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Citations sur Jocelyn (12)

Mon cœur me l'avait dit : toute âme est sœur d'une âme ;
Dieu les créa par couple et les fit homme ou femme ;
Le monde peut en vain un temps les séparer,
Leur destin tôt ou tard est de se rencontrer ;
Et quand ces sœurs du ciel ici-bas se rencontrent,
D'invincibles instincts l'une à l'autre les montrent ;
Chaque âme de sa force attire sa moitié,
Cette rencontre, c'est l'amour ou l'amitié,
Seule et même union qu'un mot différent nomme,
Selon l'être et le sexe en qui Dieu la consomme,
Mais qui n'est que l'éclair qui révèle à chacun
L'être qui le complète, et de deux n'en fait qu'un.
...
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Un enfant ! ah ! ce nom couvre l’œil d’un nuage !
Un être qui serait elle et moi, notre image,
Notre céleste amour de terre se levant,
Notre union visible en un amour vivant,
Nos figures, nos voix, nos âmes, nos pensées,
Dans un élan de vie en un corps condensées,
Nous disant à toute heure en jouant devant nous :
« Vous vous mêlez en moi ; regardez, je suis vous !
Je suis le doux foyer où votre double flamme
Sous ses rayons de vie a pu créer une âme ! »
Ah ! ce rêve que Dieu pouvait seul inventer,
Sur la terre l’amour pouvait seul l’apporter !
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Tous ces sentiers versaient d’heure en heure au hameau
Les groupes variés confondus sous l’ormeau
Là les embrassements, les scènes de familles,
Les cheveux blancs touchant des fronts de jeunes filles,
Des amis retrouvés, des souvenirs lointains,
Des hôtes entraînés aux rustiques festins,
Des vierges à genoux autour de la chapelle,
Et les groupes pieux que la cloche rappelle,
Leur chapelet en main et le front incliné,
Allant offrir à Dieu le jour qu’il a donné.
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Mon âme cherche en vain des mots pour se répandre, 
Elle voudrait créer une langue de feu 
Pour crier de bonheur vers la nature et Dieu.

– Dis-moi, repris-je, ami, par quelles influences, 
Mon âme au même instant pensait ce que tu penses, 
Je sentais dans mon cœur, au rayon de ce jour, 
Des élans de désirs, des étreintes d'amour 
Capables d'embrasser Dieu, le temps et l'espace, 
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Le jour s’est écoulé comme fond dans la bouche
Un fruit délicieux sous la dent qui le touche
Ne laissant après lui que parfum et saveur.
Ô mon Dieu, que la terre est pleine de bonheur !
Aujourd’hui premier mai, date où mon cœur s’arrête,
Du hameau paternel c’était aussi la fête,
Et c’est aussi le jour où ma mère eut un fils ;
Son baiser m’a sonné mes seize ans accomplis
Seize ans ! puissent longtemps ces doux anniversaires
Sonner tant de bonheur au clocher de mes pères !
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Par l'infaillible instinct le cœur soudain frappé
Ne craint pas de retour, ni de s'être trompé;
On est plein d'un attrait qu'on n'a pas senti naître;
Avant de se parler on croit se reconnaître;
Pour tous les jours passés on n'a plus un regard
On regrette, on gémit de s'être vus trop tard;
On est d'accord sur tout avant de se répondre;
L'âme de plus en plus aspire à se confondre.
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Séminaire de ***, 1er janvier 1793.
Six ans sont retranchés des jours de mon jeune âge,
Sans qu’une seule trace ait marqué leur passage.
Nuits, jours, matin et soir, veilles et lendemain,
Furent des pas égaux dans un même chemin ;
Je n’ai senti ces jours qu’en calculant leur nombre.
Le cloître aux noirs piliers m’a caché dans son ombre ;
De ma haute cellule au chœur mélodieux
Les dalles ont compté mes pas silencieux ;
La méditation, la prière et l’étude,
Ont engourdi mes sens dans leur froide habitude ;
Ces corridors obscurs, ces nefs, ces murs épais,
Ont versé sur mon front leur silence et leur paix ;
Les souvenirs cuisants, les regrets, les images
De liberté, d’amour, de riants paysages,
À peine ont jusqu’ici dans mes nuits pénétré ;
De la paix du Seigneur tout s’y peint par degré,
Comme, par les vitraux que le pinceau colore,
Se teignent dans la nef les clartés de l’aurore.
Qu’il est doux dans son Dieu de renfermer son cœur
Comme un parfum dans l’or, pour en garder l’odeur ;
D’avoir son but si haut, et sa route tracée,
Et de vivre six ans d’une même pensée !
Aussi, blanche est la page où je notai mes jours.
Qu’aurais-je écrit ? Ce Dieu que je servis toujours,
Le soin de ses autels, le goût de ses demeures,
Ont du même aliment nourri toutes mes heures,
Et sa main, à ma main ouverte constamment,
M’a dirigé sans chute et sans événement.
Ah ! grâce aux passions que mon cœur se retranche,
Puisse toute ma vie être une page blanche !
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Nous rions en voyant tous deux nos cheveux blancs,
Poudrés par les frimas, de givre ruisselants
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