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sur 974 notes
Avec toutes mes sympathies- Olivia de Lamberterie - Éditions le livre de poche - terminé de le lire le 17 janvier 2020 -

Madame,

Je ne m'étendrai pas dans une longue chronique sur votre magnifique, et éprouvant récit qui rend un bel et émouvant hommage à votre frère Alex qui a choisi de vous quitter, de quitter sa famille et ses amis, un 14 octobre.
Il avait mal, très mal dans sa tête, au point de choisir de se jeter d'un pont.

188 critiques à ce jour sur Babelio, la mienne n'ajoutera plus rien à tout ce qui a été dit.
Si ce n'est que je comprends votre parcours, que j'admire ce courage que vous avez eu de mettre sur papier votre ressenti et ce que vous saviez de sa souffrance, de lui témoigner votre amour de sœur au-delà de sa mort

J'ai perdu mon petit frère il y a bien longtemps, il n'avait que 18 ans, il était beau, intelligent, il avait une petite amie, il avait comme on dit "tout pour être heureux", mais...
Il n'a pas choisi la même manière de mettre fin à ses jours que votre frère, c'est mon père et moi qui l'avons découvert un dimanche 26 octobre dans le grenier. Je n'avais que 20 ans. J' ai chez moi comme souvenirs son violon détruit, sa lettre d'adieu et un album de photos, avec sa vie, ses diplômes...
Nous étions "comme les deux doigts d'une même main" avait écrit mon père derrière une photo prise lors d'un pique-nique au bord du fleuve Congo, nous étions encore enfants.

J'avoue avoir mis beaucoup de temps pour lire votre récit, tant la souffrance est encore vive après tant d'années.

Votre livre, Madame, malgré le mal que j'ai eu à le lire, m'a fait du bien d'une certaine manière, il m'a fait comprendre que tant que l'on vit dans le cœur de quelqu'un, on est toujours vivant, que la vie continue, plus tout à fait comme "avant",et que souvent se posent les questions : que serait-il devenu, serait-il papa...

Votre plume a mis en mots, noir sur blanc, ce que je ne peux pas faire.

J'espère que vous avez trouvé en vous la sérénité qui vous aidera à continuer votre route malgré tout.

Et je vous remercie.
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La classe.

Une classe folle.

Ce sont les premiers mots qui me viennent à la lecture de ce récit.

Je ne connaissais pas Olivia de Lamberterie. Je ne regarde pas Télématin. Je ne lis pas ELLE (ni LUI d'ailleurs). Mais peu importe. J'ai dû vivre dans une grotte ces dernières années et me réveiller ce matin, chez mon libraire, en découvrant ce livre.

Je ne connaissais donc la brillante chroniqueuse/ critique littéraire qui offre là son premier ouvrage.

J'ai découvert une femme terriblement honnête avec elle-même. Une femme emplie de sa vérité. J'ai découvert son métier, sa famille, des bribes de son coeur, des morceaux d'âme.

S'il faut trouver un thème à ce livre, il évoque la perte d'un frère tant aimé. Il raconte une soeur, une femme. Une âme.

D'une classe folle. Celle du sentiment. Celle d'aimer. Dans cette retenue. Cette façon de parler de l'autre, des autres. de soi. Sans se cacher. Sans larmoyer. Une classe folle ans l'art de faire vivre l'absent. Cette manière de le rendre consistant, brillant dans le prisme d'un livre hors du temps et qui le raconte.

Un livre qui ne se lamente pas. Un ouvrage qui offre tellement de belles nuances. le portrait d'une femme d'aujourd'hui. Traversé d'anecdotes. Littéraires. Familiales. Il y a de la lumière dans le récit de ce deuil insupportable.

Et souvent, des éclairs de « génie ». Des fulgurances. de ces phrases qu'on note dans un carnet, de peur de les oublier. Des pages belles. Émouvantes. Réelles. Confidences.

Le livre d'une amoureuse des mots. Une prise de risque. Et finalement, tellement à lire. Si peu à dire. Pour ne pas galvauder un livre qui mérite d'être lu. Sans à priori.

Le récit d'une maladie réelle. Destructrice. Dont les plaies ne sont pas visibles. Ce mal de vivre qui a fini par tuer Alexandre.

J'ai plongé dans ce livre. Comme en apnée. J'en suis ressorti grandi. Ému, évidemment. Mais fort de cette résilience. de cette capacité à mettre des mots, vrais et sans effet de manche, sur des bouleversements intimes. Cette façon de véritablement rendre hommage. Dans le sens le plus noble de cette expression.

A lire. S'il vous plaît.
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Lorsqu'on apprécie une critique littéraire , ayant pignon sur rue dans une des revues les plus lues au sein de la presse féminine et dont les interventions radiophoniques ou télévisées sont toujours reçues avec plaisir, il peut être tentant de découvrir le personnage de l'autre côté de la barrière, avec pour seul indice le titre (pré-rentrée littéraire , avare de quatrième de couverture).

Olivia de Lamberterie a donc pris la plume. Pour coucher sur le papier un épisode récent et douloureux. A visée thérapeutique? Peut-être pas. Même si le chagrin est encore là, l'absence s'est inscrite comme un fait indéniable et irréversible. C'est une perte intolérable , avec une souffrance en cascade qu'alimente la détresse de toute la famille qui avait en commun l'amour de ce frère qui n'a pas pu supporté le poids de son existence.

Et curieusement , malgré l'empathie que l'on peut ressentir face à la peine confiée, et ce d'autant que l'on a connu la même perte, le récit n'est pas plombant. Car derrière les larmes , derrière la colère, l'on entend la voix que les ondes nous ont rendue familière, et malgré tout, l'humour peut apparaître entre deux sanglots et au delà de la crainte d'une malédiction moins occulte que génique, et les questions induites sur le risque pour les générations futures.

C'est aussi l'occasion d'en savoir un peu plus sur la femme, sur son enfance et l'on retrouve avec bonheur des évocations des moeurs et habitudes des années 60.
Le texte est truffé de titres de livres et de chansons, une sorte d'ancrage dans la réalité, lorsque les piliers de ce qui constitue nos vies sont sapés à la base.



Bercée au fil des phrases par la musique de cette voix que je connais bien, j'ai parcouru avec plaisir et compassion ces confidences intimes qui modifieront sans doute la qualité des futures apparitions professionnelles de l'auteur, mais pas de façon négative, loin de là.


Merci aux éditions Stock et à Netgalley pour leur confiance
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Olivia de Lamberterie exorcise à travers ce roman le chagrin lié à la perte de son frère. Ce roman autobiographique est noir, parfois gris, tant la peur et la souffrance sont palpables dans les lignes, à l'image des veines gorgées de douleur.

Alex est le frère sur lequel la fatalité d'une famille abonnée au suicide semble s'abattre. Il souffre depuis toujours. Il se sent vide, dénué d'énergie, d'envie. Il tente plusieurs fois de mettre fin à ses jours. Il comate entre deux tentatives avortées.
La dépression prend pour ce frère un tout autre visage. Il se pense né ainsi. Sa personnalité entière lui semble noire et désintégrée. Dysthymie. Forme de dépression légère sur le long terme.

Devant la fragilité d'Alex, Olivia tangue entre peurs et espoir. Et toujours remplie d'amour pour ce frère tant aimé.

Avec toutes mes sympathies (la formule canadienne pour sincères condoléances), Olivia raconte la souffrance, le manque, le deuil. Ce roman est enrichi de références littéraires et musicales ce qui le rend tout à fait pertinent.

Ça manque à mon sens d'un peu de lumière (que l'on retrouve seulement à la toute fin). L'aspect personnel, thérapeutique peut-être, amène malgré tout un respect sincère pour cette femme qui s'est débattue dans une mer de cendres et finira par s'y lover en paix quand on accepte de laisser les morts vivre en nous.
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Les heures sont devenues grises, dit-elle. Depuis la disparition de son frère Olivia de Lamberterie — stoppée net par un chagrin abyssal, de celui qui fait douter de soi et chanceler un monde qu'on pensait immuable — parle d'une maladie sans remède, comble les vides, se souvient, avec bonheur quelquefois, pour prolonger l'être aimé.

On ne peut qu'être touché par cette réflexion intime, lucide, sincère, presque qu'une mise à nu, semée de fulgurances, de l'emblématique critique littéraire de Elle. Il en résulte une image aussi surprenante qu'authentique, aux antipodes de la femme froide et mondaine, croisée l'année où j'ai fait partie du jury des lectrices du magazine...

#AvecToutesMesSympathies #NetGalleyFrance
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Alors que son frère Alex, mélancolique, vient de se suicider, Olivia tente de comprendre et revient sur leur enfance, leur éducation, leurs relations, le mariage, les enfants…

C'est une famille où l'on ne parle pas de ses émotions, où le corps est mis de côté car seul compte l'intellect.

L'auteure perçoit bien la mélancolie, la dysthymie, le désir de mourir ainsi que l'errance psychiatrique, le diagnostic n'ayant pas vraiment été posé. Elle s'interroge aussi sur le caractère héréditaire : « La mélancolie est- elle inscrite dans nos gènes ? »

C'est un livre sur la maladie, la mort, le deuil et aussi sur ce que l'on n'a peut-être pas vu ou pas voulu voir. La manière dont l'auteure évoque le désespoir est aussi très forte :

« le désespoir sans objet le tuait à petit feu, sa culpabilité nourrissant l'impuissance de jouir de ce qu'il avait construit : un amour durable, une famille harmonieuse et un travail, somme tout, satisfaisant. »

Olivia de Lamberterie explore très bien les liens entre frères et soeurs et aussi avec les conjoints, les amis. On sent cet amour très fort qui l'unissait à son frère, leur amour commun de la littérature, des mots qui peuvent guérir.

C'est aussi et surtout un livre sur l'amour qui m'a beaucoup touchée, sans tomber dans le pathos, avec une sincérité totale, sans concession ni mièvrerie.

Une très belle lecture… presque un coup de coeur!
#AvecToutesMesSympathies #NetGalley
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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"Sympathique" ( bien que comme le dit l'auteur dans son livre, le mot fait référence au sympathie qu'on utilise au Canada pour exprimer ses condoléances à quelqu'un) , c'est l'image que renvoie forcément Olivia de Lamberterie, critique littéraire et rédactrice en chef adjointe au magazine Elle France, dans ses différentes interventions médiatiques du Masque et la Plume où elle a toujours paru bien plus bienveillante et avenante que ses collègues masculins ou à Télématin où elle illumine les matins des amoureux de la littérature.

Mais évidemment, elle n'est pas seulement que sympathique, Olivia, et c'est évidemment ce à quoi son premier roman ( plutôt catalogué comme un "récit") s'attache à peindre, à aller voir les félures et les douleurs qui se cachent derrière son sourire.

Cette grande souffrance, elle porte un nom ou plutot une cause : la mort tragique de son frère Alex, qui s'est suicidé à l'automne 2015 après des années passés à lutter contre une dépression particulièrement violente.

Alex, être aussi fragile que génial que sa frangine va s'attacher à nous raconter pendant plus de 200 pages. le lecteur va faire connaissance avec une personnalité à fleur de peau, victime d'une maladie que les médecins mettront plusieurs années à diagnostiquer, et sans lui donner le traitement adéquat.


On avait eu la chance de rencontrer Olivia sur Lyon pour la présentation de la rentrée littéraire des Editions Stock en juin dernier, une présentation qui donnait forcément envie de mettre ce roman en haut de notre PAL de la rentrée littéraire, et nous n'avons pas été déçu de notre lecture, bien au contraire! ..


Ne désirant pas forcément " faire le deuil" comme tous les âmes plus ou moins bien intentionnées le lui proposaient de faire, Olivia de Lamberterie a éprouvé le besoin viscéral de faire revivre Alex par écrit dans ce récit aussi vibrant qu' à fleur de peau.

On découvre ainsi à quel point la dévoreuse de livres qu'est Olivia depuis de nombreuses années a parfaitement réussi à s'imprégner des auteurs qu'elle idolatre, pour construire un récit aussi sincère qu'intime.

Un récit parsemé d'un humour salvateur qui fait reculer tout pathos et le mélo, tout en parvenant à rendre particulièrement poignant son final rendant un hommage bouleversant à son frère qu'on est heureux d'avoir connu à travers ce fort beau livre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'année 2018 s'achève et je viens de refermer Avec toutes mes sympathies d'Olivia Lamberterie.

Je ne regrette rien de cette lecture.

Olivia nous plonge dans sa vie d'artisto en y mettant des nuances, de la lucidité, de l'humour.
Elle nous raconte sa famille, sa vie, le silence autour de la souffrance « est ce pour cela que dans notre famille, les mots ont tant de peine à sortir, et que les maux, nous les planquons sous les oreillers à taie impeccablement repassée ? chez nous on souffre avec un devoir de réserve.

Ecrire est donc une prise de risques…

L'auteur trouve les mots juste qui font mouche. Ce livre est riche, d'anectodes littéraires, de tranches de vie.

Son récit tourne autour de l'année 2015 et principalement la perte de son frère Alex.

Malgré tout l'étayage familial, sa situation personnelle réussie, Alex avait le mal de vivre. Il était dépressif. La mélancolie l'a conduit à commettre l'irréparable. Il n'a pas eu le courage de rester.

Olivia a écrit pour retrouver la trace de ce frère perdu. Elle le fait avec brio, élégance. Elle a la plume facile bien qu'elle puisse nous dire « ce livre qui n'aurait jamais dû exister, puisque tu n'aurais jamais dû mourir ».

C'est un livre sur l'absence, le manque, la peine, l'impuissance qu'entraînent la perte d'un être cher.

Pour ne pas le perdre une seconde fois, elle nous laisse ses mots pour apaiser son chagrin. Elle a l'art de parler des autres, de l'autre, de soi, sans fioritures. Ca glisse. Elle écrit pour ne pas oublier les jours heureux avec lui.
Un livre à ne pas manquer, à méditer…
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Titre : Avec toutes mes sympathies
Auteur : Olivia de Lamberterie
Année : 2018
Editeur : Stock
Résumé : Alex est un être fantasque, charmeur et flamboyant. Alex est marié, père de famille et accompli professionnellement. le 14 octobre 2015 il se suicide en se jetant d'un pont Montréalais. Alex était atteint de dysthymie.
Mon humble avis : J'avoue ne jamais avoir entendu parler d'Olivia de Lamberterie avant de parcourir ce court récit. Peu enclin à lire les critiques littéraires et totalement ignare en matière d'émission culturelle je choisis donc ce roman après un court avis glané quelque part sur les réseaux sociaux. Profitant d'un long vol entre la métropole et mon île d'adoption, je me lançais donc dans la lecture de ce texte sans aucun à priori et avec une curiosité certaine. Charmé par une écriture élégante, presque aérienne, je découvrais la personnalité de l'auteur et sa passion pour la littérature en premier lieu. Puis au fil de la lecture je fis la connaissance d'Alex qui n'est autre que le frère de la narratrice : un homme attachant, brillant et complexe, un homme que l'on aime de prime abord pour son courage et son excentricité, mais aussi un être rongé par la dépression et la mélancolie. le 14 octobre 2015 Alex mit fin à ses jours et commence alors pour sa soeur Olivia une longue période de deuil marqué par l'incompréhension, la colère et une peine dévastatrice. Comment parler du deuil sans tomber dans le pathos ? Comment rendre hommage à un être lumineux sans verser dans le larmoyant ? Olivia de Lamberterie réussit là où tant d'autres ont échoué, son texte est intime, clairvoyant et certaines pages sont d'une beauté à couper le souffle. Vous l'aurez compris j'ai adoré ce récit, j'ai adoré la description piquante de cette famille bourgeoise, j'ai adoré les introspections auxquelles se livre l'auteur, cette nécessité qui la pousse à témoigner, j'ai aimé sa volonté, sa pudeur et surtout l'amour inconditionnel porté à son frère. C'est beau, délicat, bouleversant et toujours sur le fil. Avec toutes mes sympathies un un bel hymne à l'amour fraternel, un hommage sincère et fort pour un homme que l'on regrette de ne pas avoir connu, un homme que l'on aurait aimé sans aucun doute…
J'achète ? : Oui sans hésitation, rares sont les bouquins portant un tel amour de la vie et de la littérature. Lumineux vous dis-je…
Lien : https://francksbooks.wordpre..
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Olivia de Lamberterie témoigne à travers "Avec toutes mes sympathies" de son amour sans faille pour son frère Alex qui n'a pas su trouver sa place sur la terre et qui a fait le choix de partir.
Ce témoignage est extrêmement touchant car il est fait avec respect, sans jugement mais avec beaucoup de tendresse et d'amour.
Il est difficile de faire une critique sur ce genre de livre, on se demande où est notre légitimité mais en même temps l'auteur a fait le choix d'écrire pour le public ce manque, ce vide, cette absence.
Ce livre est une douleur, mais paradoxalement je ne le ressens pas comme un cri, comme quelque chose de violent, au contraire je ressens de la douceur et l'amour de cette famille, l'amour pour ce frère si fragile est ce qui domine.
Les pages se tournent doucement, on est en osmose avec cette douleur et on a presque la sensation d'être, nous aussi, en lien avec Alex qui, s'il n'est plus sur terre semble malgré tout bien présent.
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