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La Machine (Katia Lanero Zamora) tome 1 sur 2
EAN : 9782376863373
300 pages
Editions ActuSF (19/02/2021)
4.03/5   88 notes
Résumé :
Nés dans le confort de la famille noble des Cabayol, Vian et Andrès sont deux frères inséparables. Mais dans un pays où la révolution gronde et où les anciens royalistes fourbissent leurs armes pour renverser la toute jeune République, ils vont devoir choisir leur camp... Grande fresque familiale où les batailles politiques rejoignent les bouillonnements personnels, La Machine est une oeuvre forte, absolue et puissante.
Après son roman très remarqué Les Ombre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Toujours dans le cadre de l'opération « la rentrée de la fantasy », le collectif des Indés propose cette année encore de découvrir trois nouvelles pépites, des romans écrits par des auteurs récemment arrivés sur la scène de l'imaginaire français et jugés particulièrement prometteurs. le choix de Mnémos (« Diamants » de Vincent Tassy) m'avait déjà beaucoup plus, mais celui des éditions ActuSF m'a peut-être encore davantage enthousiasmée. Premier volume d'un diptyque, le roman de Katia Lanero Zamora est une belle surprise et s'inspire très largement d'un épisode marquant de la vie politique européenne de la première moitié du XXe siècle : la guerre civile espagnole. L'ouvrage met en scène deux frères, Vian et Andrès, ayant grandi dans une famille de propriétaires terriens bénéficiant aujourd'hui d'une position confortable et influente mais qui sont en fait d'anciens prolétaires, anoblis deux générations auparavant par le roi de Panîm. Tous deux entretiennent une relation complice fort touchante, et ce en dépit de leurs profondes différences. Andrès, l'aîné, a été très vite séduit par les revendications portées par le parti de la Machine, une idéologie politique qui repose sur davantage de justice sociale et un partage plus équitable des terres, ce qui ne manque pas de le faire régulièrement entrer en conflit avec son père. Vian, lui, est beaucoup plus discret et avide de plaire à son géniteur qui fait peser sur lui tous les espoirs d'ascension sociale de la famille. le contexte politique explosif de la toute nouvelle république de Panîm va finir de définitivement rompre le fragile équilibre qui maintenait la cohésion des Cabayol. Vian est envoyé avec l'armée rétablir l'ordre dans une colonie située à l'extérieur du pays tandis qu'Andrès rallie la classe ouvrière révolutionnaire des environs qui est bien en passe de remporter les élections organisées par le gouvernement. le politique et l'intime s'entremêlent tout au long du roman qui séduit autant pour la qualité de ses personnages que pour celle de la reconstitution de la complexité politique de cette Espagne des années 1930.

La fantasy de Katia Lanero Zamora pourrait tout à fait être comparée à celle de Guy Gavriel Kay dans la mesure où la seule chose qui distingue le roman d'un récit historique réside dans le changement des noms. Il suffit toutefois de remplacer Panîm par Espagne, et la succession d'événements qui ont précédé l'histoire ou qui y sont dépeints prennent soudain tout leur sens. Nous sommes donc dans un équivalent de l'Espagne des années 1930 et la monarchie a cédé la place à une république encore très fragile au sein de laquelle plusieurs courants s'affrontent quant à la nouvelle orientation à donner à la politique sociale et économique du pays. le gouvernement actuellement en place, composé majoritairement de républicains modérés, ne satisfait pas une partie de la population qui s'est tournée vers un nouveau parti plus radical, celui de la Machine. L'idéologie défendue se rapproche de celle prônée par les anarcho-syndicalistes et les communistes qui incarnent alors cette gauche radicale et repose ici essentiellement sur un nouveau partage et une collectivisation des terres. Une proposition qui ne ravît évidemment pas du tout la plupart des propriétaires de même qu'une partie de l'élite (religieuse, politique ou militaire), plus ou moins ouvertement restée fidèle à la monarchie. La situation politique est dépeinte avec soin par l'autrice qui présente les points de vue et arguments des différents partis. La description des conditions de vie et de travail des classes populaires se trouvant au coeur des revendications des « machinistes », celles-ci sont longuement abordées dans le récit. Pénibilité du travail aux champs ou à la mine, double journée pour un salaire de misère, logements insalubres et surpeuplés, espérance de vie limitée, répression policière… : la violence subie par une partie des personnages nouent les tripes sans que l'autrice ne tombe pour autant dans l'écueil du misérabilisme ou de la victimisation. Les travailleurs et travailleuses dépeints dans le roman sont certes opprimés et abîmés tant physiquement que mentalement, mais ils sont aussi combatifs et déterminés. le personnage de Léandra, la compagne d'Andrès, est particulièrement représentatif de cette volonté de l'autrice de montrer des travailleurs avides de s'émanciper intellectuellement et politiquement, et c'est loin d'être toujours le cas, y compris dans des romans traitant de mouvements populaires (vous en avez un exemple ici ou là).

Le roman ne se réduit toutefois pas à un plaidoyer en faveur de l'égalité et de la défense des classes populaires. La situation politique est plus complexe qu'il n'y paraît, et l'autrice se garde bien de présenter les révolutionnaires sous un jour uniformément positif, de même qu'elle prend soin d'étaler les opinions divergentes qui agitent une même catégorie de population, qu'il s'agisse des propriétaires terriens, des soldats ou des petits commerçants. La qualité avec laquelle nous est exposé ce contexte de guerre civile naissante ne doit pas non plus faire oublier que le roman est aussi et avant tout une histoire familiale. La relation entre Vian et Andrès reste bel et bien le coeur du récit qui, là aussi, séduit par ses nuances et sa profondeur. Chacun des deux frères a son caractère, ses blessures, et on s'attache sans mal aussi bien à l'un qu'à l'autre, et ce en dépit de leurs choix radicalement différents. Les chapitres « flash-back », au cours desquels on les découvre enfants, permettent de mieux comprendre la nature du lien qui les unit et de renforcer encore davantage l'affection qu'on leur porte. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, à commencer par le père des deux jeunes hommes qu'il est aisé d'haïr mais qui parvient malgré tout à émouvoir à plusieurs reprises. Les femmes sont quant à elles bien présentes et jouent souvent un rôle déterminants dans l'évolution de l'intrigue, chacune d'une manière très différente. D'Augustina, la gouvernante sévère mais débordante d'amour à Léa, la travailleuse rebelle et déterminée, en passant par Estrela, belle-mère un peu frivole mais aimante, ou encore Niobe, figure de l'ombre militant pour la cause machiniste, toutes sont des femmes ordinaires dont la diversité reflète celle de la société de l'époque et dont le rôle est loin de se limiter à celui de compagne ou mère.

Katia Lanero Zamora signe avec ce premier tome de « La Machine » un très beau roman de fantasy inspiré de la guerre civile espagnole de la fin des années 1930. L'autrice y retranscrit efficacement la complexité de la vie politique de l'époque, tout en brossant le portrait d'une classe prolétaire déterminée et porteuse d'un projet émancipateur pour l'ensemble de la société. le récit nous dépeint aussi une très belle relation fraternelle et met en scène toute une galerie de personnages convaincants et nuancés qui émeuvent d'un bout à l'autre du roman. J'attends la suite avec une grande impatience.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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J'avais repéré ce livre en librairie, il a d'ailleurs voyagé du rayon « jeunes » au rayon « fantasy »… mais, comme tant d'autres, c'est l'un de ces livres qui m'avait attirée mais que je n'ai finalement pas pris. À noter quand même que, si je prenais tous les livres qui attirent mon oeil, j'en aurais jusque sur mon balcon et je serais ruinée !... et puis voilà que je l'ai trouvé peu après dans le catalogue de ma bibliothèque en ligne : je n'ai plus hésité ! Il m'a pourtant fallu renouveler l'emprunt pour un deuxième mois (l'emprunt classique étant de 30 jours), car je n'avais pas réussi à le case dans mes lectures du premier mois, et puis je l'ai lu vraiment « sur le fil » !
Est-ce cela qui a influencé mon avis ?

J'ai été très mitigée tout au long de cette lecture, et les avis généralement dithyrambiques que je lis au sujet de ce roman, sur l'une ou l'autre plateforme de lecteurs, me font penser que je suis peut-être passée à côté ? Cela dit, je rejoins ce que dit la majorité : ce livre, présenté comme faisant partie de la SFFF, est clairement une version pseudo-imaginaire de la guerre d'Espagne de la fin des années 1930, avec des rappels du passé plus lointain de l'Espagne, et notamment des petits airs de Reconquista et de domination espagnole en Afrique du Nord (on pense aussitôt aux tristement célèbres enclaves de Ceuta et Melilla…).

Bref, une fois qu'on a compris tout cela, on se demande du début à la fin pourquoi l'autrice a choisi le chemin d'une Fantasy pour son histoire, en restant tellement proche d'un monde hispanique que ça en est gênant. Pour ne citer que quelques exemples : au lieu de « Don » + le prénom, on appelle les maîtres « Duen » ou « Duenito » pour les jeunes ; les pauvres vivent dans le « Barriobrero », jolie contraction de barrio obrero, qui veut tout simplement dire quartier ouvrier ! Ou encore, l'un des camps d'entraînement militaires où sera envoyé l'un des deux jeunes héros, se trouve dans le désert, au bout d'un voyage en train puis une traversée de quelques heures en bateau, pour se retrouver dans une ville arabisante, que le peuple de Panîm (d'où sont issus nos héros) ont repris aux « Maurabes ». Les riches élèvent des taureaux de combat et pratiquent la tauromachie, tandis que les pauvres récoltent fruits et légumes dans les champs des riches dès leur plus jeune âge. Enfin, ils ont à peu près tous des prénoms hispanisants, à part peut-être les héros : à part le père Colin qui fait très français, Vian qui ne ressemble à rien, ou Andrès qui a l'accent dans le mauvais sens, la grande majorité des autres ont des prénoms clairement espagnols !

Ça a peut-être un intérêt « imaginaire » pour un jeune adulte (qui est, je pense, la cible principale d'un tel livre) qui ne connaît pas trop les grands traits de l'Histoire du XXe siècle, et/ou qui n'a aucune notion de la langue et culture espagnole, c'est une façon comme une autre d'introduire un sujet difficile et pas joyeux-joyeux (surtout quand on se rappelle que ce sont les « mauvais » qui ont gagné, dans la vraie vie, merci Franco…). Mais moi j'en ai surtout ressenti un malaise constant, une irritation presque : quand je lisais « duen » ma tête entendait « don », j'avais envie de remettre l'accent d'Andrès à l'endroit, etc. En fait, sans m'attendre à un roman historique, j'ai été très gênée de trouver un récit d'un épisode quand même terrible de l'histoire européenne (et espagnole en particulier), qui paraît tout à coup moins grave par le biais de l'imaginaire. Pourtant, il ne trompe pas ceux qui ont repéré l'astuce… et je me demande franchement comment l'autrice va s'en sortir dans le ou les tome.s suivant.s, à moins de s'écarter de l'Histoire pour de bon ! (cela dit, je ne vais pas forcément lire la suite, mais c'est une autre histoire)

En outre, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Les frères Vian le révolutionnaire amoureux d'une fille du village (et futur père avec elle) ou Andrès le militaire obligé de cacher son homosexualité (alors punie de mort) agissent pendant trop longtemps comme les enfants gâtés qu'ils sont, incapables d'assumer complètement leurs choix de vie mais (heureusement !) toujours un peu poussés par les autres ou par les événements. Ils donnent l'impression de passer leur temps à hésiter, façon un pas en avant, trois pas en arrière, puis tout à coup prennent une décision et assument les conséquences, et puis paf ça recommence d'une façon ou d'une autre, et c'est ainsi presque jusqu'à la fin ! Certes, leurs choix ne sont pas évidents dans le contexte vraiment dur de cette histoire et vont, pour une raison ou une autre, à l'encontre de toute leur éducation… mais ils ont un côté trop indécis, dans une période où les choix ne sont pas forcément faciles, mais où les forces en face d'eux, elles, n'ont aucune hésitation, et plongent dans les extrêmes ! Certes, tout cela les rend aussi très humains… mais ils ont tous deux un côté trop timoré à mon goût ; ça m'a énervée, ces allers-retours entre leur conscience, leurs nouvelles convictions et les relents de leur éducation, qui dénote en plus d'une certaine naïveté dont ils semblent incapables de se défaire !

Tout ça pour dire : le livre n'est pas forcément mauvais ! C'est juste moi qui n'ai pas réussi à accrocher pour les différentes raisons développées ci-dessus, mais au-delà de ça, il a plusieurs autres éléments qui peuvent le rendre séduisant. L'écriture est limpide et assez nerveuse : il y a toujours de l'action sans que ce soit « trop », des rebondissements en tous sens et, à plus d'un moment, une tension qui pousse à tourner les pages de façon inquiète.
Le début presque tranquille met les choses en place, avec plusieurs flashes-back qui nous renvoient à l'enfance des deux frères, entre l'amour inconditionnel de leur mère partie trop tôt, la domination inflexible et sans nuances de leur grand-père (contre qui leur père ne s'oppose jamais !) ou la complicité de leur gouvernante, passages qui sont toujours habilement amenés.

Ensuite, lorsqu'on entre plus sérieusement dans l'action, le fait de suivre les événements en parallèle, au coeur du village avec Andrès ou au sein des troupes de combat avec Vian ; bref, cette alternance donne un rythme palpitant au récit. On a vraiment l'impression d'être à leurs côtés, et on voit ainsi à quel point leurs chemins (et surtout l'entourage de chacun) s'opposent, et comme ils sont proches malgré tout, dans leur relation fraternelle qui ne faiblit jamais malgré les dissensions qu'ils ont pu avoir. C'est extrêmement touchant… et je veux bien croire qu'il y ait moyen de s'attacher à eux – sauf que ça n'a pas été le cas pour moi.

J'aime aussi beaucoup (évidemment !) la place que l'autrice donne aux femmes dans ce livre… et qui, quant à elle, n'a sans doute rien de réaliste en regard à l'Histoire de l'Espagne, mais qui fait chaud au coeur malgré tout ! Par exemple, la meneuse de la révolution est une femme, son bras droit est une autre femme (amie d'enfance des frères en plus, même si cet aspect n'est pas approfondi dans ce tome-ci) ; et même parmi les plus riches, si les femmes (la mère des frères, et puis leur belle-mère après la mort de la première) a une place plus « traditionnelle », ce sont quand même elles qui font bouger les choses à leur petit niveau : elles seules osent s'opposer au grand-père – même si c'est sans résultat. Et mention pour la jeune Lea !

Bref, c'est un livre plaisant porté par une plume nerveuse, mais le caractère trop timoré (à mon goût) des deux frères a fait que je n'ai pas vraiment réussi à m'attacher à eux. Cette réécriture « Fantasy » d'un épisode bien triste de l'Histoire d'Espagne a eu pour moi un petit côté désolant.
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Le récit conté par Katia Lanero Zamora se déroule dans un pays appelé Panîme. Si le nom est fictif, il devient vite évident que ce pays correspond - tant par son ambiance que par son histoire - à l'Espagne explosive des années 30. 
L'intrigue se noue autour des deux fils Cabayol, Andrès – l'aîné, et Vian - le cadet, issus d'une famille de riches propriétaires terriens. Leur famille -  principalement leur père et leur grand père - font peser sur eux de lourdes attentes relatives à la défense de leurs intérêts, et de leur héritage. 

Très vite, les deux frères prennent des chemins différents. 
le récit se déroule de manière prévisible

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. 


J'avoue ne pas avoir été sensible au ton perpétuellement tragico-déchirant du récit. 
Quelques exemples des questions tragico-déchirantes autour desquelles le récit se cristallise : 


La fin ouverte du livre nous laisse sur ces deux dernières questions. 

En conclusion, un roman avec profusion de tragico-déchirant, dont le récit manque de rebondissement et de nuance. Lu dans le cadre des Imaginales 2022, le ton fantasy se révèle, en outre, bien léger. Considérant les avis des internautes, peut-être suis-je passée à coté de livre...
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Waouh !

Quand le peuple n'est pas respecté dans sa toute jeune république et bien, le peuple s'échauffe, se fâche, se révolte. Faut dire qu'il a faim alors que la terre aux mains de gros proprios est en partie en jachère et inutile, faut dire qu'il en crève de travailler encore et encore à enrichir les gros et l'église pour des clopinettes, faut dire qu'il en rêve de cette république égalitaire tellement riche d'espoir, faut dire qu'il en bout d'avoir si peu de possibilités face aux nationaux qui eux n'aspirent qu'au retour du roi. Et c'est là que l'armée intervient et chamboule tout dans un bain de sang mais ça, ce sera je crois dans le tome 2 ;-)

Deux frères si différents et pourtant si semblables, deux frères qui s'aiment et qui pourtant vont prendre deux voies divergentes. C'est avec beaucoup de poésie et d'authenticité que l'auteure va nous décrire les prémisses de cette guerre civile horrible qui va bouleverser à jamais la vie de ces deux frères, personnages complexes et tellement humains, si vivants si hésitants qu'on a parfois envie de leur tendre la main pour les guider hors de ce bourbier inhumain. Une plume toujours aussi poétique et qui pourtant arrive à nous transmettre la peur, la folie, l'espoir et l'ignominie d'une situation qui met face à face le père contre le fils, le frère contre le frère. Beaucoup de tendresse et de respect aussi pour ses personnages principaux où l'on sent un réel attachement sauf pour l'ancêtre, une vraie peau de vache celui-là ;-)

Bravo, une toute belle lecture riche d'Histoire et de sentiments profonds, un récit bouleversant dont a juste envie de connaître la suite.
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Tout au long de ma lecture, je me suis demandé "Pourquoi un monde secondaire ?" Je ne connais pratiquement rien de la guerre civile espagnole à part son existence, peut-être y a-t-il des "déviations" qui m'ont échappé ? Mais elles ne sautent pas aux yeux ! de fait, le choix d'un univers second ne m'a pas paru justifié. Pourquoi n'avoir pas écrit un roman historique ?
On se retrouve avec une saga familiale classique, en temps de guerre civile. Les drames sont assurés. Les deux frères, du fait de leurs tempéraments (rebelle pour l'aîné, voulant se faire accepter pour le second) vont se retrouver dans des camps opposés sans pour autant cesser d'être attachés l'un à l'autre. En même temps, ces choix ne sont pas complètement le fait d'une volonté maîtrisée : l'aîné choisit la révolution autant par défiance envers sa famille que par idéal, le cadet se retrouve à devoir prendre en charge l'héritage familial sans pour autant soutenir véritablement les valeurs que cela représente. La politique et l'histoire se mêlent à la dynamique familiale. L'émotion est garantie.
Cependant, je suis restée en quelque sorte sur le bord de la route. C'est un peu trop sentimental à mon goût avec tout ce qui écartèle les deux frères, ce qui les rend à la fois très humains et trop velléitaires pour mon goût. Si l'on ajoute que l'aspect fantasy est inexistant dans ce tome et que les sagas familiales et l'histoire contemporaine ne sont pas ma tasse de thé, on aboutit à une petite déception pour moi, malgré les qualités indéniables du roman.
Je remercie ActuSF et Babelio qui m'ont permis de lire ce roman.
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critiques presse (1)
LeSoir
30 avril 2021
Katia Lanero Zamora nous emmène dans un Panîm imaginaire, écartelé entre familles nanties et Ongles sales, où la révolution de « La Machine » est en marche.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Leurs mines terreuses s’éclairaient du blanc de leurs yeux et de leurs dents. La chemise ouverte sur des torses striés de gouttes de sueur, ils exhibaient fièrement le symbole de la Machine tatoué sur leur poitrine : un écrou, la plus petite pièce sans laquelle le plus compliqué des mécanismes ne peut fonctionner.
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Une utopie, c’est fragile. Plus on s’en approche, plus il faut être prudent.
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[...], il n'avait jamais aimé la corrida.
Il aimait la présence de ces animaux dignes et élégants, mais il détestait les blesser.
Le taureau avait beau être le plus fort, le plus courageux, les dés étaient pipés dès son entrée dans l'arène. Les picadores étaient là pour le meurtrir si le combat durait trop longtemps ; le torero n'avait comme seul mérite d'être un homme. L'animal avait beau se débattre pour survivre, l'arène n'avait pas d'issue. Au bout du combat, c'était ses oreilles et sa queue qui étaient brandies au public en liesse ! Le torero gagnait toujours. Le salaud. Forces inégales. Injustice. Et on faisait semblant d'honorer la bête après sa mort, d'en parler comme d'un héros. Ce n'était qu'une victime d'un jeu qui la dépassait et pour lequel elle était destinée route sa vie.
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Vous êtes le bras de l’Ordre, dans lequel coule le sang et la vertu de votre patrie ! Si ce n’est la vie sacrée sous la protection du Roi et de L’incréé, alors ce sera la mort ! 
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Collectiviser, tout partager, tu crois que ça concerne que les plus pauvres et les plus riches ? C’est bien beau tout ça ! Et mes parents, alors, tío, qui ont donné toute leur vie à leur boulangerie ? Tu crois que ça nous fait plaisir de nous dire que ce qu’on a réussi à la sueur de nos fronts va être dilapidé dans le bien commun ? »
Andrès en eut le souffle coupé. Il n’avait jamais pensé aux commerçants. […]
– Tu oublies qu’entre les deux extrêmes qui se bouffent le nez, il y a une majorité de petites gens comme moi pour qui ce n’est ni tout blanc ni tout noir. Qui va se faire broyer dans votre match de boxe, quel que soit le vainqueur ? C’est nous. Alors votre Machine, hein…
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Videos de Katia Lanero Zamora (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Katia Lanero Zamora
Une longue discussion de la Garde de Nuit autour de La Machine, de Katia Lanero Zamora.
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