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Critique de Malivriotheque


Bernard Lahire en a visiblement assez que la sociologie soit méprisée, incomprise, critiquée par tous ceux qui pensent que la volonté seule d'un être humain le conduit à faire des choix. Ce court essai tend à démontrer que la sociologie, qui étudie l'histoire et l'environnement de chacun, n'a pas pourtant pour vocation de trouver des excuses aux criminels, comme beaucoup se plaisent à le croire...

Bernard Lahire cherche à remettre les pendules à l'heure, et le fait plutôt bien. Non, la sociologie n'est pas inutile et peut apporter beaucoup d'éléments qui expliquent non pas pourquoi quelqu'un a commis un crime mais plutôt ce qui l'a amené à une action criminelle, analysant ainsi son parcours depuis la naissance. Lahire ne cherche donc certainement pas à excuser les criminels, mais à comprendre comment ils en sont arrivé là, pour mieux non pas les critiquer eux, mais pour en tirer des conclusions utiles au fonctionnement de la société et éviter de futurs dérapages du même style.
La sociologie est une discipline qui est intéressante, qui cherche à comprendre, tout simplement. Connaître, comprendre et interpréter le parcours de vie d'une personne est TOUJOURS intéressant, quelles que soient les circonstances. Pourquoi ? Parce que nous sommes ce que nos parents, notre éducation, notre environnement, nos rencontres, nos joies, nos peines ont fait de nous. Je crois fermement que la nature n'est que le résultat de la culture. Aujourd'hui on pense telle chose car il nous est arrivé telle chose. Si on est quelqu'un de timide, extraverti, passionné, émotif, etc., c'est pour une raison.
Maintenant, je ne suis pas si en désaccord que ça avec tous les gens qui prônent l'idée que "si on veut, on peut". Si on veut, on peut faire les bons choix. D'un côté, la vie nous amène à faire certains choix, criminels ou non, mais au final on reste quand même coupable d'un mauvais choix. La sociologie, ainsi, explique mais n'excuse pas. Il est toutefois extrêmement difficile, pour cause d'environnement, d'appliquer cette formule du "si on veut, on peut". Certaines situations (comme les moules sociaux, les habitudes, les connaissances, les qu'en dira-t-on, etc.) peuvent clairement empêcher quelqu'un dans une situation difficile d'en sortir par simple volonté. Cela demande, à mes yeux, beaucoup de courage, que néanmoins beaucoup ont. Il en faut beaucoup pour aller à l'encontre de la majorité, des traditions, du jugement des autres.
Alors je sors de cette lecture avec la conviction que nulle idée peut être toute blanche ou toute noire, que tout a des nuances, que la sociologie n'excuse pas mais qu'au final un mauvais choix doit se payer, que la volonté est une arme puissante mais qui demande beaucoup de courage tandis que le courant nous emporte souvent là où n'aurait pas forcément envie d'aller.
Il est, de toute façon, toujours intéressant de parler, s'interroger, réfléchir, et ce livre constitue un bon outil avec des exemples pertinents.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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