AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782259222709
650 pages
Plon (24/10/2013)
3.25/5   87 notes
Résumé :
Chaque maison a son lot de premiers pas et de derniers souffles, derrière chaque porte, les familles se déchirent ou se forment, se rassemblent ou se délitent. Leurs destins ne font que se croiser, pourtant elles partagent une chose, leur rue. Et Pepys Road est en train de changer de visage. Petunia est la doyenne de la rue. Elle s'est installée là jeune mariée, elle y a été heureuse, puis son mari est mort, et maintenant, de retour d'une visite médicale, elle conte... >Voir plus
Que lire après Chers voisinsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
3,25

sur 87 notes
5
0 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
6 avis
1
0 avis
C'est une rue ordinaire d'un quartier plutôt chic du sud de Londres: Pepys Road.
Y vivent ou y travaillent des gens de milieux sociaux plutôt aisés: il y a Zbignew, le maçon polonais, Quentina la réfugiée politique venue du Zimbabwe, Shadid le commerçant pakistanais, Pétunia la vieille dame qui souffre d'un cancer et son fils Smitty qui démarre sa carrière de peintre alternatif, Freddy le footballeur d'origine sénégalaise, Roger le golden boy et son épouse Arabella insatiable dans son train de vie démesuré, Michael l'avocat et Mill le policier..
Des personnages hauts en couleurs, emblématiques du Londres d'aujourd'hui avec sa mosaïque de cultures et son atmosphère faussement paisible.
Tout ce petit monde vit sa vie lorsqu'arrivent au courrier des lettres anonymes indiquant, au dos de la photographie prise de leur maison ces simples mots: " Nous voulons ce que vous avez".
S'ensuit une enquête qui va bouleverser bien des choses.
C'est un récit vivant qui mêle différentes voix.
On est parfois un peu perdu car les personnages sont nombreux mais cette découverte du Londres d'aujourd'hui est palpitante.
Commenter  J’apprécie          220
700 pages ce n'est pas un problème quand c'est haletant.
Vous me voyez venir....
Au premier tiers ( c'est écrit petit et dense), je me suis dit : pourvu que quelques indices percent. Mais rien !
John l'raconte la vie des personnes recevant ces multiples cartes " nous voulons ce que vous avez" mais personne n'est vraiment atteint et la vie de chacun continue et moi aussi.
Ce n'est pas la curiosité d'en savoir plus sur eux quoique...
Il est vrai que le footballeur africain débarqué en Angleterre, Quentina la sans papier, le richissime trader, les pakistanais, Pétunia, Zbignew le maçon polonais.....sont si différents que l'on s'attache forcément à quelqu'un.
Il faut avouer que l'auteur donne tellement de détails sur chacun que l'on se dit qu'il a dû s'y reprendre à plusieurs fois avant de se satisfaire du point final.
C'est comme s'il l'avait écrit jusqu'au bout puis s'était fait cette réflexion : " ah mais non, ça fait un peu court, lui, je vais lui rajouter la découverte d'un trésor" puis celui-là " oh lui, il va rencontrer une jolie hongroise" etc...
Bref, vous l'aurez compris, j'ai attendu la révélation qui n'est jamais venue.
Commenter  J’apprécie          121
Ce livre m'a tout de suite fait penser au dernier roman d'Eric-Emmanuel Schmitt, Les perroquets de la place d'Arezzo. le principe est le même, les habitants d'une rue reçoivent tous dans leur boîte aux lettres une carte sur laquelle est écrite un mystérieux message : "Nous voulons ce que vous avez".

Le point de départ est donc le même. C'est aussi un roman choral. Nous suivons plusieurs familles. Mais ici, l'auteur ne s'est pas éparpillé, et n'a pas perdu son lecteur dans un dédale de personnages (il n'y a que 5 ou 6 personnages principaux). Et voilà la comparaison s'arrête là. Point de focalisation sur leur activité sexuelle…

Certains personnages sont plutôt riches, très riches. D'autres plus modestes. D'autres issus de l'immigration. Autant de portraits très différents et c'est ce qui fait la richesse du livre.

L'auteur a l'art de mener son intrigue, d'arrêter une fin de chapitre sur un personnage en prenant bien soin de donner envie au lecteur de découvrir la suite (quelques chapitres plus loin, voire beaucoup plus loin). Alors, dans ces moments-là, on rage, on peste… Oh non !!! On ne veut pas aller où nous mène l'auteur c'est-à-dire vers un autre personnage… Mais dès les premières lignes de ce nouveau chapitre, on se laisse embarquer, et c'est reparti pour une nouvelle aventure…

On sent très souvent que l'auteur s'amuse avec ses personnages, les manipule à sa guise, les emmène où il veut, comme un jeu dans lequel le lecteur serait le complice du créateur…

Et puis, derrière tout ce stratagème se dessine une critique de la société londonienne, une société basée sur l'argent, la réussite… et rien n'échappe à la plume de cet auteur, ni les ratés de l'immigration, ni les petits problèmes des riches, ni les gros problèmes des pauvres…



On passe un très agréable moment dans cette Pepys Road.
Lien : http://krolfranca.wordpress...
Commenter  J’apprécie          132
La quatrième de couverture du livre faisant espérer une intrigue policière pleine de rebondissements, le lecteur a la recherche de ce type de récit ne pourra qu'être déçu du voyage car l'intérêt du livre est bien loin de reposer sur le mystère mis en avant pour susciter la curiosité.
Les habitants d'une rue paisible d'un beau quartier londonien commencent un beau jour à recevoir des cartes anonymes représentant leurs portes d'entrée et délivrant le message suivant : Nous voulons ce que vous avez.
D'abord indifférents, les destinataires vont finir par s'inquiéter quand les cartes postales se doublent de vidéos, quand leurs voitures en stationnement dans la rue, sont rayées, et quand ils reçoivent des oiseaux morts par courrier ...
Bien sûr on se demande ce qui se cache derrière cette campagne d'intimidation , mais l'intérêt reste relatif et la résolution finale du mystère parfaitement anodine.
Ce qui est primordial c'est la mise en scène des différents personnages qui nous fait pénétrer dans l'intimité des foyers, et restitue une radiographie précise et documentée et la Londres multiculturelle d'aujourd'hui sur fond de crise des subprimes et de politique d'immigration.
A travers le détail précis de la vie des habitants de Pepys Road, John Lanchester livre une analyse sociologique pointue des classes sociales britanniques à travers des exemples bien choisis, qu'il s'agisse du trader de la City accablé d'une épouse aussi superficielle que dépensière, d'une vieille dame solitaire et malade et de son petit-fils qui s'illustre sur l a scène de l'art moderne, d'un ouvrier polonais laborieux, d'une contractuelle immigrée qui dissimule son identité pour se maintenir sur le territoire ou encore d'une famille pakistanaise exploitant une épicerie de quartier.
Le thème de l'intégration dans la société britannique est omniprésent et les problématiques contemporaines de menace terroriste et de repli identitaire se placent harmonieusement dans le récit à la faveur des mésaventures des différents personnages.
J'ai passé un bon moment de lecture et je salue le tour de force de l'auteur qui a réussi à me faire entrer intimement dans le monde personnel de chacun des habitants de la rue qui deviennent des familiers que l'on a plaisir à suivre d'un chapitre à l'autre.
Je n'ai pu m'empêcher d'évoquer Elisabeth Georges dont la série de romans policiers mettant en scène les enquêteurs Lynley et Havers plongent également le lecteur dans la vie quotidienne des londoniens avec une précision d'entomologiste. Si ce n'est qu'avec Elisabeth Georges, l'intrigue policière est également au rendez-vous....
Commenter  J’apprécie          50
Le thème du mois était : « Les voisins » , ce roman de John Lanchester paru en France en 2013 , raconte la vie des habitants de Pepys Road. Cette rue bordée de maisons particulières a connu le sort de beaucoup de quartiers de Londres, d'abord construites pour la classe moyenne, les maisons sont peu à peu rachetées par de très riches londoniens qui passent leur temps à faire des transformations plus couteuses les unes que les autres, il leur faut être à la pointe de la mode et montrer que rien n'est assez beau pour eux. Nous sommes en 2007 et la City fait couler l'argent à flots continus. Ce roman tout en se focalisant sur un quartier de Londres donne une photo assez précise de l'ensemble de la ville. Plus que les gens qui seront les acteurs de ce roman, c'est la mainmise de la puissance financière qui est analysée aussi bien du côté des vainqueurs que des exclus.

Du côté des vainqueurs (en tout cas au début) on trouve Roger et Arabella Yount , leur seule motivation c'est l'argent, en gagner beaucoup et le dépenser au plus vite . le roman s'ouvre sur l'inquiétude de Roger aura-t-il droit à sa prime d'un million de livres dont il aurait cruellement besoin pour écluser toutes ses sorties d'argent ? Nous suivrons pendant un an cette famille et leurs deux garçons qui auront, eux, bien besoin de baby-sitter pour qu'un adulte s'occupe enfin un peu d'eux. Je dois avouer que c'est un aspect qui me surprend beaucoup dans la littérature anglaise (je ne sais pas si c'est en partie réel) mais les enfants ont toujours l'air d'épuiser leurs parents qui n'attendent qu'une chose les mettre au plus vite en pension.

Du côté de ceux qui doivent travailler dur pour profiter un peu de cet argent, un ouvrier polonais et nous découvrirons grâce à lui le monde des travailleurs pour qui l'argent ne coule pas à flots. Il aura des amours compliqués et devra résoudre un problème de conscience à propos, encore une fois, de l'argent : il trouve dans la maison qu'il rénove une valise remplie de billets, que va-t-il en faire ?

Pétunia Howe est la personne la plus touchante de ce récit , elle est âgée et a vécu une grande partie de sa vie avec son mari Albert qui était un horrible radin grincheux. Surtout ne croyez pas la quatrième de couverture, elle n'est pas obligée de vendre sa maison pour se soigner. Elle est est atteinte d'une tumeur au cerveau, sa fille Mary viendra l'accompagner pendant sa fin de vie et nous permettra de connaître son fils Smitty qui est un performeur en art contemporain. Cette famille se situe dans la classe moyenne et elle est plus sympathique. le fils permet quelques passages assez classiques sur l'absurdité des prix en art mais il reste un homme capable de sentiment pour sa famille, Ce roman donne une assez bonne vision de la société britannique avec ceux qui ne peuvent pas y pénétrer comme Quentina qui a fui le Zimbabwe et qui n'a aucun papier. Elle arrive à travailler sous une fausse identité et est employée par la société de surveillance du stationnement à Londres. Étant donné la complication des règles de stationnement, il semble particulièrement difficile de ne pas avoir de contravention.

La famille pakistanaise est riche en personnalités diverses , l'intégrisme musulman frappe à leur porte , en travaillant comme des fous ils arrivent à un niveau de vie correct.
Il reste un pan de la société : les joueurs de foot grâce à Freddy Kamo nous découvrons que là aussi l'argent peut ruisseler mais il est quand même soumis à la santé physique du jeune joueur, une mauvaise fracture et voilà le rêve qui s'écroule.

Le lien entre tous ces personnages, c'est qu'ils sont tous voisins ou travaillent pour des gens de Pepys Road.

Chaque personnage représente un prototype de Londoniens et l'auteur décrit ainsi une ville qui va mal car elle est trop centrée sur l'argent et la consommation. Il arrive à tenir l'intérêt du lecteur car les trajectoires des personnages font craindre une chute ce qui arrivera pour certains d'entre eux. Et puis, il y a ces cartes que tous les habitants de la rue reçoivent avec cette inscription « Nous voulons ce que vous avez ». Qui se cache derrière ces messages anonymes ? Nous avons donc droit à une enquête policière et à un inspecteur très britannique sorti des écoles qui font de lui un homme un peu trop chic pour sa fonction.

J'ai aimé cette lecture car elle donne une bonne idée de ce qui va mal dans la société britannique, même si les personnages sont parfois caricaturaux et les situations un peu convenues, il faut aussi dire que ce livre a vingt ans et que beaucoup de ce qu'il dénonce nous semble des lieux communs aujourd'hui.
Lien : https://luocine.fr/?p=13820
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Roger avait une manie donc il voulait se débarrasser mais qu’il avait bien conscience de ne pas avoir encore corrigée : il avait tendance à acheter plein de matériel hors de prix dès qu’il envisageait de se mettre à un hobby. C’est ce qui s’était passé avec la photographie, quand il avait acheté un appareil immensément sophistiqué et inutilisable, assorti d’une batterie complète d’objectif, puis pris une dizaine de photos avant de se lasser de sa complexité. Il s’était mis à la gym et avais acheté un vélo, un tapis de jogging et une machine multifonctions, puis une carte pour un « country club » londonien donc il ne se servait quasiment jamais temps il était laborieux d’y aller. Il s’était mis à l’oenologie, il y avait installé un un frigo-cave à vin dans le sous-sol réaménagé qu’il avait rempli de bouteilles coûteuses achetées sur recommandation, mais l’ennui c’était qu’on était pas censé boire ces fichues bouteilles avant des années. Il avait acheté en multipropriété un bateau à Cowes, donc ils s’étaient servis une fois.…
Commenter  J’apprécie          00
À Londres l’argent était partout, dans les voitures, les vêtements, les boutiques, les conversations, jusque dans l’air lui-même. Les gens en avaient, le dépensaient, y pensaient et en parlaient en permanence. Tout cet argent avait un côté insolent, épouvantable, vulgaire, mais également excitant, stimulant, insolent, nouveau, bref, différent de Kecskemét en Hongrie, qui lui avait semblé, comme toujours les lieux où on grandit, intemporel et immuable. Pourtant, ces torrents d’argent qui inondaient Londres, elle n’en profitait pas. Des choses arrivaient, mais pas à elle. La ville était une immense vitrine de magasin, et elle était dehors sur le trottoir à admirer l’intérieur.
Commenter  J’apprécie          00
Zbigniev, Piotr et quatre amis habitaient un trois pièces à Croydon. Ils le sous-louaient à un Italien, qui lui-même le sous-louait à un Anglais qui le louait à la ville, et le loyer était de 200 livres par semaine. Ils devaient faire attention pour le bruit, car si les autres résidents les dénonçaient ils seraient flanqués dehors. En réalité ces jeunes gaillards bien élevés étaient des locataires appréciés dans l’immeuble, dont les autres occupants étaient âgés et blancs. Comme l’un d’eux l’avait un jour glissé à Znigniev dans le hall, ils s’estimaient heureux. : « Au moins vous n’êtes pas des Pakis
Commenter  J’apprécie          00
Soit Usman traversait bel et bien une phase religieuse, soit ‑de l’avis d’Ahmed- il jouait la comédie. Dans un cas comme dans l’autre, il faisait tout un foin de sa répugnance à vendre de l’alcool et des magazines avec des femmes nues en couverture. Les musulmans ne devaient pas…, et patati, et patata. Comme si l’ensemble de la famille n’avait pas conscience de cela… Mais la famille avait également conscience des impératifs économiques en jeu.
Commenter  J’apprécie          00
Ils devaient descendre dans des hôtels hors de prix pour faire ce que faisaient les gens dans ces cas-là et dans ces endroits-là : lézarder au bord de la piscine en sirotant des boissons hors de prix, manger de la nourriture hors de prix, discuter des futurs vacances hors de prix qu’ils pouvaient prendre et du délice que c’était d’avoir autant d’argent .
Commenter  J’apprécie          00

Videos de John Lanchester (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Lanchester
A television adaptation of a novel by John Lanchester Capital season 1.
autres livres classés : roman choralVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (165) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1048 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}