Quartier libre

Dans un monde construit dans la frustration et la déception Ismahane plane encore comme un nuage à la fin de la lecture de ce roman. Elle flotte, comme un air de musique joué là, au milieu d'un ciel calme et sans vent. Légère, avec aplomb. C'est un personnage qui ne vous laissera pas de marbre.

C'est en devenant éducateur dans un quartier de Toulouse que le destin d'Ismahane va croiser celui d'Olivier.

Au fil du roman nous découvrons le personnage d'Olivier en même temps qu'il se découvre lui-même. Nous le regardons découvrir le monde, les systèmes de pensée, l'impuissance, l'amour, l'altruisme, la frustration, la violence, la haine et le gâchis.

Tout cela condensé dans un espace réduit.

C'est une véritable descente au paradis illusoire, une véritable montée à l'enfer de la désillusion avec qui nous cohabitons tous et toutes. Ce roman est emprunt d'un grand réalisme qui donne froid dans le dos.

Ce roman est une angoisse matérialisée. Nous nous raccrochons aux mots que nous pouvons pour sauver les meubles, pour se raccrocher à un infime espoir donné au compte-gouttes et même si celui-ci se construit avec des dommages collatéraux nous le prenons quand même pour ne pas sombrer nous-même.