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EAN : 9781027800163
Le Castor Astral (19/03/2015)
4/5   5 notes
Résumé :
Long compagnon de route des éditions Le Castor Astral (présent dans de nombreuses anthologies), Werner Lambersy publie pourtant avec La Perte du temps son premier recueil chez l’éditeur. Son écriture poétique singulière, variée dans le ton et la forme, réussit ici l’amalgame difficile entre deux types de sensibilité : occidentale et orientale. Les références aux anciens cultes grecs et aux philoso - phies de l’Inde ou du Japon participent de l’extrême dépouillement ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Nous entamons la descente ». Il arrive un âge où il faut choisir entre fermer les yeux et regarder par le hublot le terrain d'atterrissage. Werner Lambersy a choisi la lucidité. Il n'y a pas besoin de perdre son temps : il se perd bien tout seul. Plusieurs de ces poèmes sonnent comme des inventaires de nos petits désastres quotidiens. Quand on n'a plus la flamme pour allumer le tabac sec du sexe et que les yeux déjà sont comme ceux du merle.
Mais il arrive aussi que l'on y gagne à perdre le temps... « Je prends / une plume et du papier / et j'attends ». le poème naît de tout ce qui échappe aux horloges, des souffles « que l'on expire pour / dilater un peu // la vie qui se rétracte », des petits miracles quotidiens — les pommes de terre dans une assiette — comme des épiphanies majuscules, celles de l'amour ou de la communion avec le monde. Des paysages grandioses et des peaux de harengs se dégagent un même verbe sacré, celui du poème, qui transmue le monde et instaure son propre temps. le poème et le monde se fondent en images fulgurantes — « la pluie n'avait pas / de paupière » — « le vieux / cure-dents de l'horizon »... Bien sûr, la mer est plus forte que la colère et la montagne plus puissante que le calme. Mais avec l'air, qui est bien peu, on invente le souffle, et du souffle naît la parole.
Cette conscience de la vanité de l'homme et de ses prétentions, mais aussi de sa formidable capacité à accueillir l'absolu et à le traduire en mots, donne sa densité au recueil. le paradoxe se prolonge dans un second recueil publié à la suite, On ne peut pas dépenser des centimes, qui se présente comme une suite de dialogues aux allures de koans zens entre un jeune homme en quête de vérité et un maître habile à le déconcerter, dont il ne restera pas même la buée de l'haleine sur la vitre. Car la parole aussi s'épuise avec le souffle. Mais est-ce vraiment l'essentiel ? Il importe surtout qu'elle ait été dite.
Lien : http://jean-claude-bologne.c..
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
LE VENT N'A PAS D'OMBRE


les chiens
n'en connaissent
que les traces qu'il porte

le vent n'a pas d'ombre

mais soutient les oiseaux
la colère la caresse
et le chant

il dort dans les arbres
fait l'amour dans l'herbe

mais on peut lire son âme
sur l'eau

ce qu'il dit le laisse libre
de parler fort ou
de se taire

p.26
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À L'HÔTEL DE


La Porte qui Claque

j'ai pris
ta brosse à dents
c'est tout ce qui reste

pour retrouver le goût
de ta bouche dans
la mienne

j'ai payé
la note du bar
c'est tout ce qui reste

je suis sorti
les yeux dans les yeux
vides du ciel

la pluie n'avait pas de
paupières

p.30
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HANNIBAL


franchit les Alpes sur
des éléphants

devant la tasse de café
par cette matinée
neigeuse

je les entends
barrir leurs sirènes de
navire

qui prennent
l'azur pour l'océan et
l'horizon pour

la lisière de l'Afrique

ça me donne
envie de me remettre
au lit

pour rêver aux Italies
de tes jambes

l'Ombrie et la Toscane
de tes reins

et à Rome
au milieu de ton Tibre

p.56-57
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LE GESTE PARFAIT


est celui du rapace
qui plonge

sans rien
laisser derrière lui
qu'un peu

d'air troué
complice de mort


« dans le mot
quelque chose de
sacré

qui défend
d'en faire un jeu
de hasard »
     Charles Baudelaire


hasard ce qui reste
du sacré

et la surprise
délicieuse de n'être
pas parfait

mais la proie
sans but du poème

p.40-41
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J'AIME L'EAU LORSQUE


tu nages

j'aime l'air
quand tu respires un
peu vite

ou plus large
que l'huître des cils

j'aime le feu
s'il danse au fond de
l'œil

même la mort quand
ses ondes circulaires
s'éloignent

parce que tu viens de
jeter un pavé
dedans

p.47
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Videos de Werner Lambersy (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Werner Lambersy
Avec Arthur H, Rim Battal, Zéno Bianu, Kent, Abdellatif Laâbi, Mélanie Leblanc, Hervé le Tellier, Marie Modiano, Jean Rouaud, Mylène Tournier, Hélène Arntzen (saxophone) & Sébastien Volco (claviers)
Cette anthologie du Printemps des Poètes rassemble plus de cent poètes francophones contemporains autour du thème de l'éphémère. Là où dansent les éphémères se veut un témoin du foisonnement de la création poétique actuelle. Ici, aucun courant poétique ni aucune doctrine littéraire ne font la loi. L'anthologie est constituée essentiellement d'inédits.
Le livre est dédié aux poètes disparus en 2021 : Philippe Jaccottet, Bernard Noël, Werner Lambersy, Joseph Ponthus et Matthieu Messagier.
À lire – Là où dansent les éphémères – 108 poètes d'aujourd'hui, Anthologie réunie par Jean-Yves Reuzeau, le Castor Astral, 2021.
+ Lire la suite
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