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Critique de deidamie


« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, on va parler d'une BD, Tant pis pour l'amour ou comment j'ai survécu à un manipulateur, pas banalement signée par Sophie Lambda.

Or donc Sophie, jeune illustratrice, débarque à Paris lors d'une soirée et rencontre Marcus, jeune comédien beau gosse. Ils nouent rapidement une relation faite de bonheur suprême et d'euphorie totale. Hélas, Marcus se révèle vite violent psychiquement. Hé oui, Marcus est un… manipulateur.

Une fois n'est pas coutume, c'est moi, Gentille Déidamie, qui vais commencer par un point négatif. Je suis un peu déçue par Chocolat.

Chocolat est un ours en peluche fumeur et alcoolique qui accompagne Sophie et commente sans se gêner l'action ou le discours. Moi, je trouve pas ça très réaliste : je m'attendais à une créature beaucoup plus incisive ! Je pensais qu'il serait plus violent dans les mises en garde qu'il adresse à sa propriétaire.

-Bah moi, je trouve ça normal. Sophie Lambda n'est pas nous, elle a donc bien le droit de subir, euh, de cohabiter avec un alter ego différent, non ? Dans sa tête, ce n'est pas pareil que dans la nôtre. Moi, j'prendrais bien un p'tit verre avec lui ! Chocolat, si tu me lis, te laisse pas faire, tu as raison : tu es beau gosse ! Et mon 06, c'est le 06 quarante trouze…

-(soupir) On peut revenir à la BD, s'il te plaît ?

-Boah, pour ce que tu en as à dire…

-Mais si, j'en ai des choses à dire, madame ! Pour commencer, j'ai adoré le format dessiné : les images servent de support à l'histoire.

- Tu veux dire que cette BD fonctionne comme… comme une BD ?! Incroyaaable ! T'en as d'autres, des lapalissades comme celle-là, nullasse ?

-Mais non ! Ce que je veux dire, c'est que textes et images se suivent de près, de fort près, et l'image occupe plus une fonction d'illustration de texte que de narration. La BD tout entière est représentation, symboles, métaphores. Cela donne à la fois du recul sur l'histoire, de la distance : je ne me suis jamais senti submergée par la détresse de Sophie.

D'autre part, toutes ces images rendent les faits limpides quant aux faits et émotions qu'elles décrivent. Les fêlures dans les capitales de Marcus, la seringue dans le bras, l'héroïne qui change de forme selon les phases qu'elle traverse…

Et ces métaphores, non contentes de se révéler efficaces, se montrent irrésistiblement drôles ! J'adore comment elle représente l'ego avec ses failles. Je n'en dis pas davantage pour ne point divulgâcher.

L'histoire se divise en deux parties : la première consacrée à la relation avec Marcus, la seconde relate le processus de guérison et vulgarise les mécanismes d'emprise. Plutôt bien fait et instructif, ma foi.

-Moi, il y a une chose que je regrette.

-Laquelle ?

-Ce que Sophie vit, ça porte aussi le nom de violences conjugales ! La violence conjugale, ce n'est pas seulement quand votre conjoint vous tape. Les humiliations, le harcèlement psychologique en font partie ! Et ce n'est pas nommé comme tel, on y fait juste un peu allusion et je trouve ça dommage !

-Quoi qu'il en soit, Tant pis pour l'amour représente une oeuvre qu'on applaudit pour sa richesse graphique et son propos limpide, drôle et positif. Une expérience terrible est devenue un livre drôle, intéressant et instructif, plein d'espoir et d'encouragements aussi pour les anciennes victimes. »
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