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EAN : 9782266045254
249 pages
Pocket (01/09/1991)
4.09/5   23 notes
Résumé :

Madame Rimbaud ? Une horrible mégère doublée d'une mère castratrice, si l'on en croit l'imagerie scolaire et certaines légendes rimbaldiennes. La vérité est différente, plus complexe. Vitalie Rimbaud, née Cuif en 1825 dans une ferme des Ardennes, était une femme simple. Ayant perdu sa mère à l'âge de cinq ans, elle restera seule pour diriger l'exploitation familiale. Mariée au capitaine F... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Madame Rimbaud, née Vitalie Cuif épouse le capitaine Frédéric Rimbaud le 8 février 1853. de cette union naîtront 5 enfants dont Jean-Nicolas-Arthur, deux de ses 5 enfants mourront jeunes. Vitalie a 35 ans quand son mari et elle se séparent. Elle se fera appeler jusqu'à la fin de sa vie Mme Rimbaud et Vve Rimbaud. Elevée à la dure, n'ayant pas connu d'enfance, ayant porté sur ses épaules sa famille depuis le décès de sa mère, Vitalie a un caractère bien trempé, un courage démesuré, et continue seule à assumer l'éducation de ses enfants avec une détermination sans faille. Sous son apparence dure et froide, elle cache cependant une nette préférence pour son fils Arthur (tout en le critiquant) et pour sa fille Isabelle de santé fragile. Quand Arthur décide de quitter sa mère et la Belgique, un échange de courrier extraordinaire va tisser un lien plus fort entre Arthur et sa mère, lien qui semblait ne pas exister lors de leur vie familiale entre malentendus et incompréhension. Arthur se plaignait souvent de sa mère, elle n'avait pas trop bonne réputation à cause de son caractère. Nous suivons donc dans ce livre, en parallèle, la vie de la mère d'Arthur et celle d'Arthur, rebelle, indépendant, poète. Arthur mourra avant sa mère qui continuera à "s'occuper" de lui en gérant ses affaires et ses écrits à sa manière très autoritaire.
L'histoire se lit d'une traite si on en a le temps, Françoise Lalande a un style d'écriture qui fait qu'on a envie de savoir la suite de chaque chapitre. Une très agréable manière d'en savoir un peu plus sur ce grand poète qu'était Arthur Rimbaud à travers la vie de sa mère Mme Rimbaud.
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Françoise Lalande a voulu rendre justice à une femme, dont tous le monde connait le fils, Madame Rimbaud. En partant d'une documentation précise et très bien analysée, elle nous retrace la vie de la mère de Rimbaud, dont les biographes de son fils n'ont pas laissé une image toujours très sympathique. Non seulement elle réhabilite l'image de la mère de ce génie, mais elle nous apporte un éclairage original sur Arthur lui-même.
Elle donne également une bonne idée de la vie dans les Ardennes en cette fin du XIXème siècle.
Une biographie très documentée écrite dans un style vif et où l'auteur n'hésite pas donner sa propre interprétation des éléments à sa disposition, ce qui donne un livre très complet où on apprend beaucoup .

Lien : http://allectures.blogspot.f..
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Belle biographie de Vitalie Cuif, mère d'Arthur Rimbaud.
Ardennaise pure souche, rompue aux travaux de la ferme suite au décès de sa maman quand elle avait cinq ans, elle quitte son village natal avec son père après que son frère ait repris l'exploitation.
Ils s'installent à Charleville où elle fait la connaissance du capitaine Rimbaud qu'elle épouse.
Ils ont cinq enfants dont une petite fille qui meurt en bas-âge.
Les époux se séparent après sept ans de mariage et Vitalie se retrouve seule.
Elle doit alors faire face aux difficultés financières mais également, au bombardement de Charleville, à la maladie de sa fille et à l'humeur vagabonde de ses fils, notamment d'Arthur.
Il sera, sans conteste, la principale source de ses tourments.
Entre ses fugues, ses caprices, ses amours contrariées avec Verlaine et ses problèmes de santé, elle perd bien souvent patience.
Elle meurt seize ans après lui, à 82 ans.

Souvent traitée de mère autoritaire, acariâtre et bigote, Vitalie est avant tout une femme confrontée trop tôt à d'énormes responsabilités et à de terribles humiliations, ce qui la rend dure et fermée.
Mais elle aime assurément ses enfants et se tracasse beaucoup pour eux.
Plus particulièrement pour Arthur qu'elle soigne quand il est malade, à qui elle paye certains de ses voyages et qu'elle laisse écrire alors que tout le monde à la ferme, et elle en premiee, travaille dur.

En fin de compte, peut-être la mère a-t-elle contribué à façonner le fils....
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Il a fait les délices des amateurs de poésie. Et le supplice de sa mère ? Où l'inverse ?
Quelques années de virtuosité transcendantale, talent quasi inaccessible au commun des mortels qui ne peuvent que s'ébahir, et puis plus rien. L'homme-aux-semelles -de-vent a été un éclair du génie poétique. A quel prix?

Françoise Lalande prend le parti de ceux qui ont eu à endurer la contre partie de cette fulgurance, au premier rang desquels sa mère. Communément décriée par ceux qui se sont laissé éblouir par le phénomène, l'auteure de cette biographie passionnante procède à une étude approfondie des relations de la mère et du fils, en particulier en fouillant dans l'abondante correspondance qu'ils ont entretenue. Une forme de réhabilitation de celle que l'on présente habituellement comme "une mère autoritaire, sinon castratrice, contre laquelle la révolte seule pouvait s'avérer une alternative à l'étouffement."

L'étude est très convaincante. On ne sort avec la certitude que cette mère n'a pas manqué d'amour à l'égard du rejeton sublime, celui dont elle avait enfanté et qui a traversé le ciel de la poésie comme une comète.

Pas facile à vivre le môme, pour cette mère opiniâtre certes, mais avec ces fragilités comme tout le monde. Orpheline à cinq ans, abandonnée plus tard par son mari avec quatre enfants sur les bras. L'enfance prometteuse du petit Arthur qui brille dans les études, et puis se sauve à seize ans pour suivre Paul Verlaine avec qui il aura une relation que les moeurs de l'époque interdisent de qualifier. Et à vingt ans le grand départ, l'Europe, l'Afrique, avec une correspondance nourrie, exigeante, presque harcelante pour obtenir ceci ou cela.

Des circonstances atténuantes aux rigidités qu'on lui a trop souvent reprochées à Vitalie Cuif, mère d'Arthur Rimbaud. Oui, cette réhabilitation est convaincante et captivante.

Cela se paie cher d'enfanter du génie.
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J'ai vraiment pris un plaisir immense à lire cette biographie, non pas de Rimbaud, mais de sa mère. Attendant depuis quelques mois sur la table de nuit, passant du haut au bas de la pile, je me suis décidé en pensant.....bof. Hé bien content qu'il est le lecteur, pauvre Madame Rimbaud...Fille de la campagne, vite mise à la tâche au service de son père et de ses frères à la mort de sa mère, elle rencontrera un bel officier dont elle sera amoureuse toute sa vie mais qui sera toujours absent, allant de garnison en garnison, ne revenant à Charleville que pour lui faire des enfants qu'elle élève seule avec les, souvent maigres, revenus de la ferme parentale louée à des métayers. Elle mettra au monde le "fameux Arthur", subira toutes ses frasques, toujours près d'elle, il revient pour repartir de plus belle. Elle fera tout ses "caprices", accédera à toutes ses demandes lors de son long périple africain, elle sera à ses côtés lors de son amputation. Il sera le 2me homme de sa vie.
Une bien belle plume décrivant à merveille la dureté de la situation des paysans ardennais, le courage de cette mère seule mais faisant son devoir. A conseiller absolument
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
On mûrit vite en Ardenne au XIXe siècle. Vitalie avait renoncé à ses poupées de chiffons et à sa toupie. Elle n'osait plus, en hiver, prendre sa luge et glisser dans les prairies enneigées des environs. Il n'y avait guère de temps au jeu, malgré l'espace et la liberté que les bois, les champs, la campagne toute entière proposaient. Vitalie n'était pas la seule au village à travailler comme une femme dès six ans.
Souvent les vachères n'avaient guère plus de dix ans. Il leur arrivait de loger seules, de traire les vaches qui leur avaient été confiées, d'entrenir les étables durant toute une partie de l'été, dans la solitude la plus totale. (p.23)
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Par réflexe d'abord, par prédilection ensuite, ce fut vers Vitalie que le père se tourna. Peu à peu, il allait la traiter non comme l'enfant qu'elle était encore, mais comme une adulte. Peu à peu, il allait lui confier, comme il le faisait avec sa femme, toutes les tâches ménagères...
Vitalie Cuif, âgée de cinq ans, ne serait plus jamais jeune.
pge 19
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La rencontre de Frédéric Rimbaud et de Vitalie Cuif fut donc la rencontre de deux êtres façonnés par la vie dure qu'ils avaient menée, de deux êtres habitués à la solitude affective. (...)
Vitalie était amoureuse. Elle aimait cet homme venu d'ailleurs qui lui racontait avec humour ses aventures d'Afrique. Elle découvrait le plaisir que l'on éprouve à admirer quelqu'un. Peut-on vivre sans admiration ? (p.37)
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Une femme au XIXe siècle ne peut se libérer aussi facilement qu'elle le voudrait. Vitalie n'avait déjà que trop tendance à se rebeller. Elle était toujours "en état de légitime offense". Cette fureur qui la dévorait, elle ne savait pas vers qui elle devait la tourner.Elle ignorait d'où elle lui venait. Elle ne pouvait la mettre en mots. Elle ne pouvait que subir cette souffrance enragée en elle. (...)
Qui lui disait qu'elle existait ? Qui s'inquiétait de la comprendre ? Qui partageait ses humiliations et ses révoltes ? (...) Vitalie Cuif avait l'air d'une femme forte. Et les gens forts, on ne les ménage jamais. (p.97)
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Ayant atteint le fond du désespoir, Vitalie éprouva de la haine pour la première fois de sa vie. La haine,non de quelqu'un mais de ce qui lui arrivait. De l'état dans lequel on l'avait mise. C'est le bonheur qui rend les hommes bons et doux. Pas le malheur. (p.65)
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