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Critique de daniel_dz


Récit d'une relation entre une femme écrivain et un prêtre passionné de lecture. La femme joue au chat et à la souris avec ses propres sentiments envers cette homme, qui lui, joue au chat et à la souris avec ses voeux de chasteté. le texte est intime et profond. Avec beaucoup de respect, il illustre toute la difficulté d'une relation d'amour-amitié entre un homme et une femme. Je vous le recommande très chaleureusement.

« J'ai quarante ans. Je veux des enfants-livres. Et dans ce but, devenir chaste. » Tel est le programme que se fixe la narratrice, une écrivaine, mariée et mère de famille, inspirée par Thérèse d'Avila, Karen Blixen et Virginia Woolf. Elle décide de rencontrer un de ses lecteurs, qui lui avait adressé une lettre remplie d'acuité à propos de son premier roman. Cet homme est prêtre. Elle lui pose la question de savoir comment on devient chaste. « Sa réponse est réfléchie, objective en apparence. Mais je sens qu'elle contient un profond dégoût du corps, justifié par une argumentation imparable et une citation biblique: ‘La lampe du corps, c'est l'oeil. Si donc ton oeil est sain, ton corps tout entier sera dans la lumière. Vois donc si la lumière qui est en toi n'est pas ténèbres.' Bizarrement, un peu plus tard, il s'étonne que les femmes ne soient pas coupables d'assiduités à son égard. […] Comme si une chose lui manquait, à laquelle ses collègues, avertis, échappent à grand peine. »

Le prêtre est érudit. Son presbytère comporte quelques chambres, occupées par des étudiants. Il propose à l'écrivaine d'en occuper une, dans laquelle elle pourra écrire en toute tranquillité, ce qu'elle accepte.

Pour elle, il est très inspirant. Peu à peu, ils deviennent proches. Elle devient amoureuse, mais respecte cette sorte de froideur que s'impose le prêtre; par ailleurs, dans ce climat, leurs promenades ramène à son esprit le souvenir d'un amour de jeunesse qu'elle avait éprouvé pour un guide de montagne. le prêtre, quant à lui, se prend d'affection pour l'écrivaine et on le sent troublé dans ses convictions.

« L'ours » n'est pas un livre à l'eau de rose, loin de là ! L'écriture est douce et fluide. Sa qualité se maintient de la première à la dernière page ce qui, pensez-y, elle loin d'être toujours le cas : combien de beaux textes ne déçoivent-ils pas par une fin bâclée ! J'ai beaucoup apprécié la finesse avec laquelle Caroline Lamarche décrit les difficultés intérieures d'un homme et d'une femme lorsqu'ils doivent concilier des valeurs ou des sentiments contradictoires.

Caroline Lamarche m'avait déjà régalé il y a longtemps avec « Le jour du chien », qui avait été récompensé de notre prestigieux Prix Rossel. Je m'étonne que ses livres n'aient pas été honorés d'un plus grand nombre de critiques sur Babelio. En particulier, à l'heure où j'écris, une seule autre critique avait été consacrée à « L'Ours ». À chacun ses goûts et sa sensibilité, elle était moins enthousiaste que la mienne. Je suis curieux de lire les avis d'autres lecteurs, ce qui permettrait à attribuer à ce livre une note plus représentative.

C'est bon, puisque c'est belge ! Lisez donc !
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