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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Chacun d'entre nous a sa définition de ce que devrait être un livre parfait. Certains ne l'ont pas encore rencontré, ce livre idéal et tant désiré, d'autres ont déjà un nom qui leur trotte dans la tête. Pour moi, il est ici. C'est que Gösta Berling est bien plus qu'un roman, un conte ou une aventure : c'est un hymne d'amour. Pas à une personne, à un lieu. Le Vermland.

Peut-être un jour foulerais-je ce sol tant aimé. Peut-être mourais-je sans l'avoir vu. Peu importe. J'aurais senti cette flamme qui nimbait un esprit supérieur au mien, et j'y aurais réchauffé mes doigts. Chaque mot a été placé là par l'enthousiasme d'un cœur tout entier plongé dans le souvenir de sa vieille terre. Elle en aime chaque brin d'herbe, chaque ferme, chaque habitant – même le méchant Sintram.

C'est le Vermland le vrai héros de cette histoire. Ceux qu'on voit là ne sont que ses amis d'un jour. Mais il y eut une petite bande qui plus que toute autre agita sa vie paisible, et il est donc normal que, sur les moult petits chapitres qui composent le livre, ils soient les héros – parfois indirects – de la plupart. Ce sont les Cavaliers. Héros d'empires vaincus, nobles ruinés, inventeurs égarés, musiciens oubliés, ils sont douze en tout. Ils ont en commun une gaité, une noblesse et une fierté que la vie n'a pu briser, même en faisant d'eux des va-nu-pieds. le plus jeune, le plus fou et le plus beau, c'est Gösta Berling, le pasteur révoqué pour ivrognerie.

La Commandante, maitresse de sept forges et femme la plus puissante du Vermland, un à un les a sortis mourants de l'ornière où ils gisaient, et leur a donné un abris pour vieillir et mourir en paix. Mais ce Noël là, ils ont jurés au diable que toute une année ils n'agiront qu'en Cavalier : follement. Pendant un an, leurs plaisanteries et leurs fêtes secoueront tout le Vermland. Ils sèmeront gaité et souffrance, car jamais un Cavalier ne pense aux conséquences de ses actes. Par leur faute, des vies seront brisées, leur bienfaitrice chassée, des hommes et des femmes humiliés et tourmentés. D'autres seront relevés, aidés, sauvés. Car un Cavalier ne siffle pas dans le vent, il le fait souffler à son bon plaisir.

Beauté d'une terre saisie dans des pages de papier. Il suffit de les feuilleter pour voir se dresser sapins et montagnes…
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Voilà un livre étincelant comme une gelée hivernale sous le soleil. le 1er roman de Selma Lagerlöf est l'écrin d'une ronde de contes dont le fantasque Gösta Berling serait le danseur le plus aimable et le plus romantique. Autant vous dire qu'on s'émerveille d'une telle gaité où pourtant ne manquent jamais de briller quelques pépites noires.
Publié par Erik Wietzel
http://erikwietzel.blogspot.com/2011/06/la-legende-de-gosta-berling.html
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Gösta un est pasteur défroqué et alcoolique. La commandante d'Ekebu prend pitié du mendiant qu'il est devenu et en fait l'un de ses Cavaliers. Il va vivre des frasques multiples, semer bien des malheurs derrière lui, d'autant plus que le diable s'en mêle....
 
"La légende de Gösta Berling" est un livre magique, dont on savoure chaque phrase avec délectation. Nous voyageons dans un univers merveilleux, très concret parfois avec des magnifiques descriptions des paysages suédois que l'auteur aime avec une passion très communicative, mais aussi onirique : les sorcières, les trolls, les animaux maléfiques, les balles d'argent en font partie.

Et puis il y a les gens. Tous attachants à leur façon, même malheureux, même criminels ils gardent tous une flamme d'humanité qui ne demande qu'à jaillir, à condition qu'on leur accorde un peu d'amour. le livre nous en fait découvrir un grand nombre, leur histoire nous est contée en quelque pages, nous arrachant sourires ou larmes.

L'écriture est très originale, en partie roman, en partie conte, en partie poème, les paysages et les légendes de la Suède se mélangent et la douce musique de ce livre continue à résonner même lorsque la lecture est terminé.
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Au risque de déplaire à ses lecteurs en leur livrant des histoires hantés par des êtres maléfiques ou des hommes rongés par des destins toxiques, Selma Lagerlöf apparaît avec ce livre qui mêle avec une facilité déconcertante réalisme pastoral et fantastique gothique. Parlez leur de bonheur et de soleil et ils s'endormiront. Loin de nous endormir, elle réussit à inventer des contes où le folklore n'enlève en rien à la modernité qui transpire de ces pages nuancées et culottées.
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Mon édition n'est pas celle proposée par la base de Babelio, de 370 pages, mais l'édition Nilsson de 255 pages, datant de 1929, d'une reliure de bon aloi trouvée dans un vide grenier non loin de chez moi.
Comme il s'agit de Selma Lagerlöf, j'ai acheté ce vieux livre sans hésiter.
Evidemment, je ne connais pas le suédois, par conséquent, je suis conduit à dire toute mon admiration pour le traducteur André Bellessort qui propose une très belle adaptation de ce recueil de contes et légendes du Vermland et des alentours, racontés par S. L.
Beaucoup de poésie, d'émotion, de légèreté, de drames, du beau style, dans cet ensemble de textes qui mettent en scène un Gösta Berling, pasteur défroqué, devenu parasite parmi d'autres parasites que l'on nomme les Cavaliers.
Mais il est un parasite qui émeut sans le faire exprès le coeur des jeunes femmes de bonne famille, qui fait des farces, qui amuse la galerie. Cependant, parfois, il crée des drames sans l'avoir réellement voulu, puis, mort de honte, cherche à expier ses fautes.
Comme il apporte la joie, qu'il sait se montrer généreux, qu'il est capable de sacrifice et d'héroïsme, tout le monde ou presque l'aime. D'ailleurs il finira par épouser la comtesse Elisabeth et refusera les richesses que la Commandante, qui lui a pardonné ses frasques, voulait lui léguer sur son lit de mort.
Il restera pauvre avec sa comtesse d'épouse, mais prendra, semble-t-il, le chemin du bonheur, de la maturité et trouvera surtout le sens de la responsabilité que sa femme, la comtesse Elisabeth, lui fera entrer dans le crâne à l'occasion d'une diatribe mémorable...
J'ai aimé tous ces récits qui s'enchaînent sur des situations différentes, des histoires autonomes les unes par rapports aux autres, avec les mêmes personnages ou presque et empreintes d'ironie, de légèreté, de morale aussi. Une grande Selma Lagerlöf
Encore un très beau livre de cette écrivaine au prix Nobel non usurpé.

Pat.
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Pasteur révoqué pour inconduite, Gösta Berling est aussi un personnage qui va très loin dans l'abjection, puisqu'il pousse à la mise au ban et jette dans la misère sa bienfaitrice, puissante maîtresse de forges de ce pays enneigé, où les longues nuits se passent dans une forme de terreur supportée grâce à l'ivresse. Ce personnage légendaire étreint un large public, bien au-delà de la Suède, par la force de ses passions , par le caractère démesuré de ses actions, son côté jusqu'au- boutiste et ses échecs répétés, sa lucidité qu'il essaie de tuer dans ses excès sans y parvenir. Il rejoint le groupe des héros à la fois cérébraux et romantiques: la trinité Lucien , Fabrice et Julien, et naturellement Solal. de beaux personnages féminins jalonnent la route de ce mercenaire de la vie et des sentiments, tour à tour chef de bande, maître de forge, mendiant et gueux, jouisseur, amoureux, et éternel insatisfait. L'écriture, exaltée comme son personnage, donne à cette légende, ou saga, la dimension d'une homélie, l'aspect intemporel du chant d'un barde, la force lyrique d'un opéra . Un des livres fulgurants, qui comptent le plus pour moi.
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Cette oeuvre hybride qui tient à la fois du recueil de contes, de la poésie et du roman est un texte fascinant pour les Suédois qui ont reconnu dans cette légende les racines profondes des Vikings.

Selma Lagerlöf narre dans ce texte la vie des cavaliers d'Ekebu, des êtres qui ne pensent qu'à faire la fête, boire, faire des farces, aimer et qui en fin de compte fuient la banalité du quotidien. Gösta Berling est l'un d'entre eux depuis que la Commandante, personnage fascinant et autoritaire, lui a accordé d'intégrer ce groupuscule. Avant d'être un cavalier libre et insouciant, Gösta Berling était un pasteur ! Mais sa joie de vivre et son goût pour les petits plaisirs ont eu raison de sa vocation religieuse. le pasteur défroqué est le personnage qui cimente toutes ces historiettes qui évoquent l'entourage de ce personnage haut en couleur. Ne vous attendez pas à une histoire linéaire avec un seul personnage que l'on suit du début à la fin, ici l'oeuvre foisonne d'individus qui appartiennent au même territoire. Gösta Berling est le fil conducteur de ces histoires.

L'auteur fait vivre son Varmland chéri avec des histoires qui côtoient le fantastique avec ses sorcières et ses ondines, le diable avec cet être vêtu d'une peau d'ours qui sème la terreur et le trouble sur son passage, ses cavaliers qui boivent et se révèlent maladroits, ses femmes au caractère bien trempé qui sont éprises de Gösta Berling, les ours et les loups qui occupent les sombres forêts suédoises et tant d'autres. Certaines histoires sont amusantes, d'autres émouvantes. Selma Lagerlöf a réussi à envoûter son peuple avec cette oeuvre qui a su donner ses lettres de noblesse aux histoires et aux légendes qui se content au coin d'un feu de cheminée.

Lire Lagerlöf, c'est plonger in medias res dans une région suédoise riche en histoires en se laissant porter par cette conteuse hors pair :
"Je n'ai rien pour vous, chers lecteurs, que des histoires vieilles et presque oubliées : des légendes que, dans la chambre où les petits étaient assis sur de bas tabourets, leur contaient des conteuses aux cheveux blancs ; - des récits qu'autour du feu de la cuisine les valets et les tenanciers se rapportaient, pendant que la vapeur montait de leurs vêtements trempés et qu'ils étendaient, avec leurs couteaux à gaine de cuir, leur beurre sur leur pain mou; - des aventures d'autrefois que les vieux messieurs, assis sur leur chaise à bascule, évoquaient à la fumée des grogs chauds ..."
Lien : http://www.critiqueslibres.c..
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C'est un réel délice que de lire ces romans nordiques et ce livre ne fait pas exception. Il ne manque pas de sel, ni d'humour. Jai aimé ce récit en finesse, si délicat qui pourrait évoquer une broderie.
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