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Critique de SZRAMOWO


Quand Emmanuelle Lambert écrit : « Giono s'est tant laissé aller à son goût de l'auto-invention qu'on le perd légèrement en route : lovés dans la chaleur de sa parole, pris dans le plaisir de se laisser mener au bout du compte, on oublie les livres, on inverse l'ordre des priorités. », elle ne croit pas si bien dire, elle aurait pu écrire tellement sa phrase le suggère : pris dans le plaisir de se laisser mener au bout du conte.
Dans son Giono furioso, elle rappelle à chacun a son Giono, un Giono multiple que l'on découvre différent à mesure qu'on le lit mais aussi à mesure que l'on vieillit que l'on gagne en sagesse ou en extravagance.
Elle regarde l'homme Giono, ce moqueur à la pipe dont le regard vous dévisage avec un rien de goguenardise comme s'il vous défiait de le débusquer. La photo du N° 100 de la revue l'Arc consacrée à Giono est révélatrice de ce regard facétieux et mérite le détour https://www.babelio.com/livres/LArc-N-100-Jean-Giono/716513.
En nous faisant partager son amour pour Giono, Emmanuelle Lambert interroge le lecteur sur sa propre passion ou sa détestation de Giono.
Loin de l'homme de Manosque ou du provincial, elle présente son Giono, un Giono écrivain reconnu par la littérature, ses auteurs les plus prestigieux - Malraux qui le considère comme « cette eau de source du roman » - Paulhan, Gide et ses éditeurs phares Grasset et Gallimard.
La leçon du livre est qu'il faut garder son propre Giono, celui dont Emmanuelle Lambert a lu le chant du monde dans un collège de la banlieue parisienne – au pied d'une ligne de RER - dont elle dit « Nous n'y avons strictement rien compris. », elle avait douze ans, et dont elle écrit maintenant qu'il est un « apôtre de l'écologie avant la lettre. » osant écrire à l'époque nous n'avons « pas plus de droit que la bête. »…Une phrase qui sonne dans l'époque actuelle.
Elle nous parle aussi du Giono dont la mère lorsqu'elle évoque ses livres « les prend pour de la rigolade », du Giono dont le père avait prophétisé « tu te tromperas comme moi. », du Giono pacifiste et soupçonné de collaboration avec l'occupant.
Alors qu'elle est dans la maison de Giono en compagnie de l'association des amis de l'auteur, Emmanuelle remarque une étiquette apposée par une de ses deux filles sur un tiroir « papa en vrac ».
Je partage cette idée d'un Giono « En vrac », qui se livre à nous sans artifices.
Plus jamais ça nous dit Emmanuel Lambert « (…) on dit Giono et l'affaire est dans le sac. « Ah oui, Giono » (air pénétré). »
Un des meilleurs livres sur Giono qui n'ait jamais été publié. Qu'on se le dise !

Lien : https://camalonga.wordpress...
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