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EAN : 9781093820072
Ecrivayon (25/09/2016)
5/5   2 notes
Résumé :
En vérité, la vérité, il n'y a pas de vérité. Jean-Claude Van damme Une enquête policière avec pour décor, le théâtre. « L’homme que vous voyez là, le grand tout maigre, c’est Antoine. C’est le héros du livre, celui que l’on nomme le personnage principal. Il part à la recherche de sa sœur. Il fouillera dans sa mémoire pour voir à nouveau l’image de Cécile, sa sœur bien-aimée. Pour l’instant, il réfléchit, il se prépare. Il ne sait par quel bout commencer… »
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une oeuvre forte !

Comme toujours, Catherine Lang se montre d'une habileté quasi chirurgicale.

Écriture soignée. Style dynamique et impeccable. L'une des plus belles plumes que j'ai lue depuis quelques temps.

Entre les références théâtrales, une intrigue à tiroir (pas si commode que cela...désolé, c'était pour le jeu de mot), et ladite plume, il m'a été difficile de ne pas lire l'oeuvre d'une seule traite tant cette dernière vous absorbe et ne vous laisse pas indifférent.

C'était pour moi la deuxième lecture de cette auteure (après "costumes trois pièces"), et nul doute que je la suivrai de très près pour son prochain roman.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
PROLOGUE

« Tante Ardèle ! C’est Nicolas. Tenez bon. Moquez-vous d’eux. Moquez-vous de ce qu’ils appellent le scandale. Aimez, tante Ardèle, aimez qui vous voulez. Ne les écoutez pas. S’ils ne vous disaient pas que vous êtes trop vieille et bossue, ils vous diraient que vous êtes trop jeune. »
Ardèle ou la Marguerite , Jean Anouilh

L’homme que vous voyez là, le grand tout maigre, c’est Antoine. C’est le héros du livre, celui que l’on nomme le personnage principal. Il part à la recherche de sa sœur. Il fouillera dans sa mémoire pour voir à nouveau l’image de Cécile, sa sœur bien-aimée. Pour l’instant, il réfléchit, il se prépare. Il ne sait par quel bout commencer. Il quittera tous ces lieux, ceux de son enfance, de son adolescence, ceux qu’il suivait avec sa sœur. Il veut partir sur les chemins qu'elle a empruntés sans lui. Il se rendra dans la grande ville, il prendra le train, le bus, ou bien la voiture de sa sœur. Il sait où trouver les clés de la maison, celle où elle vit. Il regardera de nouveau les murs blancs, les affiches sur les murs, la bouilloire en inox, les petits rideaux rouges à la fenêtre. Il fouillera dans les papiers de Cécile.
L’histoire, il ne la connait pas encore entièrement. Pourtant il connait son rôle, celui que la vie lui a donné, mais il lui manque quelques détails. Il partira sans rien dire. Il veut être seul, seul avec Cécile.
Il faut d’abord qu’il rencontre les autres, ceux que sa sœur a croisés et qu’il ne connait pas encore. Comment va-t-il les reconnaitre ? Il devinera, enfin, c’est ce qu’il se dit. Il espère aussi que l’auteur l’aidera, le soutiendra quand il sera désorienté, pas le hasard, non, il n’y croit pas une seconde, mais l’auteur oui. Il lui fait confiance. Ils sont complices tous les deux, n’est-ce pas lui qui l’a créé, qui le fait vivre ?
Il attend, il a l’air ballot et c’est normal. Il attend que les autres lui soient présentés, qu’ils entrent en scène. Il n’est pas inquiet. Seule compte Cécile, qui a disparu.
Les autres, c’est d’abord la blonde, elle s’appelle Irina. Irina, c’est celle qui rit très fort, en montrant ses dents blanches et en bombant le torse qu’elle a plutôt avenant. Qui fait tournoyer ses cheveux d’un mouvement de tête, et dont le corps perché sur des talons aiguilles invite à la suivre. Antoine la suivra, et on sent bien déjà qu’Antoine ne va pas beaucoup l’aimer, lui qui préfère l’intelligence du coeur, la douceur et la bonté. Tout ce qui est sa sœur. Elle suit des cours de comédie et elle est plus ou moins ouvreuse dans un théâtre. De ces théâtres comme il les aime, des petits écrins, en particulier ce théâtre à l’italienne, là où se joue en ce moment Ardèle ou la Marguerite, une pièce de Jean Anouilh. Irina est belle, jeune, pleine d’espoir et d’ambition. Elle veut réussir, elle est venue de sa province pour descendre les plus belles marches. Elle côtoie des gens célèbres, elle pense qu’un jour elle rencontrera celui qui la mettra sur les planches pour de bon. Elle veut faire carrière, comme on dit. Elle a l’insolence des jeunes qui croient que leur avenir est tout tracé et qui ne peuvent que terminer sous les projecteurs, des stars qui titillent les médias en quête d’audience.
Les deux femmes se connaissent, comment, pour-quoi ? Antoine ne le sait pas, cela manque au tableau quand l’histoire commence.

Et puis il y a le mort. Vous ne le voyez pas parce que vous lui tournez le dos. Il est assis au balcon, là-haut, face à la scène, à la place deux-cent-vingt-et-un, sur un des fauteuils que compte le théâtre où la blonde accueille et guide les spectateurs. Il ne bouge pas, il est vieux. Il a assisté à la représentation. Il a gardé son manteau et posé son chapeau mou sur ses genoux. Ses mains le tiennent encore, c’est ce qu’on croit. En réalité, ses mains ne retiennent plus rien. Il a la tête légèrement inclinée sur le côté. Regardez-le, on dirait qu’il se repose, mais c’est un repos pour toujours. Il aurait pu tomber sur le spectateur assis devant lui, ou sur d’autres, ceux qui sont assis à proximité. Mais non, il a eu la politesse de ne pas les déranger pendant la représentation. Comment sait-on qu’il est mort ? Lorsque les lumières sont revenues dans la salle, tous les spectateurs ont cru qu’il dormait. Personne n’a tenté de le réveiller, laissant le bruit des fauteuils qui claquent et les bavardages s’en charger. Personne sauf le régisseur, à la fin. Un homme qui reste assis après le départ de tous les spectateurs, cela n’est pas normal. Alors, le régisseur a posé la main sur son épaule pour le faire réagir, puis l’a secoué, très fort, a cru qu’il était soûl ou sourd, mais que ferait un sourd au théâtre ? Il l’a secoué encore plus fort et le corps inerte du vieux a glissé tout doucement. Il s'est retrouvé allongé sur le tapis rouge, ses mains enserrant toujours son chapeau. Pour l’instant, on n’en sait pas plus sur le mort, on ne connait même pas son nom. On sait juste qu’il vient très souvent, qu’il est discret, souriant, une sorte de passe-partout, et qu’il s’assoit toujours à la même place. On ne sait même pas de quoi il est mort. Sylvain est obligé dans ce cas-là d’avertir le directeur du théâtre, les pompiers, la police, etc.
C’est à ce moment-là, vous l’avez compris, que l’on fait la connaissance de Sylvain, le régisseur, la quarantaine bien tassée, voire une petite cinquantaine. C’est lui le chef d’orchestre du plateau, des lumières, du son, du rideau de fer, celui qui allume la servante et qui vérifie tout avant de fermer les portes de la comédie. Sylvain n’est pas très bavard, mais il est très professionnel, très compétent. Ce soir, il doit sortir avec la blonde, l’emporter sur sa moto pour aller boire un verre dans un bar. Il a prévu un casque pour elle. Ce sera donc partie remise, ou pas. La suite le dira. En attendant, il retient un soupir d’énervement, les emmerdes, il n’aime pas ça du tout. Il préfère quand tout va bien, quand il a tout prévu et que tout se déroule selon un ordre bien établi. Comme sa soirée avec Irina, dont il se réjouissait à l’avance. Deux solitudes qui se mettent ensemble, sans faire de projets. Irina accepte, elle n'est pas contre et lui non plus, qui ne s’est jamais encombré d’une femme et a pris des habitudes de célibataire. Ce qui ne veut pas dire qu’il dédaigne les femmes, bien au contraire, ils les aime beaucoup, mais il se sent trop volage pour aborder une relation sérieuse. Il se dit parfois que c’est parce qu’il n’a pas trouvé la femme qu’il lui faut, mais ça, c’est une autre histoire. C’est ce qu’on appelle un mec bien Sylvain, il est tranquille, il prend la vie comme elle vient. Ce qu’il aime, c’est le plateau, le son, les lumières. Ce n’est jamais lui que l’on met en avant quand la pièce a du succès. Il a l’habitude, cela ne le gêne pas. Ce serait une femme, il pourrait tricoter dans un coin.
Il est déjà tard. Cette nuit sera pénible et les jours suivants le seront encore plus. Il faudra répondre aux questions d’un inspecteur qui se méfiera de tout ce qu’on lui dit, gérer le plateau, les équipes, le personnel, les comédiens (ça c’est le pire). Est-ce que les représen-tations seront annulées ?
L’inspecteur est un personnage secondaire. D’ailleurs, à part Antoine, tous les personnages sont secondaires, mais ce sont eux qui donnent de la valeur au personnage principal. Celui qui arrive (l’inspecteur) est de permanence. Deux agents suivent quelques minutes plus tard. Ils font les premières constatations, les premières mesures, les photos. Il a l’air absent, l’inspecteur. Il ne le dit pas, mais il semble que cela l’ennuie d’avoir été dérangé par un mort, a priori d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral. Il a laissé la paperasse en retard au poste pour se déplacer. Il aura un dossier à ouvrir, des dépositions à taper, à imprimer, à recouper, des documents à ranger qu’il transmettra au procureur de la république, car une enquête sera ouverte, obligatoirement. C’est un personnage secondaire pour une autre raison, c’est parce que personne ne s’intéresse à lui et qu’il n’intervient pas dans l’histoire qui lie tous ces gens. Il ne fait que son travail. Il est là parce que le régisseur a composé le numéro d’urgence de la police. Son nom, c'est Stanislas, Stanislas Beauregard. Vous allez rire, il a un sorte de tic, il lui arrive de cligner des yeux de manière répétitive. C’est pour cette raison que vous pourrez voir un léger sourire se dessiner sur les lèvres de ses interlocuteurs. D’ailleurs, Beauregard est-il son véritable nom ? Il est arrivé avec un cigare entre le pouce et l'index de sa main droite. Un cigare dont vous ne pourrez jamais savoir s’il vient de l’éteindre ou s’il va l’allumer. Par contre, vous ne le verrez jamais fumer. Là, ce soir, il arrive en le tenant dans sa main gantée, et pour observer plus précisément la scène du mort, il le pose sur la tablette de la boîte à sel, à l’accueil, là où officie le caissier, l’endroit où vous achetez ou récupérez votre billet. Le caissier aussi sera interrogé par la police, bien sûr, notamment pour la connaissance qu’il peut avoir des spectateurs. De son poste, il voit tout, mais comme il ne s’intéresse qu’aux horaires de train pour rentrer chez lui, ses déclarations ne seront d’aucune utilité. Elles ne vous seront donc pas communiquées.
Donc, l’inspecteur est un personnage secondaire, mais sa présence est obligatoire, il s’agit de la mort d’un homme, quand même. Comme Sylvain, comme le médecin qu’Antoine croisera lors de son séjour à l’hôpital après son accident, comme le détective qu’Antoine contacte pour l’aider dans ses recherches.

Une pièce de théâtre n’existe pas sans lumière, considérez donc que ces personnages sont la lumière indispensable à l’histoire qui va se dérouler sous vos yeux.

Et Cécile, vous demanderez-vous ? Est-ce la silhouette aperçue par Antoine un soir sur le trottoir, attendant Irina ? Est-ce la femme retrouvée dans le fleuve cette nuit de novembre ? Antoine en est persuadé, comme il est p
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