Il a tué ma mère

Lorsque j'ai reçu ce témoignage, je me doutais qu'il serait délicat de trouver les mots justes pour une lecture qui ouvre les portes du féminicide. Cependant, à l'époque des faits, ce terme n'existe pas. Quarante ans plus tard, cet horrible mot fait pourtant bien trop souvent la UNE. Rachid LAMARA fait partie des victimes de la folie de ces hommes qui commettent l'irréparable. Entre la France et l'Algérie, nous retraçons un parcours sinueux, sombre et chaotique. Alors qu'il a cinq ans, la mère de Rachid est sauvagement assassinée par le père de ce dernier. Il a tué ma mère, c'est des pages qui se tournent et qui vous percute, vous bouleverse. C'est découvrir Dehbia, jeune femme algérienne qui dès le départ aura son destin entre les mains d'un homme qu'elle ne connaîtra réellement jamais. Un mariage qui prend l'eau dès le départ, de la violence, de la pauvreté et finalement le pire : perdre tragiquement la vie sous la lame de son époux. Rachid Lamara nous fait comprendre qu'il a cette nécessité de savoir, de comprendre, de retracer son passif familial pour se reconstruire et avancer. Avec le dossier de l'avocat de son père, une brèche s'ouvre et lui permet de pouvoir prendre connaissance de cette vérité lourde et difficile : son père, à tuer sa mère sans le moindre remord. Mettant en lumière les failles du système judiciaire à l'époque ainsi que les aides administratives et sociaux, il y a dans ce témoignage une dénonciation nette des défaillances. Depuis, les choses évoluent, certes, mais les féminicides sont cruellement de plus en plus fréquent. Devons-nous voir autour de nous les signes annonciateurs d'un drame à venir ? Rachid Lamara dépose sur papier une vérité, un hommage à sa mère. C'est aussi la mise en lumière de ceux qui restent : Les autres victimes, les enfants. Les orphelins de mère et de père. Orphelins à cause de la folie pure et simple. La complexité est grande dans ce gouffre profondément obscur. L'enfant doit grandir avec pour héritage et pour nom l'horreur, mais aussi le deuil, l'abandon, le pardon et le chemin long de la reconstruction. 

Aujourd'hui, l'auteur a eu l'opportunité de se reconstruire pour trouver un sens à son existence. Néanmoins, la blessure reste profonde et ne se cicatrice qu'imparfaitement. En guise de prévention, il se fait un devoir de raconter ce qu'il a vécu en portant haut et fort la voix de celles qui se sont définitivement tues, fauchées par l'impétuosité de certains hommes, davantage capables de lever la main que d'amorcer un dialogue serein. Pour le premier trimestre de l'année 2022 et rien qu'en France, une quinzaine de femmes ont péri sous les coups de leur époux ou conjoint. Les chiffres ne mentent pas ! Se raconter fait partie de la thérapie conseillée. pas pour oublier, mais pour se consolider et témoigner. Un récit dur, fait de résilience.

Rachid n'a jamais su ce qui était arrivé réellement à sa mère, on lui a toujours dis qu'elle était décédé suite à un accident, mais il état âgé seulement de 5 ans le jour du drame alors il n'a que très peu de souvenir.
Aujourd'hui il a besoin de savoir... il va fouiller les archives, recontacter les anciens avocats, chercher de lui-même et va finir par connaître la terrible vérité.
Dehbia à été tuée par 22 coups de couteau par son mari le père de ses enfants...
Le choc, sachant que celui-ci a toujours éviter le sujet !
Nous suivons les recherches de Rachid au plus près, nous menons le combat avec lui.
C'est un homme déterminé qui a tout fait pour que son histoire soit connue.
Petit Bémol dans le texte le journaliste écrit dans son article que Dehbia a reçu 12 coups de couteau hors c'est 22 .. fautes de frappe ou erreur du journaliste non corrigée par l'auteur ? 🤷🤷
J'ai beaucoup apprécié par contre les différents témoignages de l'entourage, les avocats, les articles de presse etc, sa enrichit bien le Texte.

Encore un exemple de féminicide ! Inacceptable ! Inexcusable ! Depuis quelques années, les récits fusent et les témoignages se multiplient pour que ce genre de choses ne se reproduise plus, pour placer les prédateurs sous les verrous et alerter la population sur des signes de violence pourtant ostensibles. Insultes, coups, menaces doivent mettre en garde tout un chacun et chacun se doit de réagir en prenant contact avec les forces de l'ordre et/ou les services sociaux. Âgé de cinq ans au moment des faits, Rachid a vu son monde se fracasser le jour où sa maman a été assassinée de vingt-deux coups de couteau par son mari. Dans ce livre, il narre ce drame et ses conséquences car, lorsqu'il y a meurtre de ce type, c'est la famille entière qui s'en retrouve broyée.

Rachid Lamara nous raconte le meurtre de sa mère, poignardée à mort par son mari. A seulement 5 ans, sa vie bascule dans un cauchemar. Avec ses frères, il subit les foyers et les allers-retours incessants dans leur famille en Algérie. Entre maltraitance, humiliation et absence maternelle, Rachid est en permanence dévoré par la souffrance et la colère. Comment se reconstruire après une telle tragédie?

« Aujourd'hui, je ne sais pas qui je suis. C'est comme si toute mon enfance avait été volée. »

L'auteur nous fait part de son besoin viscéral de comprendre l'acte de son père pour pouvoir avancer. Il obtient le dossier de l'avocat et s'y plonge corps et âme. Commence alors une lente descente en enfer face à cette sombre vérité et à l'inexistence de remords chez son père.

« De l'amour à la haine, il n'y a souvent qu'un pas. »

Rachid Lamara dénonce les failles du système judiciaire et des services sociaux. L'injustice de la courte peine obtenue pour le père. L'ignorance des signes avant-coureurs du drame par les autorités françaises. Ce livre est sa manière de refaire le procès, de dévoiler la vérité publiquement. Rachid en avait cruellement besoin pour prendre un nouveau départ, pour devenir un bon père et un bon mari.

« Le fardeau que je porte tous les jours est tellement lourd qu'il accapare et emprisonne mon esprit et mon corps. »

Je suis admirative des combats que mène actuellement l'auteur face à la maltraitance, l'inceste, le féminicide ou encore la polygamie. J'ai été touchée par ce témoignage et par la franchise surprenante de Rachid face à ses propres erreurs.
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