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EAN : 9782840497554
320 pages
Seguier Editions (05/04/2018)
3.58/5   37 notes
Résumé :
Beauté vénéneuse, filmographie fournie et amants célèbres : Hedy Lamarr avait tout pour figurer au panthéon des reines d’Hollywood. Mais, quoiqu’elle fût sacrée « plus belle femme du monde », tournât aux côtés de Clark Gable et Spencer Tracy, et inventât le système de télécommunications à l’origine du wifi, Hedy Lamarr semble avoir joué de malchance. Sans doute était-elle trop sulfureuse pour l’Amérique des années 1940. Elle accède à la notoriété en mimant pour la p... >Voir plus
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La légende raconte qu'elle inspira les traits de Blanche Neige à Walt Disney mais c'est encore symboliquement pure qu'elle s'offre aux caresses d'Aribert Mog. Étendue sur un canapé, elle se cambre, gémissements de plaisir retenus jusqu'à l'orgasme, gros plan de la caméra sur son cou, sur son visage à l'ovale et à la bouche si parfaits... Et soudain ce râle dans lequel elle arrache violemment son collier dont la multitude de petites perles s'éparpillent à même le sol.
Souvenez-vous, nous sommes en 1932, c'est l'époque de l'âge d'or du cinéma hollywoodien, Hedy Lamarr de son vrai nom Hedwig Eva Maria Kiesler fraîchement débarquée de son Autriche natale tourne dans le long métrage de Gustav Machaty : "Extase". Elle a 18 ans, elle est la première actrice à apparaître entièrement nue à l'écran mais surtout elle est la première à mimer un orgasme. Plusieurs scènes cultes, dont une durant laquelle elle se baigne dans un lac, feront scandale à la sortie du film en 1933 puisqu'il sera interdit de diffusion aux États-Unis jusqu'en 1940, le comité de censure de l'État de New York le jugeant je cite, immoral, indécent et de nature à corrompre la jeunesse.

Mais où cours-tu donc ainsi nue au milieu des bois divine Hedy ? Couvre-toi, tu vas prendre froid...
Tu ne le sais pas encore mais tu cours vers ton destin. Bientôt tu seras une icône adulée de tous, véritable fantasme, objet de désir, inoubliable Dalila de Cecil B. DeMille ; Betsy dans "La fièvre du pétrole" au côté de Clark Gable et Spencer Tracy ; Lily Dalbray, troublante chanteuse dans "Espionne de mon coeur" et tu seras tant d'autres encore...
Tu auras tout, absolument tout ce que ta beauté peut acheter, les hommes, les femmes aussi, et ils seront nombreux à venir combler ta sexualité débridée que six mariages n'apaiseront pas. Mais ta beauté tu la porteras comme un fardeau, comme un masque pour cacher l'amertume qui ne te quittera plus désormais, tout comme ce manque de reconnaissance face à ton esprit car c'est bien là le drame de ta vie Hedy, tu es brillante, oui si brillante que tu iras même jusqu'à inventer le système de télétransmissions qui est à l'origine du GPS et de notre Wi-Fi actuelle, tu n'hésiteras pas non plus à négocier tes contrats d'une poigne de fer avec les studios de la MGM face à un Louis B. Mayer toujours plus cynique et cela jusqu'à devenir ta propre productrice ("Le démon de la chair" sortira en 1946) car dans le cinéma de l'époque il n'y a pas de place pour faire de l'esprit quand on est une femme, un pur produit au corps façonné à l'envie par des producteurs sans scrupules pour lesquels une actrice se résume le plus souvent à une paire de seins et de fesses tant qu'elles sont jeunes et bien rebondies bien entendu.

Alors d'analyse en analyse tu électrises le divan de ton psy, toi la plus belle femme du monde, ta beauté est maudite, tu cherches le sens de ta vie, parviendras-tu un jour à le trouver ?
Tu as 50 ans passés quand tu écris ces lignes dans ton modeste deux-pièces de Berverly Glen Boulevard à Los Angeles, tes enfants ont grandi, ton dernier mari est parti, tu avoues avoir dépensé sans compter, dilapidé la totalité de ta fortune, l'argent représentant peu à tes yeux, tu n'as pas pris soin de le protéger. Que reste-il de ta gloire aujourd'hui ?

Merci aux éditions Séguier pour cette autobiographie passionnante, qui plus est agrémentée de nombreuses photos (tournages, affiches de films), dans laquelle on croise du beau monde : Clark Gable, Joan Bennett, Joan Crawford, Ingrid Bergman, Lana Turner, Judy Garland, Charlie Chaplin...
Alors vous me direz pourquoi seulement quatre étoiles Sachka, toi qui est si généreuse habituellement ?
Et bien justement, ce qui m'intéressait avant même d'ouvrir cette autobiographie c'était d'en savoir plus sur l'invention de la belle, seulement j'en ai appris bien plus sur les préférences et les pratiques sexuelles des nombreux amants de passage de miss Lamarr, et grand bien m'en fasse, car après lecture je suis incollable sur l'art de la flagellation, la fessée et le sexe menotté n'ont plus aucun secret pour moi.

Il n'en reste pas moins un agréable moment de lecture que je vous conseille si comme moi vous aimez le cinéma des années 30, 40, 50 même ou si vous voulez tout simplement vous égarer un moment en l'exquise compagnie d'une actrice unique en son genre.




* Hedy Lamarr : 09.11.1914 - 19.01.2000
Un seul prix lui a été remis à titre officiel pour son invention, celui de l'Electronic Frontier Foundation alors qu'elle avait plus de 80 ans.



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Contrairement à beaucoup de mes compatriotes, je connais le nom d'Edy Lamarr depuis les années 60, c'est-à-dire depuis mon adolescence, très tôt " cinéphilisée " grâce à ma défunte mère, lectrice de Cinémonde et spectatrice des salles obscures, à ma famille d'une manière générale ; j'avais une tante, très belle, qui fut attirée dans sa jeunesse par le monde du cinéma.
Je fus moi-même un lecteur assidu, durant de longues années, de Ciné Revue, des Cahiers du Cinéma ; je voulus même au tout début des années 70 candidater pour l'émission de Pierre Tchernia Monsieur Cinéma où j'étais quasi incollable... ce ne se fit pas pour des raisons inintéressantes à évoquer.
Enfin, pour l'obtention de mon baccalauréat, je reçus entre autres comme cadeaux deux encyclopédies du cinéma et un dictionnaire cinématographique.
Donc, à l'époque, j'aurais pu vous parler d'Hedy Lamarr ( de sa taille 1,67m, de son poids, de ses mensurations... ), d'"Extase"... le film mythique et de la suite de sa carrière promise à la légende mais dont la promesse n'arpenta les sentiers de la gloire que le temps d'un aller-retour entre Hollywood Boulevard et le Boulevard du Crépuscule, comme aurait dit Gloria Swanson...

En revanche, ce n'est que bien des années plus tard que j'ai su qu'en plus d'être d'une beauté hors du commun des mortels, Hedy était, en sus de ses talents d'actrice, une passionnée de peinture, une bricoleuse et une inventeuse de génie ; sa mise au point de... je fais appel au joker Wiki, mes compétences dans le domaine des sciences étant si minables... " Outre sa carrière au cinéma, elle a marqué l'histoire scientifique des télécommunications en inventant avec le compositeur George Antheil, pianiste et inventeur comme elle, un moyen de coder des transmissions (étalement de spectre par saut de fréquence). Il s'agit d'un principe de transmission fondamental en télécommunication, utilisé actuellement pour le positionnement par satellites (GPS, etc.), les liaisons chiffrées militaires ou dans certaines techniques Wi-Fi."

Cette découverte, cette révélation m'incitèrent dès lors à acquérir l'autobiographie d'Hedwig Eva Maria Kiesler, rebaptisée aux États-Unis Hedy Lamarr, quelques années après sa naissance en Autriche en novembre 1914.
L'autobiographie en question a été écrite en 1966 ; Hedy a alors 52 ans et sa carrière cinématographique est derrière elle.
La star déchue vit dans la précarité ; celle qui gagna 30 millions de dollars n'a plus à ce moment de sa vie de quoi se nourrir correctement et régulièrement.
Elle a dilapidé sa fortune, ne peut plus honorer ses factures, connaît quelques ennuis avec la justice pour des vols à l'étalage.
C'est dans ce contexte que s'inscrit cette autobiographie.

Sans rien divulgacher de ce que vous apprendrez en la lisant, si un jour vous la lisez, elle s'ouvre sur "une" Hedy nous parlant de sexualité et la boucle se boucle sur "une" Hedy qui, devenue octogénaire, confie qu'elle voudrait mourir après avoir fait l'amour.
Personnellement, chacun a la sexualité qu'il a, et je ne pense pas qu'elle dise tout d'une femme ou d'un homme, même s'il elle en est un des moteurs.
Qu'Hedy ait été diagnostiquée comme " nymphomane " par l'un de ses nombreux analystes, qu'elle ait eu d'insatiables besoins dont elle entretenait l'insatiabilité par le recours à un régime ultra polyvitaminé, qu'elle ait été une femme multiorgasmique, qu'elle ait été hétérosexuelle en passant épisodiquement par la case saphique, qu'elle ait vécu de temps en temps sa sexualité au pluriel, de manière soft ou " brutale ", et que tout ceci ait pris naissance dès la puberté à travers des rapports consentis ou pas, ne m'a pas vraiment intéressé.
J'ai plutôt aimé "la" Hedy à la conquête du Hollywood de l'âge d'or, celui des Majors et des Mogols et des légendes ou des mythes comme Garbo, Bogart, Cooper, Davis, Chaplin, Crawford, Garland ( la mère ), Sinatra, Crosby, Grant etc etc
"La" Hedy bénévole de " Hollywood Canteen " ( cette cantine d'Hollywood où les soldats américains pouvaient se substanter en approchant ces étoiles inaccessibles qui leur offraient un repas ).
"La" Hedy qui arpentait les USA pour lever des fonds pour l'effort de guerre.
"La" Hedy épouse ( mariée six fois )
"La" Hedy mère ( trois enfants dont un adopté ).
"La" Hedy productrice ( trois films dont un qui n'est jamais sorti ).
"La" Hedy immigrée, parlant mal l'anglais et l'apprenant à grands efforts de " cours "... en autodidacte.
"La" Hedy choisissant des films de série B et refusant des chefs-d'oeuvre par manque de flair, d'instinct ou par paresse quand ce ne fut pas par caprice.
Bref, "la" Hedy européenne de la Mitteleuropa, confrontée à une culture qui n'était pas la sienne, elle l'Autrichienne ( pas Marie-Antoinette ) issue d'une famille de grands bourgeois et en route pour la Conquête de l'Ouest.

Je m'attendais dans cette autobiographie à ce qu'Hedy évoque sa judéité, elle la fille unique d'un couple de Juifs ashkénazes, elle qui avait assisté à la montée du nazisme, à l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler ; Hitler qu'elle a rencontrée, comme elle a rencontré Mussolini.
Elle qui a connu la Nuit de Cristal, l'Anschluss.
Elle qui, en 1966 au moment où elle écrit Ecstasy and Me, n'ignore pas l'existence de la Shoah...
Mais pas un mot, pas un !
Je m'attendais à ce que fut sa réaction ( elle est alors aux États-Unis ) le 7 décembre 1941 après Pearl Harbor et l'entrée en guerre de l'Amérique de Roosevelt.
Je m'attendais à ce qu'elle nous confie ce qu'elle ressentit lorsque les 6 et 9 août 1945 Truman, pour la première fois dans l'histoire de l'homme se servit de " l'atome " sur les villes d'Hiroshima et de Nagasaki.
Mais là, rien non plus.
Je m'attendais à ce que, en tant qu'actrice, fréquentant ou ayant fréquenté des acteurs, des scénaristes, des metteurs en scènes victimes de la terrifiante chasse aux sorcières orchestrée par le sinistre sénateur Joseph Raymond McCarthy (1953-1954 ), elle nous en dise quelques mots.
Encore une fois, rien !
Rien non plus sur l'assassinat de John. F. Kennedy, qu'elle connut intimement... et pas même un mot sur la Guerre du Vietnam ( j'insiste, nous avons affaire à un livre datant de 1966 )... ses deux fils ayant l'âge pour être appelés... et un zapping total concernant la ségrégation raciale...
Je m'attendais enfin à ce qu'elle fasse mention de son hobby de bricoleuse et d'inventeuse et de sa fabuleuse découverte, une découverte révolutionnaire... silence radio... mais en postface il nous est expliqué le pourquoi précis de cette " omission "...

De même qu'en postface il nous est précisé que ce livre n'est pas une autobiographie... relisez le titre - Ecstasy and Me : my life as a woman " ( Extase et Moi : ma vie en tant que femme ) mais, je cite, " les mémoires érotiques d'Hedy Lamarr... dans la tradition des récits du XIXème siècle..."
Donc, Hedy s'est livrée à un phénoménal exercice de nombrilisme.
Car, rien de rien sur ses congénères ; la liberté des moeurs dont elle a été sa vie durant un parangon, la contraception, l'avortement, l'égalité hommes femmes etc...
Cela étant, avoir pendant plus de 400 pages le nez collé ( sourire ) à l'ombilic de celle qui incarna sublimement la magnifique tentatrice que fut Dalila, et qui reste, à ce jour et selon mes goûts, avec Gene Tierney l'une des plus belles femmes qu'ait porté en son sein la lignée de Sapiens, fait que ce bouquin, qui pourrait être déceptif, réserve de bons moments de lecture.
Il faut le prendre pour ce qu'il n'est pas et l'abandonner pour ce qu'il s'est avéré être.
Une rencontre rare avec ce qui pouvait résulter de plus inouï de ce caprice qui s'empara de Dieu lorsqu'il créa la femme : une divinité imparfaite, un génie inachevé ; le tout doutant de lui et faisant douter Dieu d'elle.
Dernier pied de nez d'Hedy l'inqualifiable qui confie en toute fin de bouquin que son personnage de fiction préféré est un certain Bart Simpson, là je dis : chapeau bas, Miss Lamarr !
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Je n'ai pas vu beaucoup de films avec Hedy Lamarr, « Samson et Dalila » de Cecil B. DeMille quand j'étais gamine et dont je n'ai aucun souvenir, et plus récemment « Casbah », le remake américain avec Charles Boyer de « Pépé le Moko » (un remake plan par plan finalement correct) et « Angoisse », un film de Jacques Tourneur (pas le meilleur Tourneur mais intéressant). La première réflexion qui m'était venue en visionnant ces films était de me demander comment une femme aussi belle pouvait manquer à ce point de présence à l'écran. Elle a beau être vraiment magnifique, elle ne dégage rien, aucun charme, et finalement même pas de sex-appeal, un comble pour celle qui s'est fait connaitre en tournant nue dans « Extase » en 1933. Et puis, je trouve aussi qu'elle manque cruellement de talent. Qu'est-ce qu'elle joue mal ! Ou plutôt elle ne joue même pas, elle se contente de poser sur l'écran sa jolie silhouette et son joli minois sur lequel trône un regard vide. Vous l'avez compris, je n'aime pas Hedy Lamarr l'actrice. Mais comme je sais que cette femme, en plus d'être superbe, était d'une intelligence remarquable j'ai eu envie de lire son autobiographie.

En effet, au cours du récit de sa vie Hedy Lamarr déploie pas mal d'humour, un sens de la formule parfois réjouissant et fait preuve d'un esprit vif. En plus, il faut dire que la belle a vécu une vie hors norme et certains épisodes sont vraiment rocambolesques. Cette autobiographie n'est pas totalement exhaustive, Lamarr fait l'impasse sur ses activités d'inventrice (qu'une postface va évoquer de façon intéressante) pour se centrer sur sa carrière et sa vie intime, deux aspects très imbriqués dans sa vie. Si le parcours amoureux atypique de Lamarr est intéressant (bisexuelle, très libérée, ayant eu 6 maris et plein d'amants), c'est surtout la peinture du Hollywood de l'âge d'or et de certaines de ses grandes figures qui est l'aspect le plus passionnant du livre. Je retiendrai tout particulièrement le portrait de Louis B. Mayer, grand nabab de la MGM, roublard et haut en couleurs, ou encore l'évocation des folles soirées chez Errol Flynn. En revanche, certains passages du livre sont clairement ennuyeux. Ainsi, la transcription de certaines discussions entre Lamarr et son psy sont assez superflus. J'avoue que je me moque un peu de sa conception de la vie, ce qui m'intéresse ce sont les frasques de la star et la peinture du monde du cinéma des années 40-50.

Globalement, j'ai passé un bon moment avec ces mémoires. Je ne reverrai sans doute pas l'actrice à la hausse mais cette lecture m'a confirmé le bien que je pensais de la femme.
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Ce que j'ai ressenti:…Sous le charme…

« Hedy: Pour moi, la beauté est avant tout intérieure. La beauté extérieure comme vous le savez, ne dure qu'un temps. Elle vous donne un temps d'avance au départ de la course à l'échalote, mais il faut savoir la conserver. »

C'est rare que je lise des autobiographies mais, celle ci, je l'ai trouvé passionnante! Hedy Lamarr m'a captivée, déjà avec cette photo superbe, en noir et blanc de la couverture, et forcément, je me suis précipitée pour en savoir plus sur le film Extase qui a fait connaître celle qu'on nommera plus tard « La plus belle femme du monde« . Ecstasy and Me, c'est les mémoires d'une femme qui a touché les étoiles, qui a révolutionné son temps, et qui est retournée dans les ombres, un peu, comme une héroïne de cinéma sur toute une vie, s'éteignant silencieusement, après avoir brillé de mille feux…Une star sublime désenchantée…


Avec cette lecture, j'ai découvert une femme forte, sulfureuse, libre, avant-gardiste, et surtout avec un caractère bien trempé! Elle défraye la chronique avec Extase, bouscule les mentalités, attire tous les regards, et toutes les caméras sont braquées sur elle: et ça tombe bien, parce que Hedy veut devenir actrice et désirable…Déterminée et audacieuse, elle va se faire sa place à Hollywood, tenir la tête aux plus grands de ces lieux mythiques, et tourner aux côtés des plus célèbres acteurs de sa génération…Une vie de strass et paillettes faite de joies étincelantes et de déceptions amères…Une dame qui ne s'en laisse pas compter, qui dépense son énergie sans calculer, qui multiplie les plaisirs, mais qui paye aussi cette image de beauté de marbre, dans sa vie privée et professionnelle…

"Être bien informé, être sensible, être conscient sont souvent la source de beaucoup de malheurs."

En fait, ce que j'ai le plus apprécié, c'est cette sincérité avec laquelle elle écrit sa vie, où l'intimité de son rôle de femme se mélange avec ses rôles de cinéma, où l'effervescence de la célébrité se conjugue avec sa vie familiale. J'ai été surtout stupéfaite par ces entretiens retranscrits avec son psychologue, comme ses mots résonnent encore, et pourraient être écrits de nos jours, alors qu'ils ont été enregistrés il a près de 60 ans. C'est sans doute mon passage préféré, plus que ses frasques maritales, c'est cette pensée libre qui la caractérise: détonante!…Intelligente, belle et sensible, ce livre retrace une partie de sa vie sans faux-semblants, avec quelques levers de rideaux sur les « petits secrets » de cette industrie du cinéma: un regard féminin et acéré dans les coulisses d'Hollywood…

Passionnante et folle autobiographie d'Hedy Lamarr!

"J'aime les gens, mais je me rends compte que plus je leur donne, moins je reçois, plutôt que l'inverse. "

Ma note Plaisir de Lecture 8/10
Lien : https://fairystelphique.word..
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Qui se souvient encore d'Hedy Lamarr ? Celle qui fut proclamée "plus belle femme du monde", est surtout connue pour avoir fait scandale avec des scènes dénudées dans le film "Ekstase".et aussi pour avoir refusé celui d'Ingrid Bergman dans "Casablanca".

Heureusement, pour mieux connaitre sa destinée un peu oubliée, ses mémoires Ecstasy and me : la folle autobiographie d'Hedy Lamarr qu'elle avait écrit en 1966, viennent d'être réédité aux éditions Seguier, afin de préparer la sortie d'un documentaire Hedy Lamarr: from Extase to WiFi, réalisé par Alexandra Dean, et produit par Susan Sarandon, et qui sera en salles le 6 juin 2018.

On y apprend ainsi comment celle qui quitta son Autriche natale dans les années devient l'archétype de la beauté fatale, brune et ténébreuse.

Révélée par Casbah en 1938, Star de Samson et Dalila de Cecil B. de Mille en 1949, elle servit de modèle au personnage de comics de Catwoman et inventât le système de télécommunications à l'origine du wifi plusieurs décennies après.



L'actrice a inventé en 1942 la technique du saut de fréquences pour sécuriser les communications mais ne sera honorée que peu de temps avant sa mort en 1997 comme inventeuse, recevant un prix de la Fondation américaine Electronic Frontier pour sa contribution à la société.

Sans doute trop sulfureuse et en avance pour l'Amérique des années 1940., Hedy, s'est mariée et a divorcé six fois. n' pas eu toutes les clés en main pour figurer au panthéon des reines d'Hollywood.

Mais, quoiqu'elle fût sacrée « plus belle femme du monde », tournât aux côtés de Clark Gable et Spencer Tracy, et inventât le système de télécommunications à l'origine du wifi, Hedy Lamarr semble avoir joué de malchance. Sans doute était-elle trop sulfureuse pour l'Amérique des années 1940.

Avec lucidité et dérision, Lamarr retrace son parcours incroyable dans cette autobiographie vraiment passionnantes dans les librairies depuis le 5 avril dernier.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
M. Mayer ressemblait à l'image que l'on peut se faire d'un magnat d'Hollywood. Même dans sa chambre d'hôtel, il portait une casquette, qu'il faisait négligemment pencher sur le côté. Il faisait de grands gestes, tenant à la main un cigare qu'il n'avait pas pris la peine d'allumer. Sa gestuelle, accompagnée de la traduction que Bob me faisait de ses paroles, était éloquente.
"J'ai vu Extase, commença M. Mayer. On ne vous laisserait jamais faire une chose pareille à Hollywood. Jamais. Le cul d'une femme est à la discrétion de son mari, pas des spectateurs de cinéma. Vous êtes charmante, mais je dois me soucier du point de vue des familles. Ça ne me plaît pas d'imaginer ce que les gens pourraient penser d'une fille qui virevolte cul nu sur un écran de cinéma."
Disant cela, il me détaillait du regard, sous tous les angles. Je me défendais. "M. Mayer, je suis une actrice sincère et j'aimerais faire des films en Amérique. Je viens d'une bonne famille, et je n'avais nullement l'intention de me prêter à un tel étalage de vulgarité." C'est du moins ce que j'ai essayé de dire. C'était un sujet délicat, et mon anglais était plus laborieux que jamais.
"Bien sûr ma chère, dit-il (en me tripotant négligemment les fesses), je sais bien que vous ne feriez pas intentionnellement un film vulgaire. Mais à Hollywood, ce genre d'accident n'arrive jamais.
(L'ironie de cette assertion ne m'avait pas frappé à l'époque). Pas devant les caméras. Nous avons des devoirs envers nos spectateurs - des millions de familles. Nous faisons des films décents. Nous faisons des films décents et nous aimons que nos stars mènent des vies décentes. Evidemment, nous ne les contrôlons pas pour autant. Je n'aime pas les manigances, mais je ne les empêche pas non plus.
Si vous voulez faire l'amour... forniquer... (il hésitait...) baiser avec l'acteur principal dans votre loge, c'est
votre affaire. Mais quand vous êtes face à la caméra, faites preuve de distinction. Vous m'entendez : de la distinction."
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Mes associés estimaient que je devais organiser une grande fête à la fin du tournage pour y convier la presse. Nous l'organisâmes sur le plateau, dans le décor de la chambre à coucher, et nous ne donnâmes aucune consigne. Je répondis à des questions auxquelles le service des relations publiques de la MGM ne m'aurait jamais laissé répondre.

REPORTER : Hedy, une fille qui fait carrière à Hollywood finit-elle nécessairement sur le divan d'un analyste ?

RÉPONSE : Je suis pour l'heure passée dans le bureau des hommes d'affaires. Mais je retournerai sur le divan de mon analyste avec plaisir.

REPORTER : Pourquoi n'avez-vous pas laissé vos empreintes dans le ciment sur Hollywood Boulevard ?

RÉPONSE : Je me fais suffisamment piétiner sans qu'on m'ait fait cet honneur.

REPORTER : Vous avez été mariée trois fois. Maintenant, vous êtes de nouveau célibataire. Doit-on en conclure que vous n'avez plus de vie sexuelle ?

RÉPONSE : Ce n'est pas parce que vous n'habitez plus à côté de la boulangerie que vous devez vous priver de croissant.

Un badinage plaisant qui contribua à noircir beaucoup de papier... et qui aida à la promotion du film.
Je fis une séance de photos aguicheuses et nous les affichâmes le long des routes 101, 66 et 60, à l'intérieur comme à l'extérieur des villes. Sur une de ces affiches, qui faisait sept mètres de base, on me voyait en petite tenue, allongée sur un lit, faire signe aux automobilistes. On m'a dit qu'elle avait causé un carambolage de sept voitures le premier dimanche de son affichage...
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Je ne crois pas à la vie après la mort. "Tu es né poussière et tu redeviendras poussière", et je n'ai pas envie de revenir sous forme de poussière - ça me donne assez de soucis comme ça quand je fais le ménage. Mais je crois en revanche en une sorte de destinée implacable qui préside à nos vies sur cette Terre. Si je n'y croyais pas, la soupape de sécurité aurait lâché et la cocotte-minute explosé depuis longtemps.
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Savez-vous ce que c’est que d’être une grande star ? Vraiment une grande star ? Je ne crois pas qu’aucune actrice ait déjà confessé les sentiments véritables qui ont éclos en elle à la faveur de cet état exaltant. Laissez-moi vous le dire en quelques mots.

Être une star, c’est posséder le monde, et tous ceux qui s’y trouvent. Une star peut tout avoir ; s’il se trouve quelque chose qu’elle ne peut acheter, il y aura toujours un homme pour le lui offrir. (Cela vous choque ? Désolée, je n’ai aucun goût pour l’hypocrisie.) La star est adulée de tous. Les étrangers se battent pour l’approcher, ne serait-ce qu’un instant. Quand on a goûté au statut de star, tout le reste est insipide.
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Autant le dire dès maintenant, dans ma vie, comme dans la vie de la plupart des femmes, le sexe a joué un rôle prépondérant. Mais cette féminité n'a pas toujours été une évidence. Jusqu'au jour de ma naissance, il avait été décidé que je m'appelerais George.
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Videos de Hedy Lamarr (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hedy Lamarr
Qui a inventé le wifi ? D'où vient-il ? Cette invention européenne révolutionnaire vient d'Autriche (comme Mozart !) et a été inventée en 1941, par une femme : Hedy Lamarr.
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