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Critique de Renod


Me voilà ébloui et désemparé. Je ferme le roman incertain quant au sens à lui donner. Une interprétation se dégage mais elle reste trop fragile. Commençons par résumer l’intrigue en quelques lignes. François Rey est un grand chirurgien qui possède une clinique à Lyon. Il passe le week-end de la Toussaint dans sa résidence secondaire située dans le massif du Mont-Cenis en Savoie. Il souhaite profiter de ses jours de repos pour s’adonner à sa passion : la chasse. Mais son entourage familial le tracasse. Son épouse Maria multiplie les retraites dans des couvents où elle peut donner libre cours à ses crises mystiques. Son fils Mathieu s’est installé à New York où il a fait fortune dans la finance internationale. Mais c’est Mathilde, sa fille, qui lui donne le plus de soucis. Alors qu’il s’apprête à abattre un cerf doté de seize corps, il est pris d’un doute. Il manque son tir et blesse l’animal. Il suit sa trace mais lorsqu’il traverse une route, il croit apercevoir sa fille dans une voiture qui évite de justesse la bête blessée. C’est le début d’une série d’événements qui vont s’enchainer vers une conclusion brutale.

L’écriture de Luc Lang revêt plusieurs tournures. L’auteur est avant tout un styliste qui éblouit par la beauté de sa prose poétique. Il dresse de nombreuses correspondances avec l’art pictural ou la musique classique. Mais il sait également se faire descriptif pour détailler une série d’actions, chargeant le texte de nombreux termes techniques. L’auteur dépeint ainsi une opération de la main ou un combat de cerfs. L’auteur sait aussi créer un récit haletant en enchainant des phrases courtes, rythmées, dictées par l’angoisse. Le roman peut déstabiliser par sa construction. Des glissements temporels brisent la linéarité du récit. Et le lecteur se demande si les pages qui ont précédé n’étaient pas le fruit d’un mauvais rêve.

Les références au Christianisme sont permanentes. On les retrouve dans le titre, le choix des prénoms des personnages, les citations extraites de la Bible, les renvois à l’art ou à la musique liturgiques. J’ai peiné à retrouver le sens qu’elles apportaient au texte pêchant par un manque de culture religieuse. Cependant, j’ai saisi que l’auteur opposait un monde de chaos dominé par la rapacité et la violence à une nature majestueuse, incarnée par ce cerf rayonnant de calme et de dignité, qui offre à qui l'observe un apaisement salutaire.

Le roman se clôt sur ses mystères. Je vais me laisser le temps de digérer ma lecture. Y revenir dans quelques semaines. Le relire pour profiter de la beauté de certains passages et pour tenter d’en pénétrer le sens. Je compte suivre les entrevues de l’auteur et les comptes rendus de lecteurs plus avisés qui pourront m’aider à l’interpréter.

Je remercie Netgalley et les éditions Stock pour ce beau partage.
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