AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de jmb33320


Cet essai, bien documenté, s'appuie sur de nombreuses références. Et il n'est pourtant pas austère. Il faut évidemment avoir de la curiosité pour son sujet pour l'apprécier, mais j'ai passé un bon moment à sa lecture.
Thierry Laget situe d'abord le paysage journalistique et littéraire parisien de cette fin d'année 1919. le prix Goncourt existe alors depuis 1903 et, comme aujourd'hui, domine par son influence sur les ventes. Il détaillera ensuite chaque manoeuvre des camps opposés, l'un soutenant Roland Dorgelès pour « Les Croix de bois » et l'autre Marcel Proust pour « A l'ombre des jeunes filles en fleurs ».

On n'a pas idée de l'importance prise par cette affaire dans les journaux de l'époque. Proust a subi de nombreuses attaques dont la virulence étonne aujourd'hui. Dorgelès, aux yeux de beaucoup, semblait un candidat beaucoup plus légitime, la Grande Guerre étant alors encore un sujet incontournable. Il obtiendra le prix Fémina en guise de consolation (il avait pourtant écrit qu'il ne voulait pas être couronné par des femmes !).

Après une étude exhaustive de cet emportement, on ne peut que conclure avec l'auteur de cet essai que cette polémique, en partie entretenue sciemment, a eu un effet positif sur les ventes de l'un comme de l'autre. Proust était un quasi inconnu et n'aurait sûrement pas pu « percer » sans cette publicité involontaire, ou du moins beaucoup moins vite, et Dorgelès a acquis une renommée qui lui a permis dès 1929 (et jusqu'en 1973, année de sa mort) d'être membre du jury Goncourt !
Commenter  J’apprécie          232



Ont apprécié cette critique (22)voir plus




{* *}