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EAN : 9782234085817
Stock (22/08/2018)
  Existe en édition audio
4/5   972 notes
Résumé :
Les mots des autres m’ont nourrie, portée, infusé leur énergie et leurs émotions. Jusqu’à la mort de mon frère, le 14 octobre 2015 à Montréal, je ne voyais pas la nécessité d’écrire. Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux.
Moi, je ne voulais pas m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (264) Voir plus Ajouter une critique
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sur 972 notes
Avec toutes mes sympathies- Olivia de Lamberterie - Éditions le livre de poche - terminé de le lire le 17 janvier 2020 -

Madame,

Je ne m'étendrai pas dans une longue chronique sur votre magnifique, et éprouvant récit qui rend un bel et émouvant hommage à votre frère Alex qui a choisi de vous quitter, de quitter sa famille et ses amis, un 14 octobre.
Il avait mal, très mal dans sa tête, au point de choisir de se jeter d'un pont.

188 critiques à ce jour sur Babelio, la mienne n'ajoutera plus rien à tout ce qui a été dit.
Si ce n'est que je comprends votre parcours, que j'admire ce courage que vous avez eu de mettre sur papier votre ressenti et ce que vous saviez de sa souffrance, de lui témoigner votre amour de sœur au-delà de sa mort

J'ai perdu mon petit frère il y a bien longtemps, il n'avait que 18 ans, il était beau, intelligent, il avait une petite amie, il avait comme on dit "tout pour être heureux", mais...
Il n'a pas choisi la même manière de mettre fin à ses jours que votre frère, c'est mon père et moi qui l'avons découvert un dimanche 26 octobre dans le grenier. Je n'avais que 20 ans. J' ai chez moi comme souvenirs son violon détruit, sa lettre d'adieu et un album de photos, avec sa vie, ses diplômes...
Nous étions "comme les deux doigts d'une même main" avait écrit mon père derrière une photo prise lors d'un pique-nique au bord du fleuve Congo, nous étions encore enfants.

J'avoue avoir mis beaucoup de temps pour lire votre récit, tant la souffrance est encore vive après tant d'années.

Votre livre, Madame, malgré le mal que j'ai eu à le lire, m'a fait du bien d'une certaine manière, il m'a fait comprendre que tant que l'on vit dans le cœur de quelqu'un, on est toujours vivant, que la vie continue, plus tout à fait comme "avant",et que souvent se posent les questions : que serait-il devenu, serait-il papa...

Votre plume a mis en mots, noir sur blanc, ce que je ne peux pas faire.

J'espère que vous avez trouvé en vous la sérénité qui vous aidera à continuer votre route malgré tout.

Et je vous remercie.
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La classe.

Une classe folle.

Ce sont les premiers mots qui me viennent à la lecture de ce récit.

Je ne connaissais pas Olivia de Lamberterie. Je ne regarde pas Télématin. Je ne lis pas ELLE (ni LUI d'ailleurs). Mais peu importe. J'ai dû vivre dans une grotte ces dernières années et me réveiller ce matin, chez mon libraire, en découvrant ce livre.

Je ne connaissais donc la brillante chroniqueuse/ critique littéraire qui offre là son premier ouvrage.

J'ai découvert une femme terriblement honnête avec elle-même. Une femme emplie de sa vérité. J'ai découvert son métier, sa famille, des bribes de son coeur, des morceaux d'âme.

S'il faut trouver un thème à ce livre, il évoque la perte d'un frère tant aimé. Il raconte une soeur, une femme. Une âme.

D'une classe folle. Celle du sentiment. Celle d'aimer. Dans cette retenue. Cette façon de parler de l'autre, des autres. de soi. Sans se cacher. Sans larmoyer. Une classe folle ans l'art de faire vivre l'absent. Cette manière de le rendre consistant, brillant dans le prisme d'un livre hors du temps et qui le raconte.

Un livre qui ne se lamente pas. Un ouvrage qui offre tellement de belles nuances. le portrait d'une femme d'aujourd'hui. Traversé d'anecdotes. Littéraires. Familiales. Il y a de la lumière dans le récit de ce deuil insupportable.

Et souvent, des éclairs de « génie ». Des fulgurances. de ces phrases qu'on note dans un carnet, de peur de les oublier. Des pages belles. Émouvantes. Réelles. Confidences.

Le livre d'une amoureuse des mots. Une prise de risque. Et finalement, tellement à lire. Si peu à dire. Pour ne pas galvauder un livre qui mérite d'être lu. Sans à priori.

Le récit d'une maladie réelle. Destructrice. Dont les plaies ne sont pas visibles. Ce mal de vivre qui a fini par tuer Alexandre.

J'ai plongé dans ce livre. Comme en apnée. J'en suis ressorti grandi. Ému, évidemment. Mais fort de cette résilience. de cette capacité à mettre des mots, vrais et sans effet de manche, sur des bouleversements intimes. Cette façon de véritablement rendre hommage. Dans le sens le plus noble de cette expression.

A lire. S'il vous plaît.
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Lorsqu'on apprécie une critique littéraire , ayant pignon sur rue dans une des revues les plus lues au sein de la presse féminine et dont les interventions radiophoniques ou télévisées sont toujours reçues avec plaisir, il peut être tentant de découvrir le personnage de l'autre côté de la barrière, avec pour seul indice le titre (pré-rentrée littéraire , avare de quatrième de couverture).

Olivia de Lamberterie a donc pris la plume. Pour coucher sur le papier un épisode récent et douloureux. A visée thérapeutique? Peut-être pas. Même si le chagrin est encore là, l'absence s'est inscrite comme un fait indéniable et irréversible. C'est une perte intolérable , avec une souffrance en cascade qu'alimente la détresse de toute la famille qui avait en commun l'amour de ce frère qui n'a pas pu supporté le poids de son existence.

Et curieusement , malgré l'empathie que l'on peut ressentir face à la peine confiée, et ce d'autant que l'on a connu la même perte, le récit n'est pas plombant. Car derrière les larmes , derrière la colère, l'on entend la voix que les ondes nous ont rendue familière, et malgré tout, l'humour peut apparaître entre deux sanglots et au delà de la crainte d'une malédiction moins occulte que génique, et les questions induites sur le risque pour les générations futures.

C'est aussi l'occasion d'en savoir un peu plus sur la femme, sur son enfance et l'on retrouve avec bonheur des évocations des moeurs et habitudes des années 60.
Le texte est truffé de titres de livres et de chansons, une sorte d'ancrage dans la réalité, lorsque les piliers de ce qui constitue nos vies sont sapés à la base.



Bercée au fil des phrases par la musique de cette voix que je connais bien, j'ai parcouru avec plaisir et compassion ces confidences intimes qui modifieront sans doute la qualité des futures apparitions professionnelles de l'auteur, mais pas de façon négative, loin de là.


Merci aux éditions Stock et à Netgalley pour leur confiance
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Olivia de Lamberterie exorcise à travers ce roman le chagrin lié à la perte de son frère. Ce roman autobiographique est noir, parfois gris, tant la peur et la souffrance sont palpables dans les lignes, à l'image des veines gorgées de douleur.

Alex est le frère sur lequel la fatalité d'une famille abonnée au suicide semble s'abattre. Il souffre depuis toujours. Il se sent vide, dénué d'énergie, d'envie. Il tente plusieurs fois de mettre fin à ses jours. Il comate entre deux tentatives avortées.
La dépression prend pour ce frère un tout autre visage. Il se pense né ainsi. Sa personnalité entière lui semble noire et désintégrée. Dysthymie. Forme de dépression légère sur le long terme.

Devant la fragilité d'Alex, Olivia tangue entre peurs et espoir. Et toujours remplie d'amour pour ce frère tant aimé.

Avec toutes mes sympathies (la formule canadienne pour sincères condoléances), Olivia raconte la souffrance, le manque, le deuil. Ce roman est enrichi de références littéraires et musicales ce qui le rend tout à fait pertinent.

Ça manque à mon sens d'un peu de lumière (que l'on retrouve seulement à la toute fin). L'aspect personnel, thérapeutique peut-être, amène malgré tout un respect sincère pour cette femme qui s'est débattue dans une mer de cendres et finira par s'y lover en paix quand on accepte de laisser les morts vivre en nous.
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Les heures sont devenues grises, dit-elle. Depuis la disparition de son frère Olivia de Lamberterie — stoppée net par un chagrin abyssal, de celui qui fait douter de soi et chanceler un monde qu'on pensait immuable — parle d'une maladie sans remède, comble les vides, se souvient, avec bonheur quelquefois, pour prolonger l'être aimé.

On ne peut qu'être touché par cette réflexion intime, lucide, sincère, presque qu'une mise à nu, semée de fulgurances, de l'emblématique critique littéraire de Elle. Il en résulte une image aussi surprenante qu'authentique, aux antipodes de la femme froide et mondaine, croisée l'année où j'ai fait partie du jury des lectrices du magazine...

#AvecToutesMesSympathies #NetGalleyFrance
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critiques presse (7)
Culturebox
26 novembre 2018
Avec ce témoignage, Olivia de Lamberterie signe un récit juste et bouleversant, une ode à la vie invitant à s'obstiner dans le bonheur même dans les moments tristes.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
16 octobre 2018
Dans cet essai, poignant et joyeux, drapé dans la dignité et la sincérité, la célèbre chroniqueuse littéraire de Télématin, du Masque et la plume ou du magazine Elle, dit l'immense chagrin que cette disparition a provoqué en elle, sa détresse mais aussi les souvenirs plus heureux qu'elle a connus avec ce frère solaire.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
LActualite
05 octobre 2018
Avec une infinie profondeur, elle apprivoise le fantôme de ce frérot qu’elle connaissait mieux que quiconque, un créateur épatant dont on finit par regretter le départ précipité, sans même l’avoir connu.
Lire la critique sur le site : LActualite
Liberation
12 septembre 2018
La journaliste littéraire de «Elle» qui intervient aussi au «Masque et la Plume» raconte son frère, graphiste de talent à la mélancolie suicidaire.
Lire la critique sur le site : Liberation
Bibliobs
28 août 2018
Elle, si douée pour le bonheur de lire qu'elle pensait ne jamais écrire, a voulu donner à son frère adoré un tombeau de papier. Voici pourquoi cette rentrée littéraire est la première où, abdiquant ses fonctions de critique, elle se consacre à prolonger «le sourire lumineux» d'Alex.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Telerama
24 août 2018
En prenant la plume pour contrer l’absence d’un frère aimé, l’écrivaine élabore une vibrante ode à la vie.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeDevoir
20 août 2018
La fatigue du voyage en avion trouve désormais une résolution singulière pour Olivia de Lamberterie lorsqu’elle débarque à Montréal, la ville qui lui a volé son frère deux fois, raconte-t-elle dans "Avec toutes mes sympathies" (Stock).
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Citations et extraits (292) Voir plus Ajouter une citation
Un soir, au téléphone, Florence m'a annoncé que les médecins avaient enfin identifié sa maladie. Dysthymie. Je me suis demandé quel effet cela faisait à mon frère de mettre un nom sur ce plomb qui lestait sa vie depuis tant d'années...

J'ai fait comme tout le monde, j'ai navigué sur Wikipedia : " La dysthymie...est un trouble de l'humeur chronique impliquant un spectre dépressif . Elle est considerée en tant que dépression chronique, moins sévère qu'une dépression clinique. Ce trouble est une maladie chronique et persistente. "

(p.178)

Une amie médecin, interrogée à propos de la dysthymie, me répond : " Oh, ce n'est pas grave, un trouble de l'humeur." Tu parles, Charles. Un psychiatre dont je demanderai plus tard l'avis, sans lui préciser que mon frère en est mort, m'affirmera : " Une saloperie, on sait mal la soigner."

(pp.182-183)
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Je me souviens de Françoise Sagan venue présenter Bonjour tristesse à New York en 1955 : « Mon anglais étant limité à mes notes de baccalauréat, c’est-à-dire sept, huit, ma conversation en demeurait disons amène et neutre », écrit-elle dans ses Mémoires. Elle dédicaçait des exemplaires de son roman avec ces mots : With all my sympathy. Il a fallu quinze jours pour qu’une âme avisée lui apprenne qu’elle venait d'adresser ses condoléances à tous ses fans américains.
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Avez-vous reçu ? Avez-vous lu ? Avez-vous pensé ? Avez-vous aimé ? Au secours ? Je dégueule les personnages féminins, j’ai perdu ma tête, ton absence m’a enlevé le goût de lire. (P. 12)

Je lis comme je respire, j’ai mes rituels, je commence par la page 66 pour voir si l’ouvrage en vaut la peine, puis je dévore. J’adore cette existence parallèle, cette réalité augmentée. (P. 14)

La lecture est l’endroit où je me sens le plus à ma place. Lire répare les vivants et réveille les morts. Lire permet non de fuir la réalité, comme beaucoup le pensent, mais d’y puiser une vérité. L’essentiel pour moi est qu’un texte sonne juste, que je puisse y discerner une voix, une folie ; je n’aime pas les histoires pour les histoires, encore moins que les gens qui s’en racontent. Je n’ai pas besoin d’être divertie, mes proches s’en chargent. Je me fiche d’apprendre, j’aime être déstabilisée, voir avec d’autres yeux. Et puis, lire autorise à être là sans être là. Je ne suis pas obligée de répondre au téléphone et de répondre aux questions. (P. 17)

Quelle était la nature de cet invisible héritage lestant nos aubes avant de se dissoudre dans le rythme forcené des journées toujours susceptibles de resurgir au petit bonheur la chance ? « Ce truc qui nous cloue, tu devrais l’écrire, raconte-le, toi, d’où on vient. Si tu le fais, quelque chose pourra changer. » (P. 19)

Je ne mes suis jamais arrêtée de lire. Jusqu’à aujourd’hui, où la mort me rend les mots étrangers. (P. 34)

Voilà quinze ans – quasiment jour pour jour --- que j’ai été nommée à la tête du service livres de ELLE un matin d’avril 2001, quinze ans que je demande à des écrivains pourquoi ils écrivent.
Et là, c’est à moi de crever le mystère. J’écris pour chérir mon frère mort. J’écris pour imprimer sur une page blanche son sourire lumineux et son dernier cri. Pour dire ce crime dont il est à la fois la victime et le coupable. A moins que nous ne soyons tous coupables, nous qui n’avons su l’empêcher, ou tous victimes, nous qui ne vivrons plus qu’à demi. (P. 135)

La mort n’efface pas la beauté, elle la rend hors de portée. Toute joie semble vaine.

Je ne veux ni oublier, ni sombrer. Je cherche un espace vital où je pourrais chérir le chagrin et rire aux éclats, pour mes enfants. Pour que cette malédiction s’arrête. Sauve qui peut la vie pour mes trois fils.

Je les abreuve de paroles er de caresses.

J’emploie toutes mes forces à inventer des subterfuges.

Je remonte centimètre par centimètre, mes amis me font la courte échelle.

Je chasse les cons comme les mouches.

Je guette les signes. (P. 227)
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Le suicide d’Alex m’a transpercée de chagrin, m’a mise aussi dans une colère folle. Parce qu’un suicide, c’est la double peine, la violence de la disparition génère un silence gêné qui prend toute la place, empêchant même de se souvenir des jours heureux. Moi, je ne voulais pas me taire.
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Chez nous, on souffre avec un devoir de réserve.

(p.16)

Notre famille nous a fabriqués taiseux, cette incapacité à exprimer des sentiments intimes complique pas mal les relations humaines, mais c'est ainsi. Je ne peux pas prononcer le mot "règles" en public, j'ai du mal à articuler "toilettes", si je hasarde l'expression " aux cabinets", personne ne me comprend, je ne sais pas avouer que je ne vais pas bien. Je n'aime pas les gens qui se répandent, leurs confidences me donnent l'impression de voir couler un camembert trop frais.

(p.60-61)
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Vidéo de Olivia de Lamberterie
Quel bonheur d'écouter Olivia de Lamberterie évoquer "la construction absolument géniale" du roman "très cinématographique" de Céline Spierer.
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