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EAN : 9782234088351
280 pages
Stock (17/08/2022)
  Existe en édition audio
3.12/5   215 notes
Résumé :
Anna, la narratrice de ce roman aux allures de Mrs Dalloway contemporain, est éditrice sous les ordres d’une dictatrice, se débrouille comme elle peut avec la vie, c’est-à-dire plutôt mal. Elle résiste. Elle endigue. Elle encaisse. Elle se souvient, surtout.
Coincée entre une mère féministe mais atteinte d’une forme de joyeuse démence, trois filles à l'adolescence woke, un mari au sourire fuyant et à la tenue fluo, un cordon sanitaire d’amies qui sonnent l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (57) Voir plus Ajouter une critique
3,12

sur 215 notes
En tournant la dernière page de ce roman, la question est de savoir de quoi il parle. D'un adultère, de la condition des femmes de cinquante ans, de l'éducation d'une jeunesse qui sait parfaitement creuser le fossé avec ses parents, des relations mère-fille, du milieu de l'édition, des aberrations des réseaux sociaux ? … aucun de ces sujets ne semble se détacher, apparaissant tour à tour dans la complexité d'une vie de femme partagée entre ses différentes taches professionnelles et privées.

Loin d'être pesant, le ton est léger, teinté d'humour, tant Olivia de Lamberterie maîtrise l'art de la réplique qui assassine !

On s'étripe, on s'explique autour d'un café ou d'une boisson plus forte dans les moments tendus, on s'envoie des messages, laissant apparaître une assurance souvent feinte, pour ne pas perdre la face.

Finalement si c'est la découverte accidentelle de messages compromettant qui met le feu aux poudres, le problème est traité en dernier, mais il est cependant ce qui aura déclenché l'avalanche de questions existentielles qui seront abordées.

Très agréable à lire, une réflexion légère sur la condition féminine actuelle, ou plus exactement une réflexion profonde sur un ton léger, voilà finalement le sujet central .

280 pages Stock 17 Août 2022
#Commentfontlesgens #NetGalleyFrance

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Voilà un livre que je n'aurais pas choisi naturellement, si je n'avais pas entendu une interview de l'autrice et qu'elle m'avait touchée par son récit.

J'ai passé effectivement un bon moment en compagnie d'Anna, la narratrice, au cours d'une journée de sa vie parisienne.

Anna est la fille d'une mère féministe, Nine qui lui a inculqué des principes forts – comme celui de ne pas se laisser avoir par les tâches dites féminines, de ne pas dépendre des hommes pour vivre - et tous ces messages importants qui ont émergés dans les années 60 par ces femmes qui luttaient pour sortir de leur condition de femmes au foyer. Mais Nine est en maison de retraite et perd un peu la boule : difficile à admettre pour Anna qui va la voir aussi souvent que son travail le lui permet.

Mais Anna a aussi trois filles, dont l'une d'entre elle, l'aînée, a « quelque chose d'important à lui dire » et va venir dîner le soir. Une autre d'entre elle est une féministe des années 2020 dans le prolongement radical du mouvement MeToo.

Anna a aussi un mari, mais elle découvre que celui-ci semble avoir une liaison extra-conjugale et Anna en souffre, comme on peut l'imaginer.

Et puis Anna a enfin (et surtout ?) une bande d'amies, une sorte de « bouée de sauvetage » qu'elle peut déclencher à tout moment, pour quelques SMS de soutien échangés rapidement, ou pour se retrouver autour d'un verre dès que l'appel au secours est lancé.

Il y a bien sûr un côté « Mrs Dalloway » dans ce récit transposé de Londres à Paris, de 1925 à 2021. le ton est mélancolique : on sent poindre, derrière la vie de cette parisienne intégrée – elle est éditrice comme on le sait, avec quelques moments savoureux sur le monde de l'édition, l'arrivée d'une nouvelle Manager qui ne veut plus éditer que des livres « feel good » ou bien le suivi d'écrivains dépressifs – une pointe d'accablement chez elle.

Qu'est-ce qu'être une femme quinquagénaire aujourd'hui, disparaissant des écrans radars de la publicité, se voyant reprocher à la fois par une mère hyper active et une fille engagée le manque d'action féministe de sa génération, et vivant une forme d'e trahison par celui à qui elle est liée et mais qui peut aujourd'hui très facilement rencontrer d'autres femmes par un seul clic d'une application sur son Smartphone ?

Olivia de Lamberterie nous livre une fiction douce amère, mais qu'on sent imprégné de son quotidien, avec ce qu'il faut de sensibilité pour nous émouvoir. On peut s'identifier à cette situation de femme, qui voit sa mère perdre peu à peu un esprit qui était très vif jusque là, et qui se sent pousser vers la sortie par de jeunes femmes qui estiment que la génération précédente a été trop indulgente et trop docile au travail. Elle évoque aussi au détour la nouvelle tyrannie qui s'impose aux jeunes mamans sur la façon dont elles sont supposées élever leurs enfants, avec une série d'oukases propagés à travers l'école et les réseaux sociaux.

Sous l'apparente frivolité d'une vie parisienne d'une femme très bien intégrée socialement et sans soucis majeurs, surgit une forme de fragilité face aux évènements (la trahison du mari notamment), voire d'abattement ou bien d'angoisse profonde qui sourd malgré elle, et que les retrouvailles entre amies tentent d'apaiser.

Si le style n'est pas toujours au rendez-vous – Olivia de Lamberterie est éditrice et non pas écrivain, elle n'en fait pas mystère – son récit témoignage touche juste.

Une belle découverte donc pour moi, qui ais pris des chemins de traverse loin de mes auteurs fétiches traditionnels – avec un joli moment de lecture à la clef.
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La lecture du premier tiers a été une épreuve et l'idée d'abandonner m'a effleurée. Et puis, j'ai repris plaisir à ma lecture quand j'ai retrouvé le joli style de l'auteur.

Le sujet, cependant, la journée pourrie d'une femme active soutenue par ses vieilles copines, a été vu et revu.

Anna est entourée par une galerie d'autres personnages, tous portraiturés à grands traits. le lecteur les aperçoit, n'a pas le temps de s'attacher à eux, que déjà une autre anecdote suit.

L'auteur aborde tous les thèmes du moment, de façon plus ou moins superficielle. J'ai aimé, en revanche, qu'elle s'interroge sur nos évolutions. Quel fossé entre les ados d'aujourd'hui et ceux de ma génération !

Après avoir terminé ce livre, il subsiste une question : Olivia de Lamberterie avait-elle vraiment quelque chose à dire ? Difficile de ne pas faire la comparaison avec son précédent livre, Avec toutes mes sympathies, ouvrage qui m'avait touchée alors que celui-ci ne restera sans doute pas dans ma mémoire.

Merci aux éditions Stock et à NetGalley pour cette lecture.

Lien : https://dequoilire.com/quand..
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Anna nous emmène dans sa folle journée. Sa fille aînée s'est invitée pour lui faire une annonce ce soir et elle doit trouver de quoi faire un repas correct. Mais il y a sa journée d'éditrice sous les ordres d'une nouvelle directrice à la mode des statistiques (on oublie la qualité), les appels de la maison de retraite où réside sa mère Nine, qui perd la tête avec panache et entêtement, les appels des établissements scolaires de ses deux dernières filles, adolescentes qu'elle ne comprend pas toujours.

Anna court, court toute la journée, avec des pensées intrusives sur son enfance, la naissance d'Allegra son aînée, sa mère Nine, la société qui va mal, son féminisme inerte, différent de celui de sa mère, historique, et de ses filles, plus radical, l'agressivité des gens, la politique et ses représentants, les médias, la vie, l'amour, d'ailleurs ce dernier va mal puisqu'elle a retrouvé des sous-vêtements féminins dans le lit conjugal.

Anna a la mélancolie qui lui colle à la peau, surtout depuis le décès de son meilleur ami, une charge mentale dingue malgré une vie parisienne confortable, beaucoup de dérision et d'humour et surtout elle encaisse et persévère, une qualité de cette génération de femmes sandwichs coincée entre leurs parents vieillissants et leurs enfants. Peter, son mari est son pilier, son élément stable dans sa vie, la trahison fait d'autant plus souffrir. Heureusement Anna peut compter sur ses amies, toujours présentes pour rassurer par un texto, en attendant la réunion de crise du soir autour d'un apéro dans une brasserie parisienne. La cinquantaine brillante mais douloureuse où les souvenirs reviennent en vagues furieuses face à ce sentiment d'étrangeté envers l'usage de ce monde moderne.

J'ai adoré ce roman sur la condition féminine de ma génération, l'entre-deux du féminisme, la résistance passive, polie, mais tenace d'Anna. Des références littéraires, une traversée de Paris agréable, une plume enlevée, quelques termes désuets mais combien rassurants, des ressentis sur la réalité de ce monde absurde, et cet humour qui ferait supporter n'importe quelle folle journée ! Un roman savoureux.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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L'universalisme ne se conçoit qu'à partir d'un point d'ancrage et il faut bien se définir d'une manière particulière pour pouvoir prétendre cette dernière à une portée plus générale.
A ce compte, ce n'est pas forcément une tare d'avoir comme narratrice une éditrice parisienne d'une cinquantaine d'années. Qu'elle ait fait de grandes études et que sa mère aujourd'hui au dernier stade d'Alzheimer ait été une féministe de la première heure ne devrait pas la desservir particulièrement. Evidemment, avec un tel pédigrée, on attend les enfants et leurs problèmes d'ados parisiens huppés. le mari, les affaires de cul et de coeur. On attend les copines, la complicité de longue date dans une sororité confortable. Et on n'est pas déçus car c'est exactement ce qu'on nous sert. Les préoccupations shopping un peu, les dérives presque alcoolisées quand trop c'est trop, l'ambiance so Amélie Poulain des bistrots vraiment parisiens.
Notez, on aurait pu partir d'ailleurs pour parler d'universel. A la place d'Anna, on aurait pu nous servir un homme issu de la deuxième génération d'immigration. Que l'on l'inventerait d'origine marocaine, avec un prénom forcément mais discrètement arabisant. On camperait son existence dans une banlieue parisienne reculée et sinistrée. On lui inventerait des amis d'enfance à la vie, à la mort, dont certains auraient mal tourné. Une scène ou deux devant le centre de détention. Un peu de vent pour faire s'envoler les détritus sur une place déserte et bitumée. Et on chanterait son itinéraire à lui, plein de bosses et de détours. Sa difficulté à faire avec un père brisé qui n'est qu'à peine francophone après avoir tant donné à son pays d'adoption. Avec des enfants dont il ne comprend pas les envies et pour lesquels il craint un éternel déclassement. Sans rien qui sonne faux. Sans rien qui dépare non plus des attendus les plus clichés.
Bien sûr, Comment font les gens ? n'est pas l'histoire de ce Malik dont je viens d'inventer le personnage, mais d'Anna « narratrice de ce roman à la mélancolie aigre-douce ». Mais à travers l'histoire de sa vie sur cette journée interminable, on dérive vers l'éternelle souffrance humaine, l'adversité, les petits combats ordinaires, l'humour salvateur, la vie, la mort tout ça. Bah oui. Forcément. Avec Malik, c'aurait été la même.
Après c'est pas mal fait. Bien composé, bien écrit, équilibré. Dans leur caricature démonstrative, les personnages sonnent ce qu'il faut.
Mais qu'en retiendra-t-on ? Et à part regarder dans le miroir son nombril lustré de gentil lecteur assez proche socialement de la narratrice pour la comprendre, assez loin pour l'envier, à quoi ça sert ?
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critiques presse (3)
LeSoir
21 novembre 2022
Dans son second roman, l'autrice déroule les pensées d'Anna, au cours d'une journée ordinaire, et pose un regard vif sur le statut des femmes et le temps qui passe.
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeJournaldeQuebec
24 octobre 2022
un roman savoureux sur la génération « sandwich », la charge mentale et toutes ses dérives. Cynique, sympathique, drôle, éclairant, émouvant, il est tout à la fois, et surtout criant de vérité.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
LePoint
06 septembre 2022
Anne, l’héroïne du nouveau roman d’Olivia de Lamberterie, déploie une grâce épatante. Est-ce ainsi que les femmes vivent ?
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Combien de temps une société met-elle pour accepter de regarder l'atrocité en face ?
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À force de les minimiser, ses douleurs se sont fossilisées en une colère compacte qui, si elle se libérait, se transformerait en un hurlement, mais qu’elle retient de toutes ses forces de fille élevée à faire bonne figure.
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Elle est une femme d’un autre temps, où tromper n’est pas jouer, mentir c’est tricher, elle croit en la loyauté des corps. Combien de fois s’est-elle contrainte à anéantir le regard d’un homme qui lui plaisait, répéter « mon mari » à chaque phrase, décliner un dernier verre, refuser ce qui aurait pu se passer parce qu’elle ne voyait pas comment elle aurait pu rentrer chez eux avec les baisers d’un autre sur les lèvres. Elle est la somme d’occasions manquées.
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Prenez n’importe quel dealer ou voleur de chats, c’est toujours la faute de sa mère absente à 18 heures de la maison pour lui faire réviser le théorème de Pythagore. On n’accuse jamais un père d’avoir zappé la récitation de la fable de La Fontaine, et qui vole un œuf vole un portable.
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Les réseaux sociaux, ces démiurges modernes, ne sont que des machines à fabriquer des complexes et des clones.
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Vidéo de Olivia de Lamberterie
Quel bonheur d'écouter Olivia de Lamberterie évoquer "la construction absolument géniale" du roman "très cinématographique" de Céline Spierer.
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