AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,43

sur 21 notes
5
1 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Si vous êtes irrésistiblement attiré par les présentoirs de cartes postales où que vous soyez...
Si vous faites des stocks de cartes glanées au p'tit bonheur, en prévision d'une utilisation future, juste au cas ou...
Si c'est un plaisir jubilatoire de peaufiner un texte personnel au dos d'une carte postale, court, drôle, loufoque, recherché, amical, tendre ou amoureux...
Si vous êtes convaincu, même à l'époque des sms, mails et autres mms, que la carte postale n'est pas du tout une espèce en voie de disparition, et son acheteur encore moins...
Si apercevoir une carte postale au milieu des pubs, magazines, factures et autres joyeusetés administratives dans votre boîte aux lettres provoque un agréable frémissement de curiosité : qui a pensé à moi ?

Bref, si vous aimez le bal des cartes postales, en écrire - en recevoir, entrez dans la danse : ce petit bouquin mauve tombe à pic. Une bonne dose de fantaisie, d'humour, une plume alerte, et une pincée d'érudition en compagnie de Mermoz, des vers de Paul-Jean Toulet, Baudelaire, Appolinaire ou Aragon.

Une théorie ? Plutôt une délicieuse fantaisie poétique à savourer comme la plus improbable des cartes postales parvenue jusqu'à vous.
Commenter  J’apprécie          544
Un moment épatant, joyeux... léger avec ce "faux" petit texte... car en effet, on peut aisément le lire en une soirée... mais il regorge de mille petites choses...

Je ne connaissais pas cet auteur et je suis conquise...

Aimez-vous la correspondance, votre facteur, les cartes postales, les voyages, l'Amitié, la poésie, la littérature, etc. ?? si vous aimez tout cela... vous avez trouvé la "pépite" à savourer , en ces temps printaniers !

J'ai été au devant de ce texte... car je suis une "mordue" de correspondance, et aussi de "cartes postales" que je collectionne depuis très longtemps… ce n'est pas vraiment « collectionner » d'ailleurs…
J'ai les yeux « plus gros que le ventre ». Dès que je suis dans un nouvel endroit… mon premier réflexe est de repérer le « marchand » de cartes postales… de visualiser les beautés du lieu…et de faire ma réserve de cartes à écrire. Ce qui m'a souvent aidée à dénicher des lieux et à questionner aussitôt les gens de l'endroit…

Parallèlement à la joie d'être « ailleurs, j'ai besoin de partager avec les amis… qui eux , ne sont pas partis…Mais contrairement à notre auteur… je « dévoye » quelque peu l'usage de la carte postale… car je ne l'envoie jamais à découvert… et de toute façon, j'aurais beaucoup de mal, car je suis trop bavarde… écris toujours plusieurs cartes postales en les « numérotant »… pour que mes « correspondants » se retrouvent dans ces mini- carnets de bord…

Sébastien Lapaque… nous fait voyager au « pays des cartes postales », de la poésie… de ses rites personnels quant à l'écriture et l'envoi de ses cartes postales… sans oublier quelques achats de lots de cartes postales anciennes , qui l'émeuvent et le font « vibrer »…

C'est à la fois une ode à la correspondance , à « notre gentil facteur », aux signes d'amitié, expédiés des quatre coins du monde…au refus d'adhérer complètement à un monde « hyper-communiquant », mais au fond, superficiel , impersonnel, trop virtuel …

« Voilà maintenant ce qu'il pensait : parmi les rares personnages destinés à demeurer populaires dans un monde qui ressemblait chaque jour davantage à une société anonyme, il y avait le facteur » (p.44).- ; « (Il avait pensé à tout le mal qu'on faisait au langage. Il lui était alors apparu comme une évidence qu'écrire des cartes postales était un acte de résistance) » (p.15)

L'auteur nous fait partager son enthousiasme pour l'écrivain-poète, J.P. Toulet, Rabelais, l'amour du français et de la belle langue, le plaisir de la géographie, du plaisir des mots, de la poésie, un très beau passage en l'honneur de l'aéropostale…

« Mermoz ! Une vie entière tendue vers un seul but, que le courrier arrive à l'heure. Quand il faisait la ligne du sud au nord, de Saint-Louis du-Sénégal à Toulouse, puis de Buenos-Aires à Rio de Janeiro, le pilote glissait toujours dans le courrier une lettre pour sa mère , qui l'avait élevé presque seule et à qui il devait tout. (p.59)


« Son expérience lui permettait de bien savoir, avec certitude, que les mots avec lesquels on écrit des cartes postales sont des mots d'allégresse et de féerie, des mots bleus, des mots légers, des mots qui montent vers le ciel comme des bulles de savon et s'en vont taquiner les nuages » (p.18)

Ce petit livre est un hymne à la Vie, à la joie d'être relié « au monde « et « aux autres » : -« Car la composition de sa « Théorie » était surtout une thérapie , mieux encore : des retrouvailles joyeuses avec des plaisirs démodés. Il fallait renouer avec les cahiers, crayons, tendre les oreilles, ouvrir les yeux, chercher toute la science de l'univers dans le journal du matin et l'écrire avec la main pour retisser les liens usés entre le monde et les mots » (p.26)

Rassurez-vous… Nous ne sommes pas bêtement dans la nostalgie du "c'était mieux avant" !!! mais juste dans un souhait d'harmonie… où nous pouvons vivre avec Internet, les réseaux sociaux, mais aussi avec ces plaisirs d'échange , plus poétiques, plus personnalisés… Tout peut cohabiter…

« Une carte postale au temps des SMS, c'était la revanche de la relation concrète » (p.37) ; « Ainsi une carte postale permettait-elle quelquefois de redécouvrir le bonheur éternel de l'énumération dans un monde qui ne parlait plus que le langage binaire des ordinateurs » (p.45)

Cette note de lecture est déjà bien longue, j'en ai suffisamment dit… je suis loin d'avoir tout explicité… et c'est heureux. Il faut laisser le mystère et l'impression poétique de ce texte épatant. Je ne résiste pas à cette dernière phrase : « La carte postale, c'étaient donc les mots alliés avec la vie. Dans l'empire de la marchandise, c'étaient l'amour et l'amitié tracés en belles lettres avec la main ; le bonheur et la beauté racontés avec de l'encre et du papier. (p.62)



Commenter  J’apprécie          331
«Il ne s'agissait pas de célébrer les lueurs d'un mourant paysage en rédigeant un livre plein d'images nocturnes, mais d'en proposer une théorie générale à l'usage de tous. Et non pas tant sous forme de spéculations abstraites que de consignes universelles. Il songeait aux anciennes instructions pour les prises d'armes, à ces vieux livres qui enseignaient les principes de la manoeuvre dans le domaine militaire.»

Finalement loin du projet ambitieux visé initialement, le petit livre de Sébastien Lapaque est une flânerie, un égarement poétique qui n'échappe pas à la nostalgie, un lâcher de mots aux éclats multicolores, un livre à la légèreté d'une bulle qui s'envole et qui bientôt éclate parce qu' «on n'est pas sérieux quand on écrit des cartes postales».

Sous cette apparence de fantaisie légère, c'est l'amour d'un langage si souvent foulé aux pieds aujourd'hui, que célèbre Sébastien Lapaque, la saveur de l'écriture, la profondeur, l'émotion ou l'imperfection des mots tracés par des anonymes oubliés, au recto d'une carte postale de Quiberon, de Bruxelles ou des îles Kerguelen.

Pas de théorie, pas de documentation, mais des cartes postales chinées et les vers d'Aragon ou de Paul-Jean Toulet, pour avancer avec élégance dans une vie dont les cartes postales seraient les cailloux blancs.

«Il faisait ainsi des rêves pleins d'étranges pays et de grammaire légère. Ecartelé entre le sommeil et la veille, il ne savait plus s'il devait vivre pour continuer à songer ou songer pour continuer à vivre. Il écrivait sa "Théorie" en dormant ; et des cartes postales en rêve ; et des cartes postales avec ses rêves.»
Commenter  J’apprécie          160
Malgré l'essor des réseaux sociaux, chaque été la carte postale fait de la résistance. Symbole de pensée amicale et d'évasion (plus ou moins lointaine), les amateurs font travailler leurs méninges pour trouver les quelques mots qui feront mouche ! La petite théorie de Sébastien Lapaque est aussi plaisante qu'une missive découverte dans une boîte aux lettres.
Magali
Commenter  J’apprécie          30
C'est un livre délicieux. Une friandise. Un moment qui ressemble à l'enfance dans le simple plaisir gratuit d'écrire, d'envoyer et de recevoir des cartes postales. Une écriture recherchée et simple, qui chante les mots. Belle découverte de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          20
Emaillé d'anecdotes factuelles et de digressions personnelles de l'auteur, Théorie de la carte postale est un texte inable qui ne théorise rien du tout ! l'histoire de la carte postale de son invention à sa popularité inaltérable dans notre société pourtant toujours plus immatérielle est passionnante. En quelques décennies elle s'est imposée comme faisant partie de notre vie quotidienne et de notre patrimoine culturel, au point où elle semble avoir toujours existé.
Sébastien Lapaque donne sa propre définition de la « bonne » pratique de ce mode de correspondance bien particulier et nous invite ainsi à nous questionner sur notre propre expérience que l'on en soit l'expéditeur ou le destinataire. Car si le mot de carte postale parle à tout le monde, il semble qu'il pourrait y avoir autant de significations que de pratiquants ! Et c'est probablement dans cette ouverture vers l'introspection que ce livre m'a le plus marquée : pourquoi, à qui envoie-t-on des cartes postales ?
Lien : https://yaourtlivres.canalbl..
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (51) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
845 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}