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Michel Valmary (Traducteur)Richard Erdoes (Collaborateur)
EAN : 9782226114488
425 pages
Albin Michel (02/02/2000)
4.1/5   43 notes
Résumé :
Le cercle sacré est le récit passionnant de la vie d'Archie Fire Lame Deer, fils de Tahca Ushte, l'auteur du célèbre De mémoire indienne.
Après une enfance sioux passée sur la réserve de Rosebud, dans le Dakota du Sud, Archie fut tour à tour militaire en Corée, figurant et cascadeur à Hollywood, cow-boy et chasseur de serpents à sonnette. Mais cette existence, parfois difficile, qui l'amena à réexaminer les valeurs et la philosophie de son peuple, s'est trans... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ah !
Après des bios de chefs et hommes médecines amérindiens certes très intéressantes, mais peu éclairantes sur leurs croyances, leur cosmogonie et leurs rituels, j'ai ENFIN trouvé LE bouquin qui m'éclaire sur ces sujets.

Merci Archie !
Il détaille, mais vraiment, les différentes cérémonies et rituels. Il explique qu'on ne peut pas "comprendre" si on n'est pas Amérindien, et je le crois, car leur notion de sacrifice ("Percement") pour venir en aide à des proches lors de la Danse du Soleil, très christique, de fait, laisse tout à fait pantois...
J'y ai trouvé certaines choses qui me parlent très intimement, et qui vont me permettre d'avancer sur mon propre chemin. Non en copiant, bien sûr, mais en m'inspirant de certains de ces rituels et façon de faire les choses.

C'est vraiment fascinant et la description de certains événements relève réellement d'une "Autreté" à laquelle ces humains ont un accès direct par leurs cérémonies...

L'amusant de la chose étant qu'Archie décrit largement également ses errements, son alcoolisme, sa violence, et tout le négatif, qui accompagne inévitablement, selon leurs croyances, le positif. Pour lui, c'est naturel, et pas forcément mauvais, ce sont des expériences indispensables. "Tu dois voler aussi haut que l'aigle et ramper comme le ver de terre."...
Où l'on apprend (enfin, on se voit confirmé parce qu'on le savait déjà), que le pape est un vieil hibou confit dans ses préjugés pas plus éveillé que nos politocards, vu qu'il se place sur le même plan qu'eux, c'est à dire au dessus du reste du peuple, alors que le dalaï-lama est ouvert et amical avec tous les humains et tellement plus sympathique, de la même façon que l'est Archie.

Bref, j'ai vraiment beaucoup aimé cette biographie pas comme les autres, car tellement plus détaillée dans ce qui m'intéresse... Formidable.
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Archie est né en 1935 sur la réserve de Rosebud, à la limite des Badlands. Suivant la tradition sioux, il est élevé par son grand-père, Henry Quick Bear, jusqu'à la mort de celui-ci. Son enfance fut donc très heureuse, malgré leur pauvreté. Envoyé chez son oncle à l'âge de onze ans, il doit fréquenter la pension catholique de Saint-François où les prêtres s'efforçaient de "tuer l'indien" chez les enfants par toutes sortes de procédés indignes. Inutile de dire que ces quelques années de pensionnat ont définitivement dégoûté Archie du christianisme.

Jeune homme, il se cherche un peu, fait plusieurs métiers, boit, se bagarre, passe du temps en prison, et par désoeuvrement, s'engage dans l'armée. La guerre de Corée le marque au point qu'il se refuse à en parler dans ce livre. Rendu à la vie civile, il devient cascadeur de cinéma pour une longue période où il renoue des relations avec son père, le célèbre Tahca Ushte, homme-médecine. Archie devient alors conseiller spirituel dans les prisons et finit son apprentissage d'homme-médecine, don qu'il a hérité de son père et de son grand-père.
Aux années d'errance succèdent les années de sagesse.

Dans la seconde moitié du livre, il traite mais de façon sommaire des rites et cérémonies sacrés (d'une richesse incroyable) pour les Sioux. La spiritualité lakota ne cesse de me fasciner, la communion de ce peuple avec la terre et les autres créatures n'étant pas le moindre de ses attraits.
Ses réflexions sur la spiritualité, sur les autres religions sont toujours intéressantes et témoignent d'une grande ouverture d'esprit et d'une grande tolérance. S'il n'a guère apprécié sa rencontre avec le pape, il s'est senti très proche au contraire du Dalaï-Lama. De même que les questions qu'il se pose sur le sens de nos vies, sont justes et cohérentes, Archie Fire Lame Deer a également le mérite de pointer du doigt le travers de nos civilisations occidentales ainsi que la perte de la spiritualité chez les peuples indigènes. A ce titre, pour Archie, seule la foi dans les vieilles croyances permettra aux peuples de retrouver leur identité.

Un récit très enrichissant, indispensable pour connaître un peu la dimension de la spiritualité sioux aujourd'hui, et surtout une bien belle rencontre avec un homme attachant.
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Le témoignage d'#ArchieFireLameDeer m'a très profondément émue. Né en 1935 sur la réserve de Rosebud, il est élevé par son grand-père, Henry Quick Bear. Ce ‘wichasa wakan' (traduit approximativement par ‘homme-médecine') réputé refuse de se plier au mode de vie que les Blancs imposent aux Premières Nations et s'attelle à transmettre ses connaissances à son petit-fils qui sera finalement envoyé dans un pensionnat catholique. Ce tragique aspect de l'histoire est assez connu pour que je ne m'y attarde pas mais je vous recommande le documentaire "Tuer l'Indien dans le coeur de l'enfant" à voir sur Arte.

L'auteur se tourne alors, comme son père avant lui, vers une vie de vagabondage qui le voit devenir cascadeur de cinéma puis soldat en Corée. En plus de son immense talent de conteur, j'ai été très touchée par la facilité avec laquelle il admet qu'il était ignorant à certains moments de sa vie et qu'il a bien grandi depuis. Contrairement au modèle occidental qui condamne les erreurs de parcours, lui les voit comme des opportunités d'évoluer. Cette vision de l'être humain comme un matériau en changement perpétuel résonne particulièrement en moi puisqu'elle autorise à vivre plusieurs vies sans que l'une détermine les suivantes.

Avec beaucoup d'humanité et d'honnêteté, Archie Fire Lame Deer se confie également sur ses problèmes d'alcool, les bagarres de bar, la résistance à la police, les accidents de voiture, et les condamnations. Mais, comme je l'évoquais, il décide de se reprendre en main et de renouer avec son héritage, devenant conseiller spirituel auprès des populations autochtones dans les prisons. Dans la dernière partie du livre, il présente de nombreux aspects de la culture lakota en détail comme les heyoka (les ‘rêveurs-de-tonnerre'), la légende à l'origine de l'inipi (bain de vapeur), la quête de vision appelée hanblecheya, le mythe de Ptesan Win et la cérémonie de guérison yuwipi.
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Bien loin des mythes vendus dans les westerns hollywoodiens (qu'il ne manque d'ailleurs pas de commenter, ayant lui-même été cascadeur dans ce type de productions), cet homme-médecine sioux nous livre un témoignage édifiant sur la réalité de la vie des Indiens d'Amérique au XXe siècle.

Cet ouvrage dense qui se lit comme un roman retrace, de façon tantôt poignante, tantôt amusante, la vie on ne peut plus remplie du fils de Tahca Ushte alias John Fire Lame Deer, auteur du désormais classique De mémoire indienne.

Je ne peux que vous conseiller la lecture du Cercle sacré car, au-delà du caractère autobiographique du récit, celui-ci nous livre un témoignage empli de sagesse sur la vie et sur l'Homme lui-même.
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Première partie, lorsque l'auteur nous fait découvrir l'univers des réserves Sioux et les errances de ses tentatives d'intégration à la civilisation à l'américaine, très intéressante. L'auteur nous plonge dans les affres de cette civilisation oubliée qui se débat dans des problèmes d'identités et de misère sociale trop peu connues. Avec son corollaire trop souvent mis en avant pour dénigrer ces populations qu'est l'alcoolisme.
Par contre après le retour aux sources et la foi retrouvée, ça devient beaucoup moins intéressant. L'auteur explore dans le détail les croyances et les mythes de la religion indienne qui est proche du créationnisme. Si l'intérêt documentaire de ces chapitres est indéniable, le mécréant que je suis à du mal à y trouver son compte et la description détaillée des rites et des cérémonies qui les accompagne est pour le moins fastidieuses, avec beaucoup de scènes répétitives.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
- La recherche éperdue de la vision, me dit un jour mon père, c'est la racine de notre religion. C'est l'aspiration à un rêve venu d'en haut, qui, tant qu'il durera, fera de toi plus qu'un simple humain. Celui qui n'a jamais eu de vision n'est rien, je le crois fermement. C'est comme les prophètes dans la bible des Chrétiens, comme Jésus qui jeune dans le désert, ou Jacob qui lutte avec l'Ange, qui lutte pour un rêve. On entend des voix silencieuses, et l'on voit avec le coeur, avec l'esprit, pas avec les yeux. On ferme les yeux afin de voir.
Les Blancs ont oublié tout cela. Leur Dieu ne s'adresse plus à eux d'un buisson ardent. S'il le faisait, ils ne le croiraient pas, ils diraient que c'est une hallucination, ou de la science-fiction. "une voix qui sort d'un buisson ardent ? Ce gars-là a pris une dose trop forte de LSD." - Voilà ce qu'ils diraient. Ces anciens prophètes hébreux paraient dans le désert en priant pour recevoir une vision, mais les hommes blancs d'aujourd'hui ont fait de leurs croyances un désert. En eux, ils ont étable un désert où rien ne pousse, un lieu mort, dépourvu de rêves. Mais l'eau de l'esprit est toujours là, prête à faire refleurir le désert.
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Dans une autre scène du Retour d'un homme nommé Cheval, des Indiennes devaient pleurer leurs hommes morts à la guerre. Le metteur en scène déclara : "Nous avons réuni tout un groupe de femmes, et il faut leur enseigner un chant funèbre sacré." Naturellement, je n'avais nulle intention d'utiliser un chant sacré dans un film fait par des Blancs. Je rassemblai toutes ces femmes, dont certaines n'étaient pas indiennes mais maquillées pour ressembler à des Indiennes, et je leur appris une chanson enfantine assez drôle que chaque garçon et fille de la réserve connaît par coeur. Pour les Blancs, tous les chants indiens semblent tristes, car ils sont en mode mineur. Et voilà toutes ces femmes en train de chanter un morceau plutôt gai en s'arrachant les cheveux et en faisant semblant de pleurer. Chaque fois que des Sioux voient le film, ils s'amusent beaucoup de cette scène. Je suppose que c'est ma nature heyoka qui m'a poussé à faire cela.
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[Le prêtre] dit à mon père : "Chef, mon église a la forme d'un tipi. Mes vêtements sacerdotaux sont ornés de perles, et la Pipe voisine avec la croix. Je me purifie dans la loge à sudation, et tous les ans je me rends à Bear Butte pour participer à la danse du Soleil, en compagnie de l'homme qui doit me peindre le corps.
— Mon père, est-ce que votre évêque est au courant ?
— Bien sûr, répondit le prêtre en riant. Nous ne sommes pas de ces missionnaires d'autrefois qui s'efforçaient d'annihiler la religion indienne. Nous soutenons votre culture traditionnelle. Mais il y a une chose que je voudrais vous dire : nos religions sont identiques. Dieu et le Grand Esprit, Jésus et Médecine Douce, le Calvaire et la Danse du Soleil, la Croix et la Pipe, c'est la même chose. Seuls les noms diffèrent.
Mon père le regarda longuement avant de lui demander : "Mon père, dans votre religion, est-ce que les animaux ont une âme ?
— Chef, là vous m'avez pris en défaut", répondit le prêtre.
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La cérémonie de Purification peut avoir une force d'émotion énorme. J'ai souvent vu des hommes y pleurer. Il nous faut réapprendre à pleurer. L'homme fort pleure ; c'est le faible qui retient ses larmes, car il se dit " Si les autres m'entendent ou me voient pleurer, ils s'apercevront que je suis faible". Mais quand on garde ses larmes en soi on risque de se détruire. C'est pourquoi il faut laisser s'exprimer ses sentiments dans la loge de sudation. Il faut pleurer. En plus, c'est comme cela qu'on apprend à respirer.
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Mon père agonisait, soudain il me saisit la main. Je sentis son pouvoir passer en moi, jusqu'à remplir tout mon être. C'est un moment qui bouleversa totalement ma vie, rien ne fut plus comme avant. Mon avenir me parut soudain assez flou, comme si je regardais une chaîne de montagnes à moitié cachée par un voile de brume bleutée. A ce moment, l'homme que j'avais été jusque là mourut en moi, laissant la place à un être nouveau.
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