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Critique de latina


Quand j'ai vu, lors de la dernière Masse Critique, que les éditions Luce Wilquin entraient en lice avec l'auteure Françoise Lalande, j'ai sauté sur l'occasion, et j'ai eu raison ! Merci à Babelio et à cette maison d'édition !
D'abord, celle-ci ne me déçoit jamais, ses romans sont toujours humains et originaux à la fois ; je songe ici à mon auteure fétiche, Geneviève Damas, et son bouleversant « Si tu passes la rivière ». Donc, dès que je vois « Luce Wilquin », je fonce, tête baissée ! Ensuite, François Lalande ne m'est pas inconnue, car j'ai lu d'elle « Madame Rimbaud », que j'avais adoré.

Et me voici maintenant face au redoutable challenge de vous faire découvrir et aimer « Pourquoi cette puissance... » qui cerne délicatement le poète de la fin du 19e et du début du 20e siècle, Germain Nouveau, ce poète qui a côtoyé les plus grands, notamment Rimbaud et Verlaine, ce poète déchiré par une crise mystique à la fin de sa vie, ce poète qui est considéré comme « mineur » et qui s'en glorifie et puis qui, dans le même instant, crie son amertume.
« Cerner », c'est-à-dire entourer, mais ne jamais être sûr de soi dans la description de l'homme : c'est ce que le narrateur, son ami de ses 10 dernières années de vie, un ancien instituteur (un personnage inventé par l'auteure), essaie de faire. « Toute certitude, dès qu'on se penche sur l'humain, doit se frotter à l'indispensable doute, sinon à quoi bon parler des autres et de soi ? Je déteste les simplificateurs et je déteste encore davantage, les décortiqueurs de mouches ».

Il raconte, donc, il raconte dans une longue logorrhée s'écoulant en longues, longues phrases, son ami. Il se raconte, aussi, car comment peut-on parler de quelqu'un d'autre sans s'impliquer ? Deux jeunes poètes de Paris, admirateurs de Germain Nouveau, l'écoutent autour d'un verre de rosé au café ou sur les petits chemins de ce village du sud de la France où est né Germain et où il est retourné mourir.
Il dit la difficile amitié, il dit les discussions et les silences, la folie et la sagesse, la compréhension à demi-mots et les colères.
Il parle, il parle, il parle. Et nous le suivons dans ses circonvolutions, dans les méandres de sa mémoire et de ses émotions, dans ses sursauts de colère et aussi dans sa culpabilité...Car oui, il se sent coupable. Son ami vient de mourir, et il se sent coupable.
Ce roman est donc un plaidoyer pour l'humain, pour la faiblesse de l'humain et son génie, aussi.

J'ai adoré plonger dans ce style (oui, il faut bien dire « plonger » !) et ces réflexions toujours justes, toujours si près du coeur de l'homme. (Je regrette pourtant une multitude de coquilles, chancre dans ce témoignage limpide).
Et maintenant, je vous laisse, car il est urgent que je parte à la recherche des vers de Germain Nouveau, ce poète prétendu « mineur » ...
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