y mêle suspense politique et policière, mais aussi un exposé sur les recherches scuentifiques du mathématicien ainsi qu'une réflexion sur l'homosexualité condamné à cette époque.

C'est brillant et très bien documenté. J'ai beaucoup apprécié cette lecture et j'admire le sérieux des recherches de l'auteur. Par contre, le protagoniste m'a un peu agacé.
Mais il n'en reste que c'est un bon roman que je conseille aux personnes qui souhaitent en apprendre plus sur cet grand homme qu'était Alan Turing.
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À la suite du visionnement du film le Jeu de l'Imitation, j'ai voulu en savoir un peu plus sur Alan Turing et j'ai opté pour le roman dont le titre, Indécence manifeste, réfère au Code pénal britannique datant de 1885.
David Lagercrantz tente de cerner la personnalité de Turing dans ce polar historique. Au lendemain de la mort de Turing à à son domicile en juin 1954, un jeune inspecteur, Leonard Corell, est dépêché sur les lieux en vue d'une investigation approfondie. Au fil de ses recherches et au long des entretiens avec d'ex-collègues et des proches du mathématicien, Corell se sent de plus en plus impliqué et en vient à outrepasser son mandat.
La lecture d'un tel roman, à notre XXIe siècle branché, ouvert et planétaire, est une expérience fascinante et déroutante. En pleine guerre froide, espionné par les services secrets britanniques, harcelé pour son orientation sexuelle dont on craignait une potentielle faiblesse humaine, Turing n'a pas bien vécu l'après-guerre, lui qui avait réussi à décrypter la machine allemande Enigma, réduisant par cet exploit la durée du conflit. « Il demeurait la fragile araignée au centre de la toile, sur lequel on lançait sans arrêt des regards vigilants. »
J'ai beaucoup apprécié la construction du roman ainsi que l'écriture de David Lagercrantz; ses personnages sont crédibles, conséquents avec leurs actes et amènent une dimension terre-à-terre au génie d'Alan Turing, figure centrale du récit.
Turing, lui-même qualifié de « code inviolable », « fasciné par l'imitation de l'humain » dont le « grand rêve était de mécaniser la pensée, pour ainsi dire de matérialiser la logique. » J'aurais aimé qu'il vive plus longtemps…
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Indécence manifeste est un roman sympathique qui dépeint avec un réalisme social plutôt bien vu la vie d'Alan Turing. Si l'atmosphère puritaine et hostile aux homosexuels et aux communistes de l'Angleterre d'après-guerre est bien décrite, le roman pèche par son ambition. En effet, construit comme un polar, on nous laisse miroiter une révélation spectaculaire qui, au fil de l'enquête, s'avère décevante, parce que déjà connue, pour peu que l'on connaisse déjà un peu la vie et l'oeuvre d'Alan Turing. Paradoxe, me direz-vous ? Sans doute, mais alors c'est une mise en abîme réussie car tout tourne justement autour des paradoxes (le paradoxe du menteur) et de ses conséquences dans l'informatique actuelle...
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Quel livre ! inclassable, ni vraiment policier, ni thriller - on connait la fin, donc pas beaucoup de suspens, pas vraiment une biographie non plus ni un roman espionnage, pas un précis de mathématiques, surement une part de fiction mais pas tout à fait. Alan Turing a bel et bien existé et on connait maintenant son apport à à la 2é guerre mondiale. L'auteur a une approche intéressante : l'investigation personnelle d'un policier sur le suicide de Turing et les causes qui y ont mené alors qu'une enquête n'est pas nécessaire. Léonard Corell investigue donc sur ce curieux personnage presque inconnu en 1954. Sauf qu'il a été condamné à la castration chimique pour homosexualité - indécence manifeste aux termes de la loi britannique - . Un retour bien ingrat de la Grande Angleterre pour les services qu'il a rendus. Corell fait de cette enquête une affaire personnelle et nous fait découvrir les personnages qui ont connu Turing. Tous sont tenus au secret défense sur leurs activités pendant la guerre. de plus, la crainte du communisme et du passage à l'Est de cerveaux resserrent la surveillance de certains personnes. L'URSS serait, dit-on, moins regardante sur les questions d'homosexualité.
Alan Turing n'a pas grand chose pour lui: il est timide, bègue, probablement autiste et homosexuel mais il est un génie dans le domaine des mathématiques et de la cryptographie ce qui l'a amené à être recruté par les services secrets britanniques pour casser le code de la machine Enigma des Allemands.
Ce livre globalement intéressant n'est pas facile à lire. On ne voit pas toujours où l'auteur veut en venir. Je me posé la question de savoir si l'auteur racontait l'histoire de Turing ou de Corell. Les 150 dernières pages sont vraiment captivantes. J'ai quand même un avis mitigé sur ce livre.
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Quel drôle de roman.
À ne pas savoir par où commencer. Ce titre que j'ai du mal à qualifier de polar est une énorme surprise, et des meilleures.
Polar, sans doute, puisqu'après tout il débute sur une mort mystérieuse et met en scène un inspecteur de police de Wilmslow qui ne se satisfait pas de l'évidence du suicide du mathématicien homosexuel Alan Turing dans les années 50. Un drôle de roman historique de ce Suédois qui raconte comme un Russe une histoire bien anglaise…
Surprise donc, d'abord par cet éclatement des genres et des tons. Parce que si les ficelles du polar sont bien là, le traitement que lui réserve Lagercrantz est très intellectuel et transcende le genre. Amateurs de frissons et d'action s'abstenir, il s'agit d'un ouvrage hautement littéraire, polymorphe et contemplatif, qui réfléchit plus qu'il n'avance –et quelle réflexion : mathématiques, philosophie, théorie littéraire, communisme, intelligence artificielle, poésie, l'ouvrage survole paradoxes scientifiques et remises en cause morales et académiques sur fond d'espionnage et d'évolution des moeurs sociales et sexuelles post-Seconde Guerre Mondiale, sans lourdeurs mais avec finesse.
Surprise également par la qualité de l'écriture et de la narration, avec une langue ciselée, précise, et des personnages très nuancés. Deux figures majeures, le mort et le vivant, le personnage historique et le personnage de roman, le premier qui se dessine petit à petit, fantasque, imprudent, génial, le second étonnamment humain dans sa petitesse, ses failles, sa vanité, sa faiblesse, pas de héros, pas d'antihéros non plus, tous deux tour à tour attendrissants, agaçants, pathétiques ou furieusement antipathiques. Des personnages secondaires qui ne manquent pas non plus de substance, jamais bâclés ni convenus.
Surprise enfin par la cohérence entre la forme et le fond du roman, et par les mille petits échos et clins d'oeil littéraires qui le parsèment, par sa pudeur et son intelligence, et par cet auteur que je découvre et qui ne prend le lecteur de polar ni pour un imbécile ni pour un paresseux. La fin toutefois, même si satisfaisante, est à mon sens un peu « facile », et un peu expédiée après la montée en puissance et l'exigence du reste du roman. Mais elle ne gâche rien, et "boucle la boucle" si l'on a été attentif aux premières pages de cet ovni...
Bref, il y aurait beaucoup à dire de ce polar littéraire comme on aimerait en dénicher plus souvent. Lisez-le.
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La chronique d'Ingrid

Allez hop! Je vais donc vous parler de ce drôle de polar qui m'a bien interpellée...

INDÉCENCE MANIFESTE de David Lagerkrantz
Quel drôle de roman...
À ne pas savoir par où commencer. Ce titre que j'ai du mal à qualifier de polar est une énorme surprise, et des meilleures.
Polar, sans doute, puisqu'après tout il débute sur une mort "mystérieuse" et met en scène un inspecteur de police de Wilmslow qui ne se satisfait pas de l'évidence du suicide d'un mathématicien homosexuel dans les années 50. Polar historique donc, mais une nouveauté dans le genre puisqu'on pourrait également le qualifier de "polar biographique", le mathématicien mort n'étant autre que ...le grand Alan Turing! Un drôle de roman de ce Suédois qui raconte comme un Russe une histoire bien anglaise…
Surprise donc, d'abord par cet éclatement des genres et des tons. Parce que si les ficelles du polar sont bien là, le traitement que lui réserve Lagercrantz est très intellectuel et transcende le genre. Amateurs de frissons et d'action s'abstenir, il s'agit d'un ouvrage hautement littéraire, polymorphe et contemplatif, qui réfléchit plus qu'il n'avance –et quelle réflexion : mathématiques, philosophie, théorie littéraire, communisme, intelligence artificielle, poésie, l'ouvrage survole paradoxes scientifiques et remises en cause morales et académiques sur fond d'espionnage et d'évolution des moeurs sociales et sexuelles post-Seconde Guerre Mondiale, sans lourdeurs mais avec finesse.
Surprise également par la qualité de l'écriture et de la narration, avec une langue ciselée, précise, et des personnages très nuancés. Deux figures majeures, le mort et le vivant, le réel et fictif, le premier qui se dessine petit à petit, fantasque, imprudent, génial, le second étonnamment humain dans sa petitesse, ses failles, sa vanité, sa faiblesse, pas de héros, pas d'antihéros non plus, tous deux tour à tour attendrissants, agaçants, pathétiques ou furieusement antipathiques. Des personnages secondaires qui ne manquent pas non plus de substance, jamais bâclés ni convenus.


Surprise enfin par la cohérence entre la forme et le fond du roman, et par les mille petits échos et clins d'oeil littéraires qui le parsèment, par sa pudeur et son intelligence compte tenu de la délicatesse du contexte social et des thèmes abordés (l'Indécence Manifeste étant le terme juridique réservé dans ces années-là à l'homosexualité, qui était un délit punissable par la loi et signifiait généralement la mort sociale de son auteur), surprise oui, par cet auteur que je découvre et qui ne prend le lecteur de polar ni pour un imbécile ni pour un paresseux. La fin toutefois est à mon sens un peu « facile », et un peu expédiée après la montée en puissance et l'exigence du reste du roman. Mais elle ne gâche rien, et "boucle la boucle" si l'on a été attentif aux premières pages de cet ovni...

Bref, il y aurait beaucoup à dire de ce polar littéraire comme on aimerait en dénicher plus souvent. Lisez-le.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Biographie qui prend la forme d'une enquête policière et qui permet de découvrir le mathématicien anglais, Alan Turing, génial scientifique, briseur du code Enigma des nazis, homosexuel, ostracisé et mené au suicide.
La forme (roman policier) est assez surprenante, mais au fond prenante. Les analyses scientifiques, pas toujours simples à suivre mais sont intéressantes. J'ai apprécié ce roman biographique.
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