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EAN : 9782749938974
304 pages
Michel Lafon (15/10/2020)
4.57/5   81 notes
Résumé :
En février 2017, dans une banlieue de Toulouse, Olivier, un éducateur âgé d'une trentaine d'années, assiste à la veillée funèbre d'Ismahane, une jeune fille insolente, libre et charismatique qui était sa protégée depuis son enfance. Pour tenter de comprendre les raisons de son suicide, il mène son enquête au sein d'un quartier régi par ses propres lois dont la violence est le lot quotidien.
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Ça commence par un saut dans le vide.

Ça commence fort, ça t'envoie valser dans le décor tout de suite. Pas le temps de respirer. Tu te fais prendre aux tripes et t'as pas le choix.

C'est l'histoire d'un gâchis, et même pas beau le gâchis. C'est peut-être un peu l'histoire de ce que nous sommes en train de faire de notre société. C'est une histoire qui prend aux tripes, qui broie un peu le coeur. Une histoire de rage et de fureur, de bruit et de douleur.

C'est l'histoire d'Olivier, qui débarque dans les pas beaux quartiers, au Mirail, à Toulouse, et qui va tenter de comprendre l'inacceptable, ces raisons qui poussent une adolescente qu'il a vu grandir à se jeter dans le vide.

C'est l'histoire d'Olivier et de son métier de d'animateur social. du jeune homme inexpérimenté, aux préjugés faciles jusqu'à l'homme qui se bat, au quotidien, pour ces jeunes qu'on regarde de travers.

C'est un regard sur les banlieues, sur notre société, absurde et un peu dégueulasse. C'est un roman qui se lit d'une traite, comme on se retrouve prisonnier d'une histoire qu'on ne peut pas lâcher. Comme on ne reprend pas son souffle.

C'est un polar, c'est un roman d'apprentissage, c'est un plaidoyer, c'est un roman social, c'est un témoignage, c'est beaucoup de choses à la fois, c'est un roman qui n'a pas besoin d'étiquette pour exister.

Vincent Lahouze, offre, avec ce deuxième roman un livre absolument percutant. Que j'ai dévoré en quelques heures tant il m'a emporté ! Tu sais, ces lectures qui t'amènent aux petites heures de la nuit, le regard fou et le bras douloureux !

Un deuxième roman, différent, qui va là où on ne l'attend pas. Qui va là où ça fait mal pour notre bien à tous. le roman d'une société malade et mise à mal. Ce livre n'est pas un remède mails il a le mérite de poser les questions.

« – Tu ne peux pas guérir dans l'environnement qui t'a rendu malade. C'est impossible. »

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Il y a deux ans je découvrais la plume de Vincent Lahouze à travers son premier roman, Rubiel e(s)t moi, et mon avis était sans nuances. Je suis encore émue en y pensant. J'avais donc hâte de lire son second roman, Quartier libre, dont je savais dès le départ qu'il n'aborderait pas le même thème, tout en restant malgré tout très proche d'une forme d'écriture de soi. Il est en effet évident que, derrière la fiction, il y a en Olivier beaucoup de Vincent, les deux évoluant dans la même ville (même si l'auteur vient de poser ses valises en Suisse) et dans le même milieu professionnel. Sans doute l'appréhension d'Olivier a-t-elle été celle de Vincent, sans doute ses maladresses, ses moments de joie, ses incompréhensions ont-ils été ceux de Vincent, lorsqu'il est devenu éducateur et a commencé à travailler auprès des enfants dans des structures périscolaires. Cette connaissance du métier fait d'Olivier un personnage solide et les échanges qu'il a avec les enfants ou les situations vécues m'ont semblé plausibles, c'est mieux lorsque l'oeuvre affiche une forme de réalisme social et ce, dans les différentes problématiques qu'elle aborde. La peinture du quartier du Mirail, bien connu des Toulousains, est pleine de nuances et elle trahit l'affection forte de l'auteur pour ses habitants. J'y ai fait mes études et j'y ai même enseigné une année, trop peu pour m'imprégner de cette vie de quartier mais, là encore, authenticité et vraisemblance semblent avoir été les maîtres-mots de l'écriture de Vincent Lahouze. le personnage fort est, comme l'indique la quatrième de couverture, la jeune Ismahane, incarnation de la tendre folie de l'enfance et de la liberté, adolescente sacrifiée, éternelle complice d'Olivier malgré des débuts difficiles… Cette relation est belle et forte, elle ne peut qu'émouvoir. L'ensemble est convaincant et regorge de sincérité. Mention spéciale pour quatre petites lignes situées à la page 229 qui ont fait couler mes larmes.

Lien : http://aperto-libro.over-blo..
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Il y a des livres qui vous marquent plus que d'autres et qui laissent une trace indélébile dans vos souvenirs de lecteur.
Ce livre fait partie de ceux là.
C'est un livre qui va m'imprégner longtemps et que je ne suis pas prête d'oublier. Il existe aussi des auteurs dont on entend pas beaucoup parlé et qui méritent pourtant d'être connus et reconnus et c'est précisément le cas pour Vincent Lahouze.
Je viens tout juste d'achever les dernières lignes de ce roman et je ressors soufflée d'une telle lecture.
L'auteur, aux qualités narratives indéniables, nous emmène dans le quartier du Mirail à Toulouse.
En immersion totale dans ce quartier en tant qu'animateur d'abord puis éducateur, Vincent Lahouze, s'est-il inspiré de son propre vécu pour nous conter avec tant de brio l'histoire d'Olivier, catapulté là par hasard, et qui, au fil des années, a fini par tomber sous le charme de ce quartier.
À 20 ans à peine, sous la pression de ses parents, Olivier descend à Toulouse et accepte un poste en tant qu'animateur à l'école Sylvain Mauriac.
L'atterrissage est terrible.
Olivier est balbutiant.
Mais peu à peu, l'animateur va prendre ses marques et faire sa place auprès de ces enfants issus d'un milieu modeste et parfois emprunts à une éducation avec laquelle ils ne sont pas toujours en adéquation.
Olivier va également se lier avec les parents de certains et c'est grâce à ces relations qu'Olivier va évoluer dans son métier.
Parmi tout ce monde, une relation particulière va sortir du lot.
C'est celle qu'il va nouer avec Ismahane, une petite fille de onze ans.
Une petite fille au caractère bien trempé, pleine de joie de vivre mais qui, à la stupeur générale, ne vivra pas au delà de seizième anniversaire.
Un événement l'a pousse au suicide la vieille de le célébrer et Olivier est dévasté.
Ismahane a sauté de sa fenêtre, ne se laissant aucune chance.
Olivier est bien décidé à comprendre ce qui a bien pu la pousser à commettre ce geste et va mener sa propre enquête.
L'écriture de Vincent Lahouze est percutante, incisive, acérée.
Il nous livre ici un livre bouleversant qui traite de sujets forts comme la condition de la femme, l'éducation dans les milieux dits défavorisés, la religion, les attentats, les travers des réseaux sociaux et l'impact qu'ils peuvent avoir sur nos enfants.
La maison d'édition nous promet à travers sa quatrième de couverture un livre choc et c'est tout à fait ça.
C'est un livre qui vous percute de plein fouet, un livre qui bouscule aussi tous les à priori et qui donne à réfléchir.
Je remercie infiniment ma copine Valérie pour m'avoir si chaudement recommandé cet auteur que je n'aurais probablement pas lu sans elle et cela aurait été fort regrettable.
À mon tour désormais d'essayer de faire connaître cet auteur autour de moi.
Vous l'avez compris, ce roman est un gros coup de coeur malgré la difficulté des sujets traités.
Je vous recommande cette lecture +++++ et de mon côté, j'attaque aussitôt son premier roman “Rubiel et moi “ qui j'espère me touchera autant que celui-ci.

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A Toulouse, dans le quartier du Mirail, Olivier assiste aux obsèques d'Ismahane, une jeune fille qu'il connaît depuis des années. Ismahane la belle et lumineuse rebelle s'est suicidée. Olivier veut découvrir ce qui a motivé son geste incompréhensible.

Flash-back de quelques années, quand le jeune Olivier débarque dans ce quartier du Mirail à Toulouse pour travailler comme animateur social dans une école. On ne peut pas dire qu'il ait la vocation, mais il n'a pas le choix. Son père lui impose de prendre ce poste. Ses parents en ont raz le bol de voir leur fils de vingt ans planté devant son ordinateur et ses jeux en ligne à longueur de journée. Il est temps de se confronter au monde du travail.

La découverte va être totale, face à ces jeunes des quartiers difficiles, venus de familles souvent issues de l'immigration et qui vivent dans ces immeubles où il est plus facile de vendre de la drogue que d'espérer trouver un emploi. D'abord intrigué par son nouvel environnement de travail et souvent découragé, Olivier peu à peu apprend à connaître et aimer ces enfants qui le testent puis l'acceptent. En particulier la jeune Ismahane, rebelle, courageuse, meneuse de groupe et particulièrement intelligente.

La vie pourrait devenir belle avec Sophie son amoureuse, les enfants qu'il accompagne et cette vie d'animateur dans laquelle Olivier s'épanouit chaque jour un peu plus. Mais c'est sans compter sur les déboires sentimentaux. Sans compter surtout sur les caïds qui veulent mener la loi et maintenir sous leur coupe ces jeunes qui pourraient leur échapper. Et qui n'apprécient pas qu'on leur fasse de l'ombre.

Quartier libre est un roman très actuel, social et humain, ancré dans la réalité, prenant et terriblement émouvant.

lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/12/09/quartier-libre-vincent-lahouze/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Quartier libre de Vincent Lahouze, Michel Lafon, 2020

J'ai connu Vincent Lahouze sur les réseaux sociaux, puis je l'ai rencontré lors de la sortie de son premier roman d'inspiration autobiographique.
Son deuxième livre était dans ma PAL depuis sa sortie, acheté lors d'une rencontre en librairie. Je ne saurais expliquer pourquoi j'ai mis tant de temps à le lire si ce n'est au vu du nombre impressionnants de livres dans mes PAL. Mais une fois commencé, je n'ai plus pu le lâcher.
Cette fois, Vincent Lahouze nous offre un véritable roman noir dont l'intrigue se déroule dans un milieu qu'il connaît bien, celui des animateurs de centres aérés et de clubs ados dans les quartiers dits difficiles.

Il y a « quartier » dans le titre… Avoir « quartier libre », c'est pouvoir profiter de son temps, être autorisé à sortir ou à faire ce qu'on veut. Mais peut-on sortir des quartiers dits difficiles ?
Olivier, le héros de ce roman, aurait bien aimé avoir quartier libre pour continuer à glander avec ses potes, mais ses parents l'ont mis au pied du mur : trouver un travail et s'assumer. À tout juste vingt ans, avec pour tout diplôme un Brevet d'animateur, il découvre les réalité des enfants du quartier du Mirail, à Toulouse ; malgré son peu d'expérience, il y trouve sa place et quelques années plus tard, il est directeur du club d'ados.
En février 2017, Olivier assiste à la veillée funèbre d'Ismahane, une jeune fille insolente, libre et charismatique qui était sa protégée depuis son enfance. Pour tenter de comprendre les raisons de son suicide, il va mener son enquête au sein d'un quartier régi par ses propres lois et où la violence est le lot quotidien.

Un roman percutant, captivant, immersif.
Une narration bien rythmée par des aller-retour entre les débuts d'Olivier, sa rencontre avec Ismahane et sa situation présente.
Plusieurs niveaux de lecture avec l'évolution du personnage principal, une plongée dans l'univers des quartiers, un zeste de romance, une ambiance de thriller autour des trafics de drogue, des réseaux sociaux, des attentes des jeunes des quartier…
Une écriture au plus près de la réalité, dans un milieu social et professionnel que l'auteur connaît bien, maitrise…
De beaux portraits, des personnages criants de vérité.
Un dénouement de tragédie classique, où se profilent les ombres de destinées prévues d'avance, où l'horreur se mêle à la pitié.

Un excellent roman !

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Tu sais, il y a une phrase qui dit qu’il est plus facile de construire un enfant fort que de réparer un adulte brisé. C’est ça, mon métier.
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Au milieu des gens qui vont et viennent en silence dans l’appartement, le père d’Ismahane se penche vers Olivier. D’une voix grave mais nouée par l’émotion, il lui dit.

– Tu ne peux pas guérir dans l’environnement qui t’a rendu malade. C’est impossible.

Olivier ne répond pas, il se contente de hocher la tête, tout en l’observant discrètement. Le patriarche est si digne dans la douleur. Si digne dans le deuil, habillé d’une djellaba sombre qui contraste avec les murs blancs. La journée a été éprouvante, mais il reste droit. Puis, un peu comme pour lui-même, il chuchote en faisant peser lourdement sa main sur son épaule.

– Un papa ne devrait pas enterrer son enfant. Ce n’est pas logique. Ce n’est pas dans l’ordre des choses. Jamais. Qu’Allah me prenne sa place s’il le désire, mais qu’il me rende mon enfant.
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Au milieu des gens qui vont et viennent en silence dans l’appartement, le père d’Ismahane se penche vers Olivier. D’une voix grave mais nouée par l’émotion, il lui dit.

– Tu ne peux pas guérir dans l’environnement qui t’a rendu malade. C’est impossible.
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Il passe devant les tours A et B, ces immenses tours que la mairie de Toulouse a décidé de peindre en couleurs vives pour faire vainement oublier aux habitants que leurs horizons restent gris.
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Olivier se dit que c'était là tout le paradoxe des jeunes femmes de banlieue qui s'habillent comme des mecs pour passer inaperçues. Pour être bien vues, elles ne doivent pas être vues.
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