En finissant le premier tome de
Monsieur Melville de
Victor-Lévy Beaulieu, je me suis arrêtée dans ma lecture sur l'amitié « problématique » qui avait existé entre
Herman Melville et
Nathaniel Hawthorne. Pour en savoir un peu plus sur ce noeud émotif, j'ai emprunté à la bibliothèque municipale un livre qui me semblait creuser un peu plus le sujet. Fraternelle mélancolie s'attache donc à retracer la genèse de cette amitié d'écrivain née lors d'une promenade au Monument Mountain dans le Massachussets, le 5 août 1850 plus exactement. Plusieurs rencontres auront lieu durant les mois suivants, les deux hommes résidant non loin l'un de l'autre. Mais l'entente prendra fin brutalement après une année, sans que l'on en connaisse les raisons profondes.
« En écrivant sur eux, je joue avec la vie d'autrui. » Stéphane Lambert n'arrive donc pas à soulever le voile sur cette faillite amicale, Melville ayant détruit les lettres reçues de
Hawthorne, ne laissant à la postérité que ses dix lettres adressées à
Hawthorne, sa correspondance avec la famille
Hawthorne (épouse et fils) et autres destinataires. « (…) le strict inventaire des faits dans cette histoire correspondrait à la description d'un fragment de momie endommagée par le temps. »
Il ne reste que spéculations d'exégètes et transpositions hasardeuses avec lesquelles l'auteur joue avec prudence. Son intérêt sensible et son affiliation avec les affres existentielles ressenties par les deux écrivains constituent l'essence de cet ouvrage fort bien écrit, à la hauteur du sujet
abordé.
Je reprends la lecture-fiction concoctée par VLB là où je l'avais laissée, sur les ailes de l'imagination fertile de son auteur, nourrie par son admiration infinie envers
Herman Melville.