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Critique de Deedr


Banana Girl, c'est le roman graphique autobiographique de Kei Lam, née en Chine et arrivée en France à l'âge de 6 ans avec ses parents. A partir de ce moment-là, elle revendique son étiquette de « banane » (d'où Banana Girl) car jaune à l'extérieur, et blanche à l'intérieur 😉 Et c'est toute cette aventure entre deux cultures très différentes entre lesquelles elle a grandit qu'elle nous raconte dans ce livre avec une grande sincérité (sauf sur la barbe de son père … elle ment au sujet de la barbe de son père ! Mais ça va, je lui pardonne, c'est pas si grave :D)

Nouveautés culinaires (la cantine …!), fêtes inconnues (Pâques, Epiphanie …) … le récit de son arrivée en France est l'occasion d'aborder de nombreux sujets et de mettre le doigt avec poésie et un brin de nostalgie sur toutes ces choses qui font la culture d'un pays et qui nous semblent si banales et quotidiennes. L'occasion également d'aborder les signes de racismes dont elle a pu être victime dès l'école primaire, les premières notions de politiques, les différences de salaires … mais toujours évidemment à travers le regard de l'enfant qui découvre un nouveau monde, avec toute sa naïveté et sa fraîcheur !
On ressent bien dans Banana Girl ce qu'à pu être cette enfance à grandir entre deux cultures, entre deux gastronomies, entre deux langues, que dis-je … 5 langues … : « A la maison, nous avons un système de langage propre à notre famille. Chacun parle son dialecte natal en plus du mandarin auquel vient maintenant s'ajouter le français. Cela fait cinq langues au total. ».
Moi qui ai déjà du mal à parler correctement anglais, je crois que mon cerveau disjoncterai si je devais parler 5 langues dans une même phrase ! ^^

Que ce soit en une, deux ou cinq langues, si le texte et l'histoire m'ont déjà beaucoup touchée, les illustrations ne sont pas en reste.

Un trait simple et fluide accompagne le récit et donne vie à toutes ces anecdotes, grandes ou petites, décrites par l'auteur. Comme je l'avais déjà relevé dans le roman graphique Retour à Bandung, on salive devant les pages représentant la nourriture, on prend des cours de calligraphie chinoise, on s'extasie devant la barbe du père de Kei …

Vous me direz, c'est déjà pas mal, et je serai d'accord avec vous, mais il se trouve qu'il y a également quelques doubles pages exclusivement d'illustrations – sans texte – dans des styles variés et en couleurs, et qu'elles sont magnifiques ! le livre m'aurait déjà beaucoup plu sans elles, mais elles apportent un gros plus à l'esthétique de l'ensemble, et j'avoue que j'ai eu un coup de coeur pour plusieurs d'entre elles… !En quelques mots pour résumer, voilà longtemps que je n'avais pas parlé sur Deedr d'un tel roman graphique, et ça me manquait un peu ! 😉
Pour moi, ce livre oscille entre généralité de ce que peut être le déracinement, l'intégration à un nouveau pays et à une nouvelle culture, et récit intime nourri de souvenirs d'enfance avec tout ce que ça implique d'innocence et de spontanéité. Voici un livre qui m'a amenée en voyage entre les cultures, qui m'a transportée entre Paris et la Chine, et qui m'a donné encore plus envie de repartir en voyage, là tout de suite … ! Alors si vous cherchez une lecture estivale, celui-ci c'est fraîcheur et dépaysement garantis 🙂
Lien : http://www.deedr.fr/banana-g..
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