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EAN : 9782253117063
316 pages
Le Livre de Poche (29/03/2006)
3.22/5   37 notes
Résumé :
Présentation de l'éditeur
L'auteur laisse tomber ici le masque qu'il portait encore dans ses fictions "historiques" pour se dévoiler à travers les scènes fondatrices de ce roman des origines : son "Age d'homme". Il lui a fallu pour cela se diviser en une trinité de personnages, Karine, Claire et Pierre, camarades en 1975 de la même hypokhâgne au Lycée du Parc à Lyon. Sur la photo de classe, Claire avait les cheveux teints au henné et portait des jupes gitanes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Marc Lambron, réveille les années 70 avec beaucoup de lucidité. Il évoque avec ironie mais aussi avec tendresse et nostalgie les amours déçues, les idéaux trahis, les désillusions de ses personnages et leur jeunesse évanouie ; les petites et grandes corruptions d'une époque marquée par l'emprise de la télévision, du sexe, de la mode et de politique, des jeux de pouvoir.
«Les menteurs» est avant tout le roman d'une époque, celle de la parenthèse désenchantée...
Quant aux personnages, ils sont si bien incarnés qu'on (ou du moins, ceux qui comme moi, sont nés aux alentours des années 60) a l'impression d'avoir déjà croisé, aimé ou détesté Karine, Claire et Pierre.
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Marc Lambron, né en 1957 à Lyon, est un haut fonctionnaire, critique littéraire et écrivain français, élu à l'Académie française en 2014. Il est aussi conseiller d'État. En 1983, dans le cadre de sa scolarité à l'ENA, il effectue un stage à l'ambassade de France en Espagne où il écrit son premier livre, L'Impromptu de Madrid. le présent roman, Les Menteurs, date de 2004.
Karine, Claire et Pierre étaient étudiants en lettres à Lyon, en 1975. Ils se sont aimés et ils se sont quittés. Chacun a vécu sa vie de son côté, sans jamais se revoir jusqu'à ce rendez-vous de retrouvailles trente ans plus tard, à Paris.
J'ai lu ce roman par hasard, pour découvrir l'auteur, et c'était le seul disponible à cet instant dans la bibliothèque de ma ville. Quand je l'ai entamé, je me suis dit que j'avais déjà lu ce genre de roman et que ça n'irait pas bien loin, et puis… ce fut une bonne surprise.
Roman choral où nos trois héros prendront la parole tout à tour, chacun expliquant son parcours, donnant sa vision des évènements vécus, portant son regard sur les deux autres. Si vous n'étiez pas sur Terre durant les trente années séparant 1975 de 2004 pour quelque motif, pas né encore, séquestré par un gourou dans un ashram ou perdu dans la jungle de Bornéo, ce bouquin va vous permettre de rattraper votre retard que ce soit en matière de politique, d'évènements culturels ou sociologiques. Trente années passées au crible dans leurs moindres détails, en suivant Claire l'universitaire un peu guindée devenue mère et professeur, Karine la volcanique journaliste de mode qui ne trouve pas l'homme idéal et Pierre le normalien passé par les soirées au Palace et les antichambres du pouvoir. Des univers différents ouvrant la porte à des constats et des critiques parfois acerbes ou désabusées, toujours pointues.
Lyon, Paris, le campus de Berkeley, Madrid et sa movida ; Lacan, Alain Robbe-Grillet, Jean-Marie Messier pour ne citer que quelques unes des nombreuses célébrités croisées et croquées parfois méchamment ; Led Zeppelin, le Palace et les Halles, Debbie Harry pour l'ambiance. Tout est trop bien décrit ou documenté pour ne pas être en partie – au moins – autobiographique. Sous couvert de roman, Marc Lambron nous livre une analyse sociologique de cette époque. La différence entre son bouquin et d'autres du même tonneau, c'est qu'il est très cultivé et intelligent, livrant des théories en apparence étonnantes (« J'affirme que l'on peut quitter un homme à cause de François Léotard. »), sur le sexe, le pouvoir, l'argent…
Désenchantement sûrement devant « l'écart qui se creuse entre le personnage que l'on devient et l'individu que l'on pensait être », mélancolie un peu, le portrait d'une génération et de son époque qui s'interroge « Comment, petits frères de mai 1968, irions-nous au-devant d'un nouveau monde qu'il nous appartenait de façonner, et qui nous laissa dépossédés ? »
Un livre commencé dans une gentille indifférence et qui s'avéra au fur et à mesure, beaucoup plus intéressant que ce que j'en imaginais.
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les retrouvailles 30 ans après de camarades de khâgne (Prépa Lettres) des années 70, m'intéressait, pour différentes raisons.

D'abord, le regard porté par l'auteur sur ses années de classe préparatoire au lycée du Parc, à Lyon, faisait écho à mon année de prépa HEC au lycée Pierre de Fermat de Toulouse à la même époque, de même que l'intégration dans une école parisienne.

Ensuite, parce que les vies des trois personnages principaux mettaient en lumière l'évolution de la société française de ces trente dernières années, regards différents portés par un proche du pouvoir politique, une journaliste (de mode) et une professeur de fac.

Et finalement, parce que la parfaite maîtrise de notre langue par l'auteur fait de ce roman un pur plaisir de lecture.

Voilà le "mot de l'éditeur" sur ce roman, copié du site de la FNAC :

Karine, Claire et Pierre ne se sont pas revus depuis leurs études en 1975 au lycée du Parc à Lyon. Les trois amis se retrouvent trente ans après, dans les jardins de l'Observatoire à Paris. Ils se sont aimés, ils se sont éloignés. Ils se sont endormis hippies, ils se sont réveillés yuppies. Claire, l'universitaire corsetée qui s'enflamme sur les campus, Karine, la papillonnante journaliste de mode, et Pierre, le normalien passé par les antichambres du pouvoir, racontent en récits intimes et croisés l'évolution d'une génération engagée puis désagrégée. Ce roman d'une époque dévoile les corruptions ordinaires du siècle. Désillusions, amours et mensonges sous Prozac colorent de noir et de rose la chronique de leur jeunesse évanouie.
L'université et la presse, la mode et la politique, la télévision et le sexe, les jeux du sentiment et les masques de l'ambition : ces « gueules cassées de l'amour » disent aussi une guerre impitoyable.
Marc Lambron, à la fois féroce pour son époque et tendre pour ses personnages, nostalgique mais lucide, nous entraîne dans la ronde : une danse sur les cendres du passé.


En rentrant hier soir, dans la voiture, j'ai entendu Marc Lambron parler de son nouveau roman (Une saison sur la terre) sur France Culture, dans l'émission de Jean Lebrun, Travaux Publics. le thème principal de cet ouvrage ressemble à celui des menteurs, en plus autobiographique. Il va sans dire que je le lirai prochainement.

Lien : http://bill.et.marie.over-bl..
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Jubilatoire du début à la fin.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Moi,j'ai pris le tournant à ma façon. Je suis une collabo de la vie. Les shiteux à la Edouard étaient totalement hors jeu,j'avais assez fait la Carmen avec mon espagnol bifide. Si je rentrais à Paris, mais ce serait pareil à Londres ou à New York,j'allais devoir me fader des super-comptables tombant la chemise devant les écrans d'ordinateur à l'heure des marchés. Des types qui placent leur virilité dans des calculettes, est-ce que ça peut nous faire rêver ? Oui, si le rêve se compte en nuit de grands hôtels avec jacarandas au bord de la piscine, belles bagnoles à la sortie du restaurant, jolies robes magiquement sorties d'une carte Visa Gold. Mais l'amour des cocotiers suffit-il à remplir une existence ? Etais-je partie pour une vie de femme de colon en ville, l'équivalent des épouses de planteurs qui s'emmerdaient en 1952 au bord de la piscine du Club sportif de Saïgon, en version revue et corrigée par les petites brokers de JP Morgan ? Ces vies où l'homme gagne par ambition de l'argent que la femme dépense par désespoir ?
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Je dois le dire en des termes qui me retournent le cœur, mais c'est un fait :j'ai assisté, au milieu de la société française, aisée, omniscolarisée, enracinée dans des siècles d'exigence, à une destruction d'intelligence qui humiliait, et parfois détruisait sans remède, quelques-uns de ses meilleurs esprits
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… j’ai compris que l’angélisme fraternel de ma première jeunesse était bien mort. C’était un rêve américain venu des campus des années 60. Il avait existé un temps fragile où, dans une frange non négligeable de la jeunesse occidentale, les attitudes libertaires tendaient à prévaloir, accompagnées de codes de comportement qui valorisaient la gentillesse, le voyage initiatique, l’indifférence à l’argent, le principe d’amitié. Des individus s’efforçaient de vivre selon ces préceptes, et parvenaient à conjurer momentanément les fantômes de la guerre, de l’esprit de possession, des rivalités de classes. Cela avait fait long feu, mais cela avait existé.
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Au fil des années,j'ai compris le dérisoire de nos tourments : nous nous pensions uniques alors que nous étions typiques.
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J'ai trouvé plus de vérité dans ces mensonges que dans les proclamations des chevaliers du bien qui chevauchent notre époque comme une jument corvéable.
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Videos de Marc Lambron (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marc Lambron
L'intervention de Marc Lambron lors du Meeting de solidarité avec les résistants de Kiev et le président-courage Volodymyr Zelensky organisé par La Règle du jeu, le mardi 1er mars 2022, au Théâtre Antoine à Paris.
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