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"Ce livre est une autobiographie fictive avec des bouts de réel" comme le dit l'auteur.

Né en Colombie, adopté à 4 ans, il nous plonge ici dans un récit à double fil : il raconte son parcours en France, tout en imaginant ce qu'aurait été sa vie s'il était resté orphelin en Colombie.

Un roman bouleversant où tout est dit sans détour (addictions, angoisses, violence, auto-destruction...). J'ai apprécié cette sincérité et le jeu de miroirs des derniers chapitres.

Le chapitre 32 nous plonge dans l'enfer du traumatisme avec des mots poignants et un rythme effrayant, qui parleront à tous les lecteurs ayant ainsi vécu des heures sombres.

Vincent Lahouze a une très belle plume et a réussi, dans ce premier roman, à concilier écriture cathartique et fiction avec brio. Un auteur à suivre.
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Hâte de lire le prochain.
Ce livre m'a transportée, émue, mise en colère parfois... La plume de Vincent est un concentré d'émotions qui transpercent l'âme. ❤️
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Dans ce roman autobiographique, l'auteur nous raconte deux histoires en parallèle.

Deux voix, deux destins que l'on va pouvoir suivre...

Une fiction pour l'une et pour l'autre une réalité.

J'avoue avoir été un peu déstabilisée par ces deux portraits, jonglant entre le petit garçon adopté et celui qui serait resté en Colombie.

Des vies très touchantes, des parcours effroyables des enfants de la rue essayant de survivre et affrontant des situations dramatiques.
Rubiel est confronté à la violence, à la misère et à la solitude.

Et puis nous avons le parcours de Vincent qui doit s'adapter et s'intégrer dans son nouveau pays, avec l'aide de ses parents adoptifs.
Dans ce récit, l'auteur nous explique aussi les difficultés qu'il a rencontrées tout au long de sa jeunesse, notamment la recherche de son identité.
Mais c'est aussi une adoption sous le signe de la joie et de l'amour que Vincent nous transmet dans ce beau livre.

De ces deux vies si différentes, chaque chemin est passionnant à suivre.
J'ai été énormément touchée par ce petit garçon Rubiel qui n'aura pas été épargné dans sa vie colombienne.
Heureusement que nous avons une version plus heureuse de Vincent, au destin plus chanceux.

Un premier roman très réussi, à l'écriture percutante et émouvante.

Ne passez pas à côté de cette belle lecture et de cet auteur sensible et sincère.


Merci Les éditions Michel Lafon et à NetGalley.fr pour cet envoi.
Lien : https://leslecturesdeclaudia..
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Rubiel e(s)t moi, c'est n'est ni tout à fait un roman, ni tout à fait une autobiographie. Ce n'est ni totalement la réalité vraie, ni l'imagination débridée. C'est à la fois une autobiographie fictive, et une fiction potentiellement autobiographique.

On s'est tous un jour demandé qui on aurait pu être, ce qu'on aurait pu devenir, si on n'avait pas rencontré telle personne, suivi tel chemin. Cette question est d'autant plus importante dans le cas de Rubiel. Ou de Vincent. Que serait devenu ce petit garçon, s'il n'avait pas été adopté? Quel chemin aurait-il suivi, quelles personnes aurait-il rencontrées, quelle vie aurait-il pu construire?

C'est un grand écart que Vincent Lahouze réalise et nous propose de lire. Un grand écart entre ses deux mères, ses deux pays, ses deux langues. Entre ses deux prénoms et ses deux vies.
Il pose en filigrane les questions que l'on se pose forcément à propos de l'adoption : Comment fait-on pour devenir un autre du jour au lendemain? Comment peut-on s'opposer à ses parents, à l'adolescence, tout en reconnaissant qu'il nous ont sorti d'une vie de misère?
Mais il va plus loin, imaginant la vie de Rubiel-resté-en-Colombie et la juxtaposant à celle de Rubiel-devenu-Vincent-en-France. Peut-être faut-il s'autoriser à imaginer la vie qu'on n'a pas vécue pour pouvoir entrer dans celle qui nous a été offerte? Peut-être faut-il accepter d'avoir été choisi - et pas l'autre - pour se sentir pleinement à sa place? Peut-être aussi faut-il qu'une (belle) histoire d'amour se termine pour qu'une nouvelle (magnifique) puisse s'écrire?

De Vincent Lahouze, grâce aux réseaux sociaux, je connaissais un peu le parcours et les publications parfois à fleur de peau J'appréciais ses textes courts, sensibles et engagés. Je dois bien admettre que j'étais à la fois impatiente et inquiète, à l'idée de le découvrir en tant qu'auteur de roman. Et s'il ne tenait pas la distance? Si l'exercice d'un premier roman est bien sûr différent, si certaines phrases sont parfois un peu bancales, j'ai beaucoup aimé ce texte. J'ai aimé y retrouver son émotion et sa hargne, des doutes et ses espoirs, ses petits pas en avant et ses rencontres. Et puis sa sincérité.
J'ai cependant nettement moins accroché aux chapitres consacrés à Rubiel, sans doute en raison de leur caractère fictif. Je pense que j'ai eu besoin d'opter pour un angle de lecture - soit autobiographique, soit fictif - pour ne pas perdre en cohérence : on ne lit pas un roman comme on lit une autobiographie, et là clairement, c'est l'histoire de Vincent qui a pris le dessus pour moi. Peut-être me faudrait-il relire uniquement ces chapitres-là, comme un "vrai" roman, pour gagner en cohérence et en fluidité. [J'avais eu un peu le même problème avec La part de l'autre d'EE Schmitt, dans lequel j'avais involontairement choisi la voie de la fiction]

Ce livre est à l'image de son auteur (sensible, vrai, tourmenté) et de cette photo qu'il a publiée dernièrement (à la date anniversaire de son adoption) : celle d'un petit garçon, dans une chambre d'hôtel, qui ne s'appelle plus tout à fait Rubiel et pas encore tout à fait Vincent, et qui se salue dans un miroir comme s'il se voyait - déjà - dans une vie qui n'existe désormais plus.
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Que dire de ce livre, que dire de cet auteur sans être fade et sans trahir son oeuvre.
J'avoue, je ne connaissais pas Vincent Lahouze. Je ne suis pas férue des réseaux sociaux, trop attachée que je suis à la vérité de relations directes, brutes, charnelles, à leur saveur, à leur odeur… Et puis j'ai entendu parler de Rubiel e(s)t moi, j'ai trouvé à lire sur le net le premier chapitre, et j'ai senti le bois et la poussière de l'orphelinat de Medellin, j'ai senti la douleur de Frederico, j'ai senti la peur de Rubiel, à moins que ce ne soit l'inverse… J'ai commandé le bouquin et en attendant de le recevoir, commencé à m'intéresser à Vincent sur les réseaux sociaux. Je l'ai demandé en ami sur Facebook (oui oui, moi), c'est la première fois que j'ai un ami virtuel sur un réseau social. J'ai fait alors connaissance avec sa plume aiguisée, avec son jonglage verbal, le rythme de ses phrases et la mélodie de ses mots.
Voilà enfin le livre arrivé. Je plonge. Littéralement. En apnée. Parfois je suis obligée d'arrêter de lire, il faut bien vivre, bosser, manger, dormir… Pourtant j'y pense, tout le temps.
Rubiel e(s)t moi, c'est l'abandon et l'adoption, la souffrance et le bonheur, qui ne se succèdent pas mais s'emmêlent et s'entremêlent à l'infini. C'est la quête d'un homme, depuis l'enfance, pour apprendre à cohabiter avec son histoire, apprendre à ne pas oublier, pour pouvoir vivre et grandir. de Rubiel on découvre la vie dans les rues, la solitude, les souffrances, les rencontres et les deuils. de Vincent les errements et le peurs, les liens qui se nouent et se dénouent, les démons. Je ne peux m'empêcher de penser que Rubiel a grandi tout ce temps en Vincent, qui ne voulait pas le voir. Avec ce livre, peut-être a-t-il pu faire la paix avec l'enfant qui est à l'intérieur de lui. Cette histoire résonne en moi peut-être parce que je couve trois poussins de Colombie depuis onze ans maintenant, et que certains passages de ce livre, ils auraient pu les écrire. Peut-être aussi parce que j'y ai senti la vérité des relations directes, brutes, charnelles, leur saveur, leur odeur, et que c'est de cela qu'il parle, de l'urgence et de la nécessité du lien.
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Que dire....

Boxy s'est fortement attaché à Rubiel. Des les premières secondes où il a commencé à lire le livre. Il a été séduit non seulement par le prénom mais dans sa personnalité, dans les émotions que le petit garçon perdu ressentait. Tout lui renvoyait en pleine figure, cela faisait tellement échos en lui, qu'il n'a pas pu se retenir de pleurer à chaudes larmes en lisant les émotions de Rubielito. Les mots sont d'une telle intensité que Boxy avait l'impression de revivre l'angoisse d'abandon, de séparation, de solitude, et j'en passe! Les détails sont plutôt exceptionnels au renvoie de l'émotion .
Boxy a été à plusieurs reprises terrassés par la douleur du petit garçon égaré dans son pays natal. Une violence incroyable, dont on aurait envie de serrer fort le petit garçon pour lui donner un peu d'apaisement, de chaleur qui pourrait réchauffer son coeur brisé en de meilleurs morceaux . Si petit et tant de douleur...
Malgré la douleur ressentie par Boxy, il ne pouvait plus s'arrêter de lire... il en voulait encore et encore!
Boxy a versé ses dernières larmes en lisant les dernière lignes. La séparation entre Federico et Rubiel est bien trop violente pour lui que pour se retenir son émotion. A ce moment précis, c'est Federico qu'on a envie de serrer fort pour recoller un peu son coeur brisé.

Boxy a également été touché par Vincent.
On sent tout le combat de l'enfant à l'adulte depuis son arrivé en France. Sa nouvelle vie a commencé mais remplie d'embûches.
Les questions sont tellement légitimes , Boxy connaît si bien ces questions et se les ai aussi posé .
Son combat à l'école, dans ses relations amicales, amoureuses.
Sa douleur quand une fille le quite, comme si il revivait à chaque fois son abandon. Il vit tout non pas à 100% mais a du 200%, d'où ses difficultés à gérer ses émotions.

Un livre qui transpire de tristesse et de douleur mais qui a la fois dégagé une telle beauté. Tellement paradoxal...
Ce livre est digne d'un chef d'oeuvre.
Il nous fait voyager, on en oublie le présent pour venir se plonger dans le monde Rubiel e(s)t Vincent
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Ce livre est une petite surprise. Qu'aurait été la vie de Vincent Lahouse s'il n'avait pas été adopté par une famille française ?
Très belle manière de mettre en parallèle ce qu'il est et ce qu'il aurait pu être, très adroit, très fin, on ressent bien cette dualité, ce personnage qui est là et qui est ailleurs.
C'est un petit livre qui se lit très bien et qui est une belle peinture des sentiments que peut vivre une personne qui a ce parcours de vie traumatisant.
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Quand j'ai du rédigé une chronique coup de coeur pour un de mes cours de littérature. le choix de ce livre a été une évidence pour moi. Depuis sa découverte il est entré dans mon Top 5.


“Je regarde le sol, je regarde la lune, je me dis que c'est une belle nuit pour mourir, tout est si calme, si paisible . Il n'y a rien que le silence (je ne t'aime plus), rien que le vent frais qui caresse les rideaux et mon visage, du haut de mes dix-huit ans et du deuxième étage, je me tiens debout face au vide, les mains agrippées au cadre, je n'ai pas peur, je n'ai plus mal, je suis prêt (c'est comme ça).”, c'est de cette manière que Vincent Lahouze nous fait frémir à travers ses mots. Cette autobiographie fictive, nous fait traverser sa vie ou celle qu'elle aurait pu être. Vincent ou Rubiel. Deux personnes en une. Vincent a été Rubiel. Cet enfant colombien qui vie, ou survie dans un orphelinat. Nous pouvons aussi voir Vincent, anciennement Rubiel et Rubiel, ce dernier, si il n'avait pas été adopté. Une confrontation, non pas entre deux personnages mais d'un seul personnage entre lui-même et un si. C'est le puzzle identitaire d'un homme en construction, qui “porte un fantôme en lui”, divisé entre deux vies.

Nous sommes face un récit qui dur, tremblant d'émotion. Il attise un feu, un feu de peur, de douleur, de regret mais aussi d'envie et d'espoir. Vincent Lahouze, auteur engagé, a fait parlé de lui grâce aux réseaux sociaux. Il fidélise un grand nombre de lecteur, faisant vaciller ses lecteurs d'internet au livre et inversement. Sa découverte a été une véritable marée, laissant l'écume derrière elle. On ne la voit pas venir mais elle nous engloutit. Sa plume est puissante, jamais tremblante mais toujours renversante. Nous avions peur retrouver une accumulation de post mal agencé mais ce n'est rien de tel . La barre est haute, et elle semble toujours s'envoler.

Son oeuvre est un réel coup dans le ventre qui vous coupe le souffle.

C'est ce qui est appréciable et effrayant dans cette dernière. On ne peut pas s'en passer, on en souhaite toujours plus. Son écriture particulière peut déplaire, le thème et la structure du livre n'appartient qu'à lui. Mais c'est pour ces particularités et ses qualités qui lui sont propres que le livre est si appréciable.

A travers son livre, à travers ses mots, il nous fait comprendre l'importance des mots sur les maux. “Cette nuit-là, une feuille blanche m'a sauvé la vie. Depuis, je continue d'écrire. Et j'ai compris le but. Ecrire et mûrir. Et devenir immortel, à jamais.” L'écriture n'est pas juste un loisir, la lecture non plus, c'est bien plus grand, quand on souhaite voir ceux qu'elles cachent. C'est un apprentissage sur la vie, mais aussi sur soi. Et avec lui, on apprend, on grandit et on touche presque l'immortalité à travers ses yeux.
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Rubiel e(s)t moi est le premier roman de Vincent Lahouze, et j'ai eu l'opportunité de le lire grâce à la plateforme NetGalley.fr et évidemment aux éditions Michel Lafon.

J'avais été intrigué par le résumé proposé par l'éditeur :

" Si je devais me souvenir d'une chose, d'une seule chose, ce serait la vision des murs gris de l'Orphelinat du Bienestar de Medellin et des portes qui claquaient lorsque nous courions dans les couloirs, le bruit sourd de mes pieds nus sur le parquet de bois délavé et poussiéreux. Oui, d'aussi loin que je me souvienne, la couleur n'existait pas.

Je suis né en Colombie, à la fin de l'année 1987, mais je n'ai commencé à vivre qu'en 1991. "

Le récit commence au début des années 1990. Rubiel et Federico sont deux orphelins colombiens âgés de quatre ans. L'un des deux est adopté par un couple français et part vivre en France, l'autre reste en Colombie. Nous suivons alors l'enfance, l'adolescence et le début de la vie d'adulte d'un garçon adopté et renommé Vincent, qui grandit et construit sa vie en France, et celle d'un garçon, Rubiel, resté à l'orphelinat puis dans les rues colombiennes.

Ce double récit connait quelques temps faibles, mais l'ensemble est très plaisant. Bizarrement, j'ai mis un peu de temps à comprendre où l'auteur voulait nous emmener, alors que les indices sont clairement présents dès le début. Les derniers chapitres sont particulièrement réussis, on comprend mieux le "projet" de l'auteur, qui parle lui-même d'auto-biographie fictive dans les dernières pages.

Avec ce premier roman, Vincent Lahouze nous offre une très belle histoire sur l'adoption et l'identité. Si le style ne m'a pas totalement emballé par moment, j'attends tout de même le deuxième roman de cet auteur pour voir commet il se débrouille avec les mots, peut-être avec un récit qui sera moins personnel, ou en tout cas moins auto-biographique.
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Facebook est quand même le plus sûr moyen de croiser des gens à qui on n'adresserait jamais la parole dans la "vraie vie"... tous ceux qui, bien planqués derrière leur ordi et noyés dans la masse, nous abreuvent de leurs commentaires haineux, méprisants, homophobes, racistes... Mais au milieu de tous ces sombres crétins, vous pouvez aussi tomber sur des petits diamants qui étincellent; Vincent LAHOUZE est l'un d'entre eux et rien que pour sa rencontre, Facebook valait le coup. Je me suis mise à suivre ses écrits pertinents sur des sujets variés, je l'ai lu se raconter avec sincérité, et à chaque fois c'était émouvant, touchant, ça parlait au coeur. J'ai découvert son histoire, son adoption à quatre ans en COLOMBIE, et quand il a annoncé qu'il en avait fait un roman, j'étais assez certaine que ses pages déborderaient d'émotion.

RUBIEL E(S)T MOI est une autobiographie fictive et une fiction autobiographique.

Vincent LAHOUZE raconte comment il a été adopté par un couple de français alors qu'il avait quatre ans, dans un orphelinat à MEDELLIN en COLOMBIE, et s'appelait encore Rubiel. Comment il est devenu l'aîné d'une nouvelle famille, ses parents ayant par la suite adopté d'autres enfants, alors qu'il était déjà le benjamin d'une autre, ses aînés ayant été adoptés tous les deux par une autre famille, avant lui.

Mais Vincent LAHOUZE a aussi imaginé et écrit ce qu'aurait été sa vie si ce n'était lui, mais son petit copain Federico, qui avait été emmené par ces parents français ce 9 septembre 1991. Son coeur brisé par ce départ et le rejet qu'il lui fait ressentir, lui qui n'a pas été choisi, sa fuite de l'orphelinat, sa vie de gamin des rues au sein des gangs d'enfants de MEDELLIN. Son combat pour survivre d'abord, et commencer à vivre ensuite.

RUBIEL E(S)T MOI est ainsi un livre écrit en miroir : d'un côté l'histoire de Rubiel resté Rubiel, de l'autre celle de Rubiel devenu Vincent... au moins sur le papier.

Vincent LAHOUZE explique en effet dans son roman comment, tout au long de sa vie, il a couru après quelque chose sans même le savoir.

L'histoire, de l'un comme de l'autre côté du miroir, est difficile mais belle.

Pour Rubiel comme pour Vincent, les femmes occuperont une place très importante; l'amour des femmes mais aussi celui des livres les aideront à avancer dans la vie, et chacun d'eux aura la chance de trouver sur son chemin un adulte qui lui transmettra sa force, ses valeurs, une éducation.

L'histoire de Rubiel est l'occasion de nous plonger au coeur de la COLOMBIE, à une époque où plane sur elle l'ombre de Pablo ESCOBAR. Ces gamins des rues confrontés à la violence, à la drogue, qui doivent voler pour manger, constamment en danger, mais qui ensemble sont plus forts, se protègent les uns les autres et démontrent une solidarité exemplaire. Ces enfants recrutés par les narcotrafiquants pour devenir "de vrais tueurs à gages miniatures", contraints parfois de vendre leur corps tout autant que leur âme.

La vie de Rubiel amène à s'interroger sur le sort de ces enfants orphelins qui n'ont pas la chance d'être adoptés, mais celle de Vincent, qui lui a eu la chance de l'être, pose tout autant de questions.

Vincent LAHOUZE n'occulte rien des difficultés d'adaptation des enfants adoptés, cette quête des origines souvent incontournables, cette question si naturelle : "et si?", ou encore la peur d'avoir pris le moins bon chez ces parents que l'on n'a pas connus. Il décrit cette volonté farouche de se fondre parmi les autres, de gommer ce qui le rend différent et suscite les question, et cette impression tenace d'être un imposteur, d'occuper une place illégitime. Il ne cache pas la méchanceté de certains, ni sa propre fuite en avant à un moment de sa vie, jusqu'à ce qu'il trouve la clé de l'énigme, qu'il rassemble la dernière pièce du puzzle, celle dont l'absence le rendait bancal jusqu'à lui faire parfois perdre l'équilibre.

Vincent LAHOUZE m'est apparu comme une sorte de PETER PAN, courant après son ombre, après ce bout de lui laissé en COLOMBIE, quand on a décidé que Rubiel devait devenir Vincent.

Les mots de Vincent LAHOUZE, parce qu'ils sont sincères, parce qu'il se livre sans fard mais sans pathos, sans rien embellir, m'ont étreint le coeur tout au long de ma lecture.

Sincère, son récit est aussi très poétique, très imagé : "Mademoiselle l'Ephémère" pour sa mère morte quelques mois après sa naissance, "La Merveilleuse" et "Le Repère" pour ses parents adoptifs...

RUBIEL E(S)T MOI est un roman important; la sensibilité extrême de son auteur s'envole de chaque page, délivrant ainsi un récit poignant, d'une sincérité évidente, qui m'a fait battre le coeur plus vite et plus fort.

Comme d'habitude, je lis le livre jusqu'au bout des remerciements. Et lorsque j'ai appris que c'est Amélie ANTOINE qui avait parlé de Vincent LAHOUZE à son éditeur, je me suis dit que oui bien sûr, la boucle était bouclée : ces deux sensibilités étaient faites pour se rencontrer et tout cela m'a pu finalement très évident. Merci Amélie ANTOINE pour avoir permis cela... après votre Edouard (lire QUAND ON N'A QUE L'HUMOUR), Rubiel et Vincent m'ont à leur tour bien chamboulée.
Lien : http://cousineslectures.cana..
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