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3,47

sur 58 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
« Nous en resterons là » est une phrase bien connue de nombreuses personnes qui fréquentent un psy. C'est le signal allant souvent de pair avec la frustration de devoir s'arrêter dans le déroulé de ses névroses, du soulagement que le professionnel est censé apporter à son patient. C'est dans cette optique que la jeune Margot vient consulter Achille Donnelheur, car elle souffre d'une difficulté à s'alimenter proche de l'anorexie, sans en comprendre les raisons. Si ce psy va l'aider à aller mieux dans un premier temps, la menant à arrêter pour un temps sa thérapie, quand elle la reprend, les consultations vont prendre une tournure différente, le professionnel passant d'une approche bienveillante à une nettement plus incisive, faisant se remettre en cause la jeune Margot, prise dans une mécanique qu'elle ne comprend pas et dont elle va être la victime…

Le roman est divisé en trois parties, narrées par Margot, qui sont autant d'étapes dans le parcours de cette dernière, dans ce schéma d'emprise qui se met lentement en place. Jeune fille fragile, Margot va en effet se placer d'emblée sous la coupe de ce psy qu'elle va se mettre à idéaliser. Banale histoire de transfert me direz-vous. Mais le malaise du lecteur – en tout cas celui que j'ai rapidement ressenti – va s'intensifier quand une à une les règles de l'éthique psychanalytique vont être transgressées par le professionnel, qui va briser la distance entre un patient et son psy en se mettant à parler à Margot de sa vie, à lui donner des conseils de lecture, jusqu'à régenter sa vie amoureuse ou la résolution du traumatisme qui l'ont poussée à venir chez lui. du transfert, on passe donc au contre-transfert, me faisant assister au lent délitement d'une personne qui cherchait de l'aide jusqu'à son meurtre psychologique par celui dans lequel elle a placé tout son espoir…

Si vous pensez entamer un travail psychanalytique, peut-être que « Nous en resterons là » ne sera pas le roman à lire de suite… Je l'ai trouvée d'une violence inouïe – il faut dire aussi que c'est remarquablement bien écrit –, j'ai été mal à l'aise et outrée, tout au long de ma lecture, par ce parcours d'une jeune fille mise systématiquement à terre bien que traversée par un instinct de survie formidable, même si je n'ai pas réussi à m'attacher à elle, qui semble rester presque en permanence dans la sidération. Il m'a fait une impression si forte que je ne saurais dire si je l'ai aimé, et que je ne sais pas le noter (c'est bien la première fois que ça m'arrive). Je conseille cet ouvrage à tous ceux qui pensent que le travail psychanalytique ne relève que de la charlatanerie, ce roman montrant au contraire la puissance du jeu qui se joue sur un divan. Une belle maîtrise de l'écriture pour un premier roman.
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Je suis totalement passée à côté de ce livre ! Je l'ai fini pour une unique raison, pour ce que j'estime être un engagement envers l'éditeur via NetGalley ! Et ce n'est pas une motivation suffisante pour apprécier une lecture !

Bien que j'aie été touchée par ce qu'a vécue Margot dans son enfance je n'ai pas réussi à ressentir d'empathie pour elle et seul le mépris a été mon sentiment envers le psychiatre !

Les faits sont rapportés par Margot à la fin de son analyse et après la prise de conscience de tout ce qui s'est passé pendant 17 ans. Malgré cela j'ai trouvé que sa manière de s'exprimer était totalement déconnectée de la réalité ou du temps présent, très mécanique dans ses descriptions et d'une froideur qui m'a rebutée, le tout assez pompeusement exprimé !

Un rendez-vous raté !

#nousenresteronslà #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2022

Challenge 50 Objets 2022/2023
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Peu de points positifs pour cette lecture, mon avis sera globalement négatif...

Commençons par le positif : il était intéressant de comprendre pourquoi les relations sexuelles entre adulte et mineure sont évidemment interdites, de rappeler pourquoi une absence de refus n'est pas un consentement. Et de rappeler qu'une ado manipulée et perdue n'est pas non plus ce qu'on appelle "consentante" même si elle paraît volontaire. Un sujet difficile mais que j'ai aimé lire.
Autre aspect positif, le style était globalement plaisant. Sauf... (et là, nous commençons le moins bien...)

Sauf déjà les diverses métaphores qui m'ont fort lassée à force. Voire même, je crois que j'ai été perdue à un moment ; l'histoire avec le chien ? Il est réel ou métaphorique ce chien ?

Concernant les personnages, on n'est pas beaucoup mieux : j'ai fort regretté de ne pas vraiment m'attacher à Margot et sa tragédie. C'est dommage. le récit tourne vraiment autour du psy, son sauveur, son attitude. Alors, certes, il n'y a pas d'arnaque car c'était ce que la quatrième énonçait. Néanmoins, j'ai été déçue. Peut-être l'autrice s'est-elle trompée d'histoire. Ou alors c'est moi qui n'attendais pas celle-ci. L'histoire de Margot, comment elle a vécu ces tragédies, comment elle en est sortie (ou pas) m'aurait tellement plus plu. Mais elle est finalement effacée car celui qui va prendre toute la place est le psy, Achille Donnelheur. Alors, oui, encore une fois, c'est ce qui était prévu. Mais non, je ne voulais pas cela. (Et en tant que lectrice, je considère que j'ai peut-être un peu mon mot à dire !)

Et puis, concernant encore les personnages, je les ai trouvé complètement improbables, notamment le psy. Et même Margot d'ailleurs ; peut-on à ce point, pendant autant d'années (17 ans) être manipulée, sous emprise d'un homme que parfois elle ne voit plus pendant des années ? Peut-être, me direz-vous... du coup, j'aurais préféré un témoignage plutôt qu'un roman car je suis là dans le flou.

Pour résumer, nous avons un livre un peu tordu, malaisant, sans parler de la fin plus qu'ambiguë à mon sens. Ce que je peux dire c'est que je n'ai pas passé un bon moment de lecture. Et même si j'ai déjà entendu ou lu des lecteurs qui disaient que la littérature n'est pas là pour nous faire passer des bons moments mais pour nous bousculer, nous faire réagir etc., et bien je me permets de ne pas être d'accord.
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Je viens de refermer ce roman et je suis perplexe.

Dans le fond, le sujet traité et les thèmes abordés (viol, dépression, dépendance affective…) m'intéressent et m'interpellent, cependant j'ai eu beaucoup de mal avec la forme. le style est assez pompeux et manque, pour ma part, de fluidité. J'ai trouvé, par moments, ma lecture laborieuse et certains passages traînent en longueurs… Il y a très peu de dialogues, et beaucoup de réflexions de la part de la narratrice, si bien que l'on a tendance à se perdre en digressions. le récit est également ponctué de longues métaphores qui alourdissent encore l'ensemble. Cela n'a pas toujours été simple de rester concentrée.

Le ton de la narration est très neutre, presque mécanique, froid et détaché. Difficile de ressentir la moindre empathie pour Margot malgré les douleurs qu'elle ne cesse de traverser. On la suit pendant 17 ans et pourtant, j'ai l'impression d'être restée à distance.

Le Dr Donnelheur est, quant à lui, antipathique au possible avec ses analyses et ses concepts freudiens. Il n'y a aucune émotion, le côté affect est totalement mit de côté. Margot, et ce qu'elle a traversé, est un sujet d'étude. Il y a des explications, tout peut s'expliquer. C'est ainsi. Et sa patiente, bien que dubitative par moments, n'aura de cesse d'approuver ce Dieu vivant qui SAIT car c'est son métier de savoir. Là, pour le coup, j'ai trouvé cet aspect assez pertinent et je pensais que la suite du récit s'orienterait autour de cette emprise malsaine et déplacée. de cette relation ambiguë.

La curiosité m'a poussée à poursuivre ma lecture, guidée par cette envie de connaître le dénouement. Dans la deuxième partie, on comprend donc que Margot entre dans une nouvelle spirale. C'est une jeune femme dépendante affective, qui a besoin d'un soutien, d'un pilier pour avancer et ne pas sombrer. Elle se sent seule, incomprise, mais elle ne se comprend pas elle-même. Il lui faut sans cesse l'aide de son cher psychanalyste pour parvenir à identifier son mal-être et y apposer des mots tels des remèdes. Margot est perdue dans ce vaste monde et ne parvient pas à se situer, à trouver sa place. Et quand elle finit par trouver un semblant d'équilibre, le Dr Donnelheur la rappelle à lui.

Le récit piétine et l'on demeure, encore une fois, en surface. Les subtilités sont infiniment subtiles et Margot, finalement, ne laisse rien paraître de plus. Elle ne nous conte que ce qu'elle veut bien nous dire de ses séances et de sa vie. Elle nous répète en boucle qu'elle a besoin de son psy et qu'elle a peur de le perdre. Bon ok, mais après ?

Puis, dans la troisième partie, on change radicalement de ton. D'un coup, les révélations pleuvent et le couperet tombe. J'ai malheureusement trouvé que cela survenait bien trop tard et de façon bien trop abrupte. Un virage à 360° qui m'a presque laissée de marbre. Tout du long, on s'attend à ce qu'il se passe quelque chose, sans que rien ne se produise durant les deux tiers du récit… Et, à la fin, on en reste bel et bien là.

Un grand merci cependant à Gleeph et aux Editions du Rocher pour l'envoi de ce roman.

Challenge ABC 2022-2023
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Le synopsis me promettait un bon moment de lecture. J'imaginais une sorte de huis clos où deux personnages complexes se font face. Et bien non… On ne sait pas si on lit une autobiographie ou un roman, ce qui donne des personnages pas très profond, presque agaçant. L'autrice a le mérite de traiter des sujets très dure mais qu'à moitié, c'est dommage. le style d'écriture oscille entre du soutenu et du familier, ce qui ne nous permet pas du tout de nous plonger dans la lecture. Trop de métaphores aussi qui ne sont pas nécessaire et rende la lecture plus difficile. Je m'attarde certe sur des critiques de l'écriture, mais pour moi, il n'y a pas d'histoire.
Ma critique est un peu sévère, il y a quand même des bonnes choses, mais j'attendais beaucoup et j'ai été déçue.
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Malheureusement une déception pour moi. Je n'ai pas réussi à accrocher au personnage principal que j'ai trouvé antipathique. le récit quand à lui est particulièrement long sans que cela soit vraiment utile à l'histoire, ce qui ne fait rien d'autre que nous perdre... Je suis sure que ce bouquin trouvera son public, en tout cas je n'ai pas accroché...
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Nous en resterons là de Chloé Lambert

Tout d'abord je remercie Gleeph et les Éditions du Rocher de m'avoir sélectionnée pour faire une chronique de cet ouvrage

Si dans les premières pages j'ai pensé que le sujet d'étude était l'inceste, je me suis fourvoyée. Il est bien à l'origine, la trame de l'ouvrage mais le vrai sujet parle d'emprise. Celui d'un psy sur sa patiente. Et d'ailleurs on sent très vite la lourdeur de la relation. J'ai passé une première partie du bouquin à revoir des concepts psychanalytiques présentés comme des découvertes et explications aux divers choix et comportements de Margot (abusée par son oncle au sein d'une famille qui en partie savait ... et oui beurk) si bien que j'ai presque pensé que l'auteure faisait l'apologie de la psychanalyse selon Freud...

Intéressant certes mais pas passionnant puisque assez loin d'une réelle implication émotionnelle. L'écriture reste distante, contée, désincarnée.

Puis la deuxième partie m'a détournée de mon premier sentiment. Là j'ai rencontré une auteure plus seulement narratrice mais impliquée et vraie.

Avec de l'humour et de l'autodérision, elle me raccroche à son sujet terriblement atroce et bouleversant. Margot est adulte et toujours empêtrée mais vivante et sachante cette fois... elle sait. Elle sait qu'elle va droit dans le mur mais elle se livre avec une touchante naïveté.

L'ouvrage est facile à lire, les chapitres sont courts et clairs. Pas d'envols littéraires mais quelques concepts psychanalytiques qui peuvent décontenancer quand on ne connaît pas ces sujets... d'ailleurs âmes sensibles s'abstenir parce que les thèmes abordés sont moches et lourds évidemment.
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