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Isabelle Caron (Traducteur)
EAN : 9782714445551
544 pages
Belfond (07/01/2010)
4.01/5   271 notes
Résumé :
Un roman d’une ambition totale, porté par une écriture et une construction virtuoses, qui entremêle voix présentes et événements passés pour déployer, à travers l’odyssée d’un homme en quête désespérée d’identité et de sens, l’épopée flamboyante d’une famille sur cinq générations. Une plongée au cœur des grandes heures de l’histoire des États-Unis, mais aussi le portrait d’une société confrontée au chaos et qui ne cesse de se reconstruire. Présentation du livre
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Critiques, Analyses et Avis (49) Voir plus Ajouter une critique
4,01

sur 271 notes
Puissant. Vaste. Profond. Bouleversant. Chaotique. Magistral.
Voilà les mots qui me viennent pour qualifier ce roman que j'ai adoré. Magnifique et imposant ouvrage comme seuls les Américains savent nous en offrir. Une fresque historico-familiale, un scénario à tiroirs, une écriture minutieuse, une construction parfaite. Une femme, un homme, broyés par la vie et par l'histoire, empêtrés dans leurs contradictions, leurs souffrances et leurs peurs, mais toujours debout. Comment vivre, survivre et garder le cap, comment conserver la foi et l'amour de la vie après un traumatisme et dans le chaos d'une vie malmenée par le destin ? Le héros, Caelum, au prix d'un formidable travail sur lui-même, apprend à combattre une colère sourde qui le hante depuis l'enfance et parvient à émerger d'une fatalité qui semble s'installer, à se dépasser et à devenir un homme différent et apaisé tout en s'ouvrant aux autres. Derrière Caelum défilent toute une génération d'individus et tout un pan de l'histoire des USA dont les errances et les blessures sont à l'image des siennes.
C'est le premier roman que je lis de cet auteur et je découvre, du moins si je m'en tiens aux autres critiques babéliotes, qu'il s'agit du moins bon ? Et bien je m'en réjouis, car cela veut dire qu'il m'en reste deux autres à dévorer et que ce sera encore meilleur !!
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En 1999, Caelum est prof de lettres, Maureen infirmière au lycée de Columbine - ah, l'auteur va sans doute évoquer le célèbre massacre, la quatrième de couverture vous dévoile comment dès les premiers mots, ne comptez pas sur moi pour spoiler. Ils ont la quarantaine, il en est à son troisième mariage, elle à son second, le couple a connu une crise suite à des écarts de madame. Ça semble aller mieux...

Dans ce livre vous trouverez tout, beaucoup de sujets rebattus et traités ici sans grande originalité. En vrac : malaise adolescent, grand huit conjugal, addiction (alcool, médicaments...), maltraitance sur enfants, inceste, secrets de famille, folklore kitsch de la jeunesse américaine (dont le côté hystérique me hérisse toujours le poil), importance de la religion aux Etats-Unis, traumatisme de la guerre (Corée, Irak, Sécession), syndrôme post-traumatique, psychothérapie, univers carcéral, Alzheimer, brouilles familiales, ouragan Katrina, homosexualité, ségrégation raciale, féminisme, mythologie antique, théorie du chaos, lettres et journal intime d'une ancêtre dans des cartons. N'en jetez plus. J'aurais pu trouver ça riche, mais non, l'assemblage m'a paru mal fichu, lourd, désagréable à lire - ah les passages sur le XIXe, quel ennui ! Je me suis perdue dans les générations sur la fin et je ne cherchais pas à creuser tant j'avais hâte d'en finir avec ce pavé de 800 pages.

Alors oui, c'est vrai, comme dans ce livre « La vie est désordonnée, violente, déroutante et pleine d'espoir. » (p. 742). Mais là, trop c'est trop. Enfin je ne sais pas, ça ne m'a pas convaincue. Je suis d'autant plus déçue que 'Le chant de Dolores' de cet auteur m'avait totalement séduite.

Point positif à l'issue de cette lecture : l'envie de voir le film "Bowling for Columbine" (Michael Moore, 2002) parce que le sujet des jeunes adultes rongés par la haine au point de tuer et se suicider est tristement d'actualité et pose forcément beaucoup de questions sur notre société.
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Dans cette histoire familiale on retrouve les ingrédients de la puissance des vaincus.
Les mémoires écrites d'un ancêtre, les évènements tragiques qui secouent l'Amérique, le personnage principal perdu dans un labyrinthe où coule la rivière du temps, la religion. L'ambiance de Three Rivers, le Dr Patel, l'ombre des jumeaux Birdsey effleurent ce récit.

Caelum et Maureen se retrouvent dans le chaos suite au massacre du lycée de Colombine. Comme les battements d'ailes d'un papillon, ils vont se retrouver dans un labyrinthe, luttant contre les flash-back de la tuerie, contre un Minotaure qui se nourrit de leurs peurs.

Le chaos, source de vie, de changement, mènera peut-être à un ordre nouveau, après les secousses innombrables qu'ils vont devoir affronter.

La trame de l'histoire est construite comme un labyrinthe, inextricable, où seuls ceux qui ont subi les blessures peuvent pénétrer, mais ne peuvent en sortir.
Peut-être y a-t-il justement trop de croisements. L'auteur a dessiné un labyrinthe un peu fouillis, où il y mêle le 11 septembre, l'ouragan Katrina, l'Irak, la Corée, la guerre de Sécession, la condition féminine, le racisme, les traumatismes de l'enfance. En fait tous les maux que contient la boîte de Pandore. Mais il reste le chérubin, l'ange de l'espérance qui plane sur cette fresque familiale.

Malgré tout, j'ai aimé m'y perdre. Et puis, la vie est ainsi faite si on a le don de voler au-dessus de ces rivières, on y verra tous ces traumatismes, qui coulent du passé vers le présent.

Il faudra la patience de la mante religieuse, il faudra s'élever au-dessus de ce labyrinthe, pour y voir un avenir ouvert, un ordre nouveau, où le papillon pourra voler librement.

Caelum est professeur de lettres et écrivain, il a pour lui les mots pour sortir du gouffre. Il se sert des Mythes anciens pour accéder aux mystères de l'homme moderne. Il instaure un véritable échange avec ses étudiants, et cela est touchant. Maureen est infirmière, elle peut aussi guérir les maux des autres, et à travers eux, les siens.

Grâce aux cartons de lettres et d'articles de journaux de son arrière grand-mère, une source a jailli de la « rivière souterraine et invisible », et Caelum pourra maîtriser son histoire, malgré tous ces battements d'ailes de papillon.

Hasard ou Ordre ? Chaos ou spiritualité ? de quoi sont fait les évènements qui jalonnent notre vie ?

" La question qu'il faut poser , c'est pas "pourquoi"? ni "si?". La question c'est "comment?"
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Est-ce l'application de la théorie du chaos qui fait basculer la vie de Maureen et Caelum, déjà mise à mal par la sourde rage de ce dernier, le jour ou Maureen se retrouve terrée dans un placard au lycée de Columbine en pleine tuerie ? qui ramène Caelum dans la ferme familiale du Connecticut où vont être déterrés tant de secrets ? qui amène Janis et Moze, rescapés de l'ouragan Katrina, dans cette ferme, et envoie Maureen à la prison voisine ?

Un roman difficile à cerner dans son ensemble car Wally Lamb embrasse large, trop large peut-être : la tuerie de Columbine, l'ouragan Katrina, les souffrances post-traumatiques, l'absurdité dévastatrice de la guerre en Irak, les violences sexuelles sur enfants, celles du système carcéral américain, le poids des ancêtres sur le destin des descendants, la portée des mythes fondateurs… n'en jetez plus !

Et pourtant toute cette matière massive et disparate fait sens à la lecture. Bien qu'un peu bavarde et portée sur le pathos, la plume de Wally Lamb est d'une fluidité d'un tel naturel qu'elle nous emmène avec aisance en empathie avec ses personnages empêtrés dans le labyrinthe de leurs vies.

C'est mon deuxième Lamb et ma foi il me plait ce bonhomme, tout en délicatesse et sincérité qui fait qu'on lui pardonne quelques longueurs, pas mal d'atermoiements convenus et un angle d'attaque un peu trop large pour raconter cette histoire, dont il explique lui-même en postface qu'il a eu du mal à accoucher.
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Le roman de Wally Lamb est profondément américain avec tous les défauts et les qualités inhérents à cette culture finalement assez éloignée de celle de notre vieille France. Tout est démesuré dans le Chagrin et la Grâce : les personnages, les tragédies, l'ampleur de l'histoire. Finalement, le personnage de Caelum nous emmène dans le mélodrame d'une Amérique en prise avec ses contradictions et ses ambivalences. Bien sur, l'auteur en fait parfois un peu trop ; du début à la tragédie presque antique jusqu'à la fin d'un lyrisme affolant. Mais c'est admirablement fait. Sous la plume incisive et précise de Wally Lamb, le mélodrame se fait oeuvre d'art. Et l'écrivain arrive, en 800 pages, à nous embarquer dans la quête mystique de son personnage... de l'histoire des États-Unis avant tout, par le prisme d'un présent où les héros, comme le pays, ont été traumatisé par Columbine. Étrangement, lors de ma lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la littérature russe car j'ai parfois eu l'impression que comme dans Guerre et Paix, c'est plus d'un pays tout entier dont nous parle l'auteur que d'un personnage. L'esclavagisme, la Guerre de Sécession, celle de Corée, Colombine... et un point commun aux tragédies américaines dans leurs effets sur les individus : l'Etat de Stress post-traumatique. L'ESPT est admirablement décrit bien que l'on ne s'éloigne pas une seconde du schéma type - la psychologie des personnages est parfois un peu scolaire. En vrac nous avons donc les thèmes suivants : la violence, le racisme, L Histoire, la guerre, la psychologie, les secrets de familles, les addictions, la prison, le féminisme... Et à force de tragédies Caelum devient un Job des temps modernes, qui tente de ne pas baisser les bras alors que tous les malheurs le frappent. Finalement la Grâce du titre est sans nulle doute la grâce divine, objet véritable de la quête du héros.

Je ne pense pas que l'on doivent aborder le Chagrin et la Grâce comme un roman réaliste ou un thriller psychologique, pour moi c'est une tragédie lyrique moderne, presque une parabole. le genre d'ouvrage qui me rappelle pourquoi, depuis toujours, j'aime la lecture avec passion.
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Pour les jeunes qui ne sont pas sportifs, pour ceux qui aiment la lecture, ceux qui sont gays, ceux qui commencent à être révoltés par les injustices sociales, "afficher sa différence" est à la fois une découverte de soi et de l'autodéfense. Lors des grands rassemblements avant une compétition sportive, ils vous crèvent le coeur. Blottis les uns contre les autres, tout en haut des gradins, dans leurs impers trop grands et leurs vêtements de l'Armée du Salut, ils contemplent d'un air malheureux la consécration des élèves les plus populaires, approuvée par l'institution scolaire. Ils subissent des brimades, ces gosses - surtout ceux qui refusent de raser les murs. On leur fait des croche-pieds dans les couloirs, on les pousse contre les casiers aux vestiaires, on les bombarde de mie de pain au réfectoire. Leurs bourreaux sont pour la plupart extrêmement malins. Un prof accaparé, sortant des bureaux de l'administration ou se hâtant vers le photocopieur entre deux cours lancera peut-être un regard noir ou laissera tomber sèchement un "Ça suffit !", mais il ne s'arrêtera sans doute pas pour autant. Et si une petite brute sans finesse dépasse les bornes et se fait pincer, il y a de fortes probabilités pour que le CPE soit un ex-sportif et un ex-bourreau - quelqu'un qui comprend ce mode de fonctionnement, réprimande la petite brute et la renvoie en cours. Les marginaux savent où se réfugier : à la bibliothèque, au club de théâtre, au cours d'arts plastiques ou dans les ateliers d'écriture.
(p. 51-52)
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« Je leur téléphone [à mes parents] trois, quatre fois par semaine, dit Alphonse. Ils sont toujours comme chien et chat, j'en conclus donc qu'ils vont bien. La semaine dernière, c'est maman qui a décroché ; elle était furax contre papa. Elle ne lui adressait plus la parole depuis deux jours parce qu'il avait refusé de regarder ailleurs quand une pub pour Victoria's Secret [lingerie féminine] était passée à la télé. » Il se lança dans une imitation parfaite de sa mère : « Tu sais ce qu'il a eu le culot de me dire, Alfonso ? Que j'étais juste JALOUSE ! Ha ha, quelle rigolade ! Moi, jalouse d'une bande de PUTTANE squelettiques qui se pavanent en sous-vêtements ? »
(p. 181)
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Quelqu’un de notre classe n’arrête pas de cracher dans la fontaine du couloir principal et Mlle Hogan, notre maîtresse, croit que c’est Thomas Birdsey, mais c’est pas lui. C’est moi. La semaine dernière, toute la classe a eu interdiction de boire jusqu’à ce que le coupable se dénonce. Tout le monde est devenu de plus en plus furieux contre Thomas parce qu’il refusait d’avouer. Même moi, j’étais furieux contre lui parce que j’avais soif et que j’avais plus ou moins oublié qui était le vrai coupable. Puis Thomas a fait dans sa culotte, comme quand il était au CP, et l’administration a demandé à sa mère de venir le chercher.
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Je n'avais pas de titre pour mon roman, pas la moindre idée de la raison pour laquelle je l'avais écrit ni de la façon dont j'allais le faire publier. Il dormait dans un carton sur mon bureau d'enfant. Une histoire de quatre cent cinquante-sept pages sans titre dont je ne savais que faire. Était-elle bonne ? Quelqu'un que sa femme avait quitté parce qu'il était "trop distant" et "pas très intéressant" pouvait-il écrire un texte qu'on ait envie de lire ? Je demandai à ma Magic 8 ball, une boule magique qui avait réponse à tout et qui prenait la poussière sur l'étagère de ma chambre. Je la secouai et la retournai. La réponse apparut en flottant : C'est plus que douteux
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- Ça me rappelle une nouvelle de Flannery O’Connor. Une vieille dame égoïste est sur le point d’être tuée par un criminel en cavale. Au moment où il épaule son arme, elle tend la main pour le réconforter. Et O’Connor dit quelque chose du genre : C’est dommage que nous ne puissions pas mourir tout le temps, parce que c’est à ce moment-là que nous montrons le meilleur de nous-mêmes. »
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