Le peuple acclame toujours lorsqu'on lui commande de le faire, peu lui importe qui.
Le rire est laid, il défigure. La vue d'une bouche s'ouvrant brusquement et découvrant les gencives rouges me produit une impression désagréable.
Les hommes s'imaginent que la nature est faite pour eux, pour leur bien-être et leur bonheur, pour que leurs vies soient grandes et belles. Qu'en savent-ils ? Comment savent-ils qu'elle se préoccupe d'eux et de leurs désirs aussi puérils que bizarres ?
Ils croient que le livre de la nature est grand ouvert sous leurs yeux et qu'ils peuvent le feuilleter à leur guise, là même où il n'y a encore rien d'écrit et où il n'y a que des pages blanches. Fous présomptueux ! Leur suffisance est sans limites.
Qui peut deviner ce que la nature porte dans ses entrailles, quel fruit en sortira ? Comment une mère serait-elle capable de prédire ce qu'elle va engendrer ?
Les convives se vautrèrent dans la nourriture. Je commençai à éprouver le malaise, le vague écoeurement dont je souffre toujours quand je vois des hommes manger. Surtout lorsqu'ils sont gloutons. Ils ouvraient de larges bouches pour y introduire les trop gros morceaux, les muscles de leurs mâchoires travaillaient à l'unisson sans arrêt et l'on pouvait voir leur langue triturer la nourriture à l'intérieur de leurs bouches.
Un peuple sans chef n'est qu'un misérable troupeau de moutons.
L'être humain a besoin d'être flatté, sinon il ne devient pas ce qu'il est destiné à devenir - pas même à ses propres yeux.
L'amour est une chose qui meurt. Une fois mort, il pourrit, mais peut servir d'humus à un nouvel amour. L'amour défunt continue à vivre d'une vie secrète dans le nouveau, de sorte qu'en réalité l'amour est immortel.
Ce n'est pas facile de lire dans les étoiles. Et d'y lire de telle façon que les hommes soient contents de ce qu'on y voit.
Les rides me font paraître vieux. Je ne le suis pas. Mais j'ai entendu dire que les nains descendent d'une race plus ancienne que celle qui peuple aujourd'hui le monde et que, par conséquent, nous sommes déjà vieux quand nous naissons.
Quand don Ricardo prit les seins de la courtisane, j'éprouvai un tel dégoût et une telle haine contre cet homme que je l'aurais volontiers étranglé de mes mains nues, ou tué de mon poignard pour faire couler son sang libidineux et l'empêcher de pouvoir jamais enlacer une femme.