Critiquer ou chroniquer une méthode de langue, cette langue fut-elle un "conlang", c'est-à-dire un langage artificiel, construit de toute pièce comme c'est le cas ici, est un exercice original pour moi. Il va être difficile de séparer la critique de la méthode de celle du langage proprement dit, car celui-ci est très particulier.
toki pona, c'est son nom (pas de majuscules), qui signifie "le langage simple" ou "le langage bon", est en effet marqué par une grande simplicité grammaticale et par un vocabulaire extrêmement limité : 120 mots sont présentés dans ce livre qui date de 2014, et une soixantaine de plus ont été "reconnus" en 2021. Ce qui m'a intéressé c'est donc de comprendre les mécanismes de ce langage et de m'y essayer. Sur ce plan, ce petit livre est un peu juste, et j'ai utilement complété mes leçons avec une série de 12 vidéos de jan Misali, beaucoup plus pédagogiques. "pu", c'est le nom du livre en
toki pona, contient donc quelques leçons, une série de proverbes représentés dans l'écriture sitelen sitelen ("écriture imagée"), qui ressemble vaguement à l'écriture Maya, sans grand intérêt pratique, quelques traductions d'extraits de grands textes sacrés (pourquoi, pourquoi ces textes-là, pourquoi ces extraits-là, mystère), et enfin un dictionnaire à sens unique (du
toki pona vers l'anglais) des 120 mots existant au moment de la parution.
Au final, on a affaire à une curiosité, le côté pédagogique n'est pas très réussi, mais ce livre reste une sorte de référence pour tous ceux qui s'intéressent à ce langage qui compterait quelques milliers de locuteurs de par le monde, même s'il est en pratique utilisé surtout à l'écrit sur des forums internet.