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Critique de Fandol


Depuis Mille six cents ventres, je n'avais pas retrouvé Luc Lang et j'ai bien trop tardé pour lire Au commencement du septième jour, présenté par l'auteur aux Correspondances de Manosque, en 2016, un livre que Pauline m'a laissé pour que je trouve enfin le temps de le lire. C'est fait ! Et je ne l'ai pas regretté, même si c'est un peu long à la fin, après l'enthousiasme du début.

L'auteur a choisi de faire suivre Thomas et d'étaler ce qui lui arrive sur trois livres compris dans le même bouquin. Certains auraient publié une trilogie…
Voilà que je me suis attaché aux pas de Thomas Texier, informaticien de haut vol qui attend Camille, sa femme, pour fêter leurs dix ans de mariage. Il a 37 ans et elle 36. Anton et Elsa sont leurs enfants et la question se pose d'un troisième alors que Camille s'investit à fond dans sa profession qui exige beaucoup de rendez-vous loin de Paris. Justement, elle est au Havre et devrait rentrer.
Le drame tombe brutalement et rend la lecture prenante, passionnante. Camille est aux urgences à Bolbec et Thomas doit partir en pleine nuit pour aller la voir, laissant les enfants à Daba, une femme extraordinaire, toujours disponible et aimante.
Quel rythme ! Quel style efficace ! J'ai suivi Thomas, j'y étais, je voyais ce qu'il voyait, je sentais ce qu'il ressentait et les pages, très denses, tournaient vite.
Thomas doit faire face : « le voici seul face à Elsa et Anton à devoir les apprivoiser dans le malheur qu'il incarne, il juge l'épreuve impossible, c'est comme un piège qui se referme sur lui, qui les sépare et les disperse. » Au boulot, il met au point un truc infernal destiné à tracer tout le monde mais, au fait, cela existe bien !
Petit à petit, j'ai fait connaissance avec la famille de Thomas, la belle-mère, la mère et j'ai senti que les rapports étaient un peu compliqués et Luc Lang rend à merveille les discussions, les hésitations.
J'y étais ! Je les entendais parler, débattre. Heureusement, il y a les deux enfants, les tigrichons, surtout Anton qui met les choses au point lorsque son père leur fait vivre des instants mystiques : « Pourquoi tu nous dis de prier Dieu que maman guérisse ? Tu penses qu'elle va pas y arriver toute seule ? »

Le début du livre 2 est brutal, stressant. L'auteur m'a plongé sans ménagement au coeur des Pyrénées, sous l'orage, la tempête, avec un Thomas seul en montagne : « Oui, cela avait été un bannissement, le commencement du septième jour. » le style est formidable, bien adapté aux éléments : « C'est le dérèglement organique de la terreur. » La période pyrénéenne est lancée et va révéler les non-dits de cette famille avec Jean, le frère aîné qui a repris la ferme, élève des brebis et fabrique son fromage.

Soudain, il fait très chaud, dès l'entame du livre trois : « Les vitres étaient baissées et, malgré la vitesse, l'atmosphère croupissait, liquoreuse. » Thomas est au Cameroun pour tenter de retrouver Pauline, sa soeur, médecin pour une ONG. de mésaventures en désagréments de toutes sortes, le troisième volet vient éclairer les deux précédents mais c'est là que j'ai trouvé le temps long avec des épisodes pas vraiment nécessaires à l'histoire, même s'ils prouvent que Luc Lang a bien bossé son sujet, réalisant encore des descriptions d'une précision extraordinaire.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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