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Impressionnée par la lecture de « La tentation » de Luc Lang , il y a quelques semaines j'ai choisi ce livre afin de mieux faire connaissance avec cet auteur.
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Fred , le narrateur, saisonnier sympathique , musicien dans l'âme , passionné de jazz: ——les mélodies résonnent dans sa tête —— est embauché par une société sucrière pour travailler à l'arrachage des betteraves .
Il passe ses nuits d'automne dans les plaines du Nord , au volant d'une arracheuse à déterrer des hectares et des hectares ....
Il faut aligner les disques et les griffes sur six rangs, puis avancer tout droit , souvent sur plus d'un Km sans varier sa trajectoire ni laisser les yeux s'égarer ..harassant ..
Il rentre du travail, fracassé, les os rendus friables .
Thérèse , plantureuse et volubile , tout un univers de chair tendre et crémeuse et son compagnon Lucien , réservé et maigre, un couple que la vie n'aurait pu réunir sans le décès d'une tante , habitent une grande propriété décrépite, sorte de palais en ruine , à la sortie d'Orchies , au bord des champs , tout près de l'autoroute .
.
Ils abordent Fred, qui attendait le train d'Armentières, lui offrent spontanément l'hospitalité.
Le voici capturé , englué dans leur couple —— secrets nocturnes , nuits agitées, extravagances, personnages atypiques, addictifs à la boisson,——couple bizarre.....

Fred s'abandonnera à cette tendresse nourricière , cette attention fiévreuse.

Cet ouvrage court, dense, puissant, brutal, ,original, au style ample, aux longues phrases bien construites nous emporte à la façon d'un conte cauchemardesque où l'angoisse monte .
Elle nous saisit dès le début entre champs de betteraves , effusions lourdes, vibrantes de passion ...
Un bonheur de feu d'artifice , fiévreux, qui finira mal entre glissades sur l'autoroute, blancheur de fusion, histoires d'amour violentes , débridées , mélodies chantées d'une voix venue du ventre, incroyable difficulté à vivre, chasse au bonheur ... N'en disons pas plus ...
L'écriture au souffle puissant, très travaillée à la manière d'un symphonie inachevée donne tout son sens à ce bouleversant conte moderne !
Fascinant !
Je continuerai ma découverte de cet auteur !
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Fred est un travailleur saisonnier qui fait escale chez un couple haut en couleur, Thérèse et Lucien. Il a raté sa correspondance, eux sont venus chercher un ami qui n'est pas venu et après avoir discuté des horaires des trains et de choses et d'autres pour passer le temps, le couple l'invite à dormir chez eux.
Il finit par accepter et se retrouve dans une grande propriété à la sortie d'Orchies, tout près de l'autoroute. Mais, il est inquiet, cette générosité le surprend et le rend méfiant que se cache-t-il derrière ?
Ce couple s'est formé par hasard : Térèse a hérité la grosse maison d'une tante dont Lucien était le jardinier.
Fred, musicien dans l'âme, est venu dans la région pour gagner sa vie en arrachant les betteraves, dans l'équipe de nuit, dans des conditions de travail effroyables, inhumaines et ce qui ne devait être provisoire devient définitif : il reste habiter avec eux pendant la saison de travail.
Il va donc découvrir les secrets de ce couple bizarre, branché sur la dive bouteille et donc les résultats de l'ivresse. Il y a aussi les bruits que Fred entend pendant son sommeil et qui le réveillent sans qu'il arrive à les identifier. Et, tous les protagonistes étant en place, l'histoire est lancée.

Ce que j'en pense :

Fred, le narrateur est un héros plutôt sympathique. Il rêve d'être un musicien, un grand saxophoniste comme son oncle Frédéric. Mais, un jour, il a tout lâché car il n'avait pas suffisamment confiance en lui.
Il travaille dans des conditions effroyables, arrachant les betteraves sur des terrains immenses, plusieurs centaines d'hectares. Il conduit l'arracheuse de nuit, il faut faire très attention au brouillard, au froid, il doit suivre les sillons bien droit ne pas dévier de sa trajectoire car l'accident est vite arrivé et bien sûr on se réchauffe avec de l'alcool.
Ce livre est percutant, il alterne douceur et violence de la vie de tous les jours, (l'espoir est-il possible pour les routiers, les arracheurs de betteraves ou les habitants du coin ?). il est rythmé par le bruit des engins auquel répondent en écho tous les airs de jazz qui tournent dans la tête de Fred, et tout cela nous ensorcèle entre dans notre tête et on imagine, ce décor, on le voit tellement l'écriture est réaliste.
Je dirais pour les points positifs qu' c'est un sujet très original, avec des personnages travaillés qui ont du caractère. On a une belle description sociologique : ramasseurs de betteraves, star déchue, et on retrouve beaucoup d'empathie chez les protagonistes alors qu'ils souffrent, une entraide (cf. la scène des routiers qui arrivent chez Thérèse).
Je n'ai pas trouvé de points faibles : le roman est court mais il est tellement dense que le nombre de pages suffit.
C'est le premier roman de Luc Lang que je lis, je ne connaissais pas du tout cet auteur, mais il m'a plu par sa densité : 142 p et lorsqu'on le referme on a l'impression d'achever un gros pavé, avec les camaïeux de gris et la musique à tue-tête qui résonne dans la tête et lui sert de thérapie, de doudou protecteur.
J'ai lu ce livre dans le cadre de mon expérience de Juré pour le grand prix FNAC rentrée littéraire et j'avoue que cela a été une bonne surprise. Je ne serais peut-être pas aller vers cet auteur spontanément et sur la sélection de cinq livres que j'ai eu à lire, c'est celui que j'ai préféré.

Note : 8,5/10

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Il ne faut pas se fier aux peu de pages du livre, car la lecture prend du temps tant les phrases sont longues , voir par moments un peu indigestes ...

Dans une petite bourgade du Nord Pas de Calais, Frédéric attend dans un café le train qui doit le mener sur son prochain lieu de travail, il est conducteur occasionnel d'engins agricoles ,mais le train se fait attendre , et lorsque Thérèse et son mari Albert qui se sont installés à sa table lui proposent de venir dormir chez eux, à sa grande surprise, lui qui est plutôt taciturne et solitaire , il accepte et les suit dans la propriété dont a hérité Thérèse , dont le parc donne sur l'autoroute

Des personnages pour le moins atypiques, pas vraiment attachants, dont on apprend le passé  par bribes surtout celui de Thérèse, que l'on devine agité et a t'elle vraiment coupé les ponts avec sa vie d'avant . la narration logorrhéique ressemble à son débit verbal ...

Entre bouteilles vidées , nuits agitées et la musique dans la tête ,  le travail dans les champs de betteraves est dur . 
Les rêves des uns et des autres sont bien éloignés de la  réalité de cette vie lugubre comme ces grandes étendues de champs de betteraves : plats et monotones , comme le serpent de l'autoroute dont le bruit de fond remplit le silence .

N'y a t'il pas justement autre chose, une échappatoire à chacun pour effacer la grisaille , on le découvre enfin sans que cette lecture m'ait vraiment emballée ...

A chacun de juger !
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De la loufoquerie en barre!
Presque trop pour moi.
Lang nous raconte une histoire à tiroirs
sur fonds de champs de betteraves
barrés par l'autoroute A 23.
Des personnages extravagants
se retrouvent dans le château chaotique
de la crêmeuse,enjouée et lubrique Thérèse.
Elle les dorlote, cuisine, chantonne du jazz
se balade à moitié à poil dans ce château-théâtre.
Frédéric venu pour arracher les betteraves
se retrouve à cause où grâce à la SNCF
embarqué dans cette galère.
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''L'autoroute" est le dixième roman de Luc Lang, publié lors de la rentrée littéraire 2014. J'ai déjà eu l'occasion de lire et d'apprécier deux romans de cet auteur, "Mille six cents ventres" et "11 septembre mon amour", il y a une dizaine d'années. J'ai donc débuté cette lecture en confiance et à juste titre : le roman a répondu à mes attentes et a su me surprendre.

Frédéric rédige le récit des événements qui ont abouti à la nuit où le cours de sa vie a été bouleversé. Tout a débuté un soir, à la gare d'Oichies, dans le Nord-Pas-de-Calais. Alors qu'il attendait en vain le dernier train qui devait le mener à un emploi de saisonnier, il est abordé par un couple. Thérèse, plantureuse, enjouée et volubile, accompagnée de son conjoint, Lucien, son contraire, maigre et réservé, lui proposent de l'héberger. Il hésite puis accepte. Son destin prend alors une toute autre destination. Embauché par une société sucrière pour travailler à l'arrachage des betteraves, Frédéric va prolonger son séjour et apprendre à connaître ses hôtes atypiques. Ses journées de labeur glissent au son de ses disques de jazz et des soirées organisées par Thérèse. Cette femme est un vrai phénomène, toute en largesse, générosité et gouaille. Elle ressent le désir d'être aimée et désirée par la gente masculine, que ce soit par ses hommes, Lucien et Alfred, qu'elle tient sous sa coupe, ou par des amants occasionnels. Elle dirige avec entrain des dîners qui se terminent orgies. Sa vie est une représentation, un spectacle sans fin. Frédéric percera progressivement à jour les secrets du couple. Tout s'achèvera un soir, dans une fin sublime et tragique.
Frédéric, subjugué par Thérèse, s'installe et prend la place de l'ancien jardinier Alfred, qui a quitté la scène par une sortie lamentable.

Une femme corpulente, des champs de betterave, des soirées de beuverie, la rivalité de deux hommes effacés amoureux d'une même femme… Luc Lang se saisit de thèmes sans noblesse, de matériaux sombres et collants comme de la glaise, et parvient à les transformer en une poésie onirique et envoûtante. L'horizon des champs et de la propriété sont barrés par L'autoroute du Nord, toujours présente, qui ne permet pas de fuir ce monde mais qui sert de scène pour l'apparition de la dame blanche. Luc Lang signe là un roman court et puissant. Tout y est : l'ambiance, l'écriture, le suspense mais surtout l'enchantement. le roman est magistral et original.

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L'autoroute est un court roman, extrêmement dense, qui m'a alpaguée dès les premières pages et continue à vivre en moi alors que je l'ai terminé il y a plus d'une semaine. le style de l'auteur est vraiment prenant, même si j'ai parfois regretté la longueur de certaines phrases dont j'ai dû recommencer la lecture, tant je me suis perdue dans les méandres de la ponctuation. Il nous entraîne, le temps d'une saison, à la suite de personnages attachants qui tentent de se construire une petite bulle de bonheur, où se mêlent amour de l'Homme et amour des hommes. Les images sont très belles, tantôt graves, dures et désespérées, tantôt joyeuses et optimistes. Un sentiment d'angoisse nous saisit dès le début du roman et s'intensifie tout au long de la lecture, pour s'achever lors d'un bouleversant final... Un roman donc qui m'a secouée, qui « prend aux trippes » (désolée pour l'expression) et ne laisse pas indifférent, et dont je vous recommande fortement la lecture...
Lien : http://andree-la-papivore.bl..
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Je suis très réceptif à l'écriture de Luc Lang, que j'ai découvert il y a deux ans avec le magnifique "Au commencement du septième jour' puis "La fin des paysages". Ce court roman paru en folio m'a intrigué suffisamment pour l'acheter (je préfère lire des romans plus amples). Et j'ai eu raison car j'ai été pris par cette histoire en forme de conte cauchemardesque assez échevelé. Une des lectrices de ce roman a posté une critique positive sur Babelio dans laquelle elle pointe toutefois les libertés qu'a pris l'auteur avec les villes et les paysages réels d'Orchies et sa région, que je ne connais pas. Je n'ai pas été étonné d'apprendre cela car ce récit noir (et rouge) tient surtout par son souffle et la qualité de son écriture. Beaucoup trouveraient sûrement le style de Luc Lang trop ampoulé, trop obscur. Pour ma part , et je ne sais vraiment pas pourquoi car habituellement ce genre de style me paraît vite épuisant, je trouve cela fascinant.
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Drôle de livre, prenant et oppressant .
C'est l'histoire de Frédéric qui croise le chemin de Thérèse et Lucien , couple improbable à la vie mystérieuse. Et c'est Thérèse qui illuminera et donnera une chaire sensuelle et terrible à cette histoire.

Je ne pense plus pouvoir envisager l'autoroute de la même façon.
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Dans la tête de Fred, résonnent les mélodies du jazz... c'est ce qu'annonce la quatrième de couverture, c'est un univers que je m'attendais à trouver, et c'est la raison pour laquelle je n'ai peut-être pas apprécié ce roman à sa juste valeur. Certes, certains morceaux sont évoqué et un décor est décrit, mais... il manque à mon gout une certaine essence. Il en résulte un arrière gout d'oeuvre inaboutie.
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Très emballée par "au commencement du 7ième jour" et "la tentation", j'ai plongé dans "l'autoroute" certaine d'y trouver la même veine et je n'ai pas du tout accroché. J'ai eu beaucoup de mal à continuer ma lecture, je me suis perdue. L'écriture est riche, le style toujours tendu comme un arc mais les personnages pourtant forts ne m'ont pas attirée bien au contraire. Je suis restée en retrait, tant Thérèse et Lucien m'effrayaient, ils étaient trop, c'est cela pour moi c'était trop.
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