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Hap Collins et Leonard Pine tome 3 sur 11

Bernard Blanc (Traducteur)
EAN : 9782070379620
384 pages
Gallimard (26/03/2009)
3.98/5   146 notes
Résumé :
Visite guidée dans l'horreur du Texas ordinaire avec les deux protagonistes de "L'arbre à bouteilles". Cette fois, c'est à Grovetown, charmant petit bled où le K.K.K. assure régulièrement l'animation nocturne, que nos deux héros vont se faire remarquer. Ouragan, vaudou, séance de lynch, meurtres, menace de mort et violence raciste à tous les étages. Le quotidien de Hap Collins et Leonard Pine, en somme.
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Le soir du réveillon de Noël, Leonard n'a rien trouvé de mieux, pour illuminer le quartier, de mettre le feu à la crack house des voisins. Et ce, pour la troisième fois. Évidemment, aux yeux des flics, l'incident à répétitions semble peu plausible. Hap, qui arrivait tout juste pour s'en mettre plein la panse et, au passage, aider son ami, se retrouve bien malgré lui mêlé à tout ça. Quelques coups sur la gueule de ces voisins peu recommandables, il n'en faut pas plus au lieutenant Hanson pour menacer Hap et Leonard de les foutre en taule. À moins que ces derniers, puissent-ils être charitables, ne l'aident à retrouver sa petite amie black, Florida (qui se trouve être l'ex de Hap). Celle-ci a en effet posé ses valises à Grovetown où un prisonnier noir se serait pendu. Une affaire vraiment louche que l'avocate Florida tenait à éclaircir. Mais au pays des cagoules blanches, il ne fait pas bon être noir et en plus poser des questions dérangeantes. Cela ne semble visiblement pas freiner Hap et Leonard, bien décidés à retrouver Florida...


L'on retrouve avec plaisir ces deux amis inséparables que sont Leonard et Hap. Cette fois-ci, pour échapper à la taule, ils décident d'aider le lieutenant Hanson à retrouver sa petite amie. Mais, à Grovetown, là où règne le Ku Klux Klan, Leonard ne risque pas d'être le bienvenu. Bien au contraire. Ils seront mis à mal par une société raciste qui n'aime pas les Noirs, surtout s'ils sont gays. Joe R. Lansdale nous peaufine une fois de plus une aventure riche, musclée et aux moult rebondissements. Des dialogues aux petits oignons, des héros parfois malmenés qui devront faire face à eux-mêmes, des seconds rôles tantôt attachants tantôt détestables, un contexte social pour le moins haineux et violent, des conditions climatiques renversantes ou encore un petit ami qui s'en va et qui revient. Pas une minute de répit dans ce roman noir à l'écriture fleurie et nerveuse.
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Lorsqu'on connait un chouïa le caractère doux et conciliant de ces deux potes, les imaginer en terre suprémaciste blanche prête déjà à sourire.

Leonard vient de cramer la crackhouse de ses voisins, il aurait pas dû.
Hap vient énergiquement au secours de Leonard qui vient de cramer...il aurait pas dû itou.
La taule ou retrouver la p'tite amie du flic local portée disparue au pays de la cagoule à pointe, la seconde option devrait s'avérer légèrement moins barbante.
Le Klan n'a qu'à bien se tenir car là où nos deux docteurs ès grandes gueules passent, la connerie trépasse.
Ils n'avaient cependant pas réellement appréhender le potentiel de nuisance dudit bled texan à sa juste valeur. Les cours de rattrapage s'avéreront méchamment pénibles...

Lansdale, fort de ses deux héros emblématiques aussi dissemblables que complémentaires, c'est l'assurance d'un très bon, voire d'un excellent, moment de lecture. le risque de coma éveillé étant kouasi nul.

L'auteur, en récidiviste accompli, torche un nouveau récit jouissif en diable en s'appuyant sur la métaphore du chien dans un jeu de quilles.
Dans le rôle des quilles, moult blancs bas de plafond mais hautement néfastes pour toute personne présentant des pigmentations de peau légèrement différentes des leurs.
Dans celui des clébards opiniâtres, nos deux duettistes de compétition au verbe haut et aux crocs acérés.

Toujours aussi à l'aise lorsqu'il s'agit de soulever un dangereux fait de société contrebalancé par une plume des plus caustiques, Lansdale tape fort et juste en faisant ici l'apologie de la connerie funeste portée à son paroxysme tout en s'appuyant sur quelques valeurs fondamentales inhérentes à ses deux punching-ball qui s'ignorent telles que l'obstination, le courage et l'amitié indéfectible.

Si la valse hésitation de nos contemporains prête souvent à pleurer, le Mambo Des Deux Ours, lui, permet d'y remédier.

Lansdalissime !
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Dans la série noire, venez découvrir le Nègre le Plus Malin du Monde... au pays des Blancs Les Plus Racistes du Monde…(1)

Après avoir enduré des heures à bord d'un véritable « Tape-cul » volant, d'avoir digéré tant bien que mal les grandes platées de « Bad chili » arrosées d'alcool provenant de « l'arbre à bouteille », je suis devenu un drogué de la série Hap Collins (blanc et hétéro) et Leonard Pine (noir et gay) écrit par l'impertinent Lansdale.

Comment alors ne pas succomber au « Mambo des ours », une nouvelle aventure pour nos deux héros qui vont découvrir les joies d'un petit patelin du Texas, Grovetown ?

Evidemment, si vous n'avez jamais lu Lansdale et que vous détestez les expressions grossières ou à consonances sexuelles, oubliez immédiatement !

Dans le cas contraire, disons qu'il ne faut pas être choqué si

a) la seule manière de faire déguerpir vos voisins de drogués est de bruler leur maison !
b) la seule manière de ne pas aller en prison alors est de jouer aux détectives privés pour rechercher la jeune amie noire du flic du commissariat.
c) la seule manière de débarquer dans un bled le plus raciste du monde est s'afficher en public avec un black, qui plus est pédé.
d) et enfin et surtout la seule manière de dialoguer avec des membres du Ku Klux Klan est de vouloir leur casser la gueule à deux contre dix.

Toujours pas choqué ! Bon, vous êtes donc Hap(te) pour vous coltiner Leonard dans cette ballade loin de tout repos. Je vous conseille de vous munir de vos bottes et votre ciré jaune car un vrai déluge vous attend !

Dans « le Mambo des deux ours », Lansdale nous confronte encore une fois au racisme sous toutes ses coutures, et même toutes ses couleurs. Les situations rocambolesques et loufoques sont peut-être moins présentes que dans les autres albums mais les castagnes et autres fusillades sont toujours des valeurs sûres de nos deux héros.

Pour conclure, malgré le sujet pesant du racisme, Lansdale reste au top de sa forme et la lecture de ce roman s'avère jubilatoire. Lansdale un jour, Lansdale toujours…


(1) La première expression est bien issue du roman pour qualifier Léonard, la seconde coule de source pour dénoncer les membres du KKK !
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Je ne sais pas si c'est le soleil ou les vacances qui approchent mais je me suis dit que j'allais rendre une petite visite à mes 2 vieux potes, Hap et Léonard. Me voilà rassurée tout va bien pour eux. Une fois de plus Léonard a fait brûler la crack house de ses voisins préférés et Hap est arrivé pile au bon moment pour lui filer un coup de main, s'attirer des ennuis et finir en taule avec son pote. La routine. Sauf que trois incendies volontaires en un temps record ça commence à faire désordre. Alors ce coup ci pour esquiver la pension complète offerte par l'État Hap et Léonard ont accepté de rendre un petit service à leur vieux copain le Shérif Hanson. Une broutille, il s'agit simplement de faire un peu de tourisme dans un bled paumé du nom de Grovetown. Un chouette petit patelin, rustique, où on perpétue les vieilles traditions comme porter des tenues blanches à cagoules pointues et recouvrir les habitants de plumes et de goudrons. de bons moments de rigolades en perspective quand on est noir, homosexuel et qu'on a une grande gueule. Avoir pour meilleur pote un blanc idéaliste qui ne sais pas se taire est également un plus.

Ces deux là n'ont plus qu'à tailler une bavette avec les péquenauds du coin pour retrouver la petite copine de Hanson. Une ravissante métisse qui a décidé de se prendre pour une journaliste en allant mener l'enquête sur un fait divers. Une formalité quand on connaît Hap et Léonard : tout en finesse et en subtilité. Pas étonnant qu'ils n'aient eu aucun mal à trouver de nouveaux sparing partners. Et ce coup ci pas des moindres ! Ça c'est de la baston : ça cogne, ça casse et ça valdingue, pas question de faire dans la demi mesure. C'est jouissif et ça défoule. D'autant que les dialogues sont toujours aussi croustillants, les jeux de mots bien balancés et l'auteur ne connaît visiblement pas la lange de bois et le politiquement correct, même pour les sujets épineux. C'est drôle et irrévérencieux, le langage est fleuri, imagé et très explicite.

Avec un thème aussi sérieux que la ségrégation et des personnages aussi antipathiques que les membres du Ku Klux Klan Landsale aurait pu rapidement sombrer dans le pathos et tenter de nous apitoyer. C'est tout le contraire, l'auteur tourne tout en dérision et on a la banane du début à la fin tant les situations sont cocasses voire carrément burlesques. J'adore le ton de Landsale qui ne se prive pas d'aborder des thèmes délicats sans se prendre au sérieux et sans tomber dans la facilité.
Même le traducteur est dans le ton, je cite: « Dr Pepper : boisson US sans alcool particulièrement dégueulasse »(ndt).

Il y a tout de même un peu de poésie dans ce monde de brutes car entre Hap et Léonard c'est à la vie à la mort et on aimerait tous avoir un Hap ou un Léonard à ses côtés. Un vrai pote avec qui on peu tout partager : l'humour, les silences, et surtout les emmerdes. Ils sont étrangement attachants.

Allé les copains, on se revoit bientôt pour une nouvelle virée.
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Je poursuis avec bonheur ma relecture de la série Collins/Pine de Lansdale. Après le tonitruant « l'arbre à bouteilles », voici que j'achève la relecture du non moins excellent « le mambo à deux ours ». Je dois dire que j'avais un peu plus de souvenirs de celui-ci, quelques éléments du roman m'étaient restés en tête, l'inondation, les vilains membres du Klan… mais malgré tout j'ai redécouvert l'essentiel, à savoir le style de Lansdale.

L'intrigue est efficace et très bien ficelée. L'auteur parvient à faire preuve de subtilité dans la caractérisation des personnages tout en atténuant pas la dégueulasserie des gros méchants. Mais ce n'est pas là la principale qualité de la série. le véritable point fort de ce roman, comme des autres de la série, c'est le style de Lansdale. A chaque fois je suis bluffée. Non seulement le type pond des dialogues géniaux, avec parfois le tour de force d'être à la fois hilarants et émouvants, mais en plus il excelle dans les descriptions. Il a un sens de la formule coup de poing et une maestria dans l'art de la métaphore et des comparaisons qui rendent les décors très immersifs et les scènes d'action très impactantes. le tout avec une bonne grosse dose de grossièretés réjouissantes. Lansdale ou la preuve qu'on peut être un vrai bon écrivain tout en étant vulgaire…

Décidément, Hap et Leonard forment mon duo préféré. Leurs vannes me font rire, leurs caractères bien trempés aussi et en plus leur relation est très touchante. Je pense que je ne tarderai pas très longtemps à me plonger dans « Bad chili », le prochain tome, d'autant plus que dans mes souvenirs, c'est un excellent cru.
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
- [...] J'me suis dit que t'avais pas besoin que je te rende visite avec mon petit copain.
- Parce que tu crois que j'ai des voisins ? Et si j'en avais, tu crois qu'ils devineraient que vous êtes homos rien qu'en vous voyant ? Et même si c'était le cas, tu penses que j'en ai quelque chose à foutre ?
- C'est pas ce que je veux dire, et tu le sais bien.
- Et qu'est-ce que tu veux dire ?
- Qu'on soit proches ou pas, je pense que cette histoire t'agace. Tu vois, le fait que je saute un garçon.
- C'est différent, c'est tout. J'suis pas habitué. Quand je vois deux mecs se peloter, dont l'un est un ami auquel, la plupart du temps, je pense comme à n'importe quel homme, bon, j'veux pas te raconter de blague, ça me met mal à l'aise... Ça me fout pas la gerbe ou quoi, je suis juste mal à l'aise, point final. Je ne pense pas à ce que vous fabriquez en privé, dans votre piaule, et pas seulement parce que c'est privé. Merde, Leonard, j'aime pas réfléchir à ces trucs-là. J'ai conscience qu'il n'y a aucun mal à ça, d'accord. Mais toute ma vie durant, on m'a répété que les homos étaient des pervers. Aujourd'hui, je sais qu'il y autant de pervers que de mecs normaux chez les homos et les hétéros, mais j'ai toujours un peu de recul quand je pense qu'on a le même équipement, mais que toi, tu t'en sers avec ton copain...
- Et qu'est-ce que je ressens, d'après toi, quand je te vois embrasser une nénette ? C'est pas quelque chose de naturel pour moi, Hap. Et on s'en fout de ce qui est censé être 'normal'. Ma biologie me dit une chose et la tienne une autre.
- Okay. Oublions tout ça. On va pas commencer à s'engueuler.
(p. 57-58)
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- T'as encore une minute pour que je puisse me lamenter sur mon sort, moi aussi ?
- Sûr.
- Je ne vais pas non plus si bien que ça. Ma femme passe son temps à m'emmerder. Pour elle, je ne fais jamais ç'qui faut. Elle en a marre que je sois incapable d'arranger la porte du garage. Les maris de ses amies savent toujours tout réparer. A l'entendre, tous ces trous du cul passent leur temps à se balader avec un tournevis et une pince pour transformer les tondeuses à gazon et les portes de garage en armes nucléaires... Quoi d'autre ? Voyons... J'ai de nouveau arrêté de fumer et donc je suis sur les nerfs. Ma femme a dit « plus de chatte » si j'renonce pas aux clopes, et je dois tenir un mois avant d'y avoir droit de nouveau.
- C'est une foutue sentence de mort, ça.
- Ouais. Mais comme t'as pas tiré toi-même depuis un bon moment et que t'as toujours la frite, je sais que je survivrai.
- T'as fini de te plaindre ?
- Pas encore. J'retrouve plus mon bouquin d'ombres chinoises. Je pense que c'est ma femme qui l'a planqué quelque part. Alors que j'étais juste en train de réussir une grue blanche !
(p. 160-161)
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- Pourquoi suis-je comme ça ?

- T’es black et gay et sexuellement complexé, et donc tu te trouves doublement oppressé par la société blanche et en en même temps tu es émotionnellement mal armé pour t’adapter à la communauté black et macho à la quelle tu appartiens par la naissance…

- Ah ouais, c’est exact. J’avais oublié.
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- Content de constater que tu n'as pas pris ton bazooka, dis-je?
- J'ai un autre flingue dans la maison, et un pistolet dans la poche de mon manteau, si t'as besoin.
- J'ai amené le mien. Ça ne me plait pas d'en avoir acheté un, mais bon... Ces jours-ci, quand j'étais trop loin de lui, j'avais l'impression d'avoir laissé ma bite dans la pièce d'à coté.
- Tu vois, y a un rapport entre la virilité et tes armes, Hap. Le revolver est le symbole phallique de ta virilité refoulée. De ton impuissance.
- Pour la première fois de ma vie, je suis enclin à le croire.
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Papa estimait - et je partage absolument son opinion - que la chasse n'est pas un sport. Ça le deviendra le jour où les animaux pourront riposter. On peut éventuellement chasser pour se nourrir - c'est l'unique justification de cette pratique de merde. Dans tous les autres cas, on tue juste pour repousser ce qui mijote encore au fond de nos coeurs archaïques de primitifs. 
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le 1e, Savage Season (1990), est paru en France en 2014 sous le titre :

Les Mécanos de la Lune
Les Mécanos de Vénus
Les Mécanos d'Uranus
Les Mécanos de la Terre

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