Citations sur L'immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes (261)
L'amitié, tu sais, c'est comme une écharpe très douce dans laquelle on s'enroule.
On ne remplace pas l'amour par autre chose. On remplace les illusions, l'attente, les turbulences, la dépendance, les déceptions, les thérapies de couple, le rien par des choses agréables, à portée de main, qui ne disparaîtront pas au premier coup de vent, à la montée de sève, au printemps.
Un roman tout doux mis en scène par une plume délicate et sensible qui aborde avec rondeur les blessures de ces femmes.
Roman contemporain sur le thème de la solitude, du retranchement mais aussi des rencontres sur internet ou issues du fruit du hasard...
On découvre une à une ces locataires, le récit passe de l'une à l'autre comme pour mieux faire connaissance.
J'ai passé un très bon moment,
c'est à la fois écrit simplement et plein de subtilité.
Elle a changé de vie mais elle n'est jamais arrivée à l'oublier. François : le premier garçon qui l'a embrassée. Si elle ferme les yeux, elle retrouve instantanément le goût de ce baiser. Le goût de la cerise. Ils en avaient mangé des poignées juste avant de se rapprocher. Qu'est-ce qu'elle l'a aimé ! Sans réfléchir, sans conditions, sans savoir aussi. A l'époque, elle pensait que les garçons formidables poussaient comme des fleurs et qu'il suffisait de se pencher pour en cueillir un. En fait, non, elle n'a plus jamais croisé de jolie fleur. L'aurait-elle même vue ?
Elle regarde le pot de confiture, les croûtes de pain abandonnées, les fleurs dans le vase, les fruits qu'il n'a pas touchés, la bougie allumée, la radio muette. Elle fait le tour de la table, remet la chaise en place, souffle la bougie, se dirige comme une somnambule vers la chambre, contemple le lit défait, enlève les draps, enfouit son nez dans l'oreiller de Carlos et fond en larmes. Des larmes qui viennent de loin. Celles qu'elle n'a jamais versées en Argentine. Celles qu'elle n'a jamais répandues pendant toutes ces années de solitude. Vidée, humiliée, triste à crever, elle s'en veut terriblement de sa naïveté. Il lui a dit mi amor, et elle a cru qu'il l'aimait.
- JEAN-PIERRE ! Tu m'a fait peur !
- Jean-Pierre ? Je pensais qu'il n'y avait que des femmes, ici !
- Qui a parlé ?
- Ca vient de chez Carla.
- C'est moi, Juliette. Je suis arrivée hier soir. C'est qui Jean-Pierre ?
- Hier soir... déjà ! s'exclame Giuseppina.
- Jean-Pierre, c'est le seul mâle de l'immeuble.
- Dommage qu'il ne change pas les fusibles.
- Il s'en fout, il voit dans le noir.
- Jean-Pierre, viens mon chéri, elles sont jalouses que tu passes tes nuits dans mon lit.
- Un chat, ça n'a jamais remplacé un homme !
...on n’aime qu’une fois vraiment, follement, avec le cœur grand ouvert. Qu’une deuxième fois serait pleine de retenue, de peur, de protection. Trop près ? Trop loin ? Il n’y a pas de mètre ruban pour calculer la bonne distance avec celui qu’on aime.
– L’amour, dit Juliette, ce sont aussi les petites choses du quotidien, partir au marché à deux, cuisiner à quatre mains, tous les soirs, en se racontant sa journée.
– L’amour dont tu parles, c’est un voyage obstiné. Le véritable amour, il est sauvage, ce n’est pas un jardin qu’on cultive.
S’adapter au bonheur, c’est pas donné à tout le monde.
Un homme imparfait, des mots doux, des gestes tendres. Après, elle ne sait pas.