Myrtille

Myrtille est une jeune parisienne solaire qui collectionne les mots et déclenche les passions. Refusant de grandir et de s'installer dans une vie plus raisonnable en dépit de ses 30 ans, elle souffle le froid et le chaud sur Angelo, son amoureux transi auquel elle se refuse. Artiste à ses heures, elle aspire à être comédienne et papillonne de-ci, de-là. Un jour où elle se promène dans le parc Monceau, elle trouve un roman très particulier, intitulé Mon destin. Les premières pages de ce récit décrivent ce qui est en train de se dérouler sous ses yeux et l'encourage à aller à la rencontre de « l'homme au masque d'oiseau » comme une promesse de la suite qui reste à écrire.

Pendant tout le récit, il sera donc question de ce livre étrange dont elle est le sujet principal et de l'insaisissable homme oiseau. Qui est l'auteur de ce mystérieux roman? Quand a-t-il été écrit ? Pourquoi l'avoir choisi, elle comme héroïne? Et tout en démêlant les écheveaux ( grosses ficelles ?) de cette affaire, la jeune femme va en apprendre davantage sur elle-même et va se confronter à sa peur de l'engagement, ses déboires professionnels et faire le deuil de son enfance.

Mon avis: Livre repéré sur la toile, pour l'offrir à une autre Myrtille, dont j'adore le prénom et qui à mes yeux l'incarne parfaitement : fraiche, dynamique et pleine de fantaisie. Mais les caprices des commandes en ont décidé autrement. Si le très long délais entre la commande et la réception du livre m'a d'abord chagrinée, je dis merci aujourd'hui à mon libraire car j'aurais été bien triste d'offrir cette histoire assez fade, vite lue, vite oubliée. Pourtant les premières pages m'ont séduites, j'ai trouvé le style frais et aérien, poétique. Mais je me suis assez vite lassée. On tourne les pages comme on brasse du vent. L'auteur se fait plaisir et se regarde écrire, c'est poétique certes mais il n'enchaine malheureusement que des bons mots, des mots trop doux, trop lisses pour déclencher un début de sentiment. Il survole son sujet tel l'énigmatique homme oiseau et perd de vue ce qui aurait pu faire le sel du roman : la mise en abîme et le fameux roman sur la vie de Myrtille, comme avait su très bien le faire Catherine Cusset avec le problème avec Jane.

Je me suis surtout basée sur le titre, la myrtille étant mon fruit préféré ; j'ai moyennement aimé ce roman, malgré son originalité. Je m'attendais à une héroïne plus jeune, cherchant à se démarquer, comme le laisserait penser l'illustration de la couverture avec le parapluie rose perdu au milieu des parapluies mauves. Au lieu de ça, j'ai eu une impression de déjà vu (j'ai pensé au film de Jean-Pierre Jeunet, Amélie Poulain)...

Myrtille est pétillante et Angelo est amoureux. Myrtille joue avec les mots de crainte de révéler l'émoi. Entrer en lecture dans ce livre c'est comme plonger les doigts dans un pot de confiture (de myrtilles) et les lécher un à un. Un délice trop vite fini. Avis aux gourmands des mots à la Prévert.